Frappé par un cancer du cerveau incurable à 42 ans, il a tenu un carnet de route de son agonie pour interpeller la classe politique
À la fin, il n’entendait plus la mélodie du piano, seulement le bruit des touches
Par Jean-Mathieu Pernin
Ses mots et sa voix douce, les Français les ont découverts un jour d’automne 2022. Face aux caméras de Konbini, Nicolas Menet, 43 ans, évoque le compte à rebours fatal qui lui tient lieu de vie depuis que, le 18 novembre 2021, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral. C’est au cours des nombreux examens qui vont suivre que les médecins posent le diagnostic : cancer du cerveau incurable. Combien de temps lui reste-t-il à vivre ? Quelques semaines, peut-être quelques mois. Le temps d’apprendre que le meilleur moyen pour faire face à l’inexorable est de l’accepter. Ce destin, Nicolas Menet ne l’a pas choisi. Ce qu’il a décidé de choisir, c’est l’issue. Le discours est fort, la vidéo enregistre 3 millions de vues.
Nicolas Menet a toujours eu l’habitude de réfléchir, de parler et de s’adresser aux médias. Il est sociologue de formation avec une expertise dont il souligne l’ironie : « J’ai travaillé toute ma vie sur la longévité et la vieillesse et me voilà rattrapé par mes sujets. » Cette vieillesse qui, sur le papier, lui est refusée, mais qu’il va vivre en accéléré. Il en connaît les étapes : il a dirigé la Silver Valley, pépinière de start-up à destination du grand âge. Ce n’était pas le terme de son ambition, il voyait plus loin, rêvait d’entrer en politique. Il avait même trouvé l’occasion pour cela : les élections législatives de 2022. Le temps de la présidentielle, il s’était rapproché de Valérie