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S' AIMER À TEMPS PLEIN: Mon cheminement vers le bonheur
S' AIMER À TEMPS PLEIN: Mon cheminement vers le bonheur
S' AIMER À TEMPS PLEIN: Mon cheminement vers le bonheur
Livre électronique209 pages3 heures

S' AIMER À TEMPS PLEIN: Mon cheminement vers le bonheur

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À propos de ce livre électronique

S’aimer à temps plein est l’histoire d’une femme qui accepte qu’elle est tombée, et qui apprend à se relever. Dans ce livre de croissance personnelle très intime, Maïka Desnoyers s’interroge sur les enjeux qui, par moments, parviennent à compromettre son équilibre et son estime d’elle-même. Vous y découvrirez le récit d’une femme qui, ne se sentant plus en paix avec son corps, a pris conscience de l’influence qu’ont eue les standards de beauté sur ses choix de vie.

À travers cette démarche vers l’acceptation de soi, l’auteure se livre sans tabou sur sa santé mentale, abordant au passage ses troubles alimentaires, ses tendances à adopter des comportements compulsifs et son anxiété. Elle y dévoile également en toute transparence l’histoire de Fauve Collection, l’entreprise qu’elle a fondée dans le but de retrouver son pouvoir. Enfin, entre ces pages, Maïka partage les apprentissages qui l’ont aidée à s’affranchir des pressions sociales et à se libérer des dogmes qui lui empoisonnaient la vie. Se sentant plus en paix avec elle-même que jamais, elle souhaite montrer la voie aux femmes qui, comme elle, se sont fait la promesse de s’aimer, non pas à temps partiel, mais à chaque instant.
LangueFrançais
Date de sortie24 avr. 2024
ISBN9782898560101
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    Aperçu du livre

    S' AIMER À TEMPS PLEIN - Maika Desnoyers

    Partie I

    Tomber

    Chapitre 1

    Tout ce qui monte finit par redescendre

    Dans la nuit du 30 au 31 juillet 2021, j’avais à peine réussi à fermer l’œil. Même si Livia ne faisait pas encore ses nuits à l’époque, et qu’elle avait été particulièrement agitée la veille, c’était surtout mon état d’esprit général qui m’avait empêchée de m’abandonner au sommeil.

    Depuis des semaines, je travaillais sans relâche sur mon premier livre, un récit autobiographique qui ressassait ma vie depuis l’enfance et beaucoup des épreuves que j’avais traversées depuis. J’y avais mis tout ce que j’avais dans le ventre, et je m’étais dévoilée plus que j’en avais l’habitude, en revenant sur des sujets que j’avais volontairement évités pendant des années.

    Évidemment, fouiller ainsi dans mon passé avait été à la fois réconfortant et confrontant, et je me sentais fébrile à l’idée que ces éléments si personnels tombent entre les mains d’inconnus. Pour trouver le courage de continuer cette démarche, je me répétais que mes apprentissages pourraient en aider d’autres. Du moins, je l’espérais.

    Le sprint final avec l’éditrice tombait en même temps que le tournage de la cinquième saison de Vendre ou rénover, et j’étais exténuée de travailler sur ce manuscrit en dehors des heures de tournage, de l’allaitement et du reste. Bref, j’avais passé une nuit d’enfer, et Étienne le savait.

    Le lendemain, voyant que Livia venait de s’assoupir, il m’avait proposé d’aller rattraper mes heures de sommeil. Il prendrait le relais si elle se réveillait. J’ai accepté volontiers d’aller me reposer, pensant m’endormir comme une bûche dès que j’aurais posé la tête sur l’oreiller. Et pourtant non. J’étais dans mon lit, épuisée, mais incapable de me calmer intérieurement.

    Plus la date de sortie en librairie approchait, plus ma peur s’intensifiait. Les pensées s’enchaînaient dans ma tête à une vitesse folle. J’étais envahie par un sentiment d’imposture dont je ne croyais jamais pouvoir me débarrasser. Le petit hamster dans ma tête ne s’essoufflait pas. Mais personne ne va vouloir lire ça ! Qu’est-ce que j’ai à raconter de plus que les autres ? Pour qui je me suis prise ? Je vais faire rire de moi ! À quoi j’ai pensé ?

    Évidemment, quand Étienne est entré dans la chambre pour me dire que Gabrielle, la responsable de la prévente de mon livre, voulait me parler, mon premier réflexe a été de me méfier. J’appréhendais les problèmes avec une imagination débordante... Ça y est, la prévente ne levait pas, ou pire, le distributeur se désistait. Quelque chose clochait, j’en étais certaine. Mais en même temps, mon chum avait la voix pétillante, et un de ces sourires qui ne mentent pas. Devant moi, il y avait un homme fier de sa blonde, fier d’avoir eu raison de croire en elle. J’ai commencé à peut-être oser croire qu’une bonne nouvelle m’attendait sur la ligne. J’avais du mal à m’y faire, mais je le lisais tel quel dans ses yeux.

    J’ai répondu, les pensées encore un peu embrumées. Au bout du fil, Gabrielle m’annonçait que la prévente de Derrière mon sourire avait engendré des résultats largement supérieurs à ceux escomptés. En moins de 24 heures, plus de 3000 personnes s’étaient rendues sur le site de mon éditeur pour acheter mon livre en précommande. Il faut comprendre que la barre du 3000 est symbolique, parce qu’au Québec, c’est à partir de ce nombre d’exemplaires vendus que l’on donne à un livre le titre de best-seller.

    Le livre n’était pas encore imprimé qu’il avait fait un miracle.

    Étienne me filmait avec son cellulaire pendant l’appel, qui me semblait absolument irréel. Quand j’ai raccroché, il m’a demandé, sans éteindre la caméra : « Pis, Maïka, penses-tu encore que ça n’intéresse personne, ce que t’as à dire ? »

    Ça m’énerve royalement de l’admettre, mais il avait raison. Avec le recul, je le soupçonne d’avoir voulu, en quelque sorte, s’assurer d’avoir une prise pour me redonner confiance la prochaine fois que je traverserai une période de doutes. Avec ça, il pourrait me rappeler à tout moment que je suis capable d’accomplir de grandes choses, et ce, quoique j’en pense certains jours.

    J’ai reçu cet appel comme une grande vague d’amour, au moment où j’en avais plus que jamais besoin. J’ai beaucoup pleuré. De joie, bien sûr ! S’il fallait que je mette une image sur ce moment précis de ma vie, je dirais que l’eau salée est venue apaiser mes blessures. Du moins, pour un moment.

    Les semaines qui ont suivi cet appel, je me sentais en paix avec moi-même. Pour la première fois depuis longtemps, j’avais confiance en moi, je sentais que j’avais réussi à faire reconnaître ma valeur. Je ressentais directement la vague d’amour que m’envoyaient les 3000 personnes qui avaient acheté le livre en prévente.

    À partir du moment où le livre est sorti en magasin, les rétroactions – la très forte majorité étaient positives, par chance – se sont accumulées dans toutes mes boîtes de messageries privées. Il ne passait pas une semaine – et c’est encore vrai au moment où j’écris ces lignes – sans que des gens de tous les genres et tous les âges me témoignent leur reconnaissance, me remercient d’avoir partagé mon histoire. Pour des raisons différentes, ils s’étaient reconnus dans mon récit, ou avaient simplement été touchés de le lire et tenaient à m’en faire part. Ces messages, je les ai tous lus. Chacun d’entre eux était la preuve que j’avais fait les bons choix de vie, et chacun me procurait ce même sentiment si précieux : celui de me sentir aimée. N’allez pas penser que je ne me sens pas aimée au sein de mon couple, par ma famille ou par mes amis et collègues, loin de là. À la maison, ce ne sont pas les marques d’amour et les démonstrations affectives qui manquent. Mais je pense qu’on est plusieurs à avoir un besoin trop grand, voire insatiable, d’être aimé par les autres, et à se laisser trop souvent mener par celui-ci...

    Le livre a finalement eu un énorme succès, et au-delà des ventes, ce qui me faisait le plus plaisir, c’est que j’avais la confirmation qu’il avait concrètement aidé des gens. J’avais ce pouvoir-là et je m’en étais servi. C’est un sentiment qui est incroyable. En fait, c’est ce que j’ai toujours voulu faire, aider concrètement des gens et faire une différence positive dans leur vie.

    Pendant un long moment, j’ai plané sur cet état d’esprit. J’étais très lucide et ancrée dans la réalité, mais d’un autre côté, je me sentais sur un high. La sortie du livre m’avait donné l’occasion de m’exprimer et de m’affirmer, ce qui m’avait fait énormément de bien. Une partie de moi était libérée. Je me sentais plus légère en repensant à certaines périodes plus sombres. J’avais bouclé la boucle.

    Mais comme tout ce qui monte redescend, le buzz n’a pas duré éternellement, et la chute a été brutale. À la hauteur des sentiments grandioses que j’avais ressentis.

    Chapitre 2

    Le miroir des apparences

    Pendant une certaine période, j’ai été, en toute modestie, la saveur du moment. Comme je connais suffisamment l’industrie pour savoir qu’il faut profiter du spotlight lorsqu’il est braqué sur nous, j’ai littéralement tout donné pendant cette période. J’acceptais toutes les invitations, que j’entrevoyais comme des occasions d’aller toucher encore plus de gens avec mon histoire. J’étais énergisée par cette dose d’amour et d’attention, mais aussi exténuée. Courage, Maïka. Tout ça ne va pas durer éternellement, tu le sais trop bien...

    Quand l’attention médiatique a fini par se relâcher, je m’attendais à sentir mes épaules se détendre, mon souffle reprendre son rythme naturel. Je prévoyais profiter du calme après la tempête pour faire un petit bilan personnel, puis me mettre à rêver à la suite de ma vie, que j’espérais sereine. J’avais l’impression que mon histoire était écrite en deux parties. Il y avait la vie avant le livre, et la vie après lui.

    Étonnamment, sans que j’arrive à en saisir la cause, c’est plutôt la présence d’un petit nuage noir que je me suis mise à sentir au-dessus de ma tête. Jour après jour, nuit après nuit, il s’approchait de moi, vampirisait mon énergie et m’entraînait tranquillement vers le bas.

    Je me refamiliarisais avec l’angoisse, qui se frayait de nouveau, petit à petit, un chemin dans mes veines. Au fil des semaines, je suis arrivée à un constat qui m’a déstabilisée au plus haut point : le fait de nommer et de partager mes blessures à travers le livre m’avait fait un bien immense, m’avait donné l’impression d’être puissante, mais ne m’avait pas pour autant guérie. Mon sac à dos était peut-être moins lourd maintenant que je m’étais exprimée, mais mes blessures, elles, étaient toujours là. J’étais donc soulagée... temporairement. Je me sentais naïve d’avoir pensé que je m’étais enfin sorti la tête de l’eau pour de bon. Que mes problèmes d’anxiété, le plus souvent liés à mon estime personnelle, étaient chose du passé.

    Étant donné la belle lancée sur laquelle j’étais depuis un certain temps, j’ai trouvé d’autant plus difficile d’assumer que j’étais en train de perdre pied. Après tout, je venais d’aller dire dans les grands médias – en étant très sincère, d’ailleurs – que j’allais bien, voire mieux que jamais. Je n’avais pourtant pas menti ni même exagéré lorsque je m’étais présentée confiante et sous mon plus beau jour aux entrevues et émissions diverses pour aborder la question. L’assurance, l’aisance et la confiance qui m’avaient accompagnée étaient soudainement parties se cacher pour une période indéterminée, alors que le doute, la peur et la culpabilité les avaient remplacées.

    Par-dessus le marché, je me demandais sans cesse pourquoi ce nuage noir s’était invité dans ma vie, et je cherchais en vain des réponses à mes questionnements. Heureusement, tous les membres de ma famille étaient en santé et en sécurité, nous ne manquions d’absolument rien et n’étions pas à plaindre. Comme j’avais l’impression de ne pas avoir de « vrais problèmes » – du moins, de ne pas avoir de problèmes insurmontables –, je me suis mise à ressentir une grande culpabilité de ne pas aller bien. Rien pour m’aider. J’en étais rendue au point où je me sentais coupable de me sentir coupable. Parfois, tout semble sans queue ni tête, mais les émotions surviennent pour nous faire comprendre quelque chose, qu’on le veuille ou non.

    L’une des choses que j’ai constatées et qui m’a le plus surprise, c’est que même si j’avais été capable de me livrer en toute vulnérabilité devant le Québec entier, je me sentais désormais trop fragile pour admettre que j’avais une rechute et que je recommençais à faire de l’angoisse. J’étais fragile, ce que je ne voulais plus être. Je réalisais qu’ironiquement, il est plus difficile de se montrer vulnérable lorsqu’on se sent fort que lorsqu’on se sent fragile.

    Je portais encore en moi cette même fragilité qui m’avait suivie comme mon ombre pendant trop d’années, et cette fois, je ne trouvais pas en mon for intérieur la force d’en parler, même sachant à quel point il avait été bénéfique pour moi de partager mes expériences moins glorieuses avec les autres.

    Si au moins une chose était claire, c’est que je n’allais pas me laisser sombrer sans au minimum chercher à comprendre ce qui m’avait fait perdre l’équilibre. Je me suis donc intéressée de plus près à la base du problème, et la réponse m’est apparue très rapidement.

    Tout avait débuté avec un commentaire d’une pure inconnue. Oui, vous avez bien lu. Ce qui m’avait brisée, c’était un commentaire négatif sur mon physique. Un simple petit message d’une inconnue sur le Web. Juste ça. Cette petite phrase avait réussi à détruire tout le travail que j’avais fait sur moi. Aujourd’hui, je comprends que le travail sur moi-même n’était pas terminé, sans quoi je ne me serais pas laissée atteindre par cette dame que je ne connaissais pas.

    Une mise en contexte s’impose ici. J’ai le privilège d’avoir une belle communauté sur le Web, une communauté absolument exceptionnelle. Les gens qui m’y suivent au quotidien depuis toutes ces années sont pratiquement devenus des amis pour moi. Ce qui est spécial, c’est que des amis, je n’en ai pas une tonne en dehors de ceux avec qui je partage ma vie sur les réseaux sociaux. En fait, j’ai une petite poignée de relations amicales importantes pour moi et qui me comblent parfaitement. Je ne suis pas du tout malheureuse de la situation, au contraire : c’est un choix que j’ai fait qui correspond à mes besoins. Plus jeune, ma mère me disait toujours que des amis, on peut en avoir des tonnes, mais que les vrais amis se comptent sur les doigts d’une main. Force est d’admettre qu’elle avait raison, ce que j’ai réalisé très vite dans ma vie. Étant de nature solitaire, en plus d’être très occupée dans ma vie professionnelle et investie dans ma vie de famille, je n’ai pas particulièrement le temps de développer mon cercle d’amis, ou du moins, de côtoyer des gens en chair et en os de façon régulière. Parfois, c’est un manque de temps, d’autres fois, d’énergie ou d’espace mental.

    Les gens avec lesquels je discute sur le Web m’ont permis de développer des liens qui comblent en partie mon besoin de socialiser. Rassurez-vous, je sais évidemment faire la différence entre une véritable amitié et une amitié virtuelle sur Facebook ou Instagram ! Je suis simplement d’avis que les deux se complètent, et que l’équilibre est la clé. Personnellement, Internet me donne l’impression d’être un peu moins seule. Il n’y a pas que du négatif avec les réseaux sociaux. Oui, on y perd beaucoup de temps à regarder la vie de gens qu’on ne connaît pas, mais ça nous permet aussi de passer le temps et de nous sentir moins seuls. Quand vient le temps de parler de ce sujet, les opinions fusent de partout. À la maison, mon chum et moi, on ne s’entend pas du tout là-dessus. Étienne adore le Web pour s’instruire, mais il n’est pas du genre influençable, contrairement à moi. Il n’analyse pas les vêtements ou la vie de telle ou telle vedette québécoise ou hollywoodienne. Pour être franche, tout ça lui importe peu. Moi, au contraire, j’aime potiner. J’aime suivre les vedettes, j’aime être sur Instagram ou Pinterest pour voir les tendances vestimentaires, les nouveaux designs et accessoires tendance pour la maison et, bien sûr, connaître les potins sur mes artistes préférés. Étienne ne s’attarde pas aux commentaires des trolls du Web, alors que moi, oui. Un troll, si vous ne savez pas, c’est un individu sur le Web qui cherche de l’attention par la création de commentaires négatifs.

    Tout ça pour dire que de m’exposer sur les réseaux sociaux me donne l’occasion d’avoir de belles conversations que je n’aurais jamais eues en restant seule chez moi, et j’en suis très reconnaissante. Mais ça me force aussi à essayer de me forger une armure contre les commentaires négatifs et les trolls, qui sont beaucoup trop nombreux sur Internet.

    Bref, en règle générale, Internet est un endroit où je me sens bien, un safe space même, du moins, la plupart du temps... Parce que vous vous en doutez, comme c’est le cas pour bien des personnes sur le Web, je n’ai pas seulement des amis. Il y a aussi des gens qui ne m’aiment pas et qui, pour une raison qui m’échappera toujours, se donnent le droit de m’insulter gratuitement sous une publication. Je les imagine jeter leur venin sous mes publications, puis retourner se servir un café comme si rien de tout ça n’était arrivé, puis ne plus y penser du

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