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Les Goules De La Calle Goya: Quand La Malice Découle De Bonnes Intentions !
Les Goules De La Calle Goya: Quand La Malice Découle De Bonnes Intentions !
Les Goules De La Calle Goya: Quand La Malice Découle De Bonnes Intentions !
Livre électronique330 pages5 heures

Les Goules De La Calle Goya: Quand La Malice Découle De Bonnes Intentions !

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À propos de ce livre électronique

Frank, un Londonien, épouse Joy, une belle jeune Thaïlandaise, qui travaille en ville. Elle a toujours rêvé d'aller sur la Costa del Sol, alors ils se rendent dans un appartement à Fuengirola prêté par le patron de Frank pour la lune de miel dont ils rêvent. Les choses commencent à mal tourner lorsque Joy craint que l'appartement ne soit hanté. La peur mène à la dépression et s'aggrave jusqu'à la terreur. Frank ne sait pas quoi faire, à part la ramener dans sa famille en Thaïlande, mais cela entraîne son lot d'infortunes. La vie finit par s'éclaircir grâce à l'intervention d'une société secrète scandinave. C'est le récit de la manière dont le mal peut découler de bonnes intentions. C'est une histoire fantastique, mais basée sur des événements réels.
LangueFrançais
ÉditeurTektime
Date de sortie20 juin 2023
ISBN9788835452935
Les Goules De La Calle Goya: Quand La Malice Découle De Bonnes Intentions !
Auteur

Owen Jones

Author Owen Jones, from Barry, South Wales, came to writing novels relatively recently, although he has been writing all his adult life. He has lived and worked in several countries and travelled in many, many more. He speaks, or has spoken, seven languages fluently and is currently learning Thai, since he lived in Thailand with his Thai wife of ten years. "It has never taken me long to learn a language," he says, "but Thai bears no relationship to any other language I have ever studied before." When asked about his style of writing, he said, "I'm a Celt, and we are Romantic. I believe in reincarnation and lots more besides in that vein. Those beliefs, like 'Do unto another...', and 'What goes round comes around', Fate and Karma are central to my life, so they are reflected in my work'. His first novel, 'Daddy's Hobby' from the series 'Behind The Smile: The Story of Lek, a Bar Girl in Pattaya' has become the classic novel on Pattaya bar girls and has been followed by six sequels. However, his largest collection is 'The Megan Series', twenty-three novelettes on the psychic development of a young teenage girl, the subtitle of which, 'A Spirit Guide, A Ghost Tiger and One Scary Mother!' sums them up nicely. After fifteen years of travelling, Owen and his wife are now back in his home town. He sums up his style as: "I write about what I see... or think I see... or dream... and in the end, it's all the same really..."

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    Aperçu du livre

    Les Goules De La Calle Goya - Owen Jones

    LES

    GOULES

    DE LA

    CALLE GOYA

    Une Histoire Édifiante Pleine de Bonnes Intentions et de Mauvaises Actions

    par

    Owen Jones

    Traduit par

    Christelle Wu

    Copyright © Juin 2023 Owen Jones

    Fuengirola, Espagne, et Bangkok, Thaïlande

    Le droit dont dispose Owen Jones d’être identifié comme auteur de cette œuvre a été établi selon les sections 77 et 78 de la loi britannique de 1988 sur le droit d’auteur, les dessins, les modèles et les brevets (CDPA – Copyright Designs and Patents Act 1988). Le droit moral de l’auteur a également été établi.

    Les personnages et événements décrits dans cette œuvre de fiction sont le produit de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés dans un cadre fictionnel. Certains lieux peuvent exister, mais l’histoire racontée est entièrement fictive.

    Les Goules de la Calle Goya

    Une Histoire Édifiante Pleine de Bonnes Intentions et de Mauvaises Actions

    Par Owen Jones

    Publié par Megan Publishing Services

    https://meganthemisconception.com

    Ebook Licence

    Cet ebook est sous licence pour votre usage personnel uniquement. Cet ebook ne peut être revendu ou donné à d’autres personnes. Si vous souhaitez partager ce livre avec une autre personne, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chacun. Si vous lisez ce livre et que vous ne l’avez pas acheté, ou qu’il n’a pas été acheté pour votre seul usage, veuillez retourner chez votre détaillant d’ebooks préféré et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le travail de cet auteur.

    DÉDICACE

    Cette édition est dédicacée à ma femme, Pranom Jones, qui me facilite la vie autant que possible – et s’en acquitte très bien. Notre fille, Chalita, a été incroyablement gentille avec nous pendant la création de ce livre, qui repose sur des faits réels à plus d’un titre.

    Le Karma donnera à chacun son juste dû.

    CITATIONS INSPIRANTES

    Ne croyez pas en quelque chose simplement parce que vous l’avez entendu,

    Ne croyez pas en quelque chose tout simplement parce que des gens le disent et que c’est répété par de nombreuses personnes,

    Ne croyez pas en quelque chose simplement parce que c’est écrit dans vos textes religieux,

    Ne croyez pas en quelque chose sur la seule autorité de vos professeurs et des anciens,

    Ne croyez pas aux traditions parce qu’elles ont été prononcées pour de nombreuses générations,

    Mais après observation et analyse, lorsque vous trouverez que tout est en accord avec la raison et est propice au bien et au profit de tous et chacun, alors acceptez-le et vivez pour cela.

    Gautama Bouddha

    ∞ ∞ ∞

    Ô Grand Esprit, dont j’entends la voix dans les vents, entends-moi. J’ai besoin de ta force et de ta sagesse.

    Fais-moi toujours m’émerveiller du coucher de soleil rouge et pourpre. Rends mes mains respectueuses de ta création.

    Donne-moi la sagesse de comprendre ce que tu as enseigné à mon peuple. Permets-moi d’apprendre les leçons que tu as cachées sous chaque feuille et rocher.

    Je demande la force, non pour être supérieur à mon frère, mais pour combattre mon plus grand ennemi – moi-même.

    Garde-moi sans cesse prêt à venir à toi avec les mains pures et les yeux limpides, ainsi lorsque la vie s’éteindra comme un soleil couchant, mon esprit viendra à toi sans honte.

    (Basé sur une prière traditionnelle Sioux)

    Table des Matières

    1 LAC MJØSA, NORVÈGE

    2 LE BAL ANNUEL DES SEDOLFSEN

    3 LA 100e NUIT DES APPRENTIS

    4 FRANK ET JOY

    5 LA RÉSIDENCE « COMME À LA MAISON »

    6 LA PLAGE

    7 AU SUD-OUEST DE FUENGIROLA

    8 LOS BOLICHES

    9 PARANOÏA

    10 THAÏLANDE

    11 LA SŒUR DE JOY

    12 BEW

    13 RETOUR AU PAYS

    14 BAAN LEK

    15 VIVRE AVEC MAMAN

    16 QUARANTAINE

    17 TEMPS DIFFICILES

    18 LE REPAIRE DE BOO

    19 DES HAUTS ET DES BAS

    Quand il arriva à la maison à 19 h, sa femme et Bew étaient déjà au lit. Il fit signe à Bew en passant devant leur moustiquaire et lui montra son Kindle. Il la vit hocher la tête dans l’ombre alors qu...

    20 LA COURSE AU VISA

    21 LE BROUILLARD COMMENCE À SE LEVER

    22 SE MARIER ENCORE, ET ENCORE

    23 LONDRES

    24 LA SOCIÉTÉ GOYA POUR LA VÉRITÉ ET LA BEAUTÉ

    25 LA LETTRE

    26 ÉPILOGUE

    Le Fin

    Chapitre bonus

    1 LAC MJØSA, NORVÈGE

    Le vieux baron était assis à son grand bureau en teck et cuir bien poli, il regardait le lac devant lui. Il était de petite taille pour un Norvégien, environ un mètre quatre-vingt, avec des cheveux gris bouclés, un visage plutôt rond, des yeux bruns et des lunettes. Il était habillé de façon décontractée avec un cardigan en cachemire vert foncé, une chemise à col ouvert et un pantalon en flanelle grise. En effet, il n’attendait pas de visiteurs avant la fin du déjeuner. Le silence parfait n’était rompu qu’occasionnellement par le bruit de la glace qui craquait sur le lac à l’extérieur ou par les oiseaux qui cherchaient des petits poissons dans les bas-fonds. Le vieux château se trouvait isolé dans son vaste parc depuis cinq siècles et le baron actuel y avait passé tout son temps après avoir terminé ses études. La tranquillité était ancrée en lui.

    Lorsqu’on frappa enfin à la porte, il répondit d’une voix étonnamment forte.

    — Entrez ! Ah, Maximillian, j’espère que tu as de bonnes nouvelles pour moi. Il y avait bien plus qu’un soupçon d’impatience dans sa voix.

    — Oui, Herr Baron, j’en suis certain. La ligne téléphonique et l’antenne satellite ont été remises en état de marche après la tempête de la nuit dernière et le courrier a été distribué. Maximillian présenta le plateau d’argent qu’il portait au baron, qui prit la douzaine d’enveloppes qu’il contenait.

    — Cela signifie donc que le téléphone, internet et les communications par satellite ont été complètement rétablis ?

    — Mes tests suggèrent que c’est effectivement le cas, Herr Baron.

    — Très bien. Merci, Maximillian. Vous pouvez poursuivre les préparatifs. Tout se passe-t-il comme prévu ?

    — Oui, monsieur, il n’y a aucun problème.

    Le baron éparpilla les lettres et le majordome partit dans le silence le plus total, même si, avant de refermer la porte derrière lui, il se permit de jeter un coup d’œil au visage de son employeur. Il pensait que c’était un acte extrêmement courageux et effronté, mais il aimait avoir conscience de l’humeur du baron à tout moment.

    Maximillian avait été le valet du baron à l’université de Heidelberg, lorsqu’ils étaient jeunes tous les deux. Il était allemand et la seule personne autorisée à l’appeler Herr Baron. Toute la maisonnée lui faisait confiance. Ils étaient ensemble depuis plus de cinquante ans et se connaissaient mieux que leurs propres épouses.

    Le baron cherchait les lourdes enveloppes vert foncé, car cela signifiait qu’elles provenaient des membres les plus proches de sa famille et de la communauté au sein de laquelle il travaillait. Il les ouvrit avec une certaine appréhension, mettant les autres de côté pour plus tard. Il sourit en sortant les cartons d’invitation l’un après l’autre. Il y en avait huit. Il les brandit devant lui et s’adressa à un vieux portrait de famille.

    — Le clan se rassemble, grand-père Peter. Nous ne ferons plus qu’un et nous perpétuerons l’ancienne tradition familiale !

    Les murs du bureau lambrissé étaient tapissés de portraits de famille, mais il y en avait deux en particulier que le baron voulait voir à cet instant. Néanmoins, ils n’étaient pas exposés à tout le monde, car de toute façon, peu de gens entraient dans l’intimité de son bureau privé. Seule une poignée de chefs d’entreprise, d’avocats, de comptables et autres personnalités de ce genre avaient franchi cette porte.

    Pourtant, le baron avait une autre pièce, secrète, à côté de son bureau. Elle avait toujours été là, depuis la construction du château, mais avec des millions de dollars de travaux de restauration, elle avait été adaptée au XXIe siècle avec des systèmes de sécurité, de survie et de communication de pointe. Il activa la télécommande dans sa poche et un panneau parfaitement caché s’ouvrit – silencieusement.

    La pièce était vaste. Au centre, se trouvait une table ronde parfaite avec treize chaises assorties ; un lustre antique apparemment inutile était suspendu au-dessus de son centre, mais ses bougies pouvaient être allumées avec des briquets piézoélectriques et étouffées avec des bouffées d’air provenant de bidons d’air comprimé actionnés par la même télécommande. Cependant, ce lustre n’était utilisé que pour des occasions très spéciales, car la pièce était déjà parfaitement éclairée par un éclairage dissimulé, qui pouvait être réglé en fonction des circonstances. En entrant dans ce qu’il appelle le Sanctuaire, il appuya sur un autre bouton de la télécommande et la moitié du mur opposé s’anima d’une scène de l’extérieur du château. Il s’agissait d’une vitre spéciale sans tain, qui pouvait être rendue visible ou non en faisant passer une charge électrique à travers le verre.

    Toutefois, le baron ne prêta pas attention aux cygnes qui se nourrissaient sur le lac à l’extérieur. Il appuya sur d’autres boutons et deux autres vitres furent activées, révélant ses biens les plus précieux. Une peinture à l’huile et un croquis en environnement contrôlé devinrent visibles. Le baron montra les cartons de réponse à l’homme de la peinture et lui parla.

    — Le quatre-centième rassemblement annuel de notre clan est sur le point d’avoir lieu, ô Ancêtre le plus Vénéré. Ils ont longtemps essayé de nier votre lien avec notre famille, mais nous n’avons jamais été intimidés. Nous ne vous avons jamais renié et nous ne le ferons jamais ! Nous savons que nous sommes du même sang et nous garderons la foi ! Encore trois jours et nous serons tous réunis à nouveau – j’espère que vous pourrez nous honorer de votre présence en ce jour béni, même si ce n’est que pour un court instant ?

    Le baron se réjouit en sentant qu’on lui avait répondu par l’affirmative silencieusement dans sa tête. Il sourit à l’homme d’âge mûr à la chevelure rêche sur la peinture et sentit à nouveau une réponse. Il se dirigea vers la femme du deuxième dessin. Il ne s’agissait pas d’un portrait, mais d’une scène avec une seule personne. Il s’inclina légèrement et fit claquer ses talons de la meilleure façon afin de montrer son plus profond respect.

    — Ancêtres Vénérés, votre volonté sera faite selon notre ancienne tradition familiale.

    Après avoir dit cela, il s’inclina à nouveau devant chaque tableau, tourna les talons, quitta le Sanctuaire et appuya de nouveau sur le bouton pour verrouiller la pièce, avec un claquement à peine audible de la porte. Il retourna à son bureau, alluma son ordinateur et appela à nouveau son majordome.

    — Maximillian, dit-il, il semble que les communications soient redevenues normales. Les lettres que j’ai reçues ce matin indiquent que la traditionnelle réunion de famille aura lieu comme prévu. Ayez la gentillesse de mettre en œuvre les anciennes procédures pour la réunion combinée du quatre-centième rassemblement et de la centième initiation spéciale. Vous avez déjà préparé une douzaine d’initiations, n’est-ce pas, Maximillian ?

    — C’est exact, Herr Baron, ce sera la treizième fois.

    — Votre service est très apprécié, Maximillian, non seulement par moi, mais par toute la famille. Les nouveaux membres du personnel ont-ils été informés de leurs tâches pendant le rassemblement et ont-ils reçu des instructions sur les endroits où ils peuvent et ne peuvent pas aller durant les deux jours de célébrations ?

    — Oui, monsieur, tout est en ordre.

    — Hébergement pour nos invités, nourriture, boisson, besoins spéciaux, etc. ?

    — Oui, Herr Baron, je me suis occupé personnellement de tous ces détails.

    — Avez-vous besoin que je m’occupe de quelque chose en particulier ?

    — Non, monsieur, seulement les choses dont je ne sais rien.

    — Très bien, vous pouvez continuer votre travail, Maximillian.

    — Oui, Herr Baron.

    Sur ce, le baron se concentra sur ses activités quotidiennes et ne prêta plus attention au majordome.

    ∞ ∞ ∞

    Les trente-et-un invités se présentèrent presque à la même heure l’après-midi suivant. Ils arrivèrent dans leurs propres véhicules, la plupart en voiture, et deux par les airs en utilisant leur propre hélicoptère. Il y avait onze membres du Cercle Intérieur, quatre candidats, dix conjoints et six adolescents. Les conjoints étaient autorisés, tout comme les enfants de plus de treize ans, mais ils n’étaient pas considérés comme faisant partie du Cercle Intérieur, qui comprenait le baron, la baronne et onze autres amis proches et membres de la famille. Les invités qui ne faisaient pas partie du Cercle Intérieur étaient tenus à l’écart de l’objectif principal de l’événement. Les partenaires, les petites amies et les petits amis étaient strictement interdits.

    Les onze autres membres du Cercle Intérieur étaient tous des parents de sang, aussi éloignés soient-ils, et ils avaient dix conjoints et dix enfants à eux tous. Quatre de ces enfants avaient été sélectionnés pour une « attention particulière ».

    Lors de la Cérémonie du Premier Degré, les candidats étaient volontaires, mais craintifs, excités, et aussi méfiants. Ceux qui en savaient plus sur ce qui allait leur arriver ne disaient rien. Même si leurs parrains espéraient que leurs propres candidats apprentis passeraient le test et prouveraient que leur jugement n’avait pas été altéré par les liens de parenté. S’ils réussissaient le test, ils deviendraient des acolytes – des aspirants à rejoindre le Cercle Intérieur et à apprendre les secrets de ses membres, lorsque l’un d’entre eux rejoindrait les Grands Ancêtres.

    Les membres du Cercle Intérieur étaient âgés, mais pas des vieillards, et, étant riches, ils avaient accès aux meilleurs soins médicaux du monde. Le baron, à soixante-dix ans, était le deuxième plus jeune membre du Conseil, comme on appelait parfois le Cercle Intérieur, après sa femme Ingrid, et en était le président. Sa femme, plus jeune d’une décennie, en était la présidente. Ils n’avaient pas eu la chance d’avoir des enfants, et ne pouvaient donc pas peupler le conseil d’administration avec leur progéniture, mais ils avaient de toute façon le contrôle quasi total du groupe. C’est ainsi que l’organisation avait été mise en place quatre cents ans auparavant.

    En fait, à bien des égards, sa constitution, telle quelle, était assez progressiste, dans la mesure où les hommes et les femmes avaient des chances égales. Mais une fois qu’un dirigeant avait été choisi, il ou elle pouvait être autocratique, s’il le souhaitait. Le baron était très respecté parce qu’il écoutait toujours la dissidence et acceptait parfois les opinions des autres comme supérieures aux siennes, alors qu’il n’était pas obligé de le faire.

    La présidence du conseil d’administration est à vie, ou, comme on dit, « pour la durée de la vie de la personne élue sur Terre ». On attendait du baron et de la baronne qu’ils remplissent leur rôle pendant encore dix ou vingt ans, mais personne n’en éprouvait de ressentiment. Il était, après tout, le parent vivant le plus proche de l’« Ancêtre Vénéré », en ce qui les concernait. Certes, d’autres revendiquaient leur ascendance et certains pouvaient même la prouver. Mais la branche norvégienne considérait qu’elle était la seule vraie famille, la seule à le comprendre vraiment et la seule à détenir la Foi, même si elle n’était pas reconnue par les historiens traditionnels ou par qui que ce soit d’autre.

    Pourtant, cela ne les inquiétait pas du tout. Ils s’en délectaient. En ce qui les concerne, ils connaissaient leur ascendance et n’avaient aucune considération pour les opinions des étrangers. Parfois, au fil des siècles, des rumeurs concernant la société secrète avaient filtré, mais elles avaient toujours été étouffées. Dans les  temps anciens, cela était réalisé par l’utilisation d’une violence impitoyable, mais dans l’esprit plus clément des temps modernes, les suites judiciaires avaient été tout aussi efficaces. La famille Sedolfsen avait accès aux avocats les plus rusés du monde et était prête à les déchaîner à la moindre odeur de scandale.

    Cela n’arrivait pas très souvent, car les rédacteurs en chef des journaux connaissaient les risques qu’ils encouraient s’ils attaquaient les Sedolfsen. Mais quelques courageux chercheurs de vérité avaient été ruinés par le passé pour avoir essayé de révéler plus que ce qu’ils pouvaient prouver et la prochaine série de révélations potentielles était sur le point de commencer.

    Les candidats potentiels frustrés qui avaient échoué représentaient le plus grand risque. Jeunes, ils s’enivraient fréquemment et révélaient à leurs amis des détails qu’ils n’auraient pas dus. Parfois, ces « amis » vendaient ensuite à la presse leurs histoires sur les puissants, mais secrets, Sedolfsen. C’est au cours du mois ou des deux mois qui suivaient qu’ils étaient le plus vulnérables.

    Les célébrations devaient durer deux jours. Le premier jour devait inclure les dignitaires locaux et ceux de plus loin qui pouvaient venir, mais ces invités ne seraient pas conviés à rester la nuit. Lorsqu’on demandait la raison de cette fête annuelle, la réponse était toujours la même.

    — Oh, nous ne savons plus pourquoi ! L’un de nos parents, euh, le grand-oncle Peter, nous pensons, a commencé la tradition d’une fête à cette date il y a quatre cents ans et personne n’a jamais trouvé une raison valable pour les annuler. Depuis, nous les organisons chaque année !

    Cela avait toujours provoqué un rire et mis fin à l’affaire. Cependant, la véritable raison de la première nuit des célébrations était de charger le château d’énergie que le Cercle Intérieur pouvait exploiter pour ses propres rituels privés le deuxième jour.

    Peu de gens le comprenaient et encore moins de gens remarquaient que les plus grandes fêtes avaient lieu tous les quatre ans, lors de la sélection de nouveaux apprentis potentiels.

    Et celle-ci, la centième sélection, devait être un événement spectaculaire.

    2 LE BAL ANNUEL DES SEDOLFSEN

    Le baron voulait que le quatre-centième bal annuel et la centième sélection d’apprentis soient les plus exceptionnels de tous les temps. Pour cela, il avait d’abord réfléchi, puis sa femme et lui s’étaient concertés et enfin, il avait demandé au Conseil ses recommandations. C’était sa façon habituelle de faire les choses et l’une des raisons pour lesquelles il était si populaire.

    Le résultat était que trois cent quatre-vingt-dix invités avaient été conviés et que cinquante employés supplémentaires avaient été embauchés. La baronne était bien consciente que rien ne devait aller de travers cette année, même si la salle de bal allait être remplie presque deux fois plus que la capacité pour laquelle elle avait été conçue. Elle avait donc fait appel aux meilleurs organisateurs de fêtes de Norvège et de Suède pour vérifier ses calculs et fournir du personnel supplémentaire.

    Les Von Knutson étaient les meilleurs dans ce domaine et d’après la rumeur, les maisons royales des deux pays avaient eu recours à leurs services quand le besoin s’en faisait sentir.

    — Quel est le bulletin météo, Francisco ? demanda la baronne à son mari. Penses-tu que les dieux nous seront favorablement cette année ?

    Elle ne mesurait qu’un centimètre de plus que son mari, mais elle était naturellement mince et élégante, alors qu’il avait tendance à prendre du poids. Malgré cela, ses cheveux et ses talons la faisaient paraître beaucoup plus grande, ce qui ne dérangeait pas le baron. En fait, il était plutôt fier d’avoir une femme plus grande, comme le sont beaucoup d’hommes de petite taille.

    — Je pense qu’ils le seront, Joie, répondit-il en utilisant son petit surnom. La glace a disparu du lac, les oiseaux et les renards reviennent… il ne fait pas si froid et le météorologue dit que nous allons avoir un printemps exceptionnel. Donc, oui, je pense que nous allons avoir de la chance.

    — C’était aussi un coup de génie d’inviter autant de personnes, car, quel que soit le temps qu’il fait dehors, les gens trouveront qu’il fait trop chaud à l’intérieur juste à cause de leur propre chaleur corporelle.

    — C’est très gentil à vous de dire ça, ma chère. Je suis moi-même assez fier de cette petite touche. J’ai beaucoup aimé votre suggestion d’avoir des animateurs cachés, répartis entre la salle de bal et le chapiteau. Cela les fera sauter un peu partout ! C’est le moins qu’on puisse dire.

    — Merci, mon chéri. Un buffet pour deux cents personnes dans la salle à manger et deux cents dans le chapiteau devrait assurer une certaine circulation, et il y a le fumoir, la véranda et les jardins. Je pense que nous pouvons dire sans risque que nos invités auront amplement l’occasion de réguler eux-mêmes leur température corporelle.

    — Je suis d’accord, Joie, mes félicitations à tous les organisateurs. Eh bien, allons-y alors. Le premier groupe d’invités est attendu à 20 h, n’est-ce pas ?

    — Oui, Frank, nous ferions mieux de commencer à nous habiller. Il est temps de laisser le personnel et les traiteurs se débrouiller seuls. Nous ne pouvons rien faire de plus jusqu’à ce que nous soyons prêts nous-mêmes.

    — Très bien, Joie, je passerai te chercher dans ton dressing à 20 h.

    Ils s’enlacèrent légèrement, se donnèrent un baiser sur la joue et se séparèrent.

    ∞ ∞ ∞

    Le baron et la baronne se tenaient près des boissons, à une vingtaine de mètres de l’entrée de la salle de bal. Le maître de cérémonie annonça chacun des invités à mesure qu’ils arrivaient. Les hôtes ne restèrent là que trente minutes, le temps que les invités les plus importants furent entrés, ceux à qui on avait donné l’heure d’arrivée de 20 h. Ceux à qui on avait dit 20 h 30 auraient plus de mal à serrer la main du baron et lui exprimer leur gratitude d’avoir été invités.

    La tenue vestimentaire était formelle, mais ce n’était pas un problème pour la plupart des commerçants locaux qui possédaient déjà des smokings pour se rendre à leurs loges maçonniques ou de la Table Ronde, dont le baron était membre. Même s’il assistait rarement aux réunions. Il avait adhéré parce que c’était la tradition, un geste de bonne volonté, un exercice de publicité, plus que la recherche d’une bonne soirée avec des gens décents du coin.

    La majorité de la population locale l’avait compris et le respectait pour avoir fait l’effort de soutenir les collectes de fonds du quartier. L’aristocrate Sedolfsen jouissait d’une bonne réputation auprès de l’écrasante majorité des personnes vivant autour du château et dans l’ensemble de la province.

    Ils arboraient tous deux leur plus beau sourire, assorti à leur tenue de dîner aristocratique et militaire. Le baron portait des médailles, une ceinture et une écharpe, tandis que la baronne portait une robe de bal en soie vert foncé, une tiare et une écharpe. Ils tendaient une main gantée de blanc, l’un après l’autre, à chacun des premiers invités. De temps en temps, le baron s’inclinait légèrement et faisait claquer ses talons, et sa femme faisait la courbette, lorsqu’une personne de sang royal se tenait devant eux. Alors que la salle de bal commençait à se remplir, les membres du Cercle Intérieur se mélangèrent de manière discrète depuis les portes-fenêtres, ou la salle à manger ou l’entrée principale, selon leur préférence.

    L’événement était spectaculaire, tout le monde le disait. La fête avait été annoncée dans le journal local par le rédacteur en chef du journal lui-même puisqu’il était présent, tout comme son patron d’Oslo, le propriétaire du journal.

    Un petit orchestre jouait de la musique dans la salle de bal pour ceux qui savaient danser dans les styles anciens, et il y en avait pas mal. Il y avait une harpiste dans la salle à manger pour ceux qui voulaient faire une pause et une petite troupe de théâtre jouait des saynètes sous le chapiteau. La foule se régulait très bien en se déplaçant d’un lieu à l’autre et le temps pouvait être décrit comme frais, mais certainement pas froid.

    Les gens déambulaient entre les trois principaux lieux, se tenaient sur le patio ou se promenaient dans les jardins, éclairés par une multitude de lumières réglées par un certain nombre de séquences préprogrammées et contrôlées par ordinateur. Pour autant, les surprises ne manquaient pas. Des hommes et des femmes peu vêtus, en collants et en bodys, qui devaient bien sentir le froid, jaillissaient des alcôves et des petits arboretums dans un flot de lumière colorée. Des cracheurs de feu envoyaient des flammes à partir d’endroits dissimulés au hasard. Des huées de rires et des cris de surprise étaient entendus dans le parc durant toute la soirée.

    Avec autant d’invités présents et autant d’activités, il était facile pour les treize membres du Cercle Intérieur de s’éclipser quand ils le souhaitaient. Il était rare qu’un effort collectif soit fait pour partir et se retrouver tous ensemble, néanmoins, il n’était pas rare que les deux tiers du Conseil se retrouvent au Sanctuaire au même moment.

    Le baron avait ouvert la fenêtre sans tain donnant sur la salle de bal, les deux pièces étant contiguës. Il y avait également une vidéosurveillance des terrains et du chapiteau, grâce aux principales caméras de sécurité du château.

    — Quelle ambiance, Francisco ! dit l’un des membres du Cercle Intérieur assis autour de la table. Tu t’es vraiment surpassé cette année.

    — Pardon, Claus ? demanda le baron, qui était légèrement dur d’oreille si la voix n’était pas complètement familière. Claus montra les écrans et leva un pouce.

    — Oh, oui, je vois ce que vous voulez dire. Je vous remercie beaucoup. Joie a investi beaucoup d’efforts dans cet événement.

    — J’aime particulièrement cette touche ingénieuse consistant à avoir trente invités pour chaque membre du Conseil. C’est ce qui donne à l’atmosphère un frisson supplémentaire, n’est-ce pas ? commenta un autre membre.

    — Oui, ajouta Claus, cela devrait donner un vrai coup de fouet pour demain. Bravo à tous les deux. Je pense que je vais aller faire un tour au chapiteau et fumer une cigarette en chemin. Ça m’a l’air plutôt animé là-bas. Quelqu’un a envie de faire un tour ?

    — Oui, je vais venir avec vous, répondit un autre et ils sortirent vers le bureau.

    Le château entier était rempli de bruits de gens qui s’amusaient. Mais les événements à l’extérieur dans le jardin et le chapiteau semblaient être légèrement plus populaires, en partie parce que

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