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Récits et légendes de l'Île Verte - Tome 1
Récits et légendes de l'Île Verte - Tome 1
Récits et légendes de l'Île Verte - Tome 1
Livre électronique157 pages2 heures

Récits et légendes de l'Île Verte - Tome 1

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À propos de ce livre électronique

À partir d’une trame à saveur historique, Récits et légendes de l’Île Verte met en scène une insulaire qui raconte un pan de l’histoire d’une époque charnière. Une invitation au voyage sur une île tournée vers un monde d’autrefois. Des aventures aussi humanistes que folkloriques sur fond de légendes fantastiques du premier habitant qui fit naitre une île.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Caroline Dionne est une auteure québécoise. Elle est diplômée en sciences juridiques, par profession, et auteure, par passion pour les mots.
LangueFrançais
ÉditeurTullinois
Date de sortie5 avr. 2022
ISBN9782898091674
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    Récits et légendes de l'Île Verte - Tome 1 - Caroline Dionne

    LA LÉGENDE DE L’ÎLE VERTE

    La naissance de l’île et du fils du Soleil

    À une époque lointaine, l’Île Verte était une entité solitaire qui se laissait bercer au gré des saisons et des marées. Aucun vent du nord et nul soleil de plomb n’avaient réussi à soulever la mystérieuse cape qui la recouvrait.

    Des téméraires, poussés par la perspective d’un avenir meilleur, avaient risqué leur vie pour percer l’énigme de cette existence mystique. En accord avec le fleuve aux eaux obscures, ils avaient disparu.

    Le serpent de la mort, connu sous le nom de « chenal », veillait sur le fruit du croisement de la lune noire et du lever du soleil.

    Plusieurs centaines d’années s’étaient écoulées dans le sablier du temps lorsque, à l’aurore d’une saison estivale, un tapis d’émeraudes s’était déroulé pour célébrer la plus belle des naissances, celle de la nature.

    La tradition orale veut que cette apparition mémorable ait été ensorcelante : des observateurs de la rive d’en face auraient aperçu des flocons de neige tomber sur les eaux du fleuve. Sous le rayonnement de la danse des diamants, l’aurore aurait été féerique.

    Ô prodige, une île venait d’être créée, et les témoins de cette sublime évolution lui donnèrent le nom de l’Île Verte. Tout en craignant de s’en approcher, on la vénérait de loin, lui vouait un culte, car le chenal se faisait le gardien du tapis d’émeraudes.

    La prospérité arriva en temps opportun; l’île avait grandi et était devenue une jolie terre. Tout y poussait à profusion : des fleurs de toutes les couleurs dégageaient un parfum comparable à la douceur du soleil, de l’herbe fraîche invitait à la détente, et des arbres aux longues ramifications attendaient, avec une élégance raffinée, la venue des oiseaux migrateurs.

    Fière de son enchantement, la déesse de la lune noire laissa aller son enfant pour que l’être humain puisse l’habiter, l’aimer, vivre de ses fruits et y faire naître à son tour sa propre création.

    Son père, le dieu Soleil, de tempérament torride, voulut trouver l’homme qui ne ressemblerait à personne. Il désirait l’habitant de la forêt, celui qui ressentirait un amour profond pour l’île, qui le ferait évoluer. Il accepterait la vie complexe d’un univers exceptionnel mais clos, perçu par les autres comme entouré de mystère.

    Cet être-là recevrait des ailes pour s’envoler vers l’île et porterait le nom de fils du Soleil. Sa descendance, nombreuse, acquerrait le don de la passion et de la vaillance, ce qui lui permettrait de survivre, contre vents et marées, jusqu’au dernier fils du Soleil de l’Île Verte.

    Chapitre 1

    RECUEIL DE LÉGENDES

    Décembre 1820. Lorsque Peter Fraser leva les yeux vers le ciel, il vit une longue passerelle menant à une porte. Cette porte, il la reconnut. C’était une pierre tombale blanche, sur laquelle était écrit son nom en lettre dorée. Il sut dès lors qu’il était rendu au bout de son voyage sur Terre.

    La rumeur de l’Île Verte voulait que les Hautes entités célestes aient rédigé ses mémoires. Pourtant, aucun insulaire ne les avait retrouvés. D’autre part, la tradition orale disait que mon aïeul était un homme peu ordinaire. Selon ce que racontaient nos précurseurs, cet ancêtre, gratifié de pouvoirs mystérieux, avait fait naître les légendes de l’Île Verte, dont celle voulant que les yeux de l’homme voient tout du paysage, mais se ferment complètement au mysticisme.

    Le temps relégua aux oubliettes les événements qui ponctuèrent la vie de six générations, y compris la mienne.

    -o0o-

    Juin 1973. Un matin ensoleillé, pendant que papa effectuait des travaux de réfection dans la maison familiale, un vent frais entra par une ouverture où aurait dû se trouver une fenêtre de cuisine. La curiosité de mes huit ans m’amena à examiner l’espace derrière le mur de brique constituant le flanc droit de la maison, ce côté mystérieux de la demeure où la pelouse était plus verte et plus chatoyante, où les fleurs multicolores étaient plus nombreuses et le soleil, plus brillant.

    J’allongeai la main, sentit un objet et le prit, faisant tomber du même coup à mes pieds une masse de bran de scie servant de mousse isolante. Étonnée, je découvris un petit volume à la reliure noire en cuir et aux pages jaunies couvertes d’une fine écriture. Je n’en croyais pas mes yeux d’enfant. Je tenais entre mes mains le recueil des légendes de l’Île Verte; les mémoires que les insulaires du passé et ceux du présent auraient souhaité lire pour approfondir leur connaissance sur l’existence de cet ancêtre à la vie énigmatique.

    Un rayon du soleil ricocha sur un point entre les murs. Peu de temps après, j’astiquais de petits objets étincelants. J’étais comblée d’avoir découvert deux petites cuillères d’argent. Ma chasse au trésor ne s’arrêta pas là; j’aperçus de petites poteries aux motifs étranges fascinants.

    L’histoire de notre aïeul allait être confirmée par la voix divine du petit livre noir. Le sort était jeté; ce fut à ma jeune personne que revenait l’honneur de lire le recueil des mystères entourant les légendes de l’Île Verte.

    Je courus cacher mes nombreuses petites merveilles sous mon lit, mais pas avant de les avoir retournées plusieurs fois entre mes mains pour essayer de comprendre ce que représentaient les symboles. Sur l’une des faces des poteries était peinte une lune noire et, sur l’autre, un homme regardant le soleil. Je voyais cet être sourire sous la protection simultanée du jour et de la nuit.

    J’allais m’assoupir lorsque j’entendis ma mère appeler sa marmaille pour faire honneur au repas du soir.

    Plus tard, cette nuit-là, je m’étais assise sur le rebord de la fenêtre de ma chambre à coucher pour contempler le croissant de lune dans le ciel d’un bleu sombre. J’avais l’impression que ma famille s’était envolée au pays des rêves.

    Jamais, de ma courte vie, je n’avais vu tant d’étoiles briller au firmament. C’était la lune qui avait dû coudre tous ces diamants sur la belle toile bleue.

    Je sentis alors que le moment était venu d’ouvrir le petit livre noir des légendes, mais je pris d’abord quelques secondes pour le serrer fort contre mon cœur. À l’intérieur, une feuille jaunie attira mon regard. Au début, la fine écriture me rendit la tâche difficile, puis mes pupilles finirent par capter l’essence du texte.

    -o0o-

    Peter Fraser

    Vers 1780. Peter Fraser, à l’été de ses vingt-cinq ans, est un homme différent du commun des mortels. À un carrefour de sa vie, il se cherche une nouvelle destinée. Il souhaite se surpasser sur une terre offrant nombre de défis.

    Un matin de printemps, alors qu’il marche sur les berges du fleuve de Cacouna, il est témoin du jour et de la nuit simultanément. Une charmante déesse lui sourit, alors qu’un demi-dieu lui montre la voie de l’Île Verte.

    Peter ne saisit rien à l’incroyable phénomène se déroulant sous ses yeux. Les symboles l’étonnent, l’éblouissent. En aucun temps, il ne ressent d’effroi. Au contraire, il est subjugué par cette double représentation de la clarté du jour et de l’encre de la nuit.

    Son esprit reçoit les paroles qu’il souhaitait tant entendre : son vœu le plus cher sera exaucé, et sa vie sera loin d’être insignifiante. Une voix forte et douce à la fois s’élève; c’est l’œuvre des deux entités attribuant le pouvoir de l’île à Peter Fraser.

    Le soleil a trouvé son habitant de la forêt, celui qui aime tant la nature. L’île lui appartiendra ainsi que les pouvoirs mystérieux que ses descendants pourront utiliser à leur guise. Ceux-ci s’élèveront spirituellement, au gré des hauts et des bas de la vie d’insulaire.

    Pour lui offrir un avant-goût des joies de l’Île Verte, ses bienfaiteurs font naître un vent frais et salin. Celui-ci possède une essence magique qui enivre l’air d’un doux parfum. Puis, Peter remarque la beauté des champs. Il les traverse en esprit et voit les fleurs se transformer, au passage, en petits fruits mûrs.

    Ce merveilleux bonheur n’empêche pas Peter de ressentir un peu de crainte. Il a entendu parler des autres, de ces personnes qui se sont montrées braves, mais qui ont trouvé la mort.

    L’Île Verte est un culte de respect et de spiritualité que nul n’a réussi à outrepasser sans l’autorisation de ses dieux. Or, Peter est vite apaisé à la vue d’un cheval blanc sorti au galop des eaux du fleuve. Peter Fraser, l’homme de foi, accepte désormais sa mission de vie.

    C’est ainsi que le premier homme arrive sur l’Île Verte à dos de cheval blanc.

    -o0o-

    J’avais su par mon père que son grand-père lui avait raconté un jour lorsqu’il était enfant : « Le grand-père Peter, lorsqu’il a mis les pieds sur le rivage de l’île, le cheval blanc est retourné dans le fleuve, ce grand bassin où évoluent baleines, cachalots et marsouins, afin d’assurer la protection de l’île. » La vie marine, née du pouvoir mystérieux de la lune noire et du soleil, serait préservée pour les siècles à venir, avait-il conclu.

    Je méditai sur cette histoire que j’avais cru n’être qu’un conte de fées destiné à endormir les enfants. En réalité, il s’agissait d’un récit véridique transmis par les anciens, de génération en génération.

    Enfin ! J’étais heureuse de faire la connaissance de mon ancêtre par la lecture de ses mémoires.

    Comme un chaton, roulée en boule sur le rebord de la fenêtre, au petit matin, je me réveillai, prête à tomber sur le tapis. Sans s’annoncer, ma mère entra, portant un pyjama rouge qui, vraiment, n’embellissait pas sa silhouette. Nous n’étions pas très fortunés, et maman attendait, pour la onzième fois, la venue de la cigogne.

    Elle me regarda en cherchant à savoir ce que je tenais à la main. Je fis disparaître le petit livre noir derrière l’élastique de ma culotte mauve. C’était mon secret !

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    Chapitre 2

    BONHEUR D’ÉTÉ

    Ah, le bonheur quotidien ! Une radieuse journée d’été s’offrait de nouveau aux insulaires. Quelle chance ! En ces quelques semaines estivales, nous, les enfants, refaisions le plein d’énergie grâce aux beaux rayons du soleil. Nous sentions intuitivement que l’astre du réconfort était de notre côté, et ce, même les jours de pluie.

    Comme tous les matins, en duo, les enfants faisaient griller leurs tranches de pain directement sur la plaque chaude du poêle à bois. De temps à autre, des gouttes de fromage fondu ou de beurre de cacahuètes témoignaient du passage de vingt tartines ayant nourri dix enfants.

    La table bleue de la cuisine, avec ses coins éraillés, était parsemée de croûtes de pain brûlées laissées par

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