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Toutes les choses à leur place
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Livre électronique101 pages2 heures

Toutes les choses à leur place

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À propos de ce livre électronique

Sara a un peu plus de vingt ans quand elle découvre qu'elle a une tumeur. La maladie, tout en bouleversant son existence, est l'occasion pour se prouver, pour continuer à faire des programmes, pour lutter et aimer, pour vivre la vie jusqu’à la fin, au point que même la relation avec son médecin, Roberto, sort des murs de l'hôpital et va se propulser dans la vie réelle, où l'amour et la peur sont étroitement liés dans un tourbillon d'émotions intenses. Le temps est marqué par les hospitalisations, les examens infinies, les larmes, les sourires, la conscience d'une maladie qui ne veut pas s’en aller et la renaissance physique et émotionnelle d'une jeune fille qui est forcée à devenir une femme trop tôt.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie18 mai 2016
ISBN9781507109878
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    Aperçu du livre

    Toutes les choses à leur place - GIULIA DELL'UOMO

    À mes parents, pour m’avoir donné la force d'hier et l'espoir pour demain.

    À Sandro, parce que les notes de ta guitare volent libres dans l'air.

    Toutes les choses à leur place

    «Sara, on doit refaire les tests. Allonge ton bras».

    Je suis encore endormie quand la voix de l'infirmière résonne dans ma tête comme un écho. Ce n'est pas un rêve et avant que je réalise, je sens une aiguille qui perce ma veine et je vois la canule qui devient rouge. Mon bras, je l'ai tendu inconsciemment, peut-être automatiquement.

    «On a fini. Pousse ici, je mets le pansement».

    Ok, maintenant je me souviens où je suis et qui je suis. Je m’étire et je baille en me tendant avec énergie discrète, tandis que l'infirmière sort. Un rayon de lumière douce entre de la fenêtre, il fait son chemin dans l'ombre de la chambre, dans l'obscurité de ces quatre murs qui me séparent du monde extérieur.

    Je retrousse mes couvertures, je regarde ma montre. Il est presque six heures du matin, heureusement, je peux encore dormir. Je ferme les yeux et le son du téléphone sur la table de chevet me ramène à la réalité. Un message. Papa.

    Bonjour ma princesse, ne t’inquiète pas. Jésus te protège pendant ce voyage.

    Tu as toujours dit qu'il faut de la patience papa, mais peut-être parfois la vie nous met à l'épreuve. Donc, je comprends que si tu es éveillé à ce moment, c’est parce que la préoccupation éloigne le sommeil et elle ne permet pas de fermer les yeux et de déconnecter  le cerveau. Le cerveau, il est toujours en mouvement, trop présent, trop conscient. Si tu parles de Jésus, papa, et tu ne le fais jamais, peut-être que tu y crois un peu. Tu crois qu'il y a un Dieu qui nous regarde et qui nous aide. Ou peut-être tu penses qu’on peut s’accrocher à Dieu dans des moments comme ceux-ci. Si tu nommes Dieu, une chose est certaine: tu as regardé à l'intérieur de toi et tu as besoin de quelque chose de grand à t’accrocher, quelque chose de fort, qu’il y a toujours et pour toujours, malgré le mystère, ce que la science ne peut pas te donner. Je l'apprécie, papa. Je l'apprécie. Parce que tu me montres ta peur pendant que tu essaies de gagner la mienne. Le fait que tu m’appelles princesse, c’est déjà un immense cadeau  pour chasser ma peur. Et quand tu me dis que Jésus va veiller sur moi, je suis heureuse, je veux y croire. Tôt ou tard, cependant, tout passera. Je te le promets, je promets, je vais essayer de te redonner le sourire après la tristesse. La tempête est ici, mais quand elle sera terminée, nos pas seront plus légers, notre équilibre sera plus stable et, un pas après l'autre, nous allons aller de l'avant, plus conscients, plus forts. Nous ne tomberons pas. Je te le promets papa.

    Ma colocataire dort profondément. Elle ronfle fort, elle fait un bruit énorme qui ressemble presque à un tracteur. C’est un miracle que je peux dormir la nuit avec elle à côté de moi. Elle a été opérée il y a quelques jours et elle sera bientôt congédiée. Elle dort à poings fermés maintenant, donc je lui permet de se transformer en un petit bulldozer, la nuit, sans rien dire. Elle le mérite après tout. Sa peur était de ne pas être en mesure de voir ses petits-enfants. Quand je l’ai connue, il y a quelques jours, elle m'a dit: «Tu sais, je suis la grand-mère de deux beaux enfants. Ils sont la joie de ma vie et quand j’ai su d’avoir ce que j’ai, j’ai immédiatement pensé à eux. Puis l'inconfort, puis la terreur. Puis j’ai commencé à prier. Fabiola, elle s’appelle comme ça, elle n’appelle jamais sa maladie par son nom. Comme si elle n’existait pas, comme si, en ne la nommant pas, elle ne lui donne pas le droit à se poser soudainement et à être lourde dans sa tête. Une forme d'auto-défense, un choix pour survivre. Mes petits-enfants sont deux fois mes enfants pour moi. Je les aime trop pour les laisser seuls". J’ai souri avec nostalgie, parce que malheureusement, il y a des problèmes, même si on ne les nomme pas.

    Il y a un moment dans la vie de chaque personne où on se demande «pourquoi?». Nous tous, tôt ou tard, nous interrogeons l'existence bruyamment, en essayant de comprendre pourquoi nous avons été choisis pour un événement spécifique. Dans l’un des films que je préfère on dit «On n’arrive jamais quelque chose qu’on n’est pas à même de supporter». Bien sûr, il doit être vrai. Mais je pense qu'il y a quelque chose de plus subtil, quelque chose de plus intimement lié au destin. Je crois que chaque vie est déjà écrite dans un livre que nous pouvons parcourir seulement quand les événements racontés prennent forme, et que nous sommes juste des pions qui se déplacent sur cette planète chaque jour, en regardant le ciel à la recherche de réponses. Mais peut-être, parfois, la réponse à tous ces pourquoi est plus facile de ce qu’on pense. Simplement «il a dû aller comme ça». Elle peut sembler une solution simpliste et superficielle, peut-être, mais est-ce qu’il faut donner un sens à ce qui est insondable? Ici, entre les murs de cet hôpital, tout le monde s’est posé cette question. Beaucoup de gens sûrement ont cessé de s’interroger, ils sont déjà passés par la phase de coups de poing au mur, des cris et des pleurs de désespoir, ils ont déjà traversé beaucoup de nuits blanches, des recherches sur Internet, de tapes sur l'épaule par les amis les plus proches. Et maintenant, ils se battent, les dents serrées, parce que peu importe pourquoi on est en guerre, il importe seulement qu’on est en guerre, on doit retrousser nos manches et faire le plongeon dans le vide, le plus brave de toute la vie. Sans savoir si on va se  noyer, ou si et quand on va revenir à la surface, mais on a à prendre le risque, parce que le temps passé à pleurer quand on découvre d’être le soldat choisi, n’est pas retourné par quiconque, chaque seconde est fondamentale, chaque instant est précieux pour être capable d'anticiper et essayer de gagner. Il n’y a d'autres tactiques que de courir vite et d'avoir le courage de parcourir beaucoup de kilomètres, sans jamais prendre un souffle, sans jamais abandonner.

    C’ est arrivé il y a quelques jours. Un après-midi de Février, pendant mes vingt et un ans. J’étais rentrée d'une conférence à l'université. Un coup d'œil sur la porte de ma mère. «Il y a quelque chose que j’ai à te dire».

    Ma mère est une femme forte. Peut-être la plus forte que je connais, au point qu’elle me donne souvent l'impression d'être indestructible. Elle fait face aux problèmes résolument, l'esprit toujours lucide et rationnel, et elle peut trouver une solution à tout, elle peut analyser et surmonter les

    obstacles. Mes amies disent que je lui ressemble, que j’ai un cerveau comme un adulte et que je suis

    la plus forte de toutes; je ne sais pas si c’est vrai, mais je souhaite de tout mon être que c'était comme ça.

    Cette fois, cependant, sa voix a été étouffée par l'émotion, ses yeux parlaient pour elle. Elle m'a serré la main, en fermant son poing dans le mien, elle serrait bien, sans laisser mes doigts, en les croisant entre ses doigts. Puis elle m'a embrassée et, en essayant de garder la paix d'esprit, elle a dit: «Tout va aller bien, chérie». Elle savait que j’avais déjà compris de quoi il s’agissait. Il a toujours été comme ça entre elle et moi, nous

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