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Contes et comptes du prof Lauzon V
Contes et comptes du prof Lauzon V
Contes et comptes du prof Lauzon V
Livre électronique525 pages6 heures

Contes et comptes du prof Lauzon V

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À propos de ce livre électronique

À l’heure où il y a de plus en plus de vire-capot au Québec, le prof Lauzon maintient le cap. Il dénonce avec toujours autant de véhémence le néo-libéralisme et toutes ses dérives, comme le monopole des banques, le gaz de schiste et les paradis fiscaux. Avec le prof Lauzon, les bandits à cravate n’ont plus le beau jeu. Au lieu de les mettre sur un piédestal comme le font certains de nos médias serviles, il les montre du doigt, les critique et les fustige. Sexagénaire, le prof Lauzon n’a pas perdu de sa fougue et de sa foi. En ce sens, il est un modèle pour les jeunes et les moins jeunes qui rêvent d’un monde meilleur et surtout plus juste. Avec lui, finis les compromis, les compromissions et les clubs des petits amis. Dans le monde idéal que le prof Lauzon souhaite, il n’y a plus de passe-droits, de privilèges et d’exploitation.
LangueFrançais
Date de sortie14 mai 2014
ISBN9782894856505
Contes et comptes du prof Lauzon V

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    Aperçu du livre

    Contes et comptes du prof Lauzon V - Lauzon Léo-Paul

    5, rue Sainte-Ursule

    Québec (Québec) G1R 4C7

    Téléphone : 418 692-0605

    Télécopieur : 418 692-0605

    www.michelbrule.com

    Distribution : Prologue

    1650, boul. Lionel-Bertrand

    Boisbriand (Québec)

    J7H 1N7

    Téléphone : 450 434-0306 / 1 800 363-2864

    Télécopieur : 450 434-2627 / 1 800 361-8088

    Impression : Lebonfon Imprimeur Inc.

    Couverture et mise en pages : Paul Brunet

    Photo de la couverture : LeChatOrange Photo

    Révision : Nicolas Therrien

    Les éditions Michel Brûlé bénéficient du soutien financier du gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC et sont inscrites au Programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour des activités de développement de notre entreprise.

    © Léo-Paul Lauzon, Les éditions Michel Brûlé, 2014

    Tous droits réservés pour tous pays

    Dépôt légal — 2014

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque et Archives Canada

    ISBN : 978-2-89485-649-9

    978-2-89485-650-5 (ePUB)

    DU MÊME AUTEUR

    Finances publiques, profits privés, en coll. avec Michel Bernard et Martin Poirier, Montréal, Les éditions du Renouveau québécois et la Chaire d’études socio-économiques de l’UQÀM, 1996.

    Privatisations, l’autre point de vue, en coll. avec Michel Bernard, François Patenaude et Martin Poirier, Montréal, Les éditions du Renouveau québécois et la Chaire d’études socio-économiques de l’UQÀM, 1998.

    Contes et comptes du prof Lauzon I, Le néolibéralisme dénoncé net, fret, sec !, Montréal, Lanctôt éditeur, 2001.

    Contes et comptes du prof Lauzon II, Comment décoder le discours des affairistes et de leurs porte-queue sans se fatiguer, Montréal, Lanctôt éditeur, 2004.

    Contes et comptes du prof Lauzon III, Lecture de chevet pour ceux qui veulent rester allumés, Montréal, Les éditions Michel Brûlé, 2007.

    Contes et comptes du prof Lauzon IV, Du rouge plein les yeux, des bonbons forts plein la bouche et aucun pot-de-vin dans les mains, Montréal, Les éditions Michel Brûlé, 2010.

    REMERCIEMENTS

    Je tiens à remercier, encore et toujours, ma fille adorée, Martine, dite Bébélou, pour sa patience légendaire, elle qui dactylographie chacun de mes textes, que j’écris à la main. Elle bougonne à cause de mes rayures et de mes flèches menant à des ajouts, mais elle endure quand même son père.

    Grand merci également à Ian Jaquier et à Michel Tremblay qui relisent chacun de mes textes.

    Je ne veux pas oublier de remercier Frédéric Rogenmoser, chercheur au Laboratoire, qui aide Martine dans sa difficile tâche et qui tape, à l’occasion, mes textes quand cette dernière est à bout (pas de son père quand même !).

    Je tiens également à remercier le Journal de Montréal qui publie mes textes chaque semaine et spécialement Michel Dumais et Mathieu Turbide, pour leur tolérance et leur ouverture d’esprit.

    Je remercie l’Aut’journal ainsi que mon vieil ami Pierre Dubuc, directeur et rédacteur en chef, et Jean-Claude Germain qui révise patiemment tous mes textes, sans chialer, du moins je le pense.

    Aussi, je veux remercier solidairement tous les syndicats membres du Laboratoire d’études socio-économiques, sans qui rien n’aurait été possible. Je pense ici au Syndicat des employés de métiers d’Hydro-Québec, à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, au Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal, au Syndicat des technologues d’Hydro-Québec, au Syndicat des spécialistes et professionnels d’Hydro-Québec, au Syndicat des employés électriques du Québec, au Syndicat canadien de la fonction publique, et plus personnellement leurs dirigeants Richard Perreault, Régine Laurent, Réjean Porlier, Benoît Bouchard, Pierre Simard, Michel Parent, Claude Généreux et Paul Moist. Je m’en voudrais de ne pas remercier encore une fois Sylvain Dubreuil, Lina Bonamie, Jennie Skeene, Serge Roy, Michel Sawyer, Jean Lapierre, Éric Désormeaux, Bruno Tremblay et Yvan Tremblay qui ont fait et continuent de faire beaucoup pour le Laboratoire. Je vous salue et je vous remercie du fond du cœur d’être là et de me témoigner votre confiance.

    Je tiens de nouveau à remercier respectueusement et de tout mon cœur Michel Chartrand. Tu es maintenant au ciel à me surveiller pour que je continue mon travail. Tu nous manques. Ce n’est qu’un au revoir, Mimi.

    Je m’en voudrais aussi de ne pas remercier Dany Houle et Martine Albert de CHOI à Québec, John Ferguson et Jean-François Desaulniers de CHOI à Chicoutimi et Éric Duhaime et Caroline Proulx de CHOI à Montréal qui m’ont permis de tester les propos de mes chroniques publiées dans mon blogue du Journal de Montréal et dans l’Aut’journal. Souvent, on ne partage pas du tout le même point de vue, mais on se crêpe joyeusement le chignon dans le plus grand respect, même si à l’occasion on se crie des noms qui sont loin d’être des superlatifs. Je remercie Patrice Demers de m’avoir engagé, envers et contre tous, comme chroniqueur à CHOI, même s’il connaissait fort bien mon penchant socialiste. De ces échanges, parfois virils et quelques fois aux antipodes, c’est l’auditeur qui en sort gagnant puisqu’il est exposé à des visions divergentes.

    Enfin, je voudrais remercier monseigneur André Daoust, curé de l’église de Sainte-Adèle, et tous les intervenants. Oui, je suis un chrétien pratiquant très porté sur la prière. Ma façon particulière de mettre en pratique les enseignements et les actions du Christ est d’apporter ma modeste contribution à mes sœurs et à mes frères en dénonçant les injustices générées par le comportement égoïste de certains, guidé principalement par la cupidité. Grâce à mon statut de professeur d’université et à mes connaissances générales en comptabilité, en fiscalité et en économie, j’ai la chance incroyable de jouir de la liberté de pensée, de parole et d’action, ce que d’autres n’ont malheureusement pas. Souvent, je ne suis pas un modèle de retenue et de diplomatie. Mais laissez-moi vous dire que Jésus-Christ n’y allait pas de main morte pour s’en prendre aux profiteurs, et encore plus son petit cousin, Jean le Baptiste, reconnu comme le plus grand des prophètes. En tout cas, on ne pourra pas m’accuser d’avoir la langue de bois. Merci aussi aux frères maristes et aux oblats de Marie-Immaculée de la paroisse de mon enfance Saint-Pierre-Apôtre, dans le faubourg à mélasse, pour toutes les attentions et l’amour qu’ils m’ont prodigués durant mon enfance et mon adolescence. Ce sont eux qui ont fait germer en moi ma foi profonde en Dieu jumelée à une enfance vécue dans la pauvreté. Issu d’une famille monoparentale, j’ai été plus que privilégié d’avoir ma mère Alice qui, malgré l’adversité et la maladie, m’a donné plein d’amour.

    Je dédie encore une fois ce livre aux femmes de ma vie : ma mère Alice, ma fille Martine, ma petite-fille Soliane et ma sœur Francine.

    ALLÔ, CONCURRENCE TÉLÉPHONIQUE

    Octobre 2010

    Peu à peu, je perds mes illusions sur les prétendues vertus de la féroce concurrence entre agents économiques qui, obéissant religieusement aux lois naturelles du marché, fait que seuls les plus forts survivent et que l’on arrive ainsi toujours au plus bas prix pour le plus grand plaisir des consommateurs. Ça, c’est la marotte éculée des affairistes, de leurs politiciens et de leurs mascottes de service.

    Oh, doux Jésus ! je tombe sur un récent article de La Presse du 21 septembre 2010, intitulé « Sans-fil : recul de 1  % de la facture moyenne au Canada en 2010  ». Dans l’introduction de l’article, le journaliste Maxime Bergeron mentionne : « Même si la concurrence a monté de plusieurs crans dans le sans-fil avec l’arrivée de nouveaux fournisseurs, la facture mensuelle des Canadiens aura reculé d’un maigre 1 % cette année. Il s’agit de la facture la plus élevée dans le monde après le Japon. » Merveilleux plusssss meilleur pays au monde qu’est le Canada.

    Et pourtant, tel était le titre d’une chanson des années 1960 de Charles Aznavour. Eh oui, et pourtant, en 2007, l’ex-ministre conservateur de l’Industrie du Canada, Maxime « Jos Louis » Bernier avait juré sur son « déshonneur », dans La Presse du 7 avril (dans un autre article de Maxime Bergeron) : « Pour le libre marché. La guerre des prix favorisera les consommateurs, affirme le ministre fédéral de l’Industrie ». Dans Les Affaires du 21 avril 2007, il a affirmé de nouveau sa foi profonde au libre marché, c’est-à-dire le marché libéré de tout irritant et entrave afin de pouvoir nous fourrer librement : « Les Québécois vont obtenir des prix plus bas dès cet automne », qu’il a claironné dans toute sa suffisance. Petit porte-queue de messires, va ! Dire que ce rejeton de l’Institut économique de Montréal a déjà été conseiller économique au parti « social-démocrate » du Parti québécois. Bernard Landry l’aimait bien.

    Ces naïves promesses solennelles de tarifs moins élevés des entreprises de télécommunications (Le Devoir, 12 septembre 2007) n’ont naturellement jamais été tenues, et ça, l’hypocrite Bernier le savait. Bernier vous a bernés encore une fois, comme les élus des autres partis politiques qui se font un devoir de compléter leur service politique de façon à être repêchés par les profiteurs qu’ils ont gavés et gâtés, lorsque la cloche de la retraite politique sonne.

    Les ministres conservateurs se suivent et se ressemblent à titre de guignols de service. Le ministre de l’Industrie Tony Clément, qui a succédé à Maxime « Don Juan » Bernier, a autorisé, en 2009, la venue d’un nouveau concurrent dans le sans-fil, Globalive Wireless Management, afin de faire exploser la compétition et baisser les prix à presque rien (La Presse, 12 décembre 2009, « Ottawa permet la venue d’un concurrent majeur »). Petit hic à leur patente à gosses, les prix ont plutôt augmenté. Faut arrêter de rire du monde. C’est carrément du mépris. Ils nous avaient servi le même numéro en 2008, comme l’illustrent parfaitement les titres de ces deux articles : « Derrière les finances du sans-fil, la facture mensuelle du consommateur. Le revenu par abonné au Canada est parmi les plus élevés au monde » (Le Devoir, 31 juillet 2008) et « Téléphonie sans fil et Internet : factures salées pour les Canadiens. Selon l’OCDE, les consommateurs d’ici dépensent 55 fois plus d’argent qu’au Japon pour avoir accès à Internet haute vitesse ». Internet, sans fil, téléphonie locale, les mêmes joueurs, donc les mêmes crossantins, pour reprendre une expression de Michel Chartrand.

    La Presse du 24 décembre 2009 titrait en première page et en grande pompe : « Télécommunications : l’année de la concurrence ». Ce fut plutôt l’année de l’arnaque continue en très haute vitesse. Emmenez-en des nouveaux concurrents tant que vous voulez, il n’y aura pas plus de compétition et le « marché » va continuer à vous voler en toute liberté. Entre gentlemen corporatifs, mieux vaut s’entraider que s’entredéchirer. D’ailleurs, c’est pas moi qui le dis, mais les compagnies de télécommunications elles-mêmes. Voyons voir ça de plus près. Tiens, tiens, que dites-vous de celle-ci : « Sans-fil : pas de guerre de prix, prédit BCE » (Journal de Montréal, 7 mai 2010) ? Je crois que leur prédiction se réalisera. Faut bien que Bell vienne vous détrousser pour payer ses frasques avec l’américaine SBC, Nortel, Montreal Trust, BCE Development, etc. Ah ben, tiens, un autre, ressorti de mes dossiers d’articles de journaux top secret : « Avec les nouveaux joueurs, Rogers ne se livrera pas à une guerre de prix » (Le Devoir, 10 juin 2010). Rogers a trop de classe pour livrer bataille à ses collègues. Il ne l’a jamais fait avec les anciens joueurs et il ne fera pas exception à son « code d’éthique » avec les nouveaux. Voyons donc ! La concurrence n’est qu’une vue de l’esprit tordu de pantins affranchis. Ah ben, ça parle au diable, j’en ai retracé un autre : « Quebecor : pas de guerre de prix en vue avec Bell ». Pierre Karl Péladeau préfère faire la guerre à ses employés du Journal de Montréal qu’il a mis en lock-out depuis près de deux ans. Il avait fait la même ignominie avec les journalistes du Journal de Québec. Il aime bien échanger des gros mots méchants avec Bell pour brainwasher la galerie d’innocents, mais PKP, un ancien marxiste comme Alain Dubuc de La Presse et Jean-François Lisée du Parti québécois, a des principes. Discutables peut-être, mais des principes guidés uniquement et seulement par le fric. Les autres principes plus philosophiques, il les laisse aux pelleteux de nuages. Lui, il préfère pelleter du cold cash.

    Ma plus comique, que j’ai puisée dans mes archives, je l’ai gardée pour la fin. L’article, qui s’intitulait « Pacte de non-agression Rogers-Shaw », a été publié dans La Presse du 24 mars 2000. Une pièce d’anthologie que je serais disposé à échanger contre la carte de hockey de Léo Labine. Amateurs de cartes de hockey pas sérieux, prière de vous abstenir. Pour les firmes de télécommunications, se concurrencer, comme le postule l’économie de marché, représente une agression qu’il faut absolument proscrire. Je dirais même que les agents

    économiques qui s’aviseraient de concurrencer leurs frères corporatifs devraient être poursuivis en justice. En vérité, je vous le dis : bientôt, la concurrence « réelle et véritable » sera considérée comme un geste criminel passible d’emprisonnement. L’avenir de Maxime Bernier est dans l’ouverture d’une maison de distribution de Jos Louis en Afghanistan, peut-être en copropriété avec l’aguichante Julie Couillard, spécialisée dans la recherche de dossiers politiques égarés. Il nuirait moins. Ses collègues devraient l’imiter. Ainsi, ils arrêteraient de dire des niaiseries et, par conséquent, de faire les niaiseux et d’ergoter sur les nombreux sujets économiques et autres par rapport auxquels ils sont dotés d’une ignorance crasse et indécrottable.

    Dans mon jeune temps, il y avait deux chansons françaises très populaires au Québec. Le téléphon de Nino Ferrer et Téléphone-moi de Nicole Croisille. Malheureusement, Nicole ne peut plus téléphoner à Gaston, car son téléphon ne sonne plus puisqu’il n’en a plus. Trop cher. Ça leur apprendra à venir vivre dans le plussss meilleur pays du monde.

    BP : DE LA MARÉE NOIRE À LA MARE DE PROFITS

    Novembre 2010

    La nouvelle est tombée cette semaine : moins de six mois après la catastrophe écologique de la marée noire dans le golfe du Mexique, BP engrange un profit net de 1,8 milliard de dollars au dernier trimestre. Même si, selon Le Parisien, « cette somme ne représente qu’un tiers des profits engrangés par BP un an plus tôt » (2 novembre 2010), on ne peut pas dire que c’est la grosse misère noire.

    Un milliard huit cent millions de dollars pour un trimestre seulement, dus essentiellement à la remontée des prix du pétrole et du gaz naturel, ça dit tout ! Qui aura donc véritablement payé la note de 40 milliards de dollars pour la marée noire ? Stephen Harper a déjà dit que les Canadiens se faisaient « escroquer » par les pétrolières, et Le Devoir du 21 octobre dernier titrait : « Prix de l’essence : les automobilistes se font siphonner 1,18 $ le litre », une hausse de 14 cennes en un seul jour. Pacotille ! Tout le monde sait que le bond du litre d’essence relève de la nature déchaînée, des Chinois, des démocrates (que les républicains vont remettre dans le droit chemin), de Discovery clouée au sol, du divorce de Christina Aguilera, name it ! Jamais de l’appétit du cartel pétrolier !

    Admirons les belles valeurs morales de BP qui, en 2007, a viré son président John Browne pour homosexualité. Il faut aussi ajouter que BP a soutenu financièrement des candidats

    climatosceptiques lors des dernières élections américaines de mi-mandat.… Changements climatiques ? Encore, je suppose, les puissants lobbies environnementaux qui veulent faire peur au monde et qui jalousent la réussite. Pis la marée noire n’a rien à voir avec le laisser-faire et la cupidité excessive des pétrolières. Les dirigeants n’y sont pour rien, même si, aux États-Unis, des experts affirment que BP savait que le puits était instable. Pas qu’un simple, accident ?

    Une autre entrave qui va brimer la liberté des géants économiques : les Californiens ont voté majoritairement, début novembre 2010, un projet de loi visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et lancer par le gouverneur Arnold Schwarzenegger. Ils ont rejeté une proposition financée à coups de millions par les pétrolières afin de reporter à tout jamais les objectifs de réduction des GES. Arnold a dit se réjouir, car « la tentative de suspendre [la loi] était l’œuvre des compagnies pétrolières cupides, qui ne voulaient rien d’autre que continuer à polluer notre État » (Cyberpresse, 3 novembre 2010). Un peu de retenue quand même !

    Terminons sur une belle note : « BP est en hausse à la Bourse à la suite des rumeurs d’intérêt d’Exxon » (Reuters France, 5 novembre 2010), la plus grosse compagnie mondiale, dont le président a dit, en 2005, ne pas croire au réchauffement de la planète (Wall Street Journal). Cette même pétrolière avait toutefois recruté, en 2005, le principal conseiller environnemental de George W. Bush, Philip Cooney, accusé d’avoir falsifié des rapports gouvernementaux pour minimiser l’effet des gaz à effet de serre. Pourquoi avoir tripoté alors qu’il n’y a pas de GES ? Le marché « libre », c’est merveilleux.

    CES RICHES SURTAXÉS

    Décembre 2010

    Le dernier pamphlet de l’Institut économique de Montréal (IEDM) bat tous les records de malhonnêteté. C’est une insulte à l’intelligence. Basée sur trois cas théoriques de contribuables avec des hypothèses capotées, leur « recherche » a été réalisée en collaboration avec un fiscaliste de Deloitte et Touche qui n’est jamais nommé. S’agit-il du fiscaliste masqué ? Je comprends son anonymat.…

    Leur troisième scénario est le plus risible et prend l’exemple inventé d’une riche contribuable mariée, avec enfants, dont le mari ne travaille pas et qui déclare un revenu fiscal de 1 million. Même si tous les dirigeants d’entreprises cotées en Bourse sont payés massivement en options d’actions (seulement la moitié est imposable), leur contribuable est payée à 90 % par chèques de paie.… Première bizarrerie, surtout lorsqu’on sait qu’en 2007, les 78 000 dirigeants d’entreprises inscrites en Bourse qui ont profité des régimes d’options d’achat d’actions ont économisé environ 2 milliards d’impôts (La Presse, 13 mars 2010). Un indécent cadeau fiscal fait aux pontifes.

    Puis leur millionnaire fictive n’a réalisé aucun gain en capital (50 % non imposable). Invraisemblable ! Mais le plus pathétique est qu’elle n’utilise aucun abri fiscal comme les CELI (comptes d’épargne libres d’impôt), les REEE (régimes enregistrés d’épargne-études), les fiducies familiales, les actions accréditives, etc. Qui donc utilise ces cadeaux fiscaux princiers ? La richissime apolitique n’a effectué aucune contribution politique dans l’année et nulle cotisation professionnelle. Mais qui donc finance les libéraux et les conservateurs ?

    Comme cette millionnaire est un modèle d’intégrité, elle n’a rien détourné dans les paradis fiscaux. Ça doit être les petits épargnants qui font ça.… Et pour mieux rire du monde, ils n’ont retenu que les revenus « fiscaux » de madame, qui exemptent plusieurs gains réels et qui ne représentent qu’une infime partie du véritable revenu « économique » des nantis, qui, lui, englobe tous les gains matérialisés comme les plus-values sur les capitaux (immeubles, actions, etc.). C’est pourquoi, en Europe, ils ont une taxe sur la richesse. Peut-on obtenir son vrai revenu économique afin de déterminer son taux d’impôt exact ? En passant, la contribuable a fait un don de 10 000 $. Est-ce à l’IEDM, un organisme de bienfaisance reconnu par le fisc ?

    Je mets au défi l’IEDM de me trouver un seul exemple concret s’apparentant à cette bouffonnerie. Je m’engage, en toute confidentialité, à effectuer une vérification diligente, et s’il est vrai que leur millionnaire paie autant d’impôt, je serai le premier à défendre vigoureusement l’oppression fiscale des riches. En attendant, il serait préférable d’envoyer ce brûlot à Gilbert Rozon. Sûr qu’il va inviter l’IEDM au prochain festival Juste pour rire.

    J’AIME EXXONMOBIL

    Mai 2011

    J’aime ExxonMobil, une entreprise phénoménale, comme vous serez à même de le constater dans les lignes qui suivent.…

    Nous pourrions facilement nous libérer, comme d’autres pays l’ont fait récemment avec un succès éclatant, de notre asservissement collectif aux transnationales étrangères, qui nous arnaquent régulièrement avec notre propre pétrole et notre gaz naturel pour ensuite déguerpir avec leur larcin. Nous avons eu le courage et la lucidité de le faire dans les années 1960 en nationalisant notre électricité des firmes étrangères afin de justement nous soustraire de leurs diktats et de créer ainsi de la richesse collective. Faut arrêter de se soumettre docilement. En Russie, en Norvège et au Venezuela, les pétrolières s’écrasent, mais ici, au Canada, elles font la loi avec la complicité de politiciens corrompus qui vont jusqu’à les subventionner à coups de milliards de dollars et à les défendre au nom du libre marché, dixit Stephen Harper et Maxime Bernier, et même à vous gronder lorsque vous les boycottez : « Lucien Bouchard [alors premier ministre du Québec] déplore le boycott des pétrolières » (Journal de Montréal, 18 avril 2000). Il avait alors dit : « Le boycott, je trouve que ce n’est pas une bonne solution. » Ce sont des gens comme lui qui, par après, s’autoproclament des « lucides ».

    Vraiment, on n’a plus les lucides qu’on avait ! Maintenant qu’il est devenu lobbyiste en chef au Québec pour le compte de la compagnie énergétique albertaine Talisman, Lucien Bouchard pourrait-il nous faire part de sa solution pour en finir avec cette exploitation qui, juste en tenant compte des dernières hausses du prix du pétrole, revient à une dépense annuelle supplémentaire de 950 $ par ménage, que nous a dit l’économiste Benjamin Tal de la Banque CIBC (« Le prix de l’essence siphonne les portefeuilles », La Presse, 12 avril 2011) ? Dépense additionnelle de 950 $ l’an, non déductible d’impôt, bien évidemment, pour les familles, mais qui l’est pour les compagnies, et qui, dans les faits, constitue des impôts que vous devez verser obligatoirement aux seigneurs corporatifs, comme au temps du Moyen-Âge. Concitoyens, sortez de votre torpeur, je vous en prie ! Il n’est pas vrai que vous devez « prendre votre mal en patience » face aux hausses du prix de l’essence, comme l’a écrit récemment un brillant journaliste d’un de nos quotidiens dont la compagnie mère est un actionnaire important d’une multinationale pétrolière (Total). Dans La Presse du 26 avril 2011, Peter Terzakian, économiste en chef d’ARC Financial Corporation, mentionne que « Le Canada est le seul pays du monde qui produit trop de pétrole pour sa consommation, mais qui doit quand même en importer. » Idem pour le gaz naturel. Ça prend juste des arriérés pour tolérer ça. Au moins, on fait rire les gens d’autres pays.

    Vous savez, en termes de revenus bruts, ExxonMobil, la plus grande compagnie au monde, toutes catégories confondues, est au moins 5 fois plus grande que le Canada et environ 20 fois plus que le Québec. Malgré ça, pour les légionnaires du capitalisme débridé et de ses pseudo-lois supposément naturelles (comme le sont les partisans de l’ADQ et les libéraux), l’État est et sera toujours trop gros et le privé trop petit, opprimé qu’il est par les gouvernements, même le mammouth ExxonMobil. « Bénéfice en forte hausse pour ExxonMobil », que titrait Le Devoir du 29 avril 2011. Des bénéfices pour le premier trimestre 2011 totalisant 10,7 milliards de dollars en hausse de 69 % sur un an. Mais ce fut insuffisant et Wall Street fut déçu, que signalait l’article. Ça fait que la valeur au marché de l’action d’Exxon a chuté de 44 cents lors de l’annonce de ces profits « déprimants ». Les affairistes et les spéculateurs en veulent plus. Une hausse de 69 % du bénéfice net, c’est totalement dérisoire et même insultant pour les acteurs du libre marché. Pour satisfaire les détenteurs de capitaux, va falloir augmenter davantage le prix du pétrole, augmentations que vous devrez accepter sans maugréer. Je sais que vous allez les assumer, en chialant peut-être un petit brin dans les lignes ouvertes ou que, dans un geste vraiment révolutionnaire, vous allez boycotter pour la énième fois les pétrolières. Bande de radicaux, va ! Faut être conscient que la recherche de profits infinis par les multinationales mène à l’exploitation, aux crimes, aux guerres et à l’invasion de pays sous de faux prétextes. Oui, ces profits débiles sont criminels. S’il avait fallu que des travailleurs (syndiqués en plus de ça et, encore pire, des commis d’État) reçoivent des augmentations de salaires de 69 % l’an qu’ils jugeraient insuffisantes, les journalistes et les politiciens se seraient déchaînés contre eux. Mais pour les compagnies, c’est tout à fait correct même si c’est l’État qui prend tous les risques avec votre argent comme dans le cas de la dernière crise financière. En 2010, le profit annuel d’ExxonMobil a augmenté d’un « misérable » 58 % pour se chiffrer à 30,5 milliards de dollars (« Les profits d’ExxonMobil explosent », La Presse, 1er février 2011).

    Faut tout de même reconnaître la franchise du président d’ExxonMobil. Il peut se permettre de dire la vérité, sachant que vous êtes inoffensifs et même compréhensifs. Dans un excellent texte, l’ancien ministre libéral des Finances du Québec (alors chroniqueur au Journal de Montréal), monsieur Yves Séguin, rapporte ainsi les propos du PDG d’Exxon qui a dit, sans aucune retenue et sans aucune peur, les énormités suivantes : « La stratégie d’Exxon est fort simple et c’est la même depuis 12 ans : investir le moins possible. La flambée des prix n’a rien à voir avec une insuffisance de pétrole. Les courtiers (spéculateurs) veulent faire monter les prix en faisant croire à une pénurie prochaine. À cet égard, ExxonMobil n’a jamais manqué de pétrole dans toute son histoire et ne prévoit aucune carence ni maintenant ni dans plusieurs décennies » (« Le pétrole et ses profits », Journal de Montréal, 1er juin 2006). La revue d’affaires américaine Business Week a confirmé en ces termes les propos du grand boss d’Exxon dans un article percutant du 28 mai 2007 intitulé : « Exxon : Pumping Cash, Not Oil ». On signale en gros caractères dans ce texte que « le taux de rendement des actionnaires a crû significativement même si la production de pétrole brut a peu augmenté ». Compte tenu du cartel mondial des pétrolières, celles-ci sont en position de diminuer volontairement l’offre afin de faire exploser les prix. Et leurs économistes et politiciens de service essaient de nous faire accroire que les prix de l’essence relèvent de l’offre et de la demande dans un contexte de libre marché très concurrentiel.

    Tiens, tiens, autres pays, autres mœurs, comme l’indiquent clairement les titres de ces deux articles : « Exxon file doux avec les Russes » (Journal de Montréal, 19 juin 2007, d’après un article originellement paru dans le Wall Street Journal) et « Les compagnies pétrolières étrangères se plient aux volontés de Chávez au Venezuela » (Le Devoir, 10 avril 2006). Face à ces pays « récalcitrants » qui refusent de se soumettre aux lois hégémoniques des monarques occidentaux, les pétrolières ont magouillé pour que les États-Unis envahissent l’Irak (elles sont maintenant propriétaires des riches gisements de pétrole irakien) et grenouillent pour que leur pays débarque avec leurs amis en Libye, où les réserves de pétrole de Kadhafi les font saliver. Par ici la bonne soupe.… Elles filent doux en Russie et agissent en matamores ici. La population canadienne doit se plier à leurs volontés.

    Exxon est peut-être, pour certains caniches, une compagnie responsable socialement, mais cela ne l’a toutefois pas empêché d’être reconnue coupable récemment de fraudes milliardaires, comme l’ont signalé deux textes du Journal de Montréal : « ExxonMobil devra payer une amende de 11,9 milliards de dollars à l’État de l’Alabama » et « Exxon condamnée à verser 500 M$ à 10 000 détaillants aux États-Unis ».

    Le patron d’ExxonMobil, l’éblouissant Stephen Harper et l’indépassable Maxime Bernier ont quelque chose en commun (les grands esprits se rassemblent et se ressemblent), comme l’indique clairement le titre de cet article : « Le président d’Exxon ne croit pas au réchauffement de la planète » (The Wall Street Journal et le Journal de Montréal, 29 juin 2005). Voyons donc ! Le réchauffement de la planète n’est qu’une vue de l’esprit. Des esprits tordus conditionnés au communisme. Ouach !

    CRÉONS PÉTRO-QUÉBEC

    Mai 2011

    Je suis aux anges. Enfin, je ferai l’unanimité. Je propose, comme d’autres pays l’ont fait avec succès, de créer Pétro-Québec afin de nous libérer de notre servitude face aux pétrolières. Bien évidemment, cela aurait été plus facile si nos gouvernements n’avaient pas démantelé en catimini la Société québécoise d’initiatives pétrolières (SOQUIP) et Hydro-Québec gaz et pétrole, et n’avaient pas cédé gratos notre pétrole québécois à des bineries comme Pétrolia. Faut être déconnecté pour céder notre pétrole québécois à des affairistes, sachant pertinemment comment les pétrolières nous arnaquent. On avait une chance inouïe d’assurer à tout jamais notre souveraineté collective sur une ressource névralgique, comme on l’a fait lors de la nationalisation de notre électricité.

    Qu’à cela ne tienne, avec un minimum de bonne volonté, Québec a tous les pouvoirs pour créer Pétro-Québec au nom du bien commun et de l’enrichissement collectif. Déjà en 2007, les détaillants indépendants avaient accrédité mon idée de construire une raffinerie en partenariat avec eux. Imaginez, avec la fermeture de la raffinerie Shell et ses 260 stations-service que Shell veut vendre, ce sera encore plus facile. Québec doit récupérer cette raffinerie au nom des intérêts supérieurs de la collectivité. Ensuite, il s’agira simplement pour Pétro-Québec de négocier un contrat d’achat de brut à long terme avec un pays producteur et d’acquérir les 260 stations-service de Shell.

    Assurément, les profiteurs vont encore nous seriner que c’est impossible et vont me crier des noms. Pour ces opportunistes, on peut tout privatiser sans problème, de Pétro-Canada à Air Canada, en passant par le CN, toutes nos ressources naturelles et tous nos services publics. Mais impossible de nationaliser quoi que ce soit. C’est à sens unique. Du communisme corporatif, quoi ! « Gaz de schiste. Imiter la Norvège ? Trop tard, dit un expert » (Le Devoir, 18 novembre 2010). Trop tard, mon œil.

    Puis-je vous rappeler que dans un sondage Léger Marketing rapporté dans Le Devoir du 6 septembre 2005, intitulé « Les gouvernements pressés de réagir à l’augmentation de l’essence », les deux tiers des Québécois approuvaient l’idée de nationaliser nos ressources naturelles ? Mais, fidèle à son habitude, Charest a cédé nos ressources naturelles — qui, de droit, nous appartiennent — à des arrivistes, et n’a pas manqué de culot : « Pas de prix plafond à l’horizon. Jean Charest préfère laisser la concurrence influer sur le coût de l’essence » (La Presse, 14 mai 2011). Un élu qui y voit de la concurrence est un danger public, comme le sont les journalistes qui ont rédigé ces articles dans La Presse : « L’essence chère a de bons côtés », « La hausse du prix de l’essence fait maigrir » et, enfin, cette perle de François Cardinal, « 10 raisons de se réjouir du prix de l’essence ». Les lobbyistes des pétrolières ne feraient pas mieux. Si on suit leur logique, faut donc, pour notre propre bien, souhaiter et même exiger d’autres hausses du prix de l’essence !

    TAXER « INTELLIGEMMENT », SELON UN AUTRE LUCIDE INFÉODÉ

    Février 2012

    Y a tout de même une limite à rire du monde et à le mépriser. Voilà que l’économiste universitaire de service Luc Godbout récidive en publiant un énième brûlot tellement tordu que ça en est pathétique. L’universitaire commandité en vient à la conclusion « scientifique » que, même actuellement, à 9,5 % (taux le plus élevé en Amérique du Nord), il serait bon et même équitable d’augmenter davantage la TVQ au Québec. C’est vraiment n’importe quoi. Oups, pardon, c’est pas n’importe quoi : c’est plutôt ce que ses commanditaires lui dictent. On a des taxes à la consommation (TPS et TVQ) presque 3 fois plus élevées qu’aux States, mais pour sa gang, ça ne pose aucun problème économique avec notre principal concurrent. Mais à l’inverse, si les taux d’impôt des compagnies étaient ne serait-ce que de ½ de 1 % plus élevés ici qu’en Ontario et/ou aux États-Unis, on entendrait le chœur des pleureuses patronales ergoter sur les dangers du manque de compétitivité fiscale avec notre plus important partenaire économique.

    Bien évidemment, les journalistes lui ont accordé beaucoup de temps et d’espace, en prenant les élucubrations du chercheur pour du cash et en ne posant aucune question « irrévérencieuse ». Ce pamphlet démagogique est carrément une insulte à l’intelligence en essayant de manière grotesque de nous faire avaler que taxer « intelligemment », c’est augmenter les taxes à la consommation (TPS et TVQ). En termes clairs, ça veut dire que si on ne partage pas son opinion — pardon, la conclusion « intelligente » de son étude —, on est cons et ignares.

    On est alors plusieurs nonos, car même l’OCDE considère les taxes à la consommation comme étant très régressives et affirme que baisser encore plus les impôts sur le revenu des compagnies et détaxer les riches en bonifiant leurs abris fiscaux (gains de capitaux, options d’achat d’actions, REER à 23 000 $, etc.) accroît les inégalités économiques. Cela a été vertement critiqué par l’OCDE pas plus tard qu’au dernier Forum économique mondial tenu en Suisse : « Une occasion de réduire les inégalités » (24 janvier 2012). Plusieurs gouvernements européens sont également de cet avis, ainsi que Barack Obama, le président des États-Unis, qui veut augmenter les impôts sur le revenu liés aux capitaux et qui s’interdit d’instaurer une taxe à la consommation : « Faisons payer les riches, insiste Barack Obama » (20 septembre 2011) et « Les élus européens veulent mettre les riches à contribution » (13 avril 2010). Je me console en pensant que je ne suis pas le seul idiot sur cette planète qui pense que l’impôt sur le revenu des compagnies et des particuliers, avec plusieurs paliers d’imposition, est le mode d’imposition le plus équitable. En plus d’Obama, il y a l’Association des économistes des États-Unis et les universitaires américains, chacun récipiendaire d’un prix Nobel d’économie : Joseph Stiglitz et Paul Krugman. Entre Luc Godbout et Stiglitz et Krugman, je préfère pencher du bord des prix Nobel. En passant, dans sa malhonnêteté coutumière, Godbout épilogue uniquement sur l’impôt sur le revenu d’emploi et ne parle jamais de l’impôt sur le revenu des capitaux qui sont imposés à des taux ridiculement bas, comme ceux du candidat républicain à la présidence des États-Unis, le milliardaire Mitt Romney. De plus, il omet de faire la différence entre les « travailleurs incorporés » et ceux qui ne le sont pas. J’y reviendrai dans un autre texte, car cela est un point majeur.

    Qu’à cela ne tienne, le petit monsieur prétend que c’est lui qui a raison : les autres sont dans le champ. Non seulement la dernière « étude » de Luc Godbout a eu, lors de son lancement officiel, une abondante couverture de presse le 30 janvier 2012, mais on a eu droit en prime à son curriculum abrégé étalé dans Le Devoir. On a ainsi pu apprendre que monsieur Godbout a obtenu son doctorat en économie de l’Université Aix-Marseille avec la mention « Très bien avec félicitations du jury ». Vraiment impressionnant. Et surtout très pertinent pour la compréhension du sujet. Comment alors être en désaccord avec un tel expert ? On le sait bien, ceux qui, comme moi, ne pensent pas comme lui font dans les mythes, les légendes, les dogmes, les caricatures, les idées reçues, etc.

    L’œuvre finale de Godbout a aussi profité d’une avant-première dans La Presse du 17 mars 2011, texte très élogieux pondu par le journaliste Rudy Le Cours, qui a intitulé son article « Les taxes à la consommation, un impôt vraiment progressif. Un mythe déboulonné par deux études de l’Université de Sherbrooke ». La TVQ est vue par ledit journaliste comme un impôt progressif. Attachez-le, quelqu’un ! Vraiment, un peu de sérieux, messieurs. Le jupon dépasse et de beaucoup en plus de ça.

    Les grands esprits se rencontrent, puisque « Lucky » Luc et le Conseil du patronat pensent la même chose. Tout un hasard ! « Le CPQ préfère une taxe à la consommation à l’impôt sur le revenu » (6 juillet 1994). Utilisant les mêmes mots, et près de 20 ans plus tard, Godbout a dit : « Évidemment, une hausse d’impôts quelle qu’elle soit, n’est pas de nature à stimuler l’économie, mais s’il faut choisir, ce sont les taxes à la consommation qui sont le moins dommageables » (30 janvier 2012). Dans l’article du journal Les Affaires du 12 décembre 2009, intitulé « Budget du Québec : les priorités du patronat », le président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval, a signalé que « si le

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