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Les Souffrances du jeune Werther
Les Souffrances du jeune Werther
Les Souffrances du jeune Werther
Livre électronique126 pages2 heures

Les Souffrances du jeune Werther

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À propos de ce livre électronique

Découvrez l'un des chefs-d'œuvre les plus emblématiques de la littérature romantique avec "Les Souffrances du jeune Werther" de Johann Wolfgang von Goethe. Plongez dans les tourments passionnés d'un jeune homme en proie à un amour déchirant et à la quête intense de sens dans un monde complexe. Le roman épistolaire suit les confessions intimes de Werther, un jeune artiste idéaliste, qui tombe éperdument amoureux de Charlotte, une femme déjà promise à un autre. Au fil des lettres qu'il adresse à son ami, Werther dépeint avec une intensité émotionnelle bouleversante ses sentiments profonds, ses tourments, sa solitude et sa lutte contre la désillusion. Goethe, avec une prose poétique et expressive, explore les thèmes universels de l'amour non partagé, de la mélancolie et de la quête d'authenticité. Les lecteurs sont transportés dans l'esprit tourmenté de Werther, ressentant chaque émotion avec une intensité troublante. "Les Souffrances du jeune Werther" a eu un impact considérable sur la littérature et la culture, donnant naissance au mouvement du romantisme et influençant des générations d'écrivains.
Ce roman poignant est un véritable classique, offrant une réflexion profonde sur les émotions humaines les plus intenses. Plongez dans ce récit empreint de passion et de mélancolie et laissez-vous emporter par la prose puissante de Goethe. "Les Souffrances du jeune Werther" est une lecture incontournable pour tous les amoureux de la littérature et ceux qui cherchent à explorer les complexités de l'âme humaine.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) était un écrivain, poète et penseur allemand. Il est considéré comme l'une des figures littéraires les plus importantes de l'histoire. Goethe a écrit dans différents genres, notamment la poésie, le roman, le théâtre et l'autobiographie. Son œuvre la plus célèbre est le roman "Les Souffrances du jeune Werther" (1774), qui a connu un immense succès et a influencé le mouvement romantique. Goethe a également écrit "Faust" (1808), une pièce de théâtre en deux parties qui est considérée comme l'une des plus grandes œuvres de la littérature mondiale. En plus de sa carrière littéraire, Goethe était également un scientifique et un homme d'État engagé. Son influence s'étend bien au-delà de la littérature et son héritage continue d'être célébré dans le monde entier.
LangueFrançais
ÉditeurLibrofilio
Date de sortie24 juil. 2023
ISBN9782384612864
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    Aperçu du livre

    Les Souffrances du jeune Werther - Johann von Goethe

    Les Souffrances du jeune Werther

    Johann Wolfgang von Goethe

    – 1774 –

    Traduction : La Bédoyère

    J’AI recueilli avec soin jusqu’aux moindres détails de l’histoire¹ du jeune Werther, et je vous les offre, lecteur, persuadé que vous m’en saurez gré. Vous ne pouvez refuser votre admiration à son esprit, à son caractère, ni vos larmes à sa destinée.

    Et toi qui gémis, comme lui, victime d’un amour malheureux, puisses-tu trouver quelque consolation dans le récit de ses souffrances! que ce livre soit ton ami, si le sort ou tes fautes ne t’en ont point laissé !

    ¹Une aventure tragique arrivée à Wetzlar, en 1772, a servi de fondement à Werther. Goethe n’a fait que changer les noms des acteurs. Celui du véritable héros de cette tragédie est Jérusalem. Il étoit fils d’un célèbre prédicateur de Brunswick; il devint éperdument amoureux d’une jeune personne dont le mariage étoit arrêté lorsqu’il la connut, et ne pouvant s’unir à elle, il se tua de désespoir. (Note du traducteur.)

    PRÉFACE.

    C’EST l’usage de mettre une préface à la tête de tout ouvrage. Je ne prétends pas distinguer le mien des autres ; mais ma préface n’aura qu’un mot.

    Les beautés et les défauts de Werther sont appréciés depuis trente ans. Je n’en dirai donc rien: mes éloges et mes critiques seroient également superflus. On pourroit même les soupçonner de partialité. Un traducteur ne devroit jamais sortir des attributions de sa charge. Il porte la parole pour son auteur au tribunal du public, il est son interprète, son avocat, et par conséquent il ne peut être son juge.

    Je crois devoir cependant désavouer dans Werther certains principes contraires à la morale et à la saine raison. Je les condamne par-tout où ils se trouvent, et pense qu’ils n’ont d’excuse que dans l’ivresse d’une grande passion qui trouble à la fois l’esprit et le cœur.

    PREMIÈRE PARTIE.

    Le 4 mai.

    QUE je suis content d’être parti! cher William, qu’est-ce que le cœur de l’homme? Te quitter, toi que j’aime, toi dont j’étois inséparable, te quitter, et être content!... Mais tu connois ton ami. Hélas ! plus infortuné qu’injuste, il a besoin de toute ta pitié! La pauvre Éléonore ! grace au ciel, ses malheurs ne sont point mon ouvrage. Passionnément épris des charmes de sa sœur, pouvois-je empêcher l’amour de se glisser dans son sein? Est-il bien vrai pourtant que je sois innocent? Ne me suis-je pas fait un jeu des mouvemens ingénus de son ame simple et neuve ? N’ai-je pas...? Mais pourquoi rappeler de tristes souvenirs, et m’abreuver sans cesse de l’amertume de mes regrets? Je veux, cher ami, je te le promets , je veux me corriger; je veux jouir du présent; et le passé tel qu’un vain songe sortira de ma mémoire. Ah! sans doute l’homme seroit moins à plaindre, si son imagination, trop ingénieuse à lui exagérer ses peines, l’armoit de force pour en supporter courageusement le fardeau.

    Dis à ma mère que je ne perds point de vue son affaire, et que je l’instruirai dans peu du résultat de mes démarches. J’ai vu ma tante: elle ne ressemble point au portrait qu’on nous en avoit fait ; c’est une femme extrêmement vive, mais bonne et sensible. Je ne lui ai point caché combien ma mère étoit mécontente de ses procédés. Elle s’est justifiée, et m’a paru peu éloignée d’acquiescer à toutes nos demandes, et de nous accorder même au-delà de ce que nous prétendons. Mais je n’ai pas le temps d’entrer dans les détails : assure ma mère que tout ira bien. Cher William, que de chagrins on s’épargneroit, si l’on se défendoit des préventions injustes!

    Du reste, je me trouve parfaitement bien ici. La solitude de ce paradis terrestre répand sur mon cœur un baume salutaire ; le printemps réchauffe et ranime mes esprits languissans : chaque arbre, chaque buisson est un bouquet de fleurs. Je respire, je vis au milieu des parfums. La ville est triste ; mais la nature a déployé dans les environs toute sa magnificence. C’est ce qui engagea le feu comte de M*** à placer son jardin sur une de ces riantes collines dont l’aspect embellit et diversifie le paysage. Ce jardin est simple : on s’apperçoit dès l’entrée qu’il fut moins l’ouvrage d’un homme de l’art, que d’un philosophe sensible qui vouloit y jouir de lui-même. J’ai déjà donné des larmes à sa mémoire dans le cabinet à demi-ruiné dont il faisoit sa retraite favorite, et qui est devenu la mienne. Bientôt je serai maître du jardin : j’ai mis le jardinier dans mes intérêts, et il n’aura pas à se plaindre de moi.

    Le 10 mai.

    TOUS mes sens sont émus d’une volupté douce et pure comme l’haleine du matin dans cette saison délicieuse. Seul, au milieu d’une contrée qui semble faite exprès pour moi, j’y savoure à longs traits l’ivresse de la vie. Je suis si heureux, mon ami, si absorbé dans le sentiment de ma tranquille existence, que mon art en souffre. Incapable de dessiner la moindre ébauche, jamais pourtant je ne fus si grand peintre. Lorsque le soleil, au plus haut de son cours, darde ses rayons enflammés sur la cime des bois au fond desquels il introduit à peine une foible lumiere ; lorsque sa chaleur créatrice attire et développe de toutes parts les esprits odorans des végétaux, couché sur l’herbe épaisse, à la chûte d’un ruisseau, j’observe près de moi les fleurs et les plantes qui ornent le sein fécond de la terre ; j’écoute le bourdonnement des insectes, je considère leurs formes variées et innombrables. La nature se montre à mes yeux ravis telle qu’une amante adorée. J’élève mes hommages jusqu’au trône de son divin auteur; je célèbre la puissance, je bénis la bonté de l’Etre infini qui nous fit à son image, et qui créa pour nous tant de merveilles ; et je m’écrie avec transport : Oh, que ne puis-je exprimer ce que je sens si vivement ! ces émotions brûlantes , que ne puis-je les peindre en caractères de feu, et soulager ainsi mon ame du poids de reconnoissance et d’admiration sous lequel elle est accablée !

    Le 12 mai.

    SUIS-JE en effet transporté dans le riant domaine des illusions et des chimères? ou mon imagination saisie d’un céleste enthousiasme communique-t-elle à tous les objets le charme qui la possède? Près d’ici est une fontaine sur les bords de laquelle un aimant mystérieux m’attire sans cesse. On descend une colline, et l’on se trouve en face d’une grotte profonde de vingt marches, où l’eau la plus limpide jaillit d’un rocher de marbré : le petit mur qui entoure la grotte, les arbres qui l’ombragent, la fraîcheur du lieu, tout inspire un sentiment religieux et tendre. Il ne s’écoule pas un jour que je n’y passe au moins une heure : c’est là que les jeunes filles de la ville viennent puiser de l’eau, innocente fonction que ne dédaignoient point jadis les filles des rois. Cette simplicité de mœurs me rappelle le temps des patriarches ; il me semble voir leurs ombres vénérables errer autour de cette grotte, sous ces arbres hospitaliers.

    J’y trouvai avant-hier une jeune paysanne ; elle avoit posé son vase sur la dernière marche, et cherchoit des yeux une de ses compagnes pour l’aider à le mettre sur sa tête. Je descendis, et l’ayant considérée un instant: Jeune fille, lui dis-je, puis-je vous aider ? Elle rougit. — O monsieur ! me dit-elle. — Ne craignez point. Elle redressa son coussin: je posai le vase sur sa tête, et elle remonta en rougissant de nouveau.

    Le 13 mai.

    Tu me demandes si tu m’enverras mes livres? Au nom de Dieu, cher William, délivre-moi de ces guides importuns. Je ne veux plus être conduit, excité, enflammé. Ce cœur n’est-il pas assez ardent de lui-même? il lui faut des chants de berceau, et je les trouve dans mon Homère. Que de fois ses chants divins ont calmé l’effervescence de mon sang, et rendu la paix à mes esprits agités; car il n’est rien de si inconstant, de si bizarre que ton ami. Mais ai-je besoin de te le dire, à toi qui m’as vu si souvent passer dans un même instant de la douleur à la joie, d’une douce mélancolie aux plus violens accès de rage ? Aussi je traite mon cœur comme un enfant malade, je ne lui refuse rien. Garde-m’en le secret; il y a des gens qui pourroient m’en faire un crime.

    Le 15 mai.

    Tous les pauvres habitans du lieu me connoissent et m’aiment déjà. Dans les commencemens de mon séjour, lorsqu’il m’arrivoit de me mêler parmi eux, de leur adresser des questions dictées par l’intérêt, la plupart s’imaginant sans doute que je me moquois d’eux me repoussèrent avec rudesse. Je ne me rebutai point pour cela ; seulement je sentis plus vivement que jamais la justesse d’une observation que j’avois déjà faite : c’est qu’en général les grands affectent de tenir à distance les gens du peuple, comme s’ils craignoient de se compromettre en s’en laissant approcher; et si quelques uns daignent s’abaisser à descendre jusqu’à eux, c’est pour les mieux accabler du sentiment humiliant de leur dépendance.

    Je sais que nous ne sommes point égaux, que nous ne pouvons point l’être; mais l’homme de qualité qui se soustrait aux regards du peuple pour s’en faire respecter, et le lâche qui fuit devant son ennemi de peur d’être vaincu, sont deux êtres également vils à mes yeux.

    Le 17 mai.

    J’IGNORE à quoi attribuer la bienveillance que les gens de ce pays me témoignent ; mais ils ne peuvent me quitter. Leur affection me touche, et je regrette souvent de n’avoir pas plus de temps à passer avec eux. Si tu me demandes quel est leur caractère, je te répondrai, Le même que par-tout ailleurs ; l’espèce est uniforme. La plupart travaillent pour vivre presque tout le jour, et le peu de liberté qui leur reste les tourmente au point qu’ils mettent tout en œuvre pour le perdre. O destinée de l’homme!

    Dans le fond pourtant ce sont de bonnes gens : je leur dois les seuls plaisirs que je goûte encore quelquefois, comme de danser à leurs fêtes, de causer et de rire autour d’une table frugale dont le cœur fait seul les apprêts. Mais si je viens à réfléchir, au milieu de ces distractions passagères, à cette foule d’idées, de sentimens que je suis obligé de renfermer soigneusement, à cette force morale qui se consume en moi dans une mortelle inaction , alors le voile se déchire, et mon bonheur se change en un affreux tourment.

    Oh, que l’amie de ma jeunesse n’existe-t-elle encore! ou plutôt pourquoi l’ai-je connue? Je me dirois : Insensé, tu poursuis une chimère! Mais je l’ai vue, j’ai admiré ses attraits, son esprit, ses talens ; j’ai joui de son commerce enchanteur, de sa douce sensibilité. Tous les dons de l’imagination, toutes les ressources du génie, furent prodigués

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