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Voyage à l'intérieur d'un cerveau brisé
Voyage à l'intérieur d'un cerveau brisé
Voyage à l'intérieur d'un cerveau brisé
Livre électronique109 pages1 heure

Voyage à l'intérieur d'un cerveau brisé

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À propos de ce livre électronique

Né à Brossard en 1965, Benoit Germain était un enfant doué, aimant lire, étudier, se documenter sur tout. Son objectif était de devenir chercheur, journaliste ou écrivain. Il a subi sa première commotion cérébrale à l’âge de 15 ans et une deuxième, lors de sa deuxième session d’études universitaires. 

Survivant du syndrome post-commotionnel, il se fait un devoir et un honneur d’être la voix de ces héros obscurs qui ont perdu leur combat, tenant par le fait même d’expliquer l’inexplicable aux familles qui les ont accompagnés. De la compréhension peut naître l’acceptation. Dans un récit teinté de franchise, d’émotions, de notions scientifiques et saupoudré d’un peu de poésie, il vous offre une perspective intérieure de ce qui peut arriver de meilleur et de pire dans l’évolution de ce complexe trouble neurologique évolutif. 

Voici l’histoire de son combat contre le syndrome post-commotionnel et son processus de guérison mystérieux.
LangueFrançais
Date de sortie2 nov. 2023
ISBN9782897758554
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    Aperçu du livre

    Voyage à l'intérieur d'un cerveau brisé - Benoit Germain

    Introduction

    Fin mai 2015, à la veille d’un rendez-vous avec une neurologue, mon frère aîné Daniel arrive chez moi sans avoir prévenu de sa visite ; fait très rare. Dans sa main gauche, il tient une grande enveloppe. Sur celle-ci, je reconnais l’écriture de mon père, décédé trois ans auparavant. Il avait inscrit « À Benoit ». À l’intérieur se trouve un dossier médical avec résultats de tests médicaux, lettres de médecins de toutes sortes de spécialités provenant du C.H.U.S. de Sherbrooke et de l’institut neurologique de Montréal (document que vous pouvez consulter à l’annexe). La surprise fut totale. Au moment de me remettre l’enveloppe entre les mains, mon frère me dit :

    — Papa m’a fait promettre de te remettre ce dossier médical qu’il avait gardé même si tu voulais qu’il le jette. Il croyait qu’un jour, tu en aurais besoin. 

    Mon père était mort trois ans auparavant, en 2012, et ces paroles résonnèrent comme la voix de mon père outre-tombe. Je ne me souvenais même plus de ce document dont j’avais moi-même réclamé l’envoi par téléphone aux archives de l’institut neurologique de Montréal.

    Comme pour plusieurs moments vécus de l’époque entre 1987 et 2015, le souvenir de la date exacte de cette demande est flou. Logiquement, elle se situe entre le milieu des années 1990 et début 2000. Je me suis rappelé que le dossier avait été adressé à la maison de mes parents au lieu de chez moi. Ma mère m’avait téléphoné pour me dire qu’ils l’avaient reçu et m’avait lu une partie de la lettre de la neuropsychiatre que je vous présente en annexe de ce livre. Je n’ai vraiment pas aimé ce que j’ai entendu surtout la partie où la neuropsychiatre soupçonnait la schizophrénie. Je me suis fâché et ai dit de jeter tout ça aux poubelles, que je n’étais pas fou. Apparemment, elle en a discuté avec mon père et ils ont décidé de garder ces dossiers médicaux. Ces documents comprenaient des résultats de tests ct scans et d’électroencéphalogrammes et tous les suivis des professionnels de la santé, dont un rapport d’un psychiatre qui était aussi psychothérapeute à l’université de Sherbrooke que je fréquentais au début de l’année 1987. En parcourant ces dizaines de feuilles de papier, ce qui me surprit le plus était qu’en aucun temps n’étaient mentionnés les deux traumatismes cérébraux suite à deux incidents que je vous raconterai plus tard. Je les avais pourtant mentionnés à tous les médecins rencontrés.

    En soirée, j’ai lu et relu ce rapport de l’institut de neurologie. Je fus ébranlé et même étonné de revoir cette photographie très réaliste de moi à cette époque. Mais c’était comme s’il ne s’agissait pas de moi. Mes émotions étaient diverses. Je ressentais de la frustration de n’avoir pas été bien écouté et à la fois, j’éprouvais une très grande sympathie, voire même de l’empathie pour ce jeune homme qu’elle décrivait. Je revisitais par contre ma souffrance physique et mon désespoir de l’époque. En cet instant précis, repassait en désordre le douloureux film de cette rencontre du matin du 26 février 1988.

    J’avais passé la journée précédente à rencontrer des professionnels de la santé de spécialités diverses, à répondre à des questions, à collaborer à des tests. Pendant des heures, un neuropsychologue m’a fait subir des tests écrits afin d’évaluer mes différentes fonctions cognitives tels la mémoire, l’attention, la concentration, le langage, l’efficience intellectuelle et plus. J’ai fini les tests le matin du 26 février juste avant ma rencontre avec la neuropsychiatre. Mes migraines incessantes me torturaient comme d’habitude, j’étais épuisé des tests écrits et de devoir passer la journée avec tous ces bruits du jour et les lumières. 

    À ma gauche, se trouvait mon père et sur la chaise de droite, ma mère, un tout petit bout de femme d’à peine 4 pieds et 10 pouces, mais qui savait se faire entendre et comprendre. Les deux âgés respectivement de 58 et 59 ans, environ mon âge actuel. Devant moi, assise bien droite, la docteure m’examinait minutieusement en me parlant. Dans ce bureau, j’ai entendu la voix pleine d’émotion de ma mère dire qu’elle ne reconnaissait plus son propre fils. Elle lui expliqua que j’avais eu deux gros coups à la tête. Le premier fut à l’âge de 15 ans, dont je ne leur avais fait mention qu’après mon deuxième, en 1987, à l’âge de 21 ans. Elle disait que, comme moi, mon père et elle croyaient maintenant que c’était dû à ces traumas que ma personnalité avait autant changé et que les autres symptômes, comme les affreuses migraines et mes « absences », étaient apparus. L’image de ma mère suppliant et mon père, homme au physique imposant, assis sur sa chaise, impuissant, me hante encore. Que ce doit être angoissant pour des parents de voir leur fils régresser et souffrir jusqu’à devenir quelqu’un d’autre. Normalement, c’eût été censé être le contraire. Moi, en train de dire ça de mon père ou de ma mère vieillissant avec une démence ou la maladie d’Alzheimer aurait été un scénario plus naturel. Les rôles étaient inversés. 

    Revenons au présent. Je ne suis évidemment pas un médecin et encore moins un neurologue, mais depuis 2016, je cumule les connaissances dans les neurosciences à travers une multitude de livres et de balados sur le sujet et en interrogeant des spécialistes dans le domaine. Tout cela pour pouvoir comprendre ce qu’on appelle aujourd’hui le syndrome post-commotion et la raison pour laquelle, moi, j’ai survécu et pas certains sportifs atteints des conséquences de coups à la tête. En ce sens, je garde en tête les suicides apparents de trois joueurs de hockey de la LNH (Derek Boogaard, 28 ans, Wade Belak, 35 ans et Rick Rypien, 27 ans) en 2011. Ce ne sont que quelques noms de jeunes hommes morts sur une longue liste qui continue tristement de s’allonger. Je désire aussi honorer tous ces « frères d’armes » que sont pour moi ces joueurs de football dont le destin est décrit dans le film « commotion » mettant en vedette Will Smith. Ce film relate la découverte de l’encéphalopathie traumatique chronique par le brillant médecin légiste Bennett Omalu, initialement, sur le cerveau sacrifié de l’héroïque footballeur Mike Webster. Dans une première étude parue en 2005, le Dr Omalu apporta la première vraie preuve graphique des conséquences possibles des blessures à la tête. Cette découverte réaffirma que l’exposition aux coups portés à la tête pouvait mener, chez certains individus, à des troubles d’humeur, cognitifs, comportementaux, neuromoteurs et voire même épileptiques. Bref, ce que mes parents et moi clamions depuis 1988 se révélait plus officiellement confirmé.

    Dans ce livre, je parle peu de l’aspect spirituel de ma guérison et c’est un choix volontaire de ma part. Je ne voulais pas risquer de dévier l’attention du lectorat. Toutefois, je me suis permis d’envoyer mon manuscrit terminé au Dr Mario Beauregard, chercheur en neurosciences, agrégé du département de psychologie à l’Université de Montréal et titulaire d’un doctorat en neurobiologie de l’Université du Texas. Ce chercheur en neurosciences a également écrit plusieurs livres traitant principalement de la conscience humaine. Il m’a fait l’honneur de lire mon manuscrit et m’a envoyé ce courriel qui m’a beaucoup touché en résumant bien mon cas :

    Bonjour Benoit,

    J’ai lu votre livre émouvant avec grand intérêt.

    La nuit du 15 avril 2015, vous avez évoqué l’Univers et vos parents décédés. Plus tard, au cours de la même nuit, vous avez expérimenté de violentes convulsions. Par la suite, vous avez vécu votre guérison mystérieuse.

    Au cours des années, j’ai reçu plusieurs témoignages de personnes ayant expérimenté des guérisons en apparence miraculeuses (en lien avec diverses problématiques de santé). Toutes ces personnes avaient une chose en commun : désespérées, car enfoncées dans des situations en apparence inextricables qui les avaient menées (dans certains cas) au seuil de la mort, leur guérison est survenue suite à une prière à une force supérieure (Dieu, l’Univers, la Source, etc.). 

    Pour moi, cela suggère que les changements neuroplastiques qui ont accompagné votre guérison ne sont pas la cause, mais plutôt l’effet de la réponse (spirituelle) à votre prière lors de cette nuit du 15 avril 2015.

    Cordialement,

    Mario Beauregard

    En tant que survivant du syndrome post-commotionnel, je me fais un devoir et un honneur d’être la voix de ces héros obscurs qui ont perdu leur combat et aussi essayé d’expliquer l’inexplicable aux familles qui les ont accompagnés, car, pour moi, de la compréhension peut naître l’acceptation. Je dois vous faire un aveu avant de commencer mon récit de guerre contre mon propre cerveau : j’ai dû, par moments, mettre de côté mon orgueil et ma pudeur afin de fouiller douloureusement dans des souvenirs parfois flous et en désordre afin de vous livrer le témoignage le

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