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La Réalité Magique
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Livre électronique182 pages2 heures

La Réalité Magique

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À propos de ce livre électronique

Ce n'est pas la possession de la formule qui crée le sorcier, c'est le sorcier vivant qui rend même un jeu de mots thaumaturgique. 
Comte HERMANN VON KEYSERLING.

Presque tous mes collègues chercheurs m'ont conseillé de me taire, tandis que tous les profanes des sciences dites "occultes" m'ont encouragé à parler.
Si je n'avais eu à révéler que d'obscures recettes du genre de celles que l'on trouve dans les livres de magie, ou des secrets déjà dévoilés comme ceux que publient généralement les magazines dans leurs rubriques de sorcellerie, pittoresques, ou moins inventés, sur les manifestations plus ou moins rapportées de forces invisibles, je n'aurais pas hésité.
Mon propos était tout autre, en ce sens que mon intention était de rendre publiques, de révéler les techniques nouvelles qui permettraient à quiconque d'accéder aux pouvoirs merveilleux, de reproduire en laboratoire, et avec beaucoup plus d'efficacité, tous les travaux que les devins se vantent d'accomplir avec ou sans l'aide du diable."
LangueFrançais
ÉditeurStargatebook
Date de sortie28 janv. 2024
ISBN9791223001226
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    Aperçu du livre

    La Réalité Magique - Roger De Lafforest

    Chapitre 1 - L'initiation

    Ce n'est pas la possession de la formule qui crée le sorcier, c'est le sorcier vivant qui rend même un jeu de mots thaumaturgique.

    Comte HERMANN VON KEYSERLING.

    Presque tous mes collègues chercheurs m'ont conseillé de me taire, tandis que tous les profanes des sciences dites occultes m'ont encouragé à parler.

    Si je n'avais eu à révéler que d'obscures recettes du genre de celles que l'on trouve dans les livres de magie, ou des secrets déjà dévoilés comme ceux que publient généralement les magazines dans leurs rubriques de sorcellerie. pittoresques, ou moins inventées, sur les manifestations plus rapportées de forces invisibles, je n'aurais pas hésité.

    Mon but était tout autre, puisque j'avais l'intention de rendre publiques, de révéler les nouvelles techniques qui permettraient à n'importe qui d'accéder aux pouvoirs merveilleux, de reproduire en laboratoire, et avec beaucoup plus d'efficacité, toutes les œuvres que les devins se vantent d'accomplir avec ou sans l'aide du diable.

    A ce stade, l'entreprise devenait très risquée, un véritable cas de conscience. C'est un peu le même souci qui pousse les grandes puissances à faire signer aux petites un traité qui, en langage diplomatique moderne, s'appelle non-prolifération des armes atomiques. Il fut un temps où tout le monde savait qu'il ne fallait pas laisser les enfants tripoter les allumettes ou les serrures de porte : les secrets des sorciers étaient indéchiffrables, ceux relatifs à la fabrication de la bombe atomique inaccessibles. A l'ombre de cette terreur, à l'abri des foudres dont seuls quelques suspects connaissaient l'usage, on pouvait dormir tranquille : il suffisait de ne pas provoquer ces puissants et de leur verser, discrètement, leur dû. Du jour au lendemain, il est apparu que la fabrication d'une bombe atomique était à la portée des plus petits Etats industriels, et que la magie se réduisait à un phénomène d'influence à distance que n'importe qui était capable de provoquer.

    Cela signifiait que rien ne pouvait désormais empêcher un émirat du Golfe Persique de s'amuser à ouvrir une usine atomique à côté de ses puits de pétrole et que M. Rossi pouvait procéder, dans l'évier de sa kitchenette, à des expériences magiques avec plus de succès qu'un sorcier professionnel. Dans ces conditions, je me suis demandé si j'avais le droit, en écrivant ce livre, de contribuer à l'éducation magique du grand public.

    Je me dois donc d'expliquer au lecteur, par le biais de deux anecdotes que je raconterai à titre d'exemple, la raison et le motif pour lesquels, après avoir catégoriquement refusé de le faire, j'ai été amené à répondre par l'affirmative et à publier ce livre.

    La revanche de l'insomniaque

    Une amie s'était plainte à moi de souffrir d'insomnie et j'ai eu l'imprudence de lui dire qu'il existe aujourd'hui une technique qui permet de dormir à volonté, de la manière la plus simple qui soit.

    Il me conseillera de compter les moutons, répond-il, "ou de recourir à l'un de ces hypnotiques, que je pratique tous les jours, qui finissent par réduire un individu à l'état d'esclave et par ruiner sa santé.

    Je lui ai alors brièvement expliqué comment il est aujourd'hui possible, grâce à la mise en œuvre d'un champ d'expansion radionique, de transmettre à une personne, à distance, les effets d'une drogue, d'un médicament, d'un produit quelconque, voire d'un symbole ou d'une simple injonction écrite. L'avantage évident de ce procédé est que le sommeil est obtenu sans avoir préalablement ingéré le poison qui le provoque.

    Mon ami, enthousiasmé par cette solution, s'est exclamé :

    Si c'est aussi simple que ça, je compte sur toi pour me laisser dormir régulièrement. On commence ce soir !

    Lorsque je lui ai expliqué qu'il me serait impossible de me transformer en infirmière tous les jours et à heures fixes pour mettre en œuvre le schéma radionique assemblé spécialement pour elle, elle m'a supplié de lui donner le schéma lui-même, qu'elle utiliserait de la manière que j'avais indiquée.

    L'importance du secret lui paraissant relative, il lui remit un diagramme indiquant l'endroit et la manière d'y placer correctement sa photographie, ainsi qu'un fragment du médicament qu'elle avait l'habitude d'ingérer. La dame rentra chez elle, excitée et fière de sa première initiation magique.

    Que pensez-vous qu'il se soit passé ? Vous le devinez aisément : une prise de pouvoir, ou du moins une volonté d'utiliser pour nuire des moyens qui n'avaient été accordés que pour guérir un mal.

    D'ailleurs, le lendemain matin, cette jolie insomniaque m'a remercié par téléphone et m'a informé que l'action radionique avait produit l'effet escompté.

    Tant mieux ! C'est toujours une consolation de se rendre compte que l'on peut si facilement soulager les maux de son prochain. Mais voici que cette excellente personne, si douce et si aimable, d'une moralité insoupçonnée, dont l'âme semblait transparente, n'étant troublée par aucune ombre de malveillance, emportée par son enthousiasme de néophyte, laisse échapper spontanément une de ces confidences qui ont le pouvoir d'électrocuter celui qui les recueille :

    Votre remède est fantastique ! - m'a-t-il dit. Maintenant que je sais comment l'utiliser, je ne l'utiliserai plus seulement comme un remède. Vous connaissez mon amie, Mme G... C'est une femme terrible, aussi mauvaise que la peste et aussi vénéneuse qu'un scorpion. Elle m'a déjà fait du mal sans que je puisse me défendre. Je suis en possession d'une photo d'elle, je vais la mettre dans le schéma que tu m'as donné et y mettre une bonne dose de rodenticide que je vais maintenant aller acheter à l'épicerie.

    Les théories de Rousseau ne sont pas mon fort ; je ne crois pas à la bonté congénitale de l'homme et, si j'ose dire, encore moins à celle de la femme, mais je me laisse volontiers aller à l'illusion que la nature humaine peut être corrigée et perfectionnée jusqu'à devenir presque parfaite, grâce à l'éducation, à l'honneur et à la crainte de Dieu. Or, cette jeune femme a démenti mes idées avec une spontanéité tout à fait immorale, manifestant son intention d'utiliser pour sa propre vengeance le peu de pouvoir qu'elle avait acquis.

    Pour moi, la conséquence pratique à tirer de ce fait consistait désormais dans l'obligation de garder le plus grand secret sur toutes les recettes d'efficacité magique, de ne pas divulguer le moindre rudiment de ces nouvelles connaissances qui permettent aujourd'hui, grâce aux méthodes et aux techniques de la science expérimentale, de reproduire la plupart des miracles que l'on attribue au pouvoir des sorciers.

    Ma décision a été confortée par quelques autres incidents du même genre qui me sont arrivés. Pendant plusieurs années, tant verbalement que par écrit, je me suis limité, en ce qui concerne les sciences dites occultes, à des considérations d'un conformisme rassurant : je n'ai jamais dit un seul mot sur les recherches (et découvertes) de laboratoire qui occupaient la majeure partie du temps de certaines personnes inconnues du public et qui avançaient silencieusement sur le chemin de la connaissance.

    Ce qui m'a fait changer d'avis mérite d'être raconté, car l'histoire est plaisante. Si je peux m'exprimer ainsi, je dirai que le mauvais chemin de Damas est un chemin urinaire. Mais écoutez.

    Le toucher du maître

    Un soir, à la campagne, lors d'une réunion entre voisins, la conversation porte sur les pratiques de sorcellerie qui viennent d'être rapportées dans une chronique de journal.

    Lorsqu'un tel sujet est abordé, l'auditoire est toujours divisé en deux factions : il y a ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, les simples d'esprit et les forts d'esprit. Lorsque ce fut mon tour d'exprimer mon opinion, j'ai déclaré que pour reconnaître la réalité et l'efficacité de l'art de la magie, il n'était pas nécessaire de recourir au surnaturel. Comme en cuisine, les recettes impliquent de subtils dosages d'ingrédients, un style et un rituel : le sorcier est un cuisinier méticuleux et rigoureux. Pour que le plat soit savoureux, pour que le travail soit réussi, les règles et les proportions doivent être respectées au plus juste. Le degré de réussite dépend alors du talent du cuisinier.

    J'ai été invité à donner des exemples et, mis en confiance par la chaleur communicative des gorgées répétées de sirop d'orzata, j'ai eu l'imprudence de donner une recette, la plus simple et la plus farfelue que j'ai pu imaginer, et je l'ai expliquée :

    "Si vous voulez faire une mauvaise blague à un ami, vous pouvez vous amuser à lui faire faire pipi au lit plusieurs nuits de suite. Le procédé est simple : à l'endroit où il a l'habitude de soulager sa vessie, au pied d'un arbre ou d'un mur, prenez un peu de terre imprégnée de son urine et enfermez-la dans un sac de gaze que vous suspendrez, à l'aide d'une ficelle, dans le courant d'un petit ruisseau. Jusqu'à ce que la terre soit complètement dissoute dans l'eau, votre victime fera pipi au lit toutes les nuits, à votre grand embarras et à votre confusion. L'incontinence nocturne provoquée chez ce cobaye n'est en rien dangereuse, ce n'est qu'une plaisanterie magique, (puérile, sinon honnête), une plaisanterie d'un goût douteux, mais capable de vous démontrer, en vous amusant, le pouvoir des sorciers.

    Naturellement, cela ajoutait au piquant de l'affaire. Toutes les indications ont été suivies à la lettre, mais au bout de quelques jours, après les interrogations les plus indiscrètes des badauds, il a fallu se rendre à l'évidence : l'exploit magique avait complètement échoué. Les simples d'esprit étaient déçus, les forts d'esprit triomphaient. Quant à moi, cet échec a changé mon point de vue, m'incitant à sortir de mon secret. Avec satisfaction, j'ai compris que les recettes les plus sûres ne peuvent réussir sans la touche du maître, qu'un morceau de plastique restera inoffensif jusqu'à ce qu'une main habile lui applique un détonateur. Il y aura toujours le point d'efficacité du secret qui ne peut être discerné dans la simple révélation du faire, et qui ne se transmettra que dans la marge libre d'un enseignement ésotérique, celle du savoir faire, de l'habileté que le maître enseigne au disciple, sans paroles.

    Cela étant, je pouvais tout dire sans aucun scrupule de conscience : les allumettes que j'offre aux enfants n'ont pas de phosphore et la prudence n'exigeait plus que la magie reste un champ d'action réservé.

    Pour m'en assurer, à l'insu de tous, j'ai recommencé sur le même cobaye l'expérience qui avait si lamentablement échoué. Mais cette fois, il ne s'agissait pas d'une entreprise d'amateur : dans la réalisation de l'expérience elle-même, je n'ai rien négligé, ni un seul geste, ni une seule parole, ni un seul souhait, et j'ai été méticuleux dans le choix des lieux et des accessoires.

    Le résultat ne s'est pas fait attendre et j'ai appris à le connaître par la confidence de l'intéressé que je me suis empressé de rassurer en lui promettant que son incontinence ne durerait pas une seule nuit de plus, et il ne m'a pas été difficile de tenir ma promesse.

    Le détonateur du Vendredi saint

    S'il fallait une preuve supplémentaire de l'importance décisive à attacher à la touche du maître, elle viendrait d'une autre expérience que j'ai vécue et que je souhaite raconter parce qu'elle est une leçon pour les sceptiques comme pour les croyants.

    Une vieille femme née en Algérie connaissait le secret de la guérison de trois maux très répandus, surtout en Afrique du Nord : l'insolation, l'orgelet et la gêne intestinale. Elle n'était pas guérisseuse professionnelle et n'utilisait ce don que pour aider sa famille et ses amis. Après avoir été chassée de son pays et s'être réfugiée à Paris, elle a continué à exercer ses talents de charité pendant un certain temps. Puis, la vieillesse aidant, elle s'est dit qu'elle devait transmettre son secret pour qu'il ne soit pas perdu à sa mort. Ce secret lui avait été révélé par sa mère, qui à son tour l'avait reçu de sa propre mère, etc. sans qu'il soit possible de retrouver le début de la chaîne.

    Par un concours de circonstances imprévu, j'ai été choisi comme héritier de ce don. La vieille dame m'a expliqué en quoi consistait le secret et m'a même donné la recette écrite, ainsi que le texte des prières adaptées à chacune des guérisons que j'aurais le pouvoir d'effectuer. Mais en réalité, me dit-elle, tu ne pourras vraiment guérir que lorsque je t'aurai transmis le don, et cela à midi le vendredi saint. Viens donc me voir ce jour-là et nous conclurons le travail.

    Bien que je ne sois ni crédule ni superstitieux de nature, j'accepte avec une curieuse sympathie tous les procédés de la foi, même s'ils sont naïfs ou parfois même ridicules, et je ne rejette aucun des accoutrements bizarres, aucune des grimaces dérisoires qui ne sont peut-être, après tout, que le tamis qui permet de communiquer avec certaines forces invisibles. Je me suis donc volontiers résigné à retarder de quelques jours mon départ en vacances pour être à Santo et recevoir le Paris secret du jour dans la forme traditionnelle. du vendredi.

    Cependant, sans attendre l'initiation, j'ai voulu voir si je pouvais mettre en œuvre les nouveaux pouvoirs que je savais utiliser et que la guérisseuse avait notés de sa propre main. Nous étions en février et les coups de soleil semblaient difficiles à trouver, mais les embarras intestinaux et les orgelets étaient faciles à trouver. J'ai donc appliqué mes recettes avec un soin méticuleux sur quelques cas très caractéristiques, mais mon échec a été total.

    Le jour du Vendredi Saint, je fus ponctuel au rendez-vous et la vieille femme me transmit ses pouvoirs. Il n'y eut ni cérémonie, ni déguisement, ni échange de formules mystérieuses, mais seulement la répétition de gestes et de mots que je connaissais déjà, mais effectués un certain jour et à une certaine heure : là était tout le secret, l'humble et moqueur détonateur qui suffirait à rendre opérationnel pour moi le cadeau que j'avais reçu. À la première occasion, c'est-à-dire quelques jours plus tard, j'ai pu le vérifier et j'ai été troublé de constater que le miracle avait maintenant eu lieu.

    Le feu dans la poussière du miracle

    L'efficacité du secret est liée à un souffle indéfinissable que l'esprit fait passer sur la lettre, à un moment précis. Une balise verte invisible est allumée (allumée par qui, comment, pourquoi ?) qui laisse passer le pouvoir. C'est à ce moment-là que commence le vrai mystère : à l'instant, c'est-à-dire lorsque le don, la formule, le rite, la recette reçoivent l'autorisation de devenir opérationnels. Les sorciers d'autrefois, pour cacher leur ignorance, faisaient croire que leur science et leur pouvoir leur avaient été accordés par l'initiation. Comme l'autruche

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