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Dernier laïus sur le Virus: Tome 3 : Juillet 2021-Avril 2022
Dernier laïus sur le Virus: Tome 3 : Juillet 2021-Avril 2022
Dernier laïus sur le Virus: Tome 3 : Juillet 2021-Avril 2022
Livre électronique242 pages3 heures

Dernier laïus sur le Virus: Tome 3 : Juillet 2021-Avril 2022

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À propos de ce livre électronique

« Dernier laïus sur le virus » met un terme au « journal viral » d’Enrico Rhôna ouvert au début de la pandémie avec sa « Chronique égocentrique d’un vieux gugusse épargné par le virus ». Si ce premier tome relatait sa vision décalée du confinement initial, le second « De vaccins douteux en variants vicieux, l’adieu piteux aux jours heureux ? » décrivait la triste suite. L’effroyable année qui, de juillet 2020 à juillet 2021, nous épuisa mentalement et physiquement avant que l’avènement des vaccins nous laisse espérer la délivrance.
Malheureusement, dès l’automne, les variants Delta et Omicron amenèrent la quatrième et la cinquième vague des contaminations. Il fallut les combattre en multipliant les contraintes sanitaires dans une ambiance angoissante quand elle n’était pas franchement hostile. Avec notamment les manifestations virulentes et répétitives des opposants aux mesures gouvernementales. Mais malgré ces rebonds et ces entraves, une nouvelle lueur d’espoir peu à peu s’intensifia. À tel point qu’en janvier 2022 les autorités médicales et politiques purent considérer que « l’ennemi » était en passe d’être maîtrisé. Du stade pandémique nous passions au stade endémique. Subtile mais inspirante nuance pour un dernier laïus sur le virus…
LangueFrançais
Date de sortie11 avr. 2022
ISBN9782312120461
Dernier laïus sur le Virus: Tome 3 : Juillet 2021-Avril 2022

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    Dernier laïus sur le Virus - Enrico Rhôna

    cover.jpg

    Dernier laïus

    sur le Virus

    Enrico Rhôna

    Dernier laïus sur le Virus

    Tome 3 : Juillet 2021-Avril 2022

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Les droits d’auteur de cet ouvrage seront intégralement versés

    à l’Institut Pasteur pour la recherche médicale.

    © Les Éditions du Net, 2022

    ISBN : 978-2-312-12046-1

    Au peuple ukrainien,

    doublement meurtri

    par le coronavirus

    et l’armée russe.

    « Au commencement des fléaux et lorsqu’ils sont terminés, on fait toujours un peu de rhétorique. »

    Albert Camus, « La peste » 1947

    « La vraie connaissance ne peut qu’accroître le mystère du monde »

    Edgar Morin, tweet du 26 janvier 2022

    Préface

    14 juillet 2021. Quelques feux d’artifice ont enflammé le ciel du pays, mais ne m’ont pas ébloui. Le cœur n’y était pas. Depuis l’avant-veille, j’étais refroidi par la dernière intervention solennelle d’Emmanuel Macron qui nous avait mis en garde contre la malignité et la dangerosité du variant Delta. Avant l’heure, il avait saboté la fête nationale que nous nous apprêtions modérément à célébrer : « L’apparition du variant Delta se traduit partout dans le monde. Et parce qu’il est trois fois plus contagieux que la première souche il s’engouffre dans tous les espaces non couverts par la vaccination pour y faire face. Si chez nous en France, où la situation est pour le moment maîtrisée, nous n’agissons pas dès aujourd’hui le nombre de cas va continuer de monter fortement et entraîner des hospitalisations en hausse dès le mois d’août. Une nouvelle course de vitesse est engagée. »

    Après ça, je me suis permis de conclure à sa place « Vive la réplique, vive les vacances ! » sans le moindre complexe. Ma résolution se voulait ferme, il était hors de question que je continue de jouer le greffier de service, le chroniqueur servile de cette pandémie qui depuis dix-huit mois nous bouffait la vie, nous « prenait la tête » selon la formule psychologico-populaire. Basta ! La suite de la pandémie s’écrirait sans moi. Dans mon proche entourage, je sentis alors comme un soulagement. J’allais enfin parler d’autre chose à chaque repas que de la déclaration « pertinente » du professeur Machin, de l’étude « incontestable » de l’Institut Bidule et des décisions plus ou moins sinistres de quelques ministricules. Juré craché ! Maintenant que j’étais doublement vacciné, j’allais enfin changer de registre, ne plus me laisser ensevelir sous des kilos de journaux, ne plus me laisser hypnotiser par la télé, ensorceler par la radio et intoxiquer par les réseaux sociaux. Fini d’être obsédé, à moi la liberté de penser à autre chose qu’à ma petite, mais précieuse santé !

    Serment d’ivrogne ! Dès le lendemain de l’anniversaire de la prise de la Bastille, expédié plus que célébré, je retombais dans les travers de l’ancien régime. Avec des angoisses savamment distillées, des informations dramatisées, des polémiques répétées, des certitudes contestées et les fameux « jours heureux » envolés. N’avait-il pas dit le Président que, sauf ressaisissement improbable, nous allions déguster ? Sacrément morfler avant même la fin de l’été. Dès lors, je n’avais plus le choix. Je ne pouvais plus me dérober. À ma « Chronique égocentrique », il me fallait retourner. Sans enthousiasme et sans autre motivation autre que celle d’accomplir ma mission : aller jusqu’au terminus du virus ! Quoiqu’il m’en coûte puisque cette locution était désormais dans toutes les bouches depuis que le Chef de l’État l’avait brandie comme l’arme ultime pour surmonter la crise. Lui parlait d’euros, moi d’égo !

    Mais à la question inévitable de savoir si j’allais tenir le coup je ne savais que répondre. D’autant qu’avec la déferlante de cet inattendu variant Delta plus personne ne se risquait à prédire l’éradication prochaine du Covid-19 malgré l’intensification des campagnes de vaccination. Visibilité nulle pour cause de mutation fortuite du virus… Et trouille généralisée des experts médicaux redoutant de verser une nouvelle fois dans le fossé médiatique ! D’être à nouveau la risée du bon peuple qui avait de plus en plus tendance à s’énerver ! Bref, je tergiversais sur ma capacité à me passionner encore pour cette actualité lancinante et répétitive qui m’infectait l’esprit alors que paradoxalement mes poumons restaient miraculeusement épargnés. S’appesantir sur une maladie que l’on n’a pas encore subie peut justifier quelques états d’âme craintifs, voire le gribouillage d’une ordonnance livresque de quelque six cents pages. Pourquoi pas ? Mais à un moment il faut savoir s’arrêter !

    Pourquoi s’acharner me résonnais-je ? Pourquoi en rajouter ? La menace Delta est certes là, mais toi tu as eu tes deux doses d’AstraZeneca ! Alors quoi ? Fallait-il que je récidive ? Ma réponse, plus contrainte que spontanée, fut à nouveau « oui ». Le refus de déserter en plein combat je l’avais déjà surmonté avec détermination et opiniâtreté en juillet 2020. Un an plus tard, je ne pouvais oublier ce sursaut de dignité face à des autorités qui refusaient toujours de siffler la fin des hostilités. Dès lors il devenait impératif pour l’Histoire avec un grand H, de se remobiliser. De continuer à décrire l’impact sur ma modeste existence de cette lutte contre une contamination mondiale dont je formais le vœu pour ma santé mentale – et accessoirement pour celle de l’humanité – qu’elle finisse par rendre les armes au bout de deux années de méfaits. Je rêvais de ce dénouement heureux en songeant que l’idéal serait que dans notre vieille France la pandémie disparaisse avec l’arrivée du printemps, juste avant l’élection d’un nouveau Président. Ou la réélection du même… Nous aurions alors droit, j’en faisais le pari, à un impérissable discours du gagnant. Un speech fleuri de saines résolutions et garni d’intenables promesses !

    Il serait alors temps pour moi de mettre un point final, définitif et irrévocable à mon dernier laïus sur le virus ! Encore neuf mois à tenir sans dépérir…

    Juillet 2021

    Les contaminations flambent, les « antis » s’enflamment !

    L’honnêteté intellectuelle m’oblige à avouer d’emblée qu’entre la mi-juillet et le début septembre j’ai réellement paressé, m’interdisant jour après jour de prendre systématiquement et scrupuleusement des notes et de déployer toutes mes antennes pour capter les signes plus ou moins forts émis par la pandémie. Toute honte bue, je concède que je n’ai pas résisté à imiter les vacanciers venus en grand nombre sur les plages de « ma » Méditerranée plutôt que de se risquer hors de nos frontières. Entre Palavas et la Grande-Motte j’ai donc lézardé, pris du recul, m’astreignant seulement à découper quelques articles destinés à suppléer ma mémoire défaillante quand il faudrait s’y remettre avec l’entrain d’un étudiant attardé.

    J’ai donc joué la montre au maximum, retardé l’échéance, avant de finalement me décider. Le lundi 13 septembre, jour de la rentrée universitaire, s’imposa symboliquement comme la date incontournable. Et accessoirement la plus motivante, poussé que je fus par l’engouement des milliers de jeunes rejoignant les campus en tramway, en vélo ou en trottinette. Mais reprendre le fil de la contagion après deux mois d’interruption ne pouvait se faire avec une ardeur comparable à la leur. Question de génération ! C’est pourquoi je me suis accordé sans barguigner une facilité : je n’allais plus suivre le virus au jour le jour comme lors du premier confinement résumé dans le Tome 1 de ma « chronique égocentrique », ni à la petite semaine comme dans le Tome 2. L’exercice bien trop fastidieux m’avait lessivé ! Non j’allais opter pour un nouveau rythme et ne relater mes émois qu’au mois le mois. L’évolution de plus en plus modérée de la pandémie pouvait l’autoriser et, sans me projeter dans l’antichambre de « l’après », je pouvais me permettre une certaine légèreté. Sur le plan narratif s’entend.

    Fort de ce principe que puis-je retenir des quinze derniers jours de juillet ? Sans conteste ce sont évidemment les cortèges de manifestants contre le vaccin et contre le pass sanitaire qui apparaissent en premier ! Dès le samedi 17 juillet, dans une multitude de villes, ces réfractaires à la vaccination et aux attestations battent le pavé en scandant « liberté, liberté ! » sous l’œil des caméras bousculées et malmenées, accusées de complicité avec le pouvoir dictatorial de l’Élysée. Ce qui se traduit à Montpellier par des « Macron démission ! » lancés à la volée ou encore, plus subtil, par des « Macron tu es masqué, mais on t’a démasqué ! » ? Parmi les 5 500 opposants comptabilisés par le Midi Libre figure Denis Agret, le lanceur du mouvement, originaire de la capitale du Languedoc. L’occasion était trop belle pour ne pas l’interviewer. Ses réponses au quotidien régional me laissent interloqué, car le quadragénaire avant d’être agitateur est médecin : « Les gens veulent vivre et être libres de se faire vacciner ou non. Le gouvernement les manipule par la peur. Les vaccins ont pourtant des effets indésirables graves, un sur 3 500, et on n’en parle pas ! » D’où sort-il ce chiffre inquiétant le toubib ? Mystère. Mais devant la gare Saint-Roch ses extrapolations sont reçues par la foule comme paroles d’évangile.

    Au total le ministère de l’Intérieur estime que les 136 rassemblements du jour ont fait brailler 114 000 manifestants dans le pays. C’est peu si on les oppose aux 40 millions de vaccinés, mais les « antis » se montrent plus voyants et plus bruyants. De samedi en samedi, ils pourraient bien faire des petits. L’a-t-il vu venir cette opposition Emmanuel Macron ? Pas plus que le variant « californien » Epsilon qui inquiète gravement le directeur du Samu de Haute-Garonne, Vincent Bounès. L’urgentiste a-t-il profité de la venue du Président en terre occitane pour lui dire sa crainte entre une étape du Tour de France dans les Pyrénées le jeudi, et un passage inédit à la grotte de Lourdes le lendemain ? Probablement. Un autre échange, capté au vol, fut plus croustillant. Après s’être fait gifler le 8 juin à Tain-l’Hermitage par un jeune royaliste, le Chef de l’État se voit cette fois accuser d’être un « athée primaire ». L’inquisiteur auteur de ce reproche est vite expulsé du sanctuaire par les agents de sécurité, mais le mal est fait. Jadis fille ainée de l’Église la France n’aurait donc plus foi en son seigneur et maître ? Ajoutées aux manifestations des antivax et antipass ces irrespectueuses manifestations d’hostilités peuvent le laisser augurer… Ce qui me frappe est l’hétérogénéité des mécontents, l’hyperbole de leurs propos. Pour ne prendre que l’exemple parisien de ce samedi 17 juillet, les deux principaux cortèges répondaient l’un à l’appel du député La France Insoumise François Ruffin accompagné du « gilet jaune » Jérôme Rodriguez, et l’autre aux vociférations de Florian Philippot, fondateur du parti d’extrême droite « Les Patriotes ». Curieux chœur de la rancœur chantant et marchant au pas de l’oie contre le « pass nazitaire » !

    Comment oser proférer de telle énormité alors qu’en cette fin juillet la forte croissance des cas positifs au Covid pousse des préfets, dont celui de l’Hérault, à rendre obligatoire le port du masque en extérieur ? Comment ne pas entendre le cri d’alarme de Pierre Ricordeau, le directeur de l’Agence Régionale de Santé d’Occitanie dans le Midi Libre du 22 juillet : « Depuis une dizaine de jours, l’épidémie a entamé une course folle dans la région. Onze des treize départements ont dépassé le seuil d’alerte pour atteindre, parfois, des taux d’incidence absolument considérables. Dans les Pyrénées-Orientales il est par exemple de 425 pour 100 000 habitants. Dans l’Hérault il atteint 235… Ce sont des taux extrêmement élevés qui ont grimpé en un temps record. Aujourd’hui, je veux lancer un vrai appel à la population. Nous devons, tous ensemble, ralentir cette épidémie. »

    En lisant cela, je me demande si les « antis » ne vont pas entonner en patois cette raillerie qui fleure bon la désinvolture « Cante, cante Galinette… » et s’en retourner à leurs simagrées du samedi ? L’époque est à la dérision, qu’importe la flambée des contaminations ! Et qu’importe que le pass sanitaire soit désormais étendu aux lieux culturels et de loisirs recevant plus de 50 personnes, il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Ou pire abruti que celui ou celle qui croit détenir seul ou seule la vérité. Je range dans cette catégorie la députée du Bas-Rhin Martine Wonder, ex membre de la majorité présidentielle (fort heureusement exclue) qui a appelé à envahir les permanences parlementaires pour protester contre la vaccination, jurant « qu’elle n’accepterait jamais cette dictature ! » Et la tyrannie de la connerie jusqu’à quand devra-t-on l’accepter, madame la députée ? Je dérape… L’un des effets secondaires de l’épidémie serait-il de rendre la vulgarité contagieuse ?

    Pour ce qui me concerne j’ai testé le pass sanitaire en allant voir le film « Kamelott » au cinéma CGR de Lattes et j’avoue ne pas avoir vécu la présentation de mon QR code comme une torture. J’ai relativisé et me suis bien marré… Car si dans son film ils sont relatés sur le mode délirant, Alexandre Astier nous confirme par l’absurde que nous avons connu des temps plus barbares ! Cela constaté il ne fait plus de doute que la quatrième vague de contamination devient inévitable. Toutes les voix autorisées s’emploient à l’affirmer. Devant la Commission des Affaires sociales du Sénat Jean-François Delfraissy, le Président du Conseil scientifique ne se cache pas derrière son petit doigt : « On a beaucoup parlé de vaccination, mais ça ne va pas changer fondamentalement la réponse à la quatrième vague là, dans les semaines qui viennent… Dans la deuxième quinzaine du mois d’août, on va se trouver dans une situation complexe, très complexe. » Deux ou trois jours plus tard, sur BFM, le même Delfraissy en remet une couche en assurant que « le le retour à la normale ce n’est pas avant 2022, 2023… Nous aurons probablement un autre variant qui arrivera dans le courant de l’hiver du fait des capacités hors norme du SARS-Cov-2. On est entré dans quelque chose en longueur. » Devant les regards effarés de ses interlocuteurs, l’immunologue a quand même conclu avec une touche rassurante : « Ce n’est pas possible d’aller au confinement à la rentrée. C’est pour cela qu’il faut s’appuyer sur la vaccination, le pass sanitaire et les gestes barrières. » Voilà pour la version actualisée de la triple protection « ceinture, bretelles et parachute » !

    Ainsi équipés la vie continue malgré tout pour les plus disciplinés. Les Jeux olympiques sont finalement lancés le 23 juillet au Japon, à huis clos, mais en présence d’Emmanuel Macron venu « réviser » dans la perspective de « Paris 2024 » et en profiter pour faire un crochet par la Polynésie française. Dans ce cadre paradisiaque, il a une aimable pensée pour ceux qui s’apprêtent à nouveau à défiler contre les vaccins et le pass sanitaire en les traitant carrément « d’égoïstes ». Nous n’avons plus le Concorde, mais c’est à la vitesse de l’avion supersonique que l’invective traversera les océans et chauffera à blanc les « antis ». Le samedi 24 juillet, 170 rassemblements sont comptabilisés et 161 000 aboyeurs défendent leur conception de la liberté. En ce dernier week-end du mois, les 111 638 personnes mortes des suites du Covid auraient sûrement voulu être là pour dire à ces « égoïstes » excités leur façon de penser…

    Alors que nous approchons des 40 millions de personnes qui ont reçu une première dose, soit quasiment 60 % de la population, une carte sur la première page du Monde du 25 juillet m’accroche. Sous le grand titre « vaccination : la fracture française », on peut clairement distinguer les différences régionales. Il apparaît, ainsi que les résument les sous-titres, « que le nord-ouest est beaucoup plus vacciné que le sud-est où la réticence est de mise » ; « qu’une différence nette existe entre les centres urbains, au-dessus de la moyenne, et les périphéries » ; plus grave que « les communes les plus riches apparaissent davantage vaccinées que les communes les plus pauvres ». Cette photographie du pays a-t-elle été présentée lors du dernier Conseil des ministres de la saison ? Je parie que « oui », mais les solutions pour l’uniformiser dans le bon sens du terme n’ont sûrement pas encombré la discussion. Les particularités et les « cultures » régionales ont leurs bons côtés, mais quand il s’agit de « santé » les disparités sont jugées avec sévérité. C’est le cas en Occitanie où le taux d’incidence dans plusieurs départements est supérieur à 400 pour 100 000 habitants alors que la moyenne nationale s’établit à 189 le 28 juillet. Est-ce cette forte poussée qui conduit Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement à venir boucler le mois dans l’Hérault pour répéter inlassablement « qu’il y a deux outils clés pour la sortie de la crise ; la vaccination et le pass sanitaire. » Du centre de vaccination éphémère du quartier Saint-Martin, à Montpellier, à la plage de la Grande-Motte le message pédagogique fait du surf. D’autant que l’on apprend dans la foulée de cette visite que face à l’augmentation des contaminations un confinement de trois semaines vient d’être décrété à la Martinique. Qu’il sera partiel pour la Réunion et que l’état d’urgence s’impose pour la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Nos îles ne sont plus idylliques !

    Qu’ajouter au tableau ? Qu’une étude de la Dress (la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) révèle que la quasi-totalité des patients qui sont hospitalisés pour des formes graves de Covid-19 sont des gens qui ne se sont pas fait vacciner. Conclusion logique selon la Dress : « la comparaison entre les répartitions d’admis à l’hôpital et la population française selon le statut vaccinal reflète l’effet protecteur de la vaccination. » La formulation est un peu alambiquée, mais fera son chemin dans les cerveaux embrouillés. Et Dieu sait qu’il y en a… Une rencontre fortuite avec mon kiné devant son cabinet me le confirme. Un de ses patients revenant de se faire vacciner et affichant un air contrarié lui a fait le coup du téléphone portable qui, après avoir été frotté contre son biceps, est resté une ou deux secondes aimanté sur son bras à l’endroit exact de sa toute fraîche piqûre. « Vous voyez bien qu’il m’a dit, y’a un truc suspect dans le produit qu’on nous injecte ! On m’en avait parlé, mais je ne le croyais pas ! » Et moi de demander : « vous lui avez répondu quoi à votre magicien ? Que c’était dû à la transpiration ou à un effet électromagnétique ? » Le kiné me regarde, l’air dépité. « Rien ! Le type m’a scié. Je lui ai juste dit qu’il était le premier à me faire la démonstration du portable aimantable sur la peau et je l’ai vite poussé vers la table de massages… ». Apparemment les ondes nocives ne sont pas transmissibles, seulement hilarantes…

    Ce surprenant mois de juillet se termine par un samedi dédié au fondateur de l’ordre des Jésuites, Saint Ignace de Loyola. Ça ne pouvait pas se conclure autrement tant les discours des uns et des autres s’enchevêtrent et se compliquent malgré la limpidité des chiffres… Je reviens bibliquement à ceux de la Dress : ils portent sur les données de la période allant du 31 mai au 11 juillet, soit 6 700 patients en hospitalisation conventionnelle, 1 700 en soins critiques et 900 décès. Dans cette période 84 % des hospitalisations classiques et 85 % en réanimations pour Covid-19 sont répertoriés « non-vaccinés ». Ces chiffres sont de même nature concernant les décès : 78 % des trépassés étaient des non-vaccinés, contre 11 % qui avaient reçu une première dose et 11 % qui étaient arrivés au bout de leur schéma vaccinal.

    Irréfutables pourcentages, mais pas totalement convaincants pour tout le monde ! Le lendemain Midi Libre affiche sur sa première page une large photo avec ce titre en capitales « DETERMINES » et ce sous-titre « 10 000 opposants au pass sanitaire à Montpellier. Le nombre de manifestants grandit chaque samedi dans la métropole héraultaise et partout ailleurs. » À moi Saint Ignace, ils sont devenus fous ! La capitale du Languedoc se

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