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Parmi les vivants: un roman court PsyCop
Parmi les vivants: un roman court PsyCop
Parmi les vivants: un roman court PsyCop
Livre électronique146 pages6 heures

Parmi les vivants: un roman court PsyCop

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À propos de ce livre électronique

Victor Bayne, la moitié psychique d’une équipe PsyCop, est un médium gay qui préfère de loin passer inaperçu que de faire des vagues.

Son ex-partenaire prend sa retraite et au cours du pot de départ, Victor a une aventure avec le beau Jacob Marks, l’un de ses collègues non-psychiques (également baptisés « Raides ») d’un arrondissement voisin. Il semble que sa chance pour le moins incertaine ait enfin commencé à tourner. Mais c’est justement à cet instant qu’un serial killer décide de faire surface. Ce dernier a le pouvoir de se métamorphoser, prenant ainsi l’apparence de la personne la plus sexy au monde suivant les goûts de chaque témoin.

Résoudre des meurtres est un jeu d’enfant quand on peut demander « kikafékoi » aux victimes, mais ce tueur ne laisse aucun fantôme sur son passage.

French version of Among the Living: a Psycop novel (PsyCop #1). Translation by Terry Milien

LangueFrançais
ÉditeurJCP Books
Date de sortie31 mars 2014
ISBN9781935540649
Parmi les vivants: un roman court PsyCop
Auteur

Jordan Castillo Price

Author and artist Jordan Castillo Price writes paranormal sci-fi thrillers colored by her time in the Midwest, from inner city Chicago, to various cities across southern Wisconsin. She’s settled in a 1910 Cape Cod near Lake Michigan with tons of character and a plethora of bizarre spiders. Any disembodied noises, she’s decided, will be blamed on the ice maker.Jordan is best known as the author of the PsyCop series, an unfolding tale of paranormal mystery and suspense starring Victor Bayne, a gay medium who's plagued by ghostly visitations.

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    Aperçu du livre

    Parmi les vivants - Jordan Castillo Price

    Si par le passé vous disiez entendre des voix aux médecins,

    ils vous déclaraient schizophrène, vous prescrivaient des drogues dures

    et vous reléguaient dans une institution publique pour s’assurer

    que vous ne fassiez de mal à personne, y compris à vous-même.

    Désormais, ils vous font passer un test pour savoir si vous êtes un sujet psi.

    Maurice était un Afro-Américain de soixante-deux ans dont les cheveux étaient bien plus grisonnants le jour de sa fête de départ en retraite que lorsqu’on s’était rencontrés. Nous n’avions jamais été proches, pas comme certains partenaires du cinquième arrondissement. Nous n’allions pas dans des bars sportifs après nos heures de boulot pour prendre un verre. Nous n’allions pas chez l’un ou l’autre pour regarder les matchs. Nous ne nous invitions pas mutuellement aux affaires de famille (encore aurait-il fallu que j’aie une famille).

    C’était peut-être la différence raciale. Ou alors la différence d’âge. Néanmoins, et en dépit du fait qu’on ne s’était jamais profondément attachés, travailler avec lui allait quand même me manquer.

    Planté derrière l’îlot de la cuisine, j’observais, à travers la baie vitrée qui menait à la terrasse, Maurice qui passait tranquillement. Il éclata de rire tandis qu’il essayait de maintenir en équilibre une Coors Light, des saucisses sur un plateau en polystyrène et une petite pile de CDs. Il paraissait sincèrement heureux. Il devait être prêt à prendre sa retraite, contrairement à ces gars qui sont contraints de boucler toutes leurs années d’expérience et à partir pour laisser leur place à un petit jeune qui coûte moitié moins en salaire.

    Maurice posa les CDs en un tas bancal à côté d’un radiocassette métallique et vida sa bière d’une traite. Je me demandai si la retraite l’attirerait lentement mais surement au fond d’une bouteille, mais rien que le fait d’y avoir pensé m’envahit soudain de culpabilité. Car jamais, au grand jamais, Maurice n’avait fait de commentaire au sujet de mon Auracel, que j’en aie pris ou non, que mon stock fut écoulé, ou que je sois dans les vapes après un week-end où j’avais « accidentellement » doublé ou triplé ma dose. Rien.

    C’était peut-être justement pour cette raison qu’il allait autant me manquer.

    Je tournai le dos à la terrasse et traversai le couloir en sens inverse, tout en essayant de me rappeler où il y avait des toilettes. Je me retrouvai accidentellement dans la salle de jeux et une bande de gamins noirs, pour la plupart des ados, se turent à mon entrée. Je leur fis un signe de tête et me demandai si j’avais réussi à paraître amical ou si j’avais juste eu l’air d’un affreux connard de blanc, puis je pris la direction de la cave où, je m’en souvenais maintenant, une salle d’eau attenait à l’atelier de menuiserie dont Maurice se servait rarement.

    — C’est lui, Victor Bayne, murmura l’un des gosses.

    Sa voix était si forte qu’elle était audible même pour mes oreilles physiques. Non pas que mon sixième sens aurait pu l’entendre, lui, comme j’étais déjà bien enfoncé dans un doux nuage d’Auracel, sans parler du fait que je n’étais pas vraiment clairauditif.

    — C’était le partenaire de mon père dans la Brigade Fantôme.

    Je luttai contre l’envie de retourner dans la salle de jeux et de dire au fils de Maurice que son père chierait très certainement des briques s’il entendait cette expression sous son propre toit. Mais cela aurait mené à une longue et fastidieuse discussion sur les droits civils et blablabla. De plus, cela me ferait réellement passer pour un affreux connard de blanc, s’il y avait jamais eu le moindre doute.

    Je tâtonnai un long moment le mur en haut de l’escalier de la cave à la recherche d’un interrupteur, jusqu’à ce que je réalise que la pièce en bas était déjà éclairée. Je pris mentalement note de taquiner Maurice lundi matin au sujet de l’existence d’ampoules plus puissantes que 40 watts. Sauf que Maurice ne serait pas là lundi. Merde.

    Mes yeux s’habituèrent à la pénombre et je descendis les marches deux par deux. J’imaginais ce que le fils de Maurice pouvait bien être en train de raconter à ses cousins et potes. Il était plus qu’évident que j’étais la moitié psychique de l’équipe Maurice/Victor, puisque Maurice avait autant de dons psychiques qu’un mur et qu’il en était fier comme un paon.

    Il faut deux opposés pour constituer une Unité des Enquêtes paranormales. Les Psis (les flics psis) se chargent des trucs psychiques, comme on peut s’y attendre. Les Raides (hé, c’est pas moi qui ai choisi) sont immunisés contre toute interférence psychique qu’un criminel pourvu d’un sixième sens pourrait mettre en œuvre. Au tout début, il m’avait été difficile de m’habituer à la présence d’un type qui émettait presque autant de vibrations qu’un sandwich au jambon préparé la veille. Mais je m’y étais fait, et j’avais même fini par voir le côté pratique d’un tel jumelage.

    À mi-chemin dans l’escalier, je plongeai la main dans la poche de mon jean et y localisai une pilule d’Auracel parmi les vieux emballages de chewing-gum et les peluches. Je continuai mes recherches, mais ne trouvai pas les autres. J’en avais amené trois. En avais-je déjà pris deux ? Je ne me souvenais que de celle avalée dans la voiture. Oh, et j’en avais repris une quand le sergent Warwick était arrivé. Quelle ironie. Se goinfrer de médocs en présence de l’une des personnes capables de limiter mon précieux approvisionnement.

    J’avalai l’Auracel, attrapai la poignée des toilettes et évitai de justesse une collision de plein fouet avec l’inspecteur Jacob Marks, l’enfant prodige de l’Unité des Crimes sexuels du douzième arrondissement.

    C’était une large montagne aux yeux et aux cheveux sombres avec un bouc parfaitement entretenu et une coupe à ras du crâne qu’il semblait tailler toutes les semaines. Je ne l’avais vu que de loin, jusqu’à présent, lors de communiqués de presse sous les flashs des appareils photo et en mire des caméras, planté en retrait, droit et fier, tandis que son sergent louait son travail sur des affaires très médiatisées en cours. Il m’avait toujours paru costaud, mais de près, il était évident que sa carrure valait deux fois la mienne et que ce n’était que du muscle.

    Je pense m’être excusé et avoir fait quelques pas vacillants en arrière. L’Auracel que j’avais pris en descendant les marches était collé à mon palais et je déglutis avec force, craignant que la couche de gélatine qui l’enrobait ne se dissolve et libère quelque chose d’amer et de dégueu. L’Auracel ne broncha pas.

    — Alors, me dit Marks. (Adroitement, il écarta ses pectoraux proéminents de mon épaule tandis qu’il me contournait. Je restai planté là, bouche bée, et tâchai de ne pas m’étouffer.) On a perdu son Raide ?

    Le commentaire que j’aurais voulu faire concernant la grossièreté d’avoir appelé Maurice un Raide se coinça dans ma gorge avec mon dernier Auracel comme je réalisai que Marks savait non seulement qui j’étais et ce que je faisais, mais qu’il semblait en plus être en train de flirter. L’inspecteur Marks, homo ? Qui l’eut cru ? Et d’ailleurs, lui aussi était un Raide.

    Ou alors, c’était un enfoiré et l’idée qu’il me draguait était seulement une notion inventée par mon esprit à cause des effets de deux Auracels et les quelques émanations d’un troisième.

    Je haussai les épaules et levai les sourcils. Rien ne valait une réponse évasive. Surtout lorsque je n’avais plus accès qu’à cinq de mes sens et que même ceux-là étaient un peu flous sur les bords.

    Marks s’appuya sur l’établi de Maurice et croisa les bras sur sa poitrine. Cette position lui donna l’air d’avoir trois fois mon diamètre, et son tee-shirt moulant noir se retrouva si tendu au niveau de ses biceps qu’il devait être à deux doigts de céder.

    — T’as déjà un nouveau partenaire ?

    Employait-il le mot « partenaire » pour accentuer sa technique de séduction, dans le sens de « partenaire sexuel » ? Même avec les idées embrouillées par l’Auracel, je trouvais cela un peu tiré par les cheveux. Je n’avais nulle part où m’adosser, aussi fourrai-je les mains dans les poches de mon jean et me recroquevillai légèrement, comme les gamins qui sont plus grands que leurs camarades de classe ont tendance à le faire. Marks était aussi grand que moi. Un trait que j’adore chez un homme.

    — C’est silence radio, dis-je. (Je fus tardivement soulagé de constater que ma langue n’avait pas fourché.) Je crois qu’ils ont reçu au moins une centaine de candidatures.

    Marks m’observa, la tête penchée sur le côté. L’amertume de l’Auracel se diffusa jusqu’à l’arrière de ma langue et je déglutis convulsivement… quelle subtilité.

    — Je dirais plutôt un millier, dit Marks. Mais ils en filtrent quatre-vingt-dix pour cent avant de commencer les entretiens.

    Mille personnes avaient voulu devenir le Raide d’une Unité des Enquêtes paranormales… de la branche homicide, qui plus est ? J’imagine que j’aurais été flatté, si je n’étais pas en train de m’étrangler.

    J’étouffai un toussotement et, la gorge sèche, déglutis trois puis quatre fois. J’avais l’impression que mes cils étaient humides.

    Et Jacob Marks s’était écarté de l’établi pour se coller tout contre moi.

    — Tu as quoi dans la bouche ? demanda-t-il. (Sa voix était un doux et sexy ronronnement. Il attira mon visage face au sien, me força à ouvrir la bouche avec la sienne et fit glisser sa langue entre ma lèvre supérieure et ma gencive.) Auracel ? C’est pas l’antipsyactif le plus puissant sur le marché ?

    Comment pouvait-il reconnaître le goût d’un Auracel ? Je lui aurais sans doute posé la question moi-même, si j’avais été en état de parler. Ou de respirer, d’ailleurs. Je parvins à passer la main entre nos deux corps serrés et à m’écarter de Marks avant que je ne lui vomisse dessus. Le lavabo des toilettes n’était qu’à un mètre, et j’ouvris les deux robinets, récoltai l’eau tiède à deux mains et luttai pour déloger la pilule de mon palais mou.

    Cette saloperie finit par se décoller et descendre dans mon œsophage. On aurait dit qu’elle avait laissé une brûlure chimique dans ma bouche et à l’arrière de ma langue. Je bus quelques gorgées d’eau avant de m’en asperger le visage pour faire bonne mesure.

    Je fixai le lavabo tandis que l’eau dégoulinait le long de mes tempes. Bon Dieu. Jacob Marks m’avait embrassé, en quelque sorte, et j’étais trop occupé à m’étrangler avec un médoc pour en

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