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Joseph Aletti: Le temps des palaces à Vichy
Joseph Aletti: Le temps des palaces à Vichy
Joseph Aletti: Le temps des palaces à Vichy
Livre électronique371 pages2 heures

Joseph Aletti: Le temps des palaces à Vichy

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À propos de ce livre électronique

Voyage à travers une période brillante de l’histoire de Vichy de 1900 à 1939 qui commence avec :
- une biographie de Joseph Aletti considéré comme la « personnalité » de Vichy entre 1901 et 1938.

Enfance exceptionnelle à la cour du comte de Chambord, adolescence au Collège Stanislas à Cannes, Joseph Aletti, très bon élève, se destinait à Saint-Cyr. Par les caprices de l’Administration et de l’Histoire, il va devenir un maître de l’hôtellerie de luxe et créer un empire hôtelier.
Il dirigea les cinq palaces de Vichy ; à Menton, l’Orient-Palace et l’hôtel Impérial ; à Nice, l’hôtel Ruhl et des Anglais, le Négresco et le Majestic ; à Paris, le Claridge. Il construisit le Palais de la méditerranée, à Nice; le casino de Juan-les-Pins et, à Alger, l’hôtel Aletti une des plus belles réalisations françaises outre-Méditerranée.

Suivi de :
- l’histoire des cinq palaces de Vichy : Le Parc, le Majestic, le Carlton, le Thermal et le Ruhl.

Et qui se termine par :
- une présentation de chacun des 239 hôtels officiellement présents à Vichy à la veille de la seconde guerre mondiale. Cinq palaces et 239 hôtels en 1939, pour une station touristique d’à peine vingt cinq mille habitants…
LangueFrançais
Date de sortie7 févr. 2017
ISBN9782312050164
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    Aperçu du livre

    Joseph Aletti - Catherine Labbaye

    9782312050157

    Joseph Aletti

    Catherine Labbaye

    Joseph Aletti

    Le temps des palaces à Vichy

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2017

    ISBN : 978-2-312-05016-4

    Introduction

    Si des personnages importants comme Madame de Sévigné, les filles de Louis XV, le futur Louis XVIII ou Laetitia Bonaparte, à l’origine de l’aménagement du Parc des Sources, ont contribué à faire connaître Vichy, c’est sans conteste, comme chacun sait, Napoléon III, qui a donné la véritable impulsion à la station, à partir de 1861. Les séjours impériaux, drainèrent les foules, un phénomène de mode se créa autour des cures à Vichy. La station changea de physionomie.

    Mais celui qui a su concrétiser cet élan et faire de Vichy l’une des premières stations mondiales de l’entre-deux-guerres, c’est un Hôtelier : Joseph Aletti.

    Lorsqu’il est arrivé à Vichy en 1901, pour diriger l’hôtel du Parc, celui-ci n’était qu’un petit hôtel de quarante-cinq chambres sans commodités. Quatre ans plus tard Joseph Aletti en avait fait un palace ! Avec ce type d’hôtels, inconnu jusque-là à Vichy, la clientèle internationale afflua.

    Avant son arrivée, les hôtels de Vichy souffraient d’un retard considérable dans le domaine de l’hygiène et du confort. Il n’y avait pas de grands hôtels avec luxe et modernisme comme il en existait déjà à Nice ou à Monte Carlo.

    Avec le succès remporté par la transformation de l’hôtel du Parc, de nombreux hôteliers vont imiter Joseph Aletti.

    À partir de 1905, Vichy entre dans une phase de transformations et jusqu’à la guerre de 1914, sera en chantier permanent ; certains travaux ne s’arrêteront même pas pendant les saisons d’été.

    Au cours de ces dix années, le Casino est agrandi, l’établissement thermal et l’hôtel de ville sont reconstruits, des rues sont percées, les hôtels sont rénovés et cinq palaces sont édifiés… Cannes durant la même période n’a construit que le Carlton !

    Mais la guerre éclate. Les principaux hôtels sont transformés en hôpitaux militaires pour compléter les lits de l’hôpital thermal des Armées.

    Dès 1920, grâce à l’effort de tous, Vichy retrouve sa splendeur. En 1922, le nombre des visiteurs rejoint celui de 1913.

    Pourtant, tout n’avait pas été si simple !

    Au tournant du siècle, déjà, « la société des voyages » principalement anglaise et russe, la haute aristocratie et la grande bourgeoisie, avaient commencé à délaisser nombre de stations thermales, l’été, pour des stations climatiques des bords de mer, et l’hiver, pour la montagne.

    Après la guerre, cette société internationale avait sombré dans le chaos. Comme le naufrage du Titanic en 1912, symbolisa la fin d’une époque, le coup de tonnerre qui fracassa le ciel bleu de l’Europe, le 1er Août 1914, marqua son effondrement. Une nouvelle élite intellectuelle et d’affaires, aux idées et aux mœurs plus libres, allait la remplacer. Mais toutes ces élites, anciennes ou nouvelles, coloniales ou militaires, continuèrent pourtant à venir encore plus nombreuses à Vichy.

    L’hôtel « palais », qui avait si cruellement fait défaut à Vichy, était là. En nombre. Rénové. Modernisé. L’offre hôtelière, elle, devenait pléthorique, complète… Tout cela, grâce à un Joseph Aletti toujours plus entreprenant.

    Si ce n’est lui qui permet à Vichy de rester l’une des plus grandes destinations thermales, il est celui qui l’impose comme l’une des toutes premières stations touristiques de l’entre-deux-guerres. Avec lui, Vichy s’affirme dans cette période comme l’étape incontournable sur la route du Midi et de d’Afrique du Nord mais aussi et surtout, comme le rendez-vous obligé du luxe et des mondanités.

    Cette période est pourtant aux changements. Le tourisme populaire prend naissance. Les bains de mer et les sports de montagne supplantent les stations thermales. Ces dernières doivent s’adapter. Désormais il leur faut être capable de tout proposer. Tout offrir…

    Joseph Aletti comprend cela avant tout le monde et donne à Vichy un essor hôtelier sans précédent pour la station.

    Au curiste et au touriste, il propose le meilleur niveau de confort, de luxe, de service et d’hygiène ; conduit la modernité ; offre les équipements que la ville n’avait pas : tennis, piscine, golf…, participe aux travaux de rénovation de la Compagnie Fermière, organise comme aucun de grandes et somptueuses réceptions ; crée l’événement culturel et artistique ; célèbre cette vie mondaine des affaires, des intellectuels et des nouveaux aventuriers ; reçoit Barnabooth et Lyautey ; déjeune avec Saint-Exupéry et Constantin-Weyer ; grave aux couleurs de chacun des hôtels qu’il dirige, des vignettes, qui du Claridge à Paris, du Carlton de Vichy ou du Majestic de Nice habillent pour être reconnues d’un regard, les malles d’une Zelda Fitzgerald ou celles, innombrables, d’un Pacha de Marrakech et de sa suite…

    Vichy connaît alors sa période la plus brillante.

    D’une petite sous-préfecture de quelques milliers d’habitants, Vichy se transforme du printemps à l’automne, en capitale internationale. Venus du monde entier, sur ce petit espace, se côtoient ambassadeurs et généraux, ministres et chefs d’État, écrivains et artistes, aventuriers et aristocrates, industriels et colons, gens du monde et aussi du demi-monde…

    Tout ce que la Méditerranée, l’Amérique du Sud ou l’Asie comptent de personnalités défilent à Vichy. La station est devenue un « must » avant la lettre, où l’on peut tout à la fois se soigner, se cultiver, se distraire et surtout se montrer ! On change de toilette trois à quatre fois par jour, il faut être vu et… bien vu !

    « Vichy était à la mode ou, plus exactement Vichy était La Mode ! ».

    Des titres fabuleux lui sont alors donnés, on ne tarit pas d’éloges à son sujet. On l’appelle le « Bayreuth français », pour la grande qualité de ses spectacles musicaux et des artistes de renom international qui se produisent au Casino. Elle est considérée comme la capitale estivale de la musique en France. On dit aussi qu’elle est le « Café de l’Europe », puisqu’elle est la capitale d’été des Européens vivant en Afrique du Nord, au Moyen-Orient ou plus généralement dans toutes les colonies.

    La ville toute entière porte la marque de son caractère hors norme. Le métissage architectural de ses constructions reflète la diversité et le statut social de ses estivants ; là, des coloniaux voulant retrouver un peu de leur terre d’adoption, ici au contraire, d’autres souhaitent recréer un peu de leur terre natale… ; l’Art Nouveau côtoie l’Eclectisme et l’Art Déco ; la densité et la hauteur de ses bâtiments, les rues qui partent en éventail depuis la gare, dans un style « Haussmannien », ses parcs exceptionnels en beauté et en superficie, lui confèrent des allures de grande ville.

    Elle a même son train de luxe ; le « Vichy Express », qui effectue le trajet Paris-Vichy aller-retour.

    « Vichy » est alors synonyme d’amusement, de fêtes et de légèreté. Aucune forme de distraction ne manque.

    Le grand Casino luxueusement aménagé à l’instar de ceux de Deauville et de Monte-Carlo, avec ses salles de jeux, son restaurant, sa salle des fêtes et sa salle de spectacles attire chaque soir la société élégante.

    La salle de spectacles a la réputation d’être la plus cossue, la plus vaste et la plus confortable des villes d’eaux. Aux plus belles heures de sa gloire, cette salle de spectacles, dirigée par René Chauvet, compte un orchestre de 100 musiciens, une troupe de chanteurs et 90 choristes. Les plus grands chefs viennent y diriger des concerts ou des opéras : Paul Bastide, Paul Paray, Louis Fourestier, André Cluytens, Charles Munch…, et personne n’ignore que Saint-Saëns, Vincent d’Indy et Charpentier y ont dirigé leurs œuvres…

    En 1925, Richard Strauss préside un congrès qui rassemblait 75 compositeurs de 17 pays différents. Durant son séjour il dirige Salomé, Don Juan et Till Eulenspiegel.

    La salle accueille les divas de la Scala de Milan, du San Carlo de Naples, les étoiles des ballets russes, des ballets espagnols de la Argentina, la troupe du Festpielhaus de Bayreuth… Les plus grands chanteurs : Chaliapine, Felia Litvine, Delmas… passent sur cette scène ainsi que les grands du théâtre. Vichy devient la vitrine de la culture européenne.

    Il va sans dire que la présence des jeux d’argent au sein du grand Casino joue un rôle considérable. Il est une raison supplémentaire de la venue de la clientèle, car les stations étrangères, et notamment Carlsbad, dont les eaux ont des vertus thérapeutiques très semblables à celles de Vichy, ne bénéficient pas de cet avantage. La recette de 20 à 25 millions de francs, qui le place entre celui de Deauville et du Touquet, permet de financer les programmes artistiques prestigieux.

    Il est d’ailleurs un pilier de la politique d’animation. À cet égard, le grand Casino contribue à la réputation universelle de Vichy, même s’il ne faut pas pour autant négliger le rôle des autres établissements.

    Au Casino des Fleurs, en plus des spectacles de music-hall, des pièces de comédie, du cercle de jeux avec baccara, deux opérettes sont données chaque jour. L’Elysée-Palace, le Petit Casino, le Jardin de Vichy offrent des divertissements semblables. Avec ses cinq casinos, Vichy est la ville de France qui en possède le plus !

    Les jeux de hasard se poursuivent fort tard. Vichy est aussi animée la nuit que le jour. La musique y est omniprésente : kiosques à musique, musiciens ambulants, brasseries avec orchestre… À la brasserie de la rue Georges Clémenceau, trois orchestres jouent alternativement de midi à minuit. Vichy tourbillonne, enivrée par les refrains, et nul ne peut échapper à cette légèreté.

    Autres lieux de divertissements, les grands cafés et les restaurants ne désemplissent pas. La Restauration sous les ombrages des vieux parcs passe pour être le plus grand café d’Europe, avec ses salles de billard, ses jeux, et plus tard son cinéma en plein air ; le grand café Riche à l’angle des rues Sornin et de Nîmes ; celui de la Perle, au coin de la rue Burnol et de la rue de Nîmes ; le grand café de Plaisance, place de la Gare qui permet de dîner à toute heure avec concerts variés et romances…

    Les restaurants, au nombre de soixante, sans compter ceux des hôtels, sont toujours bondés. Le plus célèbre est le Chantecler ; avec le restaurant du Majestic, tous deux dirigés par Joseph Aletti, ils servent douze cents couverts par jour !

    Et si d’aventure tout cela ne suffit pas à se distraire, on peut aussi aller au cinéma (Vichy compte cinq à six salles), assister aux courses de chevaux à l’hippodrome, aux manifestations au concours hippique, aux courses de taureaux aux arènes, aux courses cyclistes ou bien faire du golf ou du tennis au Sporting club…

    Le shopping est également très agréable. Les plus grandes maisons de Paris sont représentées à Vichy. La bijouterie de luxe, la haute couture, les plus grands fourreurs y ont leur place. Sous l’Hôtel du Parc, se tient un magasin Louis Vuitton ; à l’angle de la rue Sornin et de la rue Wilson les Galeries Lafayette ; Le Bon Marché, lui, est au coin de la rue des Postes et de la rue Clémenceau…

    Quant aux enfants, ils ne sont pas oubliés. Au Casino, le bal du jeudi leur est réservé. Au parc, un théâtre de Guignol donne la Comédie chaque jour, sans parler des jeux de plein air.

    Vichy a donc largement dépassé son aspect purement thermal et acquis une dimension touristique. Elle est d’ailleurs devenue un des centres de tourisme les plus importants de France, ce qui fit dire à certains « qu’elle était une ville touristique à prétexte thermal ».

    Mais pour Joseph Aletti, rien n’est jamais fini. Devenu à Vichy bien plus que la figure de proue de l’essor touristique et hôtelier, il devient en 1930 à Alger celle d’un nouveau concept hôtelier haut de gamme.

    En inaugurant dans cette ville, face à la mer, dominant le port, « l’hôtel Aletti », le seul à porter son nom, il transforme l’hôtellerie de prestige en « complexe hôtelier ». À soixante-six ans, il parachève ainsi, une œuvre commencée trente ans plus tôt, à l’hôtel du Parc à Vichy.

    Mais qui était Joseph Aletti ? Et d’où venait-il ?

    Ce personnage, dont l’histoire n’a cessé de côtoyer l’Histoire et les grands de ce monde, a consacré sa vie à l’hôtellerie et au tourisme ; son rôle fut considérable et son œuvre remarquable non seulement à Vichy mais également à Paris, Nice, Alger…

    Le maître des palaces

    1864. Le 2 juin.

    Sur la rive sud-ouest du lac de Constance, aux confins de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Suisse, un château ; le château de Wartegg. Situé sur une hauteur, il domine les modestes maisons du hameau bordant le lac. L’endroit est paisible, le décor superbe.

    La nuit est claire, l’air frais. Dans une des maisons, règne une agitation fébrile.

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