Samuel chez les Abénakis

Par Pauline Gill

Samuel Gill, un jeune garçon anglais enlevé, puis adopté par les Abénakis vers l'an 1700, s'est bien adapté à sa nouvelle vie, très différente de ses origines. Un jour, il rencontre Rosalie James, elle aussi récemment enlevée, dont il tombe follement amoureux. Mais les deux adolescents doivent cacher leurs sentiments, contraires aux coutumes abénakises, qui veulent que les blancs adoptés par la tribu épousent un membre de la communauté. Samuel et Rosalie vont-ils réussir à convaincre le grand chef de leur amour? Ou devront-ils s'enfuir et quitter du même coup un style de vie auquel ils se sont attachés?

• Langue: Français
• Éditeur: Cornac
• Date de sortie: 1 août 2012
• ISBN: 9782895292166

Aperçu du livre

De la même auteure

De la même auteure

Docteure Irma (trilogie), Éditions Québec Amérique, 2006 à 2009, 1527 p.

Le miracle de Juliette, Éditions du Phoenix, 2007, 94 p.

Dans les yeux de Nathan, Éditions Bouton d’or d’Acadie, 2006, 32 p.

Évangéline et Gabriel, Lanctôt éditeur, 2007, 424 p.

Marie-Antoinette, la dame de la rivière Rouge, Éditions Québec Amérique, 2005, 312p.

Les fils de la cordonnière, VLB éditeur, 2003, 602 p.

Québec, je t’aime, avant-propos du magazine Au Québec, juillet-août 2002

L’enfant du métro, dans Lignes de métro, collectif, Hexagone, 2001

Seul dans l’aube, journal La Presse, 31 décembre 2001

Et pourtant, elle chantait, VLB éditeur, 2002, 185 p.

Le testament de la cordonnière, VLB, 2000, 664 p.

Béni des dieux, collectif pour les 25 ans de Québec-Loisirs, 2000, 8 p.

Réveil brutal à la forêt de Bonamandou, collectif Hommage aux libraires, VLB éditeur, 2000, 5 p.

La cordonnière, VLB éditeur, mai 1998, 615 p.

Guide pour les aidants naturels, CLSC Longueuil, 1999, 29 p.

Dans l’attente d’un OUI, Éditions Édimag, 1997, 150 p.

La jeunesse de la cordonnière, VLB éditeur, 1999, 370 p.

Le château retrouvé, Libre Expression, 1995, 286 p.

Les enfants de Duplessis, Libre Expression, 1991, 271 p.

La porte ouverte, Éditions du Méridien, 1990, 143 p.

Samuel chez les Abénakis

Titre

Pauline Gill

Remerciements

Remerciements

Je tiens à remercier publiquement ma directrice littéraire, Sophie Ginoux, ainsi que quatre personnes qui ont accepté de répondre à mes questions lors de l’écriture de ce roman : Christine Sioui Wawanoloath, artiste en arts visuels et auteure abénakise-wendate ; Johanne Lachapelle, adjointe administrative du Musée des Abénakis ; Sylvain Rivard, artiste spécialisé en arts et cultures des Premières Nations et Michel Durand, auteur des Plantes du Soleil levant.

Chapitre 1

Samuel était né en Nouvelle-Angleterre, aux États-Unis. Il avait quatorze ans et se démarquait de son entourage par son teint clair, ses traits fins, sa chevelure bouclée de couleur châtain et sa taille élancée.

C’était un garçon très vif et très intelligent, qui maîtrisait déjà plusieurs langues : l’anglais, le français, mais aussi la langue abénakise. D’ailleurs, son talent était assez exceptionnel.

Vivant en captivité depuis cinq ans, ce jeune garçon s’adaptait plutôt bien à sa vie parmi les Abénakis. Sa famille adoptive avait reçu, de la part du grand chef, l’ordre de le traiter avec soin et attention, pour qu’il ne cherche pas à s’enfuir d’Odanak.

Un soir, alors que Samuel dormait dans la cabane de sa famille adoptive, il se passa des choses étranges. Le jeune captif se demanda s’il avait rêvé ou s’il avait vraiment entendu quelqu’un pleurer.

Il avait eu du mal à sortir de son sommeil. Cependant, plus il se concentrait, et plus il était convaincu d’entendre des sanglots en provenance d’une des cabanes voisines. Assis sur son lit fait de branches de conifères et recouvert de fourrures d’animaux, Samuel, désormais complètement réveillé, n’avait plus aucun doute : c’étaient sûrement les gémissements d’une fille qu’il entendait. « Je veux savoir qui est cette fille et pourquoi elle pleure », pensa-t-il.

Malheureusement, il faisait nuit noire dans la cabane de Samuel, une gamikw en écorce de bouleau ornée de figures d’animaux peintes à la main. Aucune lumière ne filtrait. Bien sûr, il y avait une porte pour entrer et sortir de l’endroit, mais elle avait été recouverte pour la nuit par une peau d’animal. Une autre ouverture avait été laissée au sommet pour que l’air circule, mais il y avait trop de nuages et la lune restait cachée. Samuel n’y voyait donc rien.

Les sanglots de l’inconnue semblaient provenir de l’abri voisin. Elle devait dormir là avec trois ou quatre autres jeunes captifs, âgés de huit à quatorze ans, qui attendaient d’être adoptés. Une surveillante abénakise habitait la cabane avec eux. Samuel savait qu’il serait difficile de sortir de là et de se rendre jusqu’à la malheureuse sans trébucher sur l’un des dormeurs. « Si jamais je faisais le moindre bruit, alors la surveillante l’entendrait et me dénoncerait sûrement au Grand Chef », se dit Samuel, qui imaginait facilement les reproches qui lui seraient adressés :

« Toi, Samuel, un garçon qu’on a aimé et protégé comme seul l’aurait fait le Grand Esprit, tu nous caches des choses ?