Danger ! Ma belle-mère débarque
()
À propos de ce livre électronique
– Lise Dion, HUMORISTE
Marielle est sur le point de s'installer à Chicago avec son amoureux, un célèbre (et beau !) joueur de hockey. L'occasion s'avère parfaite pour une dernière fin de semaine de filles avant le grand départ : Mahée, Claudia et Sophie s'amènent bientôt chez leur amie avec du vin et des sushis.
La soirée s'annonce douce en confidences jusqu'à ce que Sylvette, la belle-mère de Marielle, débarque à l'improviste. Et comme si le malaise causé par cette visite impromptue ne suffisait pas, les quatre copines se voient soudainement contraintes d'abandonner leur festin pour transporter l'intruse à l'hôpital. L'aventure, déjà rocambolesque, dégénère encore plus alors que le cortège doit faire un détour chez la belle-mère…
Personne n'est à l'abri des reproches et récriminations de cette impitoyable femme. Sauve qui peut : elle sonne à la porte !
A propos de l'auteure :
Etoile montante de la « chick lit », Catherine Bourgault a signé de nombreux succès de librairie, dont Es-tu au régime ? Moi non plus !, Comment arranger son homme, Danger ! Femmes en SPM et la série Sortie de filles. Avec son humour pétillant, elle explore ici une autre réalité féminine incontournable.
Autres titres de la série Danger ! Ma belle-mère débarque ( 3 )
Danger! Femmes en SPM Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDanger ! Ma belle-mère débarque Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDanger! L'ex de mon chum est une... Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
En savoir plus sur Catherine Bourgault
OMG! T.2: Ecris-moi encore s.v.p.! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOMG! T.3: Réponds-moi vite ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOMG! T.5: As-tu vu ça ? Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUn bébé... ça presse ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOMG! T.1: Écris-moi si tu peux ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationClub des girls 03 : Un week-end en ville Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDanger! Filles sur le chantier Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOMG! T.4: Envoie-lui ça ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLES POTINS DE CHARLOTTE CANTIN T.5: Promis, juré, craché! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOMG ! T.7: Sauve moi ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Club des girls 04 : Un été sur la coche! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOMG - Hors série: Le journal d'Emma Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLES POTINS DE CHARLOTTE CANTIN T.1: Psst, j'ai un secret... Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLES POTINS DE CHARLOTTE CANTIN T.2: Faut pas le dire... Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Club des girls 01 : Un bal vraiment pas rêvé! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOMG T.8: Écris-moi en PV ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation30 jours pour te détester Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDanger! Femmes au volant Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'appart des amours perdus: Une romance profondément humaine qui nous habite et nous hante longtemps après sa lecture Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEs-tu au régime? Moi non plus! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation30 jours de plus pour te détester Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLES POTINS DE CHARLOTTE CANTIN T.3: Oups! J'ai trop parlé... Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJ'ai mon cr... de voyage ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLES POTINS DE CHARLOTTE CANTIN T.4: Ne le raconte à personne... Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Club des girls 02 : Ennemies jurées! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationC'est le bout de la ... Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne virée à l'hôtel Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Lié à Danger ! Ma belle-mère débarque
Titres dans cette série (3)
Danger! Femmes en SPM Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDanger ! Ma belle-mère débarque Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDanger! L'ex de mon chum est une... Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Livres électroniques liés
Tomari: Tome 2 Just Friends Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPour la vie (67) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHors Jeu Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEnvers et contre tout: 1ère partie: La série Envers et contre tout, #1 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFucking quarantaine Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDévoilée Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEs-tu au régime? Moi non plus! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPrise au piège avec lui, épisode 2: Avec son milliardaire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAnnabelle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCourbes pécheresse Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEn amour avec Paris Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe cadeau parfait Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPerdre son chemin Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJ'ai épousé un millionnaire Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5La Vie Sauvage de Calamité Rayne: Calamité Rayne, #1 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEn dehors des lignes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDe la gueule de bois aux nausées Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMûr pour le Meurtre (Roman à Suspense en Vignoble Toscan – Tome 1) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Clarixe: Conscience Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPerles de Champagne aigres-douces Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa fois où... j'ai dansé avec une cigogne Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDÉESSE GRANDE TAILLE FRENCH EDITION: (UNE NOVELETTE) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationApprivoise-moi: Le Monde de Stark (Jamie et Ryan), #1 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAlice au pays des hommes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa conséquence de manger des donuts avec un garçon qui joue de la guitare Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMême les cactus fleurissent Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDouble expresso Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTout Risquer Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDanse avec moi: Couples à la dérive Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGare aux sentiments Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Fiction générale pour vous
Contes pour enfants, Édition bilingue Français & Anglais Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationProverbes et citations : il y en aura pour tout le monde ! Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Manikanetish Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5L'étranger Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Le Comte de Monte-Cristo Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Maupassant: Nouvelles et contes complètes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoires de sexe interracial: Histoires érotiques réservées aux adultes non-censurées français novelle èrotique Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Jeux de Mots par Définition: À la Source des Croisés Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Odyssée Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMes plaisirs entre femmes: Lesbiennes sensuelles Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les Mille et une nuits - Tome premier Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEmile Zola: Oeuvres complètes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNouvelles érotiques: Confidences intimes: Histoires érotiques réservées aux adultes non-censurées français histoires de sexe Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Procès Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDictionnaire des proverbes Ekañ: Roman Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Treize nouvelles vaudou Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Dragons !: Petite introduction à la draconologie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes impatientes de Djaïli Amadou Amal (Analyse de l'œuvre): Résumé complet et analyse détaillée de l'oeuvre Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5La Littérature artistique. Manuel des sources de l'histoire de l'art moderne de Julius von Schlosser: Les Fiches de Lecture d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAnges Gaiens, livre 1: La Toile de l'Eveil Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHumblement, ces mains qui vous soignent Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Contes et légendes suisses Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Carnets du sous-sol Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Gouverneurs de la rosée Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5La perverse: histoire lesbienne Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTout le bleu du ciel de Mélissa da Costa (Analyse de l'œuvre): Résumé complet et analyse détaillée de l'oeuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMasi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationContes pour enfants, bilingue Français & Allemand Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Danger ! Ma belle-mère débarque
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Danger ! Ma belle-mère débarque - Catherine Bourgault
De la même auteure
chez Les Éditeurs réunis
Danger ! Femmes en SPM, 2016
Es-tu au régime ? Moi non plus !, 2015
Comment arranger son homme, 2015
Sortie de filles
1. Parce que tout peut changer en une soirée…, 2013
2. L’enterrement de vie de jeune fille, 2014
3. La fin de semaine de camping, 2014
LogoFB.tif Catherine Bourgault – Auteure
Twitter.jpg cath_bourgault
Belle-mère : Personne qui, en un seul regard, arrive à te faire comprendre que ton souper est mauvais, que ton ménage n’est pas fait et que son fils est parfait.
1
Valise Cosmolite et sous-vêtements de luxe
Hiver de marde. Ça commence en octobre et ça se termine en mai. Et le reste de l’année, on traîne un bikini en laine parce que, même en juillet, il n’y a pas de garantie que la chaleur sera arrivée. Nous sommes en mars et mon quota de tempêtes est atteint. La joue aplatie contre la fenêtre de la portière, j’essaie de voir ce qui bloque la route. Rien ne bouge ! Évidemment, dès qu’il tombe deux brins de neige, les conducteurs deviennent fous. Les madames avec leur chapeau de fourrure et leur voiture beige roulent à trente kilomètres-heure. Les hommes se pensent invincibles dans leur gros pick-up à traction intégrale. Le cocktail parfait pour perturber la circulation. Je ne sais pas à qui la faute cette fois, mais nous sommes coincés dans un bouchon monstre depuis vingt minutes.
Je passe le temps en faisant des ronds de buée dans la vitre froide avec ma respiration. Je ne suis pas la seule qui joue dans les fenêtres des taxis, car je distingue des traces de doigts. Des cœurs. De belles pensées comme « fuck you ».
— Je suis vraiment désolé, madame, lance le chauffeur en me jetant un coup d’œil dans son rétroviseur. L’heure de pointe est toujours un bordel quand le temps est mauvais.
Je lâche mes ronds de buée et tourne la tête dans la direction de l’homme. Mon regard traque sa nuque. Il pianote sur son volant le rythme du dernier succès de Jonathan Roy.
Moi, une « madame » ? Franchement, est-ce que j’ai l’air d’avoir un gros cul et une grande sacoche ? OK, j’ai peut-être une grande sacoche. Je pince les lèvres pour bien les humecter. J’ouvre la bouche pour faire comprendre au chauffeur que les madames sont dans une catégorie à part dont je ne fais pas partie. Mais je ne fais rien de tout ça. Je vais garder mon énergie pour autre chose. Je ravale mes insultes et retourne à mes ronds de buée. Qu’il s’estime chanceux que je ne sois pas en SPM.
Après une décennie de feux rouges et de voitures beiges à contourner, le taxi s’arrête enfin à l’adresse indiquée.
— Vous êtes certaine que c’est ici ? demande le chauffeur en pointant l’enseigne du restaurant chez Ti-Paul.
Comme le font les enfants, j’ai le nez écrasé dans la fenêtre. Je suis tellement contente de retrouver cet endroit ! Je suis fébrile.
— Oui ! C’est bien là !
— Ah bon ! marmonne-t-il d’un drôle de ton.
J’essuie l’humidité laissée par la vitre sur mes joues. Eurk ! Il y avait sûrement plein de germes et de microbes encore bien vivants. Vite, où sont mes lingettes désinfectantes ?
— Ça vous étonne que je descende ici ?
— Oui ! avoue l’homme sans hésiter. Les femmes dans votre genre mangent pas dans ce type d’endroit habituellement.
Il a raison. Les gens se basent souvent sur le look d’une personne pour la catégoriser. Mais je ne suis pas ce dont j’ai l’air. Depuis quatre mois, je suis la blonde – l’ombre ! – d’un joueur de hockey de la LNH. Ça change une vie. Je porte maintenant des vêtements griffés et je voyage en première classe, mais, dans mon cœur, je suis toujours la petite serveuse maladroite qui travaillait au restaurant chez Ti-Paul.
Avec gêne, je tends un billet de cent dollars au chauffeur en lui disant de garder la monnaie. Je fais sa journée ! Il est soudainement très charmant avec moi. Il m’appelle « mademoiselle » au lieu de « madame ». Il sort ma valise de la voiture et traverse la rue en trottinant pour la déposer sur le trottoir. Disons que cette façon de gérer l’argent ne m’est pas encore familière. Payer avec de gros billets, laisser autant de pourboire… Je m’adapte petit à petit, mais je me sens souvent malhabile. J’ai toujours secrètement prié le père Noël de m’apporter un billet de loterie gagnant. Ne plus avoir de contraintes et acheter tout ce qu’on veut, c’est cool, non ? Bof ! Moins que je le pensais. Peut-être parce que c’est l’argent de mon chum et non le mien.
C’est donc irréel de me voir marcher sur le trottoir avec de longues bottes à talons, roulant derrière moi une valise Cosmolite dans la gadoue. Il n’y a pas si longtemps, j’avais sur le dos un manteau acheté au rabais chez Walmart et je me déplaçais en vieille Echo rouillée. Et puis Simon Larrivée est débarqué dans ma vie avec ses yeux verts et sa gueule de mannequin dans les publicités de parfum. Un mois plus tard, je vivais dans son château à Chicago. Mon homme est le joueur vedette des Blackhawks. Le numéro 28. J’ai décidé que c’était mon chiffre chanceux.
Des flocons dans ma tignasse rousse, je tire sur la manche de mon manteau pour pousser la porte du restaurant. C’est une règle de base dans ma vie : ne jamais toucher avec les mains aux poignées de porte publiques. Combien de gens sont passés ici aujourd’hui ? Ça en fait de la saleté accumulée. Surtout quand on sait que vingt-huit pour cent de la population ne se lavent pas les mains en sortant des toilettes.
L’heure du lunch est presque terminée, mais la place est encore agitée. J’inspire un grand coup pour imprégner mes poumons de l’odeur de la friture. Autant ça me levait le cœur quand je travaillais ici, maintenant, ça me manque. Le décor n’a pas changé : toujours aussi laid. Il est défraîchi et figé dans les années 1970.
Oh ! Je repère mon ancienne collègue Karine. En m’approchant, je constate qu’elle s’énerve contre un client.
— Ça fait déjà trois fois que je retourne ton assiette à la cuisine : qu’est-ce que tu veux que je fasse de plus avec ton steak ? On n’est pas au Lady Elizabeth icitte !
Je souris en souvenir de toutes les fois où j’ai dû m’obstiner avec les clients mécontents de la qualité de la bouffe. Ce qu’on sert ici va avec le nom et le look de l’endroit. L’huile sent fort, les frites sont molles et les hamburgers sont faits avec du bœuf haché mi-maigre.
Je hèle mon amie :
— Coudonc, toi, es-tu en SPM ?
Karine se retourne, puis pousse un cri de joie aigu en m’apercevant.
— Marielle !
Elle abandonne le client avec son steak trop cuit et trottine jusqu’à moi sur le plancher graisseux. Elle me démontre son excitation de me voir en sautillant autour de moi. Karine ne me serre pas dans ses bras, car elle sait que je n’aime pas me faire toucher.
— Wow ! s’exclame-t-elle. Tu es rendue une vraie poule de luxe !
C’est certain que mon accoutrement détonne avec l’uniforme noir et blanc de chez Ti-Paul. Si Karine savait le prix des sous-vêtements que je porte en ce moment… Pas question de faire la danse de la brassière avec ça. Tu les enlèves du bout des doigts et les laves avec du savon de bébé.
Mon amie étire la main pour toucher le collier à mon cou.
— C’est un vrai ? demande-t-elle, impressionnée.
— Oui.
En fait, je n’en ai aucune idée, mais je ne crois pas que Simon magasine les bijoux chez Ardène.
— Et tes vêtements, s’intéresse Karine en me détaillant sous toutes les coutures, c’est la grande classe.
Monsieur Jolicœur, le gérant, émerge des portes battantes qui séparent la cuisine de la salle à manger. Son toupet dégarni est collé sur son front en sueur, sa chemise est sortie de son pantalon… Son visage perd son air préoccupé aussitôt qu’il me voit.
— Marielle Laflamme ! Es-tu de retour en ville ? Je t’engage quand tu veux pour casser mes assiettes !
Ouais, il retenait le prix de la vaisselle brisée sur mes paies.
— Pouah ! ricane Karine. Marielle mène une vie de rêve maintenant, elle ne reviendra jamais travailler ici.
C’est vrai que j’ai de la chance, je suis la nutritionniste privée de quelques joueurs des Blackhawks. Je voyage avec l’équipe, je dors dans les grands hôtels… Pourtant, je m’ennuie de servir des poutines. Ma petite vie simple me manque.
Par réflexe, j’aide Karine à desservir une table et je la suis jusqu’à la cuisine, tenant trois assiettes en équilibre sur mon poignet. Je n’ai pas perdu la main ! Et je ne casse rien…
— Tu pourrais aussi m’aider à laver les friteuses, fait mon amie avec un clin d’œil.
— Ark ! N’importe quoi, mais pas ça !
L’huile traversait les gants chaque fois !
— As-tu vendu ta maison ? est-elle curieuse de savoir.
Je place les assiettes sales dans l’évier avec les autres. Super, j’ai les doigts pleins de sauce brune et de mottons de bœuf haché. Je ne m’ennuyais pas de ça finalement.
— Oui, je suis justement ici pour régler les détails.
Je ne pensais pas que la vente serait aussi rapide. Abandonner ma vie plate, suivre Simon au bout du monde. C’était un bon plan. Maintenant que c’est bien réel, je ne suis plus certaine de rien.
Mon cellulaire vibre. Un message vient d’entrer. Je le sors de ma poche, mais je mets un certain temps à l’ouvrir. Je ne le connais pas bien encore. Disons que Simon ne m’a pas acheté un modèle de base. Il est ultra mince avec je ne sais combien de fonctions et d’applications. C’est complètement inutile. Moi, j’ai seulement besoin d’envoyer quelques textos.
Sophie : SOS. Je ne sais pas si je pourrai être là ce soir, ma belle-mère vient souper…
Marie-ELLE : Ouache. Arrive quand tu veux, on t’attend !
Claudiasexy : Je pars de Québec. Avec toute cette neige, ça me prendra un temps fou !
Marie-ELLE : Essaie de ne pas rouler trop vite pour une fois. Je vais chercher le vin.
Claudiasexy : N’oublie pas que ça prend du sans alcool pour Mahée.
Marie-ELLE : Oh , c’est vrai, elle est enceinte ! OK. On se voit tantôt !
Claudiasexy : Bye, ma poupoune. J’ai hâte de te frencher.
Je souris. J’ai tellement hâte de revoir mes amies ! On se rejoint chez moi pour une dernière fin de semaine de filles avant que la maison soit vendue. Comme d’habitude, avec Sophie, Mahée et Claudia dans les parages, je m’attends à tout. Ou presque.
2
Navette spatiale à toute épreuve
Ma cour n’est pas déneigée. Ça m’étonne ! Mon voisin à la retraite s’amusait toujours à enlever la neige avec son souffleur flambant neuf. Trente pouces, moteur à trois phases… Il en parlait avec amour. Il a dû comprendre que je n’habite plus vraiment ici. Je regarde le volant que je tiens si serré que j’ai mal aux jointures. Une Audi, ça peut sûrement passer à travers vingt centimètres de neige…
La voiture appartient à Simon. J’ai fait un détour pour la récupérer à son condo de Westmount après ma visite au restaurant. Je suis toujours nerveuse de la conduire. Elle est une vraie navette spatiale. Des boutons partout, mais pas de clé. Je suis trop petite et je dois avancer les fesses sur le siège pour avoir le plein contrôle des pédales. Disons que j’ai abandonné l’idée d’ajuster la hauteur du siège depuis longtemps. Je suis condamnée à ne rien voir dans le rétroviseur.
Les yeux plissés, je fonce en priant pour que la voiture ne reste pas coincée à moitié dans la rue. Fiou ! Je me gare facilement à côté de ma Toyota Echo figée dans la glace. Je me demande bien à qui je pourrai la vendre… Elle fait pitié à côté de la Audi noire de l’année qui sort d’un stationnement souterrain chauffé. J’appuie sur le bouton pour couper le moteur. La pancarte « à vendre » à moitié ensevelie dans le banc de neige devant la maison me fait soupirer. Le collant rouge avec le mot « vendu » posé dessus encore plus. J’imagine l’agent d’immeubles ramper sur la banquise pour aller le coller. Son trophée de vente !
Ma jolie maison jaune avec un toit bleu…
Je remonte le capuchon de mon manteau sur ma tête pour affronter la tempête. J’attrape ma valise et j’ouvre la portière. Celle-ci rebondit avec la force du vent. Elle se referme. J’ai failli me faire écrapoutir quatre doigts ! J’entends un clic. Comme si la portière se verrouillait. Je sonde la poignée, mais rien ne se passe. J’examine l’intérieur de la voiture trois fois pour trouver le bouton magique afin de la déverrouiller.
Ben voyons.
Cette voiture m’informe en temps réel de la température extérieure, du nom des routes, des obstacles à l’arrière, à l’avant, sur les côtés… Alors où est le foutu bouton pour déverrouiller les portières ?
J’ai un élan d’impatience.
Ri-di-cu-le.
Je fouille mes poches à la recherche de la manette qui permet plusieurs fonctions à distance, dont le déverrouillage des portes. Je trouve un paquet de gommes, de l’argent, une boucle d’oreille… Je l’avais pourtant ! Je regarde si elle est tombée à mes pieds. Je soulève le tapis mouillé. Je me mets à genoux et me penche pour vérifier sous le siège. Mes beaux cheveux fraîchement coiffés de ce matin traînent dans le calcium laissé par mes bottes. Sinon, je n’ai jamais vu un dessous de siège aussi propre. Même pas une graine de chip ou un verre à café sale… Et pas de manette. Grrr ! Je ne peux pas l’avoir perdue !
Le sang me monte au cerveau et j’ai un étourdissement en me relevant trop vite. Je me frappe la tête sur le volant au passage… Je n’aime pas être enfermée ! La panique me gagne ! Je me donne un élan avec les bras pour me glisser sur la banquette arrière. Je sonde chaque portière. Tout ce que je réussis à faire, c’est de mettre de la neige partout sur les bancs en cuir.
Je reprends la place du conducteur en soufflant pour dégager les mèches de cheveux devant mon visage. Au moins, j’ai mon cellulaire. Pour appeler qui ? Le 911 ? Un garage ? Peu importe, je vais passer pour une belle nounoune. À moins que je simule un kidnapping… Oui, c’est urgent, je suis embarrée à l’intérieur d’une voiture.
Avec un peu de chance, les filles arriveront avant que je manque d’air. Elles pourront peut-être m’aider sans que je me ridiculise devant un gars de garage macho. Je les évite depuis que j’ai demandé à un garagiste de réparer une bosse sur le hayon de ma voiture et qu’il m’a répondu, avec un sourire condescendant, que ce n’était pas une bosse, mais que le modèle était fait comme ça.
OK, je me concentre. C’est certain qu’il y a un bouton pour déverrouiller les portières de l’intérieur. Pourquoi les portes n’ouvrent-elles pas quand je tire sur la poignée ? Les bonnes vieilles voitures étaient trop simples.
Mon téléphone sonne. Un message texte de mon amoureux.
S.L. : Tu me manques ! Pas eu ma dose de sexe aujourd’hui, je vais jouer comme un pied.
C’est presque une superstition pour lui. Il a besoin de sexe et d’adrénaline pour bien se sentir sur la glace. Il n’a jamais vraiment entretenu de relation de couple avant moi. Se trouver des filles pour combler ses besoins d’athlète n’était pas très difficile ! D’ailleurs, il ne faut pas trop que j’y pense.
Marie-ELLE : On peut faire un Facetime si tu veux !
En moins de trente secondes, son visage apparaît à l’écran. Ses cheveux sont humides et je vois qu’il porte un chandail de hockey, mais pas tout l’équipement. Je le regarde verser l’eau d’une bouteille dans sa bouche, un gros plan sur sa mâchoire. Je ne suis pas contente de le voir sur la glace en ce moment. Il avait eu l’ordre de rester tranquille ! En plus, l’équipe n’avait pas d’entraînement à l’horaire aujourd’hui en vue du match.
Je le gronde :
— Qu’est-ce que tu fais ?
— Quelques lancers.
Je sais que ça veut dire au moins cent cinquante-deux.
— Mais je croyais que tu ne devais pas jouer ce soir.
Simon traite une douleur à l’épaule droite causée par une violente mise en échec. Aux dernières nouvelles, il avait été question qu’il rate quelques matchs pour ne pas aggraver sa blessure.
Il vide un peu d’eau sur son visage.
— Les séries approchent, il faut absolument aller chercher les deux points au classement.
Ouais, les séries éliminatoires.
Les blondes des autres joueurs m’ont déjà parlé du phénomène. Une alerte aux hommes stressés et irritables qui ne pensent à rien d’autre qu’au hockey. Entraînements à huis clos, élaboration de stratégies… Une secte. La Terre arrête de tourner pour eux pendant des semaines. Pire qu’un SPM leur affaire. Je n’ai pas encore osé demander à Simon s’il respecte la tradition de se faire pousser la barbe et de garder les mêmes sous-vêtements pendant toute la durée des séries.
— OK, sois prudent…
Je fermais déjà les yeux chaque fois qu’il était plaqué dans la bande. Maintenant que je sais qu’il est vraiment blessé, le cœur m’arrête au moindre coup qu’il reçoit. Une autre mauvaise mise en échec pourrait être fatale pour sa saison. C’est un sport dangereux ! Des joueurs qui sortent de la patinoire en civière, ça arrive !
Mais la passion du jeu est plus forte que la raison. La soif de gagner. La rage de perdre. Ce n’est pas toujours facile à comprendre. Il doit aussi supporter toute cette pression sur lui. C’est clair que les dirigeants de l’équipe poussent pour que leur joueur à soixante millions – capitaine ! – soit sur la glace pour gagner les matchs importants.
— Qu’est-ce que tu fais dans l’auto ? veut savoir Simon en s’attardant à l’écran.
Je ne vois que ses yeux. Un mélange de détermination et de tendresse difficile à décrire. Quelques mèches de cheveux mouillés retombent devant et ça m’agace. J’aimerais pouvoir étirer la main et les repousser. Comme je le fais toujours !
Je vois autre chose aussi. L’angle de son téléphone est parfait pour me donner une vision de son dessous de nez. Même ça, chez lui, c’est beau. Ça me fait donc penser à redresser mon cellulaire, au cas où Simon aurait la même vue. Une crotte de nez qui pend, ce n’est pas très sexy.
— Oui, je viens tout juste d’arriver chez moi. Au fait, je me demandais… Euh, peux-tu me dire où est le bouton pour déverrouiller les portières de l’intérieur ?
Merde, un sourire espiègle apparaît sur ses lèvres. J’aurais dû me la fermer et attendre les filles.
— Es-tu en train de me dire que tu es embarrée dans mon char ?
Ça, ce n’est rien, j’ai perdu la manette. Je prends un air décontracté. Pas vrai que je passerai pour une conne devant lui.
— Pouah ! Mais non, franchement ! Je demandais, c’est tout. OK, bon match ! Je t’embrasse. Bye.
Je coupe la communication, puis balance le cellulaire sur le siège passager. J’entends aussitôt la sonnerie d’un nouveau texto. Je regarde l’appareil avec méfiance pendant vingt secondes avant de la prendre en soupirant.
S.L. : En plein centre, près de l’accoudoir.
Simple de même.
Enfin une bouffée d’air. C’est plutôt un ouragan avec une bouchée de poudrerie. Je plonge les mains dans la neige et tâte le sol pour vérifier si la manette est tombée lorsque j’ai ouvert la porte tantôt.
La face dans le vent, je regarde mon téléphone qui sonne encore.
Claudiasexy : As-tu commencé le souper ?
Marie-ELLE : Pas eu le temps, je me suis embarrée dans la voiture.
Claudiasexy : Han ?
Marie-ELLE : Laisse faire !
Claudiasexy : Mahée sera en retard. Elle est pognée pour faire du magasinage de bébé avec sa belle-mère.
Marie-ELLE : OK ! A+
Les doigts rouges, je trouve la manette au moment où une charrue me crache une pelletée de calcium sur la tête.
Hiver de marde.
3
Quand l’ex s’en mêle
Constat du jour : les bottes chics à talons hauts, c’est mignon dans les avions privés, mais parfaitement inutile dans une cour enneigée. Zéro crampon. Je veux des raquettes ! À quatre pattes, j’escalade les marches du perron. Où est la pelle déjà ? Probablement avec tout le reste, c’est-à-dire dans le banc de neige. Je déboule dans la maison, accompagnée d’une bordée.
Je tape du pied pour me débarrasser du surplus de neige. J’en ai jusque dans les poches de mon manteau. Oui, hiver de m… Je secoue mes pantalons, puis je lève lentement la tête. J’ai un choc en voyant le décor figé. Je suis presque attendrie de voir la brassière que j’avais accrochée à une poignée de porte pour qu’elle sèche. Le livre pas terminé sur le comptoir, les souliers en désordre sur le tapis… Le mur du salon vert olive que les filles avaient repeint dans leur crise de SPM. Trois mois que je ne suis pas revenue ici et j’ai l’impression que ça fait une vie.
C’était une autre vie.
Brrr ! Je frissonne. J’avais laissé le chauffage au minimum pour économiser l’électricité. Je garde mes bottes et mon manteau, puis je me promène de pièce en pièce pour ajuster les thermostats. Je devrais être excitée d’avoir vendu ma maison si vite. Le prix était raisonnable, les meubles inclus. Pourtant, j’ai une boule dans la poitrine depuis
