omme bien des quartiers branchés de mégapoles, Trinity-Bellwoods au cœur duquel se situe Ossington Avenue, dans l’extrême ouest de Toronto, fut d’abord au XIXe siècle une vaste zone industrielle. Et plus précisément, un quartier où furent construits les abattoirs (« quartiers de la viande ») de Toronto. Une histoire dont on trouve encore certaines traces, comme dans le bâtiment en brique du 88 Ossington, construit par la famille Levack (levez les yeux, le nom apparaît en toutes lettres en haut de la façade), influente dans l’industrie de l’emballage de la viande. D’autres indices fleurissent çà et là le long de l’avenue: bureaux poussiéreux spécialisés dans le transport et l’import-export, espaces de stockage à louer, restaurants populaires… Un esprit alternatif qui se propage dans les ruelles encadrant Ossington, dont les murs sont couverts d’œuvres de street-art, des « murales » comme on dit en québécois. Ainsi en s’écartant de l’agréable avenue en pente douce et en musardant dans les petites artères bordées de maisons en bois, plus résidentielles, on tombe sur un serpent multicolore, un dragon géant ou des visages de femmes… On découvre alors l’âme de ce quartier charmant, envahi par la classe créative de la ville, mais qui fut longtemps plus populaire et surtout un secteur d’immigration. Si elle hébergea, dès les années 50, une population essentiellement portugaise qui fuyait la dictature de Salazar, Ossington Avenue rappelle que le Canada est une terre d’accueil pour les migrants du monde entier. En témoigne la variété des restaurants, cubains, coréens, thaïlandais, malaisiens, libanais, grecs, français… qui composent sa proposition gastronomique.
L’expérience Ossington Avenue
Sep 15, 2023
1 minute
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits