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Traquenard à Penmarc'h: Capitaine Paul Capitaine - Tome 23
Traquenard à Penmarc'h: Capitaine Paul Capitaine - Tome 23
Traquenard à Penmarc'h: Capitaine Paul Capitaine - Tome 23
Livre électronique212 pages3 heures

Traquenard à Penmarc'h: Capitaine Paul Capitaine - Tome 23

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À propos de ce livre électronique

Quand Erwann Gloanec a menacé de mort le couple de La Coudraie, il ne pensait pas que ces deux Parisiens seraient retrouvés morts peu après.

Erwann et sa sœur n’avaient pu acheter la maison de la mère Goascoz, car Rodrigue de La Coudraie voulait absolument l’offrir à son épouse Sterenn, originaire de Kérity.

Mélody Arnoult, jeune avocate et filleule de Paul Capitaine, doit assurer la défense d’Erwann, qui clame son innocence bien que les preuves s’accumulent contre lui. Elle fait appel à son parrain, policier en retraite depuis peu, pour l’aider dans cette affaire. Naturellement, Sarah sera de la partie, comme le détective Mario Capello et sa compagne Rose-Marie.

Paul comprend vite que le jeune Bigouden est tombé dans un parfait traquenard. Mais qui en est l’instigateur ?




À PROPOS DE L'AUTEUR

Bernard LARHANT est né à Quimper en 1955. Après un premier roman intimiste, il se lance dans l’écriture de polars avec les enquêtes bretonnes d’un policier au parcours atypique, Paul Capitaine, épaulé par sa fille Sarah.
LangueFrançais
Date de sortie29 mai 2024
ISBN9782355507328
Traquenard à Penmarc'h: Capitaine Paul Capitaine - Tome 23

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    Aperçu du livre

    Traquenard à Penmarc'h - Bernard Larhant

    PRINCIPAUX PERSONNAGES

    PAUL CAPITAINE : 60 ans, commandant de police à la retraite depuis quelques mois, ancien agent des services secrets. Natif de Quimper, il connaît bien la région. Au sein de la P.J., il faisait équipe avec Sarah, sa fille. Après des années passées auprès de la magistrate Dominique Vasseur, il attend avec impatience le retour de celle-ci en Bretagne.

    SARAH NOWAK : 37 ans, d’origine polonaise, capitaine de police. Elle a découvert en Paul Capitaine, le père qu’elle recherchait. Elle a perdu son compagnon Quentin, pompier professionnel, mort en service. Elle se retrouve donc seule pour élever Pauline, leur fille âgée de 4 ans, même si son collègue Blaise est bien présent près d’elle.

    ROSE-MARIE CORTOT, RMC pour tout le monde : 36 ans, d’origine antillaise, ancienne enquêtrice de police, elle travaille à présent avec son compagnon. Elle est un génie de l’informatique. Meilleure amie de Sarah, mère de Théo, plus âgé que Pauline de quelques mois, RMC est la compagne de Mario Capello, un ex-policier devenu détective privé,

    BLAISE JUILLARD : 35 ans, célibataire, lieutenant de police. Fils d’un ponte du quai des Orfèvres, il ne possède pas l’étoffe de son père. Surnommé Zébulon en raison de sa nonchalance, son regard sur les enquêtes est pourtant précieux. Parrain de la petite Pauline et amoureux transi de Sarah, dont il est cependant le plus fidèle ami.

    DOMINIQUE VASSEUR : 53 ans, célibataire, procureure de la République, compagne de Paul Capitaine. Elle avait échoué à Quimper après une affaire confuse à Marseille. Intelligente, opiniâtre, loyale, après un passage dans une commission juridique internationale aux USA, elle exerce une fonction dans une mystérieuse cellule gouvernementale, ce qui l’éloigne encore de Quimper et de Paul.

    RADIA BELLOUMI : 41 ans, commissaire de police. Une surdouée d’origine maghrébine promue jeune à la tête du commissariat de Quimper. Piégée par son ex, Gérald Montaigne, pour le compte du club Magenta, un puissant groupe de notables, elle a disparu des radars à sa sortie de prison. Mais Paul sait qu’elle œuvre dans l’ombre, non loin de Dominique Vasseur.

    LAURE BARBOTAN : 36 ans, célibataire, substitute de la procureure. Ambitieuse et besogneuse, libre et spontanée, elle a trouvé en Paul Capitaine un policier aguerri pour apprendre son métier de magistrate. Mais, par la faute d’une promotion, elle a dû quitter Quimper pour Bordeaux, la mort dans l’âme.

    GAËLLE LE BRIS : 37 ans, célibataire et orpheline, accueillie par Paul, ami de jeunesse de sa mère. Journaliste, blogueuse, influenceuse, elle est intrépide, limite casse-cou. Les missions un peu folles ne lui font pas peur et sa candeur la sauve toujours.

    JULIE VARAIGNE : 39 ans, compagne du policier Mehdi Langeais et secrétaire à l’agence du détective Mario Capello. Parisienne de naissance, à Quimper depuis une quinzaine d’années. Toujours le sourire et fin cordon-bleu.

    PROLOGUE

    Vendredi 13 octobre, 23 heures – Bar-restaurant Le Doris – Penmarc’h, port de Kérity

    C’était l’une de ces soirées clémentes que l’arrière-saison savait réserver à la pointe de la Bretagne. Pour bien des travailleurs de la région, c’était l’entame d’un week-end réparateur, après une dure semaine de labeur. Et pour certains d’entre eux, rendez-vous était pris depuis huit jours au zinc d’un bar dont ils faisaient partie des habitués, en compagnie de leurs potes, pour siroter ensemble un ou deux bocks de bière locale, parfois un peu plus, en refaisant le monde pour une énième fois. Quand les membres de ce petit groupe de copains ne faisaient pas une virée complète de la pointe, avec étape à chacun des troquets du secteur. C’était leur choix, c’était leur vie, cela ne nous regardait pas…

    Pour les gens arrivés d’autres régions, c’était aussi le démarrage d’un agréable week-end, parfois rallongé, à la faveur de RTT ou de journées en télétravail. Comment bouder le plaisir de bosser sur son ordinateur avec la mer pour fond d’écran naturel et le chant des vagues dans les oreilles, au lieu des bruits agressifs de la vie urbaine ? Ils étaient de plus en plus nombreux à avoir fait de leur résidence de vacances un bureau de secours, pour respirer un peu de bon air et de bonheur.

    Et puis il y avait ceux qui désiraient délaisser le Sud, épuisés par les chaleurs estivales du bord de Méditerranée et l’ambiance pas toujours plus conviviale qu’à Paris ou une autre métropole, parmi bien d’autres nuisances devenues quasiment insupportables. Aussi cherchaient-ils un toit en Bretagne et, tant qu’à faire, à la pointe de la région, face à l’océan. Avec la revente de leur résidence secondaire en Provence ou Côte d’Azur, avec les salaires proposés à Paris, ils avaient largement de quoi s’offrir la maison de leurs rêves, avec vue sur les étocs et les rouleaux… Il suffisait de les voir regarder les devantures des agences immobilières avec gourmandise, scruter la bonne affaire, non en matière de prix, puisque pour eux les sommes annoncées paraissaient tellement abordables, mais en qualité de prestations fournies et de confort minimal.

    Cela avait été le cas de la famille de La Coudraie, quelques mois plus tôt, juste avant le début de l’été. Une opportunité pour eux, dans la rue du Port-de-Bouc à Kérity. Une grande maison de famille à deux pas de la mer. Des travaux à prévoir dans le temps, certes, mais des volumes intéressants et un potentiel énorme. Voilà justement que la propriétaire devait partir en maison de retraite et n’avait pas d’enfant pour prendre la suite. Il y avait bien deux jeunes du coin, frère et sœur, qui étaient prêts à casser leur tirelire pour accéder à la propriété et rester ainsi au pays. Mais quand on vend un bien, même si on a promis à des clients de leur réserver l’exclusivité – le temps pour eux d’obtenir leur emprunt – comment résister à la tentation d’une plus grande plus-value, surtout avec les tarifs des séjours dans les EHPAD ?

    Pour Rodrigue de La Coudraie, la cinquantaine, antiquaire place des Vosges à Paris, cet achat correspondait aussi à sa volonté de faire plaisir à son épouse Sterenn, un peu plus jeune que lui. Bretonne, comme son prénom l’indiquait, elle était originaire de Penmarc’h, commune qu’elle avait quittée à une vingtaine d’années pour monter à Paris et devenir crêpière dans un établissement du Quartier latin, puis s’installer à son compte. Avant de croiser la route de Rodrigue de La Coudraie, jeune homme de bonne famille ébloui par la pétillante jeune Bretonne, au point de demander sa main et de l’épouser. Puis de la former à la connaissance des objets d’art, styles et périodes, pour muer rapidement la crêpière en antiquaire reconnue. Mais toujours nostalgique de la pointe bretonne où elle avait laissé une partie de son cœur.

    D’où la volonté de trouver un pied-à-terre en pays bigouden, une demeure suffisamment grande pour recevoir le couple et ses trois enfants. Gonzague, le fils, devenu avocat, au grand dam de son père qui l’aurait bien vu prendre la suite de la boutique familiale. Il s’était marié avec une brillante collègue, Hermine Montensier, de trois ans son aînée, qui avait commencé sa carrière en faisant tomber pour viols, au nom de jeunes stagiaires victimes du pervers sexuel, un visage connu de la télévision française. La famille de La Coudraie comptait aussi des jumelles, Bérangère et Sixtine, vingt-cinq ans toutes les deux ; la première brillante étudiante en commerce international, la seconde à l’aube d’une carrière de décoratrice d’intérieur.

    Les enfants à présent sur les rails de leur vie professionnelle, les parents avaient investi dans une maison de Kérity qui avait représenté un véritable coup de cœur, partagé par Hermine et Gonzague, au point de faire le forcing pour l’obtenir. Là, ils venaient d’achever la rénovation d’une partie de la demeure, aussi fêtaient-ils cela au restaurant tous les six. Mais ils fêtaient surtout une étape importante dans la concrétisation d’un autre projet familial et rien de tel qu’un homard breton grillé et flambé pour ravir les papilles. Arrosé de champagne, cela allait de soi. Le tout dans la salle de l’étage du Doris, avec vue sur les bateaux du petit port et l’océan, un peu plus loin, après les digues et les étocs. Un bon moment de plaisir ponctué par un bagadou, dessert proche d’une tarte tatin, mais au goût de chouchen.

    Sterenn s’était montrée un peu gênée quand elle avait compris que, par amour pour sa femme et pour leur mère ou belle-mère, son mari Rodrigue, son fils et sa belle-fille avaient usé de leur influence pour mener à bien un projet qui leur tenait à cœur, même s’ils allaient devoir, pour ce faire, concéder quelques sacrifices financiers. Mais ils étaient convaincus que la surprise, une fois définitivement confirmée, ravirait Sterenn, la fille du pays.

    Il était un peu plus de 23 heures quand la famille redescendit vers la salle du bas et la terrasse désertée à cette heure tardive. Les jumelles quittèrent rapidement l’établissement pour prendre quelques bouffées d’air iodé, afin de dissiper les vapeurs d’alcool, peu habituées à boire du vin. Pour sa part, Gonzague s’arrêta à la caisse pour régler l’addition. Un peu plus loin, il vit ses parents apostrophés par un jeune homme éméché, alors qu’ils s’apprêtaient eux aussi à sortir prendre l’air.

    — Voilà les connards qui ont foutu ma vie en l’air, annonça-t-il à qui voulait l’entendre. Vous n’aviez pas le droit de me piquer la bicoque de la mère Goascoz, elle me l’avait promise ! Espèce de salauds ! Avec votre fric, vous vous croyez tout permis, vous pensez que vous êtes les rois du monde. Mais le pays bigouden ne vous appartient pas, figurez-vous.

    — Vous avez fait une proposition verbale soumise à l’acceptation de votre prêt, la nôtre était mieux-disante et signée, donc ferme, nous avions la somme sans nécessité d’emprunt, expliqua Rodrigue de La Coudraie sans s’énerver. Madame Goascoz a vu son intérêt, comment la blâmer ?

    — En fait, pour vous, nous sommes toujours des gueux de l’arrière-pays, vous n’en avez rien à foutre de ce que nous pouvons devenir. Par ici, plus moyen de trouver une maison à acheter ou même à louer, qu’est-ce qu’on devient, nous ?

    — Faites comme mon épouse, venez bosser à Paris, puisque vous nous jalousez, répliqua Rodrigue un peu plus agacé. L’argent ne tombe pas du ciel à chaque averse, il faut aller le gagner…

    — Laisse, mon chéri, allons-y, murmura Sterenn, en tirant la manche de son mari pour l’inciter à se retirer de la discussion.

    — Vous n’avez qu’à crever avec votre fric et votre arrogance, hurla Erwann Gloanec hors de lui, que ses potes ne parvenaient pas à apaiser. Mais même ta femme n’est plus une fille d’ici, elle a choisi son camp, c’est une Parisienne, à présent. Ne comptez pas sur moi pour venir déposer une gerbe sur votre tombe quand vous aurez passé l’arme à gauche, espèces de connards.

    — Allez, Papa, viens, tu vois bien qu’il est totalement ivre, intervint Gonzague, une fois le portefeuille rangé dans la poche de son blouson et en empoignant son paternel par l’épaule. Il ne sait pas ce qu’il dit, oublie tout cela et ne gâche pas la soirée.

    — Écoutez-la proférer des menaces en l’air, cette raclure de fin de terre ! s’amusa Hermine, la belle-fille avocate, sémillante blonde à la tenue provocante, en toisant Erwann avant que ce dernier ne l’attrape par la marinière en levant un poing. Que vas-tu faire, maintenant, tu vas me taper dessus ? La tchatche et la violence, c’est ça, ton fonds de commerce. Tu es pathétique.

    — Hermine, cesse ce petit jeu de provocation, supplia Gonzague, en éloignant son épouse comme il l’avait fait plus tôt de son père. C’est bon, on y va, on quitte ce lieu. Tu as compris, ma chérie ? On s’en va.

    — Tu ne me dictes pas ma conduite, Gonzague, je suis une grande fille, je sais me défendre ! hurla l’avocate, tout en reculant de quelques pas après s’être libérée des mains de son époux. Je ne vais pas non plus laisser un ivrogne dégénéré me traîner dans la boue sans réagir. Je suis une femme, j’ai le droit au respect. Et que je ne te vois pas tourner autour de notre maison, le frustré, sinon tu auras affaire à moi. Crois-moi sur parole !

    Le petit groupe familial s’éloigna vers le bord de mer pour une petite marche digestive avant de rentrer se coucher. Digestive pour tous et apaisante pour certains. Les jumelles en tête de peloton, qui avaient suivi l’algarade de loin, un peu choquées par l’attitude d’Hermine, comme souvent.

    — Tu as vu comment elle a parlé à Gonzague ? lança Bérangère à l’oreille de Sixtine. Et notre frère qui ne dit rien, il se laisse mener par le bout du nez, tout cela parce qu’elle est l’avocate phare du mouvement Me Too et qu’il n’ose plus élever la voix. Même Papa n’a rien trouvé à redire.

    — Laisse tomber, Bérangère, on ne va pas se gâcher la soirée à cause d’elle.

    — Ce n’est pas juste la soirée, Sixtine, c’est notre vie entière qu’on va devoir l’endurer. Selon elle, tout homme, à part notre frère, est un prédateur sexuel en puissance. Son discours devient pénible à la longue !

    — Allons, un peu de patience, on finit nos études, on s’installe à notre compte, on s’éloigne d’elle et on évite les invitations des parents quand on sait qu’elle sera présente…

    — Et tu penses toujours t’installer par ici, comme décoratrice d’intérieur ? questionna Bérangère, dubitative. Donc, tu aimes la Bretagne, toi.

    — Oui, il faut croire que je suis la fille de ma mère et que du sang breton coule dans mes veines, rétorqua Sixtine comme une évidence, en haussant les épaules. Je me sens bien ici, je ne peux pas réellement expliquer les sensations que j’éprouve. J’y perçois des ondes positives, de la sérénité, une certaine forme de bien-être. Une petite voix au fond de moi me susurre que mon bonheur se situe ici, et nulle part ailleurs.

    — Ou encore le parfum d’un beau gosse qui ne te laisse pas insensible… Tu ne m’as pas parlé d’un ténébreux garçon de par ici dont le regard t’avait arraché le cœur ? Allez ! Je sais tout de lui, sauf son prénom et son visage. Je te couvre quand tu vas le rejoindre, je suis ta jumelle, quand même !

    — Et toi, tu m’as déjà présenté l’énarque que tu fréquentes en cachette de nos parents et de Gonzague ? On peut être jumelles et garder son petit jardin secret, ma belle !

    Un peu plus loin, le couple de jeunes avocats, tous deux blottis l’un contre l’autre, enfin Gonzague agrippé à Hermine, parlementait lui aussi. Le fils de La Coudraie tentait d’apaiser son épouse, mais il avait épousé un volcan, il le savait. Il était l’eau, elle était le feu. Un feu d’artifice avec un rapide bouquet final. Pourtant la colère était retombée et Hermine s’excusa de s’être emportée de la sorte. Mais elle ne supportait pas de voir sa belle-famille agressée.

    — Tu ne peux pas laisser ton père se faire insulter par un pochetron, tu dois réagir pour le faire respecter, sinon c’est la chienlit, se permit-elle de préciser en guise de conseil, ou plutôt de mise au point.

    — Hermine, mon chou, ne monte pas sur tes grands chevaux pour si peu. C’était juste un petit incident…

    — Je ne suis pas ton chou !

    — Tu n’aurais pas dû t’en mêler, provoquer ce garçon qui ne méritait même pas que tu t’intéresses à lui. Nous aurions suivi notre chemin en l’ignorant, rien ne se serait passé. Il a fallu que tu t’en mêles. Il t’aurait frappée, tu aurais fait quoi ?

    — Dépôt de plainte, enquête, tribunal, condamnation, asséna l’avocate avec virulence. Il y a des règles à observer dans ce pays. Un homme n’a pas le droit de frapper une femme. C’est puni par la loi selon l’article 222-13 du Code pénal.

    — On ne peut passer sa vie au tribunal, non plus, murmura Gonzague de guerre lasse.

    — On ne peut pas non plus passer sa vie à baisser sa culotte ! En tout cas, pas moi… Une femme qui accepte le diktat masculin sera une victime, un jour ou l’autre.

    — Parfois tu me fais peur, Hermine ! Tous les hommes ne sont pas des individus violents, quand même !

    — Ça, c’est toi qui le dis ! C’est juste parce que les femmes n’osent pas encore se plaindre des outrages qu’elles subissent. Mais tu prends la défense des mâles, c’est normal, tu es dans ton rôle.

    Enfin les parents, en grande discussion eux aussi, Sterenn tentant sans aucun doute de calmer le jeu, de justifier l’attitude de ce jeune Breton dont les mots, l’alcool aidant, avaient dépassé la pensée. C’était juste l’appel au secours d’un être humain mal dans sa peau.

    — Mon amour, tu dois te rendre à l’évidence, les

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