Les ravages du virus du complotisme
a troisième vague est déjà là. Cette fois, le virus, ce n’est pas la Covid-19, mais le mensonge, la calomnie, ce nouveau mal du siècle qu’on appelle complotisme. Il n’est pas né d’hier, mais les dégâts qu’il commet, en conjuguant la perversité d’une poignée et la crédulité de beaucoup, sont décuplés grâce à internet et aux réseaux sociaux. Il déstabilise nos démocraties et menace nos libertés. Une histoire édifiante, qui date de quelques années, illustre l’ampleur du danger. Barack Obama la retrace dans le premier tome de (Fayard). Le 27 avril 2011, le 44e président des États-Unis assiste au gala annuel des correspondants de presse de la Maison-Blanche. Depuis quelque temps, Donald Trump s’acharne à réclamer la publication de l’acte de naissance du chef de l’État. Le magnat de l’immobilier attise une sale rumeur, selon laquelle Obama aurait vu le jour dans la province de Mombasa, au Kenya. Or, la Constitution américaine impose au président des États-Unis d’être né dans le pays. Le 24 avril 2011, la Maison-Blanche publie son acte de naissance officiel: il est bel et bien né à Honolulu, sur l’archipel d’Hawaii, le 4 août 1961. Trois jours plus tard, lors du fameux gala, Obama enfonce le clou. Pointant du doigt le mari de Melania, il lance une charge moqueuse en prenant à témoin l’assistance: La salle se gondole. L’humiliation sera planétaire. Elle aurait dû sonner le glas du menteur. Moins de six ans plus tard, Donald Trump succède à Obama à la Maison-Blanche! Si l’existentialisme est un humanisme, le trumpisme, lui, est un conspirationnisme adoubé jusqu’au fond des urnes…
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