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Saigon - Ho Chi Minh-Ville
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Livre électronique151 pages54 minutes

Saigon - Ho Chi Minh-Ville

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À propos de ce livre électronique

Saigon est la ville du mal jaune, terrible langueur qui envahit les anciens européens « français ou américains », ayant vécu au Viêtnam. Le soir, devant un verre, le souvenir resurgit avec les images de jeunes filles en fleurs dans leur habit traditionnel, les odeurs un peu écœurantes de la cuisine au ngoc man, du bruit et de la chaleur moite des nuits d'Asie. Des visages furtifs apparaissent comme dans un rêve peuplé d'ombres, où Cholon et son cortège d'excitations viennent buter sur le réalisme d'une ville qui changea de nom en 1975. À la turbulence du Sud est alors venue se substituer la froideur du Nord, à une société jouissive s'est imposée une rigueur doctrinaire, Hô Chi Minh Ville est devenue un autre monde. Cependant, les apparences changent mais les hommes restent les mêmes, et l'emprise des idéologies s'enfonce dans les habitudes d'insouciance, dans la luxuriance traditionnelle propre aux Saïgonnais. Quels sont les changements ? ... des drapeaux rouges ... et de nombreuses motos japonaises. Mais la ville respire toujours son insouciance et sa joie de vivre, même si les difficultés d'aujourd'hui obligent les habitants à plus d'imagination pour survivre.
LangueFrançais
Date de sortie17 mai 2024
ISBN9781639198283
Saigon - Ho Chi Minh-Ville

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    Aperçu du livre

    Saigon - Ho Chi Minh-Ville - Klaus H. Carl

    Une mutation permanente

    Saigon, un nom qui évoque l’époque coloniale, des tragédies comme la guerre d’Indochine et celle du Vietnam, le partage du pays en Vietnam du Nord et Vietnam du Sud ou la fuite des boat people et leur sort douloureux. C’est le nom d’une ville universellement connue, qui autrefois surnommée la « Perle de l’Orient » ou le « Paris de l’Asie », s’efforce aujourd’hui inlassablement de reconquérir ses lettres de noblesse. Et constatons-le d’emblée, Saigon n’est pas Ho Chi Minh-Ville. Elle ne représente que l’un de ces districts administratifs de même nom qui compte presque 6 millions d’habitants et se dresse sur un territoire d’au moins 2 000 km² – l’agglomération urbaine au sens large du mot comprend toutefois 18 millions d’habitants. À cette circonscription administrative sont également rattachés Cholon (l’ancienne Chinatown qui s’est développée avec Saigon) et les districts agricoles de Cu Chi (à environ 50 km à l’ouest de Saigon) et de Gia Dinh. Dans le sud du Vietnam, on ne parle que de Saigon, même si ce nom désigne l’agglomération urbaine de Ho Chi Minh-Ville. Pour le comprendre, il faut juste revenir à l’histoire récente du Vietnam. À l’origine, après le cessez-le-feu de 1973, on a prévu de laisser les deux États du nord et du sud travailler en totale autonomie durant encore cinq ans. Mais le problème des réfugiés et les difficultés économiques dans un pays devenu quasiment ingérable poussent le gouvernement de Hanoi, plus rapidement que prévu, à la réunification et à des élections qui se déroulent en 1976. En juillet 1976, le pays est proclamé « République socialiste du Vietnam » et Saigon, restée pendant longtemps le centre économique incontesté du Vietnam, devient par là même le cœur de la ville-État, Thàn-phô Ho Chi Minh.

    1. Ballons pour le nouvel an.

    2. Cartes de voeux.

    3. Jeune femme vietnamienne avec son enfant.

    Baptisée Gia Dinh, Saigon n’est fondée qu’en 1674 par les Vietnamiens qui chassent les Khmers occupant alors les anciens villages de pêcheurs le long du Song Sai Gon. Située dans une plaine basse sur la rive nord du delta du Mékong à environ 50 km de la mer, Saigon est une ville relativement jeune. Sa structure actuelle est due aux Français, qui ont conquis en 1859 la citadelle faiblement défendue par les Vietnamiens, et se sont vus offrir de surcroît, à leur grande surprise, les provinces avoisinantes des mains de l’empereur Tu Duc – offre qu’une puissance coloniale ne peut se permettre de refuser. Les Français commencent aussitôt à planifier et à structurer la ville avec de larges allées et boulevards en s’inspirant du modèle parisien. Les bâtiments représentatifs, tels la poste centrale, l’opéra, l’hôtel de ville et la cathédrale, naturellement baptisée Notre-Dame, ont été également érigés à cette époque. Saigon n’est, au départ, que la capitale de la colonie Cochinchine, pour devenir plus tard le siège du gouvernement colonial d’Indochine, puis, au début de l’année 1954, la capitale de la République du Sud-Vietnam avec les accords de Genève qui scellent la fin de l’Empire colonial français en Indochine. Sous l’influence des Américains, la ville se transforme une deuxième fois pendant la guerre du Vietnam, menée avec ferveur par les Vietnamiens qui la surnomment la « guerre américaine ». Pour divertir leurs soldats, les forces armées ont besoin de bars, salles de jeux, supermarchés et salons de massage. Toutes ces installations nécessitent un personnel approprié qui, arraché au noyau familial, afflue de la périphérie dans ce prétendu paradis qui éclate bientôt de toutes parts. Installée dans des baraquements rapidement construits en périphérie urbaine et ressemblant plutôt à des bidonvilles, cette main-d’œuvre travaille alors comme cireur de chaussures, chauffeur de taxi ou femme de service, profitant ainsi des bienfaits du dollar. Cependant jamais, en réalité, on ne voit autant de mendiants, de toxicomanes et de prostitués qu’à cette époque où plus de la moitié de la population vit au service des Américains qui aménagent ici une vraie ville de garnison. La célèbre rue rectiligne, la rue Catinat du « Paris de l’Asie », qui relie le fleuve à la cathédrale, finit par devenir la « putain du Vietnam » ; la Tu Do (rue de la Liberté), l’actuelle Dong Khoi, devient avec ses centaines de bars et d’hôtels de passe la rue chaude de Saigon. La ville elle-même gagne ainsi une notoriété incontestable dans le monde en devenant l’un des plus grands lieux de perdition. Les hôtels-bars sont des points de rencontre pour les diplomates, les reporters et journalistes internationaux, des lieux où l’on s’échange des nouvelles, où les rumeurs deviennent des opinions, et les faits réels ou supposés réels, des dogmes. Ceci ne change qu’avec le retrait des Américains et après la prise de pouvoir par le Vietnam du Nord en avril 1975, lorsqu’on tente de résoudre le problème du

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