La femme aux deux visages
NOTORIÉTÉ Christine Kelly, qui anime l’émission de CNews « Face à l’info » avec Éric Zemmour, est devenue l’une des journalistes les plus en vue de France CONTRASTE Ancienne membre du CSA, administratrice et présidente de fondations, elle cumule les honneurs et focalise les détestations ALEXANDRE DUYCK
Elle a prévenu d’emblée : « Vous allez voir, je suis insaisissable ! » Ce qui, pour tirer le portrait, n’est guère engageant. Insaisissable peut-être, repérable entre toutes assurément. Quand Christine Kelly entre en trombe dans ce restaurant chic du 15e arrondissement de Paris où elle a ses habitudes, elle ne passe pas inaperçue, surtout quand elle s’adresse aux serveuses et serveurs. « Comment ça va, ma belle ? Comment tu vas, mon frère ? » Elle y est comme chez elle, il faut dire qu’elle habite et travaille à deux pas (les studios de CNews sont tout proches). Souriante, elle passe sans cesse du vouvoiement au tutoiement. S’autorisant, du haut de ses vertigineux escarpins, petite pique (« Alors, comme ça vous êtes venu en baskets ? ») et familiarité à l’égard de l’auteur de ces lignes, qu’elle n’avait jamais rencontré auparavant : « Alors, ça va, mon p’tit Alex ? »
« Elle incarne une forme de rayonnement créole très attachant »
Gérard Larcher, président du Sénat
Le paysage audiovisuel français a connu en d’autres temps une reine Christine : Ockrent, première femme à présenter le 20 heures. Peut-être tient-il la seconde, Christine Kelly, née il y a cinquante et un ans en Guadeloupe, première femme noire à présenter le journal télévisé (sur LCI Avec la présentation de tous les soirs sur CNews, elle a franchi un cap de notoriété. Notamment grâce à ses entretiens avec Éric Zemmour, qui suscitent l’indignation des uns et l’intérêt, voire l’admiration des autres. Et provoquent souvent la polémique, comme quand le journaliste, le 29 septembre, qualifie les migrants mineurs de et Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) signale alors les propos au procureur de la République et le parquet de Paris ouvre une enquête pour « provocation à la haine raciale » et « injures publiques à caractère raciste ».
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