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Les Templiers: Le secret de la 7e Croisade ou le mystère du Dogma
Les Templiers: Le secret de la 7e Croisade ou le mystère du Dogma
Les Templiers: Le secret de la 7e Croisade ou le mystère du Dogma
Livre électronique390 pages4 heures

Les Templiers: Le secret de la 7e Croisade ou le mystère du Dogma

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À propos de ce livre électronique

Sarah, chercheuse en histoire, s’intéresse à la 7e croisade. Son enquête, basée sur des faits historiques réels délaissés jusqu’à ce jour par les historiens, lui fait découvrir un trésor spirituel ramené d’Orient par le roi : « le Dogma ». Ce dernier témoigne de la présence des « visiteurs » de très longue date sur notre planète et révèle, grâce à une technologie avancée, de grands évènements de l’histoire ancienne ainsi que de la vie de Jésus. Très vite, Sarah reçoit des menaces de mort proférées par une société secrète qui veut en finir avec cette poudrière, mais est-ce suffisant pour détourner la jeune femme de sa quête ?


À PROPOS DE L'AUTEUR


Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours eu une place importante dans la vie de Jean-Michel Lalanne. Ce passionné du mystère des Templiers s’est rapidement inscrit dans les situations mêlant intimement l’Histoire, la fiction et la réalité. Ainsi, Les Templiers – Le secret de la 7e Croisade ou le mystère du Dogma tient en haleine le lecteur qui doit régulièrement se situer entre l’imaginaire et le tangible.
LangueFrançais
Date de sortie8 août 2022
ISBN9791037766700
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    Aperçu du livre

    Les Templiers - Jean-Michel Lalanne

    Chapitre I

    Le secret de Sarah : vers un fantôme familial ?

    Paris, jeudi 26 septembre 2013. Il fait chaud et humide. Sarah Ronseil – de son vrai nom « de Ronseil » dont elle a supprimé la particule en raison de problèmes relationnels à son adolescence – est hébergée pour ses études supérieures par son oncle et sa tante, Alexandre et Estelle.

    Aujourd’hui, elle a décidé de ne pas sortir pour terminer une analyse de méthode de recherche qu’elle a utilisée pour bâtir sa thèse.

    Estelle prépare sa rentrée et Alexandre a pris une semaine de congés. Ils sont tous deux hauts fonctionnaires respectivement dans l’enseignement et au ministère des Finances.

    Bien qu’exerçant un métier purement intellectuel, son oncle trouve son équilibre dans les activités manuelles. Il y a deux ans, il a entrepris de construire la maquette de la caravelle Santa Maria. Cette dernière, bien avancée, est stockée à l’étage dans la grande chambre qu’occupe Sarah qui lui sert également de bureau.

    Elle est plongée dans sa 6e année de doctorat. Il lui reste 6 trimestres avant de soutenir sa thèse. Tout comme la Nature, elle a horreur du vide. Elle veut que son travail soit sans faille. Pour cela, elle porte une attention particulière pour trier sa volumineuse documentation et ne pas en mélanger les éléments.

    À la pause déjeuner, Sarah a été frappée par le comportement nébuleux de son oncle qui semblait alcoolisé alors qu’il n’en consomme habituellement pas. Par nature réservé, il lui a même fait un compliment sur son décolleté qu’il n’a pas quitté des yeux pendant une bonne partie du repas. Elle a alors pris conscience que l’ambiance était lourde et malsaine au point qu’elle a prétexté de manger comme « une cochonne » pour mettre sa serviette autour du cou.

    — Oh, te voilà donc convertie en cochonne ? Tu aurais dû me le dire plus tôt !

    Sarah ne relève pas, tellement le ton était encore plus équivoque et inhabituel chez cet homme cultivé et distingué. Le déjeuner s’est terminé sur cette scène et ils se sont séparés après avoir nettoyé la cuisine.

    Il est environ 15 h et quelqu’un frappe à sa porte.

    — Entrez, mon oncle !

    — Je viens chercher la maquette du bateau sur lequel je travaille déjà depuis un moment.

    Sarah ouvre la porte à son oncle qui se dirige vers le placard mural où se trouve effectivement la caravelle.

    — Je ne pensais pas que vous étiez aussi avancé dans sa construction ! Dites donc, il prend forme : on voit bien que c’est un bateau !

    — C’est ça, moque-toi de moi. En d’autres circonstances, ça m’aurait fait rire, mais là, le moment est mal choisi.

    Effectivement, Sarah le trouve déstabilisé : depuis quelques jours, il semble absent, sur son nuage comme quelqu’un qui est dans son film qui tourne en boucle. Depuis le début de ses congés, il ne la lâche plus : pourtant très respectueux de sa nièce, il n’hésite pas à lui lancer des « ma chérie » ou « mon amour » toujours suivis d’une caresse plus ou moins équivoque. Quand il lui montre une info sur son ordinateur, il se met toujours derrière elle avec une main sur l’épaule ou autour de sa taille. Sarah a bien remarqué ce rapprochement physique, mais, dans sa naïveté, n’a vu là que des marques d’affection.

    Il pose le bateau sur une commode et referme le placard. Là, sans se retourner ; il reste immobile, la tête appuyée sur la porte.

    — Je vois bien que vous avez un souci. Que vous arrive-t-il ? Voulez-vous que j’appelle votre médecin ou les secours ?

    — Ça ne servirait à rien. Ce n’est pas ce type de soin dont j’ai besoin, mais plutôt de réconfort suite à ce que je vis depuis que je suis en congé.

    — Mais enfin que se passe-t-il ? Je ne comprends rien, expliquez-moi !

    — Je suis épris de toi. Tu es si belle et si douce que je ne peux m’empêcher de penser à toi jour et nuit. Vivre à tes côtés devient une véritable torture.

    Sarah, cette jeune femme de 23 ans aux yeux verts, à la silhouette mince, au visage féérique et une chevelure blonde toute en boucles qui possède tous les atouts pour une existence passionnante et rayonnante est soudainement envahie par la terreur : « Non, pas moi, pas moi ! ».

    Il s’approche d’elle, les yeux exorbités. Il la prend dans ses bras et serre sa poitrine contre son torse. Il tente de l’embrasser.

    Sarah se dégage brutalement et parvient à mettre de la distance en se réfugiant derrière le bureau. Alexandre est incontrôlable : il semble atteint d’une pulsion sexuelle exacerbée, une vraie crise de démence.

    Alors qu’elle essaie d’ouvrir la fenêtre pour trouver de l’aide, il saute par-dessus le bureau et la tire violemment vers lui, lui arrachant ainsi son chemisier. Il la traîne vers le lit et l’y jette violemment. Là, il continue à lui arracher le reste de ses vêtements. À son tour, il ôte son pantalon…

    La douce vie sans nuages qu’a vécue Sarah jusqu’à ce jour s’effondre brutalement. Le poids de ce corps encore à moitié habillé pèse sur le sien. Fermement maintenue, elle résiste de toutes ses forces, mais ne peut lutter devant ce déferlement de violence. N’ayant aucun doute sur l’acte de son oncle, elle se laisse sombrer petit à petit. Son corps lui fait mal, elle ne voit plus rien, elle perd conscience.

    Il est 17 h 30. La maison est calme, il n’y a aucun bruit. Sarah reprend petit à petit ses esprits, regarde l’heure, puis, d’un coup, le cauchemar revient, elle est nue sur le lit, sa tête est en ébullition.

    Son corps meurtri et sali ne lui laisse aucun doute : son oncle l’a violée. Tout lui revient dans le moindre détail jusqu’à son évanouissement. Elle ne sait pas combien de temps elle est restée inconsciente.

    Totalement perturbée et incapable d’organiser ses idées, elle enfile un peignoir, sort de sa chambre pour chercher du secours.

    Elle parcourt en courant le long couloir qui mène à l’escalier, et là, scène d’épouvante, c’est l’horreur : son oncle gît au bas de l’escalier et une large tache de sang s’étale sur le marbre du hall. La moquette est repliée et elle fait attention de ne pas s’y prendre les pieds. Arrivée près de son oncle, elle constate qu’il est mort en essayant de le secouer, mais ses yeux restent ouverts, sans aucune expression. La caravelle est totalement détruite et des morceaux jonchent la deuxième partie basse de l’escalier et une grande partie de la salle. L’émotion est si intense qu’elle se croit dans un mauvais rêve et qu’elle va se réveiller, mais il n’en est rien ; elle est bel et bien éveillée et ne sait plus quoi faire, elle ne sait pas ce qu’il s’est passé, elle est totalement désemparée.

    Sarah, dans l’incapacité de raisonner, agit comme un automate : elle a fait avertir sa tante au lycée, a prévenu la police, les secours et ses parents qui ont pris le premier avion pour Paris. Sa tante a très mal réagi à la tragédie.

    Le commissaire chargé de l’enquête prend en main la scène et autorise le médecin légiste à effectuer les premières constatations. Après un examen sommaire, le légiste conclut provisoirement à une chute dans l’escalier, éventualité confirmée par la police scientifique qui a remarqué que la moquette en haut de l’escalier était soulevée. Il demande tout de même une autopsie, compte tenu de l’absence de témoin et de la notoriété de la victime.

    Sarah sera entendue le lendemain du drame par la police à 11 heures au commissariat, étant le seul témoin présent sur les lieux. Hantée par son lourd secret, elle a toute la nuit pour prendre sa décision sur la nature de la déposition qu’elle fera : doit-elle dire toute la vérité au risque d’être soupçonnée du meurtre de son oncle ou être prise pour une menteuse ? Doit-elle jeter le discrédit sur la famille entière, ou ne rien dire de tout cela et s’en tenir à la découverte du corps alors qu’elle allait se rafraîchir à la cuisine ?

    Le lendemain, après une nuit sans sommeil, Sarah part pour le commissariat à 9 heures. Elle a enfin pris sa décision sur le contenu de sa déclaration.

    Après une errance apathique sur le chemin du commissariat, l’heure de l’audition arrive enfin. Accueillie avec délicatesse par le commissaire lui-même, qui lui demande si elle veut se débarrasser de ses affaires et de son écharpe, elle refuse et s’assoit, prête à répondre aux questions. Essayant de dissimuler tant son état psychologique que physique derrière des pleurs, des soupirs, des faiblesses et son écharpe, elle commence sa narration sans être interrompue dans un premier temps. Le commissaire propose une pause devant une boisson qu’elle accepte avec plaisir. Bien que le récit se suffise en lui-même tant la sincérité est évidente, il insiste sur des détails à la recherche d’une faille du témoignage. Au bout d’une heure, il lâche prise, car tout est clair pour lui.

    — Bien, Mademoiselle, je fais taper le rapport que je vous relierai pour signature.

    — Et ce sera long ? Je suis fatiguée et j’aimerais rejoindre ma tante.

    — Non, une demi-heure et tout sera terminé pour l’instant. Le rapport du légiste devrait nous parvenir d’ici 48 heures.

    Le délai passé, le commissaire vient chercher Sarah pour terminer sa déposition.

    — Vous avez donc déclaré que vous étiez seule avec votre oncle Alexandre de Ronseil en cette journée du 26 septembre 2013 à son domicile où vous avez une chambre. Est-ce exact ?

    — Oui, Monsieur.

    — Vous avez déjeuné seule avec votre oncle et ensuite vous êtes montée dans votre chambre pour continuer vos révisions.

    — Oui, enfin, pour terminer une analyse de méthode de recherche que j’ai utilisée pour bâtir ma thèse.

    — Passons, aucune importance. Ensuite, votre oncle est venu frapper à votre chambre vers les 15 heures pour récupérer son bateau. Il a prévu d’en avancer sa construction.

    — Oui, c’est bien cela.

    — Ensuite…

    La porte du bureau s’ouvre subitement et un lieutenant prévient le commissaire qu’un homicide a été commis dans un supermarché suite à une altercation.

    — Le coupable a pu s’échapper et il est urgent de cerner le quartier. Vous venez ?

    — Non, partez sans moi, je vous rejoindrai.

    — Bien Commissaire, à tout à l’heure.

    — Nous en étions donc… Ah oui ! Donc votre oncle est dans votre chambre et récupère son bateau.

    — Oui.

    — Environ, 2 heures et demie plus tard, vous sortez de votre chambre pour aller vous désaltérer et découvrez votre oncle en bas de l’escalier gisant dans une flaque de sang. Vous n’avez rien entendu, car vous aviez mis vos écouteurs pour vous distraire.

    — Oui.

    — Vous constatez également que la moquette en haut de l’escalier est soulevée au point que vous êtes obligée de l’enjamber.

    — Oui Monsieur.

    — Après, vous appelez les secours et la suite, on la connaît. Pas d’erreur, c’est bien cela ?

    — Oui.

    — Alors, vous pouvez signer votre déclaration. Il est de mon devoir de vous informer qu’un faux témoignage concernant un homicide est puni d’une peine de prison de 5 à 10 ans et d’une amende de 50 000 à 2 millions €. Sachant cela, vous pouvez vous rétracter tant qu’il est encore temps, ou confirmer en signant le présent compte-rendu de votre témoignage.

    — Écoutez Commissaire, il m’est déjà très dur d’avoir vécu une telle scène que je ne vois pas pourquoi je mentirais. Je confirme donc ma déclaration. Où je signe ?

    — Sur chacune des pages des deux exemplaires. Bien, voilà qui est fait. Je vais vous parler en bon père de famille : je vous souhaite beaucoup de courage et essayez d’oublier tout cela en vous consacrant à votre métier qui s’annonce passionnant, si j’ai bien compris.

    — Merci, Monsieur le Commissaire.

    Sarah, avant de rentrer chez sa tante, décide de faire constater le viol par un médecin aux urgences à Lariboisière. Il est 16 h 30 quand elle rentre chez sa tante qui l’attend, totalement effondrée.

    — Alors, comment cela s’est-il passé ?

    — Le commissaire Duquène a été très avenant envers moi. L’audition a duré environ 2 heures au total.

    — Et que pense-t-il de tout cela ?

    — Il est peiné d’autant mieux qu’il vous connaît bien puisque c’est un ami de la famille depuis longue date m’a-t-il dit.

    — Oui, enfin surtout de ton oncle. Ils se sont croisés pendant leurs études supérieures, mais je ne sais pas quand.

    — Et l’enterrement ?

    — On ne sait pas : tant que le corps sera chez le légiste, les pompes funèbres ne pourront pas intervenir.

    La soirée s’annonce longue et Sarah décide de concocter un dîner léger pour détendre l’atmosphère si possible.

    48 heures plus tard, le rapport du légiste arrive sur le bureau du commissaire que ce dernier s’empresse de lire. « La mort a été provoquée par un violent choc à l’arrière du crâne par un objet non contondant, ce qui confirme que, compte tenu de la position du corps au bas de l’escalier, la victime a violemment heurté le sol de marbre lors de sa chute. De plus, de nombreuses contusions sur le dos, les côtes et les bras prouvent que la victime est bien tombée du haut des escaliers.

    Les analyses de sang font apparaître quelques traces d’alcool et aucune de produits de nature à provoquer des troubles d’équilibre.

    Des fibres ont été trouvées sous les ongles de la victime.

    Dans la case Remarques particulières, l’annotation suivante précise : « aucune autre expertise particulière n’a été effectuée (rapport sexuel, pathologie, examen du squelette et organes internes, analyses diverses) en l’absence de demande du Juge ».

    Cela fait maintenant 4 jours que le drame a eu lieu et Sarah ne peut plus vivre dans cette atmosphère nocive où chaque regard de sa tante, chaque vision de cet escalier et de sa chambre lui rappellent son viol et le décès de son oncle. Elle décide de déménager au plus tôt. Elle en informe sa tante qui ne peut qu’adhérer à cette décision. Une semaine plus tard, elle a trouvé un appartement. Elle est sur le point de prendre son indépendance en accord avec ses parents qui vivent en Égypte et qui l’aident financièrement.

    Le déménagement

    Elle quitte donc le domicile de sa tante le 8 octobre 2013 pour s’installer dans un appartement 3 pièces-cuisine dans le 6e arrondissement. La semaine qui suit est vouée à son aménagement et surtout à la livraison des meubles. Cinq jours plus tard, la dernière livraison se fait et Sarah demande à ce que les chaises de la cuisine restent sur le palier, car elle veut faire un peu de place avant.

    Il est 20 heures et un homme charmant, la trentaine, pénètre dans l’appartement situé en face du sien. Ils font connaissance, sympathisent et finalement Cédric, c’est son nom, l’aide à rentrer le reste des meubles. Il s’étonne de voir de nombreux bleus sur les bras de sa voisine et quelques traces sur son cou. Il ne relève pas.

    Ça, y est, Sarah est autonome et se sent prête pour affronter la vie active.

    L’agression du 26 février 2017

    6e arrondissement, il est environ 4 heures du matin et un nuage de neige fondue s’abat sur Paris. Une jeune femme s’arrête devant la porte d’entrée d’un immeuble. Elle fouille dans son sac. Elle cherche sa petite lampe de poche : le clavier du digicode est toujours mal éclairé. Tout près d’elle, dans l’ombre du porche, un « Hé, toi ! » la fait sursauter et se retourner. Avant qu’elle ne comprenne, deux coups de feu éclatent, elle s’effondre et heurte lourdement le sol avec la tête.

    À la même heure, mais dans le 10e, il fait froid et la neige fondue recouvre régulièrement le pare-brise d’une auto. Elle est garée dans un endroit sombre face à un ancien garage apparemment abandonné. Deux policiers, Cédric Grandas et Nadine Lusset, sont en planque dans le cadre d’une enquête portant sur un pourvoyeur d’objets d’art. Il est 4 h 50 et le vibreur de Cédric s’active. Avant de prendre la communication, il masque avec une carte de tarot l’éclairage de l’écran particulièrement puissant dans l’obscurité.

    — Grandas ? C’est Mézard.

    — Que se passe-t-il ?

    — Tu connais une certaine… Sarah Ronseil ?

    — Oui, bien sûr, je suis un ami. Pourquoi ?

    Il fait très froid dans la voiture et les deux policiers sont affaiblis et fatigués. À l’annonce de cette question qui ne présage pas une bonne nouvelle, Cédric subit une montée d’adrénaline provoquant un tremblement incontrôlable de ses mains.

    — Elle a été agressée devant chez elle.

    — Agressée ? mais comment ?

    — C’est très sérieux, elle vient de faire l’objet d’une tentative d’homicide.

    — Comment ça, homicide ? Allez, accouche s’il te plaît !

    Cédric est de plus en plus excédé par le manque de discernement de son collègue qu’il connaît trop bien.

    — Elle a été transportée aux urgences de l’hôpital Cochin dans un état grave : elle a reçu deux balles dans la poitrine.

    Totalement désorienté, Cédric pose bien évidemment la question probablement sans réponse :

    — Et on en connaît l’auteur ?

    — Pas encore, Grandas. Le commissaire Dubourdieu n’est pas au courant et l’agression a eu lieu il y a cinquante minutes à peine. La police ne sait pas faire plus vite.

    Au ton employé par Mézard, Cédric mesure son agressivité.

    — Désolé, Mézard, mais je suis personnellement touché par ce drame.

    Le voyant atteint au plus profond de lui-même et ayant compris la situation, Nadine, 25 ans, policière depuis peu est célibataire et fait équipe avec Cédric, ce beau garçon de 35 ans en instance de divorce avec Chloé qui l’a quitté en raison de ses absences trop fréquentes liées à son métier. Leur fils, Ludovic, est âgé de sept ans. Le couple a gardé malgré tout de très bonnes relations, se souciant de l’équilibre de leur enfant et de sa construction pour l’avenir.

    Nadine, cette belle brune est la coqueluche du commissariat qui la gâte et la protège.

    Elle propose à Cédric d’abandonner la planque. Tous feux et sirènes allumés, Nadine conduit son collègue aux urgences Cochin. La route glissante ralentit ses ardeurs et ce n’est qu’au bout de 50 minutes que Cédric peut enfin prendre des nouvelles.

    Sarah est en salle d’opération depuis 30 minutes. La nervosité de Cédric lui vaut un sévère rappel de l’infirmière de service qui lui ordonne d’attendre en salle d’attente, flic ou pas flic. Il repère rapidement la machine à café et ne s’en éloignera pas pendant 3 heures. Au bout de son énième gobelet, il aperçoit un chirurgien qui se dirige vers lui.

    Il est 9 h 15, les deux hommes s’isolent. Fatigué, le médecin s’assoit et se montre très direct :

    — Vous êtes de la famille ?

    — Non, je suis un ami très proche de Sarah Ronseil.

    — Je vais être direct : le pronostic vital est engagé. Sarah a donc reçu deux balles dans la poitrine et, à un degré de gravité moindre, un traumatisme crânien n’arrange pas les choses. Les 24 prochaines heures seront vitales.

    Cédric, complètement effondré, s’assoit à son tour. Il arrive à remercier le chirurgien pour ses explications. Alors qu’il erre d’une démarche léthargique dans les couloirs de l’hôpital, son portable le ramène à la réalité : c’est son patron, le commissaire Dubourdieu qui lui demande de le rejoindre au commissariat. Cela fait maintenant 30 heures que Cédric est en service, et, éreinté, se présente chez son patron. Cet homme de 1 mètre 85, au comportement bourru, cachant en réalité une personne altruiste, ne voit pas cette fatigue et le sollicite dès son arrivée :

    — Alors Grandas, comment vas-tu ou plus exactement, comment va-t-elle ?

    Cédric brosse un tableau alarmant sur l’état de santé de la victime.

    — On ne peut qu’attendre, le temps travaille pour elle. J’ai donc appris que tu apparaissais en tête de liste des contacts de la victime et que c’est toi qui as été bien évidemment appelé par Mézard en premier lieu ?

    — Oui, je lui ai expliqué qui était Sarah et lui ai donné un contact familial sur Paris.

    — Mais quelle est la nature de tes relations avec elle ?

    — C’est une amie, nous sommes très proches, mais nos relations s’arrêtent là. Nous sommes voisins de palier depuis quatre ans.

    — Ah bon ? Elle vit seule ?

    — Oui et elle n’a pas d’enfant. Bon, si tu permets, je t’en dirai un peu plus demain, mais là, j’attaque ma 31e heure de service et, là, je vais me coucher.

    — Ah oui, quand même ! Bon, on se voit demain à 9 h et nous ferons le point sur tout cela.

    Enfin rentré chez lui, Cédric s’écrase sur son lit à peine sorti de la douche. Il est 6 h du matin quand il se réveille après 16 heures d’un profond sommeil. Un copieux petit déjeuner le remet en forme et il est enfin prêt pour rejoindre Dubourdieu à son bureau.

    Il appelle l’hôpital et apprend que le pronostic vital est toujours engagé. Plutôt dans le relationnel au quotidien, Cédric ne peut se sortir de l’affectif dans lequel il a sombré depuis le drame. Il refuse d’imaginer que cette magnifique jeune femme de 27 ans disparaisse de sa vie, car elle est un soleil pour lui.

    Le cambriolage

    Il sort et ne peut s’empêcher de jeter un regard mélancolique en passant devant la porte de l’appartement de Sarah.

    Là, stupeur, elle n’est pas fermée et laisse entrevoir un filet de lumière. Il s’approche et constate qu’elle a été fracturée sans ménagement probablement au pied de biche. Il appelle immédiatement Dubourdieu pour envoyer une équipe scientifique sur les lieux pendant qu’il surveillera l’appartement sans y rentrer.

    Une heure plus tard, Dubourdieu et les experts arrivent sur les lieux sous les regards des badauds du rez-de-chaussée et de l’étage. Cédric explique brièvement la découverte de la scène à Dubourdieu. Restant à l’extérieur avec Cédric, il fait rentrer les experts pour commencer l’investigation.

    La porte est grande ouverte et les deux flics inspectent à distance l’étendue des dégâts.

    — Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, Grandas, mais d’ici, on dirait qu’ils n’ont pas touché à grand-chose.

    Au bout d’un quart d’heure, les deux flics sont invités à enfiler les couvre-chaussures, gants et bonnet pour rentrer à leur tour. Dubourdieu découvre l’univers de cette jeune femme qu’il ne connaît pas.

    L’appartement 3 pièces-cuisine est spacieux et très lumineux. La déco porte une touche franchement féminine, mais quelque chose le choque : l’essentiel de la déco tourne autour de statuettes et d’objets historiques apparemment d’époque médiévale. De nombreuses photos de chantiers de fouilles archéologiques, et, au chœur de tout cela, une photo d’une jeune fille et d’un jeune garçon arborant fièrement en gros plan un cadre dans lequel trône une pièce de monnaie ou une médaille. Il peut lire la minuscule légende « Sarah et Michou – pièce mérovingienne découverte en l’été 2001 à Tarbes / Urac, trouvaille miraculeuse qui m’a transportée pendant toutes ces années dans cette aventure ».

    Le bureau aménagé dans la première chambre, lui, ne parlera plus, car il a été entièrement fouillé et saccagé. Cédric constate que son PC portable a disparu ainsi que le disque dur de sauvegarde. La vingtaine de livres qu’elle possède a également fait l’objet d’une fouille approfondie. Dubourdieu continue à visiter les lieux : le matelas, ainsi que trois vases datant du Moyen-Âge ont été retournés.

    Enfin, dans les toilettes, aucune trace de passage des cambrioleurs. Les autres décos, portraits et photos de châteaux remarquables du Moyen-Âge, ont été détachés et examinés.

    — C’est bien la première fois que je vois un vol par effraction

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