Abigaël est une jeune femme solaire. Il y a deux ans, à 27 ans, elle est quittée brutalement par son amoureux. « En un claquement de doigts, tout est parti en fumée. En état de choc, je ne m’alimente plus. Mon père m’emmène chez le médecin, je n’arrive plus à aligner un mot. On me prescrit des antidépresseurs et des anxiolytiques. Défoncée, sous cachetons, je vis dans une bulle pendant trois mois. Je me sens comme un déchet de la société. Un soir, au JT de 20 heures, j’entends Stromae chanter ses “pensées suicidaires (…) qui nous font vivre un enfer”. Il met des mots sur une souffrance indicible, je ne me sens plus comme une pestiférée. Je finis par décrocher un boulot de femme de chambre dans un hôtel à Paris, puis quelques mois plus tard à Saint-Barth, où je retrouve le goût de vivre malgré des crises d’angoisse. Deux ans après cette rupture, je suis gouvernante dans un palace, et je n’ai pas honte de raconter ce que j’ai traversé. Il faut prévenir, dire qu’on peut tous sombrer dans la dépression à cause d’un choc émotionnel. »
(OMS), est un Astrid Chevance, psychiatre, cheffe de