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D'amour et de lumière
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Livre électronique167 pages2 heures

D'amour et de lumière

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À propos de ce livre électronique

Inspiré pendant le confinement, ce roman met en scène des personnages attachants entre passé, présent et avenir ! Quelles seront nos choix de vie après cette période inédite ? Entre amour et lumière, chacune et chacun des personnages poursuivra son chemin de vie pour un monde plus beau, plus vrai, plus humain dans le respect du vivant.
LangueFrançais
Date de sortie14 oct. 2020
ISBN9782312076980
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    Aperçu du livre

    D'amour et de lumière - Valérie Roman

    l’humanité.

    PREMIÈRE PARTIE :

    Nos vies sous cloche

    Manon et Paul

    Nous sommes le lundi 16 mars 2020, à Bordeaux.

    Manon a 32 ans, elle est pétillante et spontanée. Sa silhouette est fine, son allure sportive et décontractée. De grands yeux bleus éclairent un sourire radieux. Elle porte une ravissante aigue marine en pendentif, pierre précieuse qui évoque l’origine de son prénom : « goutte d’eau ».

    Fille unique, elle est originaire de Quiberon en Bretagne. Son père est maraîcher bio bientôt à la retraite et sa mère institutrice à Auray.

    Après une enfance heureuse et choyée, Manon lycéenne obtint son baccalauréat à Vannes. Elle poursuivit ensuite des études d’infirmière à Bordeaux tout comme sa tante Élise qu’elle admire.

    Élise représente pour Manon la femme active, dynamique, libre de ses choix et de ses mouvements. Après avoir vécu à Londres, sa tante vivait aujourd’hui sur l’île de la Réunion où elle avait repris une activité de chambres d’hôtes sur les hauteurs du village créole de l’Entre-Deux. Un havre de paix et de lumière sur l’île intense où l’écologie n’est pas, à son grand regret, une priorité.

    Son Diplôme d’infirmière en poche, Manon décide de s’installer à Bordeaux, ville qu’elle avait pris le temps d’explorer et d’apprécier pendant ses études.

    Jadis appelée la belle endormie, Bordeaux montre aujourd’hui une face de ville attractive et bouillonnante d’activités culturelles. Le climat y est des plus agréables et la proximité de l’océan lui donne un air de vacances. Manon peut s’évader sur les plages océanes en Fiat 500 pendant ses jours de repos hors week-end afin d’éviter les embouteillages. Comme toute ville attractive, Bordeaux est toutefois engorgée et saturée par les embouteillages et la pollution.

    Manon trouva très vite un poste au service pneumologie de l’hôpital Pellegrin et s’installa dans un appartement situé Barrière du Médoc. Celui-ci était idéalement exposé plein sud et disposait d’une terrasse avec vue sur un espace vert. Ses parents étaient venus l’aider à emménager et lui avaient apporté deux meubles qui avaient appartenu à sa grand-mère Louise : une jolie maie bretonne et une table Louis XV que Manon avait restaurée et cérusée chez ses parents quand elle était encore étudiante. Elle voulait aussi récupérer des meubles en formica jaune vif stockés à la poussière dans le grenier de ses parents. Ces meubles vintages lui rappelaient le décor de son enfance quand elle faisait ses devoirs le soir dans la cuisine où sa mère cuisinait. Elle aimait ces moments du vivre ensemble dans le silence et se souvenait de toutes ces odeurs qui émanaient des plats cuisinés de sa mère et stimulaient ses papilles.

    Lors d’un colloque international à l’Université de Bordeaux sur le thème de l’indiscipline des humanités médicales, Manon rencontra Paul, Docteur en médecine spécialisé en pneumologie.

    Le Congrès portait sur la place et le rôle que peuvent jouer les humanités et les sciences sociales en médecine. Paul était un des intervenants. Il exposait les initiatives qu’il expérimentait à la clinique où il travaillait, notamment la mise en place d’ateliers de sophrologie et de méditation de pleine conscience pour le personnel et pour les patients. Il expliquait aussi que chaque personne recrutée au sein de la clinique suivait régulièrement des formations pour une approche plus empathique avec les patients et leur famille dans l’accompagnement des protocoles de soins. Les questions soulevées lors de ce Congrès qui se déroulait chaque année dans une ville différente concernaient aussi bien la formation que le soin et la recherche en santé. Les sujets traités intéressaient et préoccupaient Manon. Elle avait elle-même constaté que lors de ses études les programmes intégraient peu l’aspect humain dans les protocoles de soins. L’intelligence artificielle permettrait en effet d’améliorer la fiabilité des diagnostics. Il était toutefois urgent selon elle de former les soignants devenus de purs techniciens à la qualité de relation aux patients.

    Paul était un homme d’apparence taciturne. Manon écouta attentivement ses propos et ne décrocha pas malgré le brouhaha qui régnait dans la salle lors des débats autour de la table ronde. Elle trouva les analyses de Paul pertinentes et bien argumentées par des cas concrets. Au fond d’elle-même, elle ne put s’empêcher de penser qu’il ne devait pas être un homme très drôle dans la vie privée.

    Elle fut surprise de le croiser deux mois plus tard chez un ami commun, Olivier, chirurgien-dentiste. Passionné de vin et mondain, ce dernier aimait organiser des dégustations à l’aveugle. Ce soir-là, il faisait découvrir des champagnes biologiques de trois terroirs confidentiels en Champagne : la Vallée de l’Ardre, les Riceys et Montgueux.

    Dans ce contexte, Manon trouva Paul bien plus convivial et décontracté. Il avait même du charme, se dit-elle. C’était un samedi soir et il profitait pleinement de son week-end. La dégustation et la convivialité de ce moment les rapprocha. Tous deux passionnés d’œnologie, ils échangèrent sur leurs appellations préférées. Dans l’élan du moment, ils décidèrent de participer ensemble à des dégustations organisées par un club d’œnologie à Bacalan une fois par mois.

    À l’occasion de cette soirée, ils échangèrent aussi sur leurs préoccupations liées aux pratiques viticoles dans différentes régions de France et notamment en Nouvelle-Aquitaine. Ils étaient conscients que les traitements chimiques et les pesticides utilisés dans les vignes et en agriculture avaient des effets sur la qualité de l’eau et de l’air et par conséquent sur la santé publique. Triste était de constater que les nappes phréatiques étaient de plus en plus dégradées par l’utilisation de produits chimiques de synthèse et du glyphosate. Il travaillait en collaboration avec un médecin oncologue et alertait la profession sur les recrudescences de cancers, d’autisme et les maladies neuro dégénératives liées à l’utilisation de ces produits nocifs. Il s’alarmait de l’augmentation de maladies qu’il constatait sur des patients de plus en plus jeunes. Selon lui, les soins curatifs ne suffisaient plus. Il fallait travailler en amont et d’urgence sur la prévention.

    Malgré tous ces sujets alarmants, ils passèrent une agréable soirée. Ils partageaient des valeurs communes de respect de l’environnement. L’écologie n’avait de sens que si elle était considérée de façon globale, affirma Manon en s’animant sous l’effet magique des bulles de champagne qui pétillaient dans ses yeux. Ses joues étaient bien colorées comme après une longue marche océane en hiver. Elle fut émue par cette rencontre. Le charme de Paul opéra et elle sentit son cœur se mettre à palpiter. Ils avaient échangé des regards furtifs. Nul doute qu’il lui plaisait. Elle garda le sourire aux lèvres sachant qu’une prochaine dégustation de vins était programmée deux semaines plus tard et qu’elle ne tarderait pas à le revoir. Ils échangèrent leur numéro de téléphone. Elle était impatiente de questionner Olivier, leur ami commun, pour en savoir plus sur Paul.

    Olivier et Manon avaient pour habitude de faire une marche sur les quais de la Garonne chaque dimanche matin. Ils se garaient cours du Médoc où ils se donnaient rendez-vous. Ils démarraient du pont Chaban Delmas puis revenaient par le Pont de Pierre en marche rapide et silencieuse pour garder un bon rythme cardiaque. Ils flânaient ensuite sur le marché des Chartrons. De bons produits régionaux les attendaient après leur effort physique. Quand le beau temps le permettait, ils dégustaient des huîtres avec un verre d’Entre-Deux-Mer en se racontant leur semaine et leurs histoires de cœur tout en contemplant la Garonne. Quand le temps était moins beau, ils se retrouvaient pour un brunch chez l’un ou chez l’autre ou se rendaient au marché couvert des Capucins.

    Olivier était le confident de Manon et son meilleur ami. Manon admirait sa patience. Elle captait sa sensibilité et appréciait sa qualité d’écoute. Il n’avait pas cette tendance systématique à ramener tout à lui. Elle avait grande confiance en lui. Il ne supportait pas d’être seul et avait besoin d’être entouré en permanence. Grand rêveur, il lui arrivait de se déconnecter de la réalité. Manon lui remettait bien souvent les pieds sur terre. Elle était son ange gardien. Parfois on les prenait pour un couple. Elle s’en amusait. Il n’y avait aucune ambiguïté possible entre eux. Olivier préférait les hommes. C’était peut-être ce qui rendait leur belle amitié possible et durable. Elle l’avait rencontré en cherchant un dentiste au hasard dans les pages jaunes de l’annuaire téléphonique. Petite étudiante provinciale, elle venait seulement d’arriver à Bordeaux où elle ne connaissait personne. Son nom de famille l’avait interpellée sur toute la liste des dentistes de la ville : Olivier Sage. C’est uniquement sur ce critère qu’elle décida de l’appeler lui plutôt qu’un autre sur la longue liste des professionnels des pages jaunes. Son cabinet était installé à Caudéran près de la place de l’église. Il l’avait vu se garer et arriver de la fenêtre de son bureau. Elle portait une grande écharpe rayée style marin qui lui permettait de camoufler un abcès qui la défigurait. Son visage était marqué par la douleur et elle était tendue. Il était parvenu malgré tout à la faire sourire et à la détendre en lui disant qu’elle ressemblait à un joli petit hamster breton. Il utilisait souvent l’humour pour détendre ses patients. Après les soins, il lui donna une liste de bonnes adresses futées à Bordeaux et lui proposa de venir marcher avec lui le dimanche suivant si elle en avait envie. La brise qui soufflait sur la Garonne lui ferait le plus grand bien. Elle accepta avec joie cette sortie sportive qui devint un rendez-vous régulier.

    Ils faisaient tous deux la queue ce dimanche-là après leur marche accélérée. Ils commandèrent deux assiettes d’huîtres et s’installèrent au soleil autour d’une petite table en métal pliante repeinte en jaune, sur deux chaises de jardin en plastique blanc.

    Elle décida que c’était le moment de lui poser la question qui la taraudait depuis la dernière soirée passée avec Paul. Elle lui avoua qu’elle avait adoré cette soirée et qu’elle était rentrée chez elle, contente, désinhibée et un peu pompette. Paul ne m’a pas laissé indifférente lui confia-t-elle un peu gênée en rougissant. Puis elle se lança et lui demanda ce qu’il lui importait de savoir : était-il célibataire ?

    Olivier lui sourit en la voyant venir à lui un peu émoustillée et impatiente d’en savoir plus. J’ai bien remarqué, mon petit hamster breton, que mon ami Paul te plaisait, lui dit-il. Il s’était bien rendu compte de leur manège lors de la soirée. Il ne put s’empêcher de penser que les hétérosexuels jouaient souvent au chat et à la souris. Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis ou ni avec ni sans toi. Il connaissait bien ces mécanismes. Il s’en amusait. Ils les voyaient d’ailleurs bien ensemble ces deux-là. Il se pencha en avant pour prendre son verre de vin blanc bien frais puis s’installa confortablement sur sa chaise. Il avait un visage fin et une coupe de cheveux toujours très soignée. Son teint était délicatement hâlé par ces premiers rayons de soleil printaniers. Son hygiène de vie, une alimentation saine et une pratique quotidienne de course à pieds avant d’aller au cabinet lui assuraient une allure svelte et élancée. Il était vraiment très séduisant.

    Il lui confirma que Paul avait beaucoup de succès auprès des femmes mais qu’à sa connaissance, il n’avait pas de femme qui compta dans sa vie. Une lueur de joie se dessina sur le visage expressif de Manon. Elle chercha à en savoir plus. Elle lui demanda s’il était un de ces hommes qui collectionnent les femmes sans jamais vouloir entrer en relation avec elles.

    Olivier ne répondit pas à cette question. Que pouvait-il lui répondre ? Alors il se mit à lui parler de Paul. Il connaissait très bien toute sa famille. Ils étaient amis d’enfance. Il lui évoqua des souvenirs de gamins à Lacoste, hameau sur les hauteurs de Brive-la Gaillarde où ses parents avaient tout comme ceux de Paul une résidence secondaire.

    Jean, le père de Paul était médecin de campagne. On pouvait dire de lui qu’il était un homme droit et serviable très apprécié par ses patients qui le prénommaient Docteur Jean. Sa grande disponibilité lui valait de ramener à la maison toutes sortes de cadeaux et de bons produits que lui offraient généreusement ses patients : gâteaux, cerneaux de noix enrobés de chocolat,

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