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Les fabuleuses histoires de madame B.
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Les fabuleuses histoires de madame B.
Livre électronique156 pages2 heures

Les fabuleuses histoires de madame B.

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À propos de ce livre électronique

Chers voyageurs ! Bienvenue dans mon univers où chaque récit est plus qu’une simple petite histoire ! Je vous invite donc à voguer avec moi dans un bateau sans rames où les mots et l’aventure vous ballotteront au gré des vagues rencontrées. Vous ferez la connaissance d’objets inanimés, d’animaux et d’insectes dotés d’une personnalité comme vous et moi. Leurs aventures les amèneront à faire des choix dont dépendra leur futur et peut-être changeront-ils à jamais votre façon de voir la vie ou vous amèneront-ils à apprécier davantage la vôtre. Aucune de ces histoires ne vous laissera indifférents. Ce livre s’adresse tout autant aux plus petits comme aux plus grands, puisque chacun en vivra l’aventure différemment tout en s’amusant à découvrir son sens, parfois caché, douze fois.

À tous, bon voyage !
LangueFrançais
Date de sortie29 sept. 2017
ISBN9782924355039
Les fabuleuses histoires de madame B.
Auteur

Claire Beaudoin

« L’amour des mots s’est développé avec le temps. Ma passion pour l’écriture vient de la lecture. Les périodes obligatoires de lecture en classe où la plupart des étudiants rouspétaient, moi je jubilais. » ​ Dès mon plus jeune âge, je sais que j’ai l’âme d’une aidante. Je serai missionnaire, infirmière ou vétérinaire. La profession d’infirmière l’emporte et le temps venu, je quitte le nid familial, mes racines, mon coin de pays, la Beauce, pour venir étudier à Québec. ​ Mes études terminées, je sais que je ne veux pas travailler dans les hôpitaux de la ville. Alors, la maxime « Si la vie vous intéresse », des Forces armées canadiennes, me revient en tête. Oui, c’est là que j’irai pratiquer. ​ Vingt-cinq années plus tard, avec deux missions à l’étranger, des rencontres mémorables, des amis pour la vie, ma vie militaire a été profitable et pleinement satisfaisante. C’est durant ma dernière affectation à la Base militaire de Valcartier que je commence vraiment à écrire. Pour commencer, ce sont des lettres de remerciements et de départ pour mutation ou encore pour la retraite, après quoi j’ai commencé à écrire de petites histoires truculentes. J’osais imaginer comme dans mes écrits que tout était possible et que moi aussi je pouvais écrire un livre. Oui, la vie et les mots m’intéressent…énormément!

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    Aperçu du livre

    Les fabuleuses histoires de madame B. - Claire Beaudoin

    Elles se rencontrèrent sur le bord d’un tableau noir. Toutes deux avaient une utilité bien distincte. Mais la nécessité de l’une exigeait la présence de l’autre. Par contre, avec le temps, les deux amies apprendraient avec tristesse que la survie de Craie dépendait de son utilisation et que sa disparition serait causée par Brosse qui, d’un mouvement, ferait disparaître son tracé blanchâtre laissé sur la surface noirâtre.

    Craie était blanche. Son utilité lui fut dévoilée lorsqu’elle se vit sur le bord d’un tableau noir, d’autres craies comme elle pouvaient possiblement se retrouver chez le tailleur ou le charpentier afin de tracer des traits sur le tissu ou le bois.

    Brosse aussi avait déduit de son utilité en se retrouvant, en classe, sur le bord d’un tableau. Sinon, elle aurait pu être une brosse à habits, à chaussures, à cheveux, à dents, à carrelage, à laver, …

    Craie était bien fière de sa blancheur et de sa grande taille. Elle n’avait pas encore servi et ignorait tout de sa disparition après chaque utilisation. Brosse, nouvellement arrivée dans ses fonctions, ne comprenait pas que le fait d’essuyer le tableau noir ferait, au fil des jours, disparaître sa future amie.

    Lors du premier jour de classe, Craie était tout excitée à l’idée de faire ses premiers tracés. L’enseignante la prit délicatement afin de ne pas la casser et d’un mouvement souple et léger, Mlle Mathilde traça des mots de bienvenue pour les élèves. Pour Craie, ce fut les plus heureux moments de sa vie; sentir ces doigts fins l’entourer afin de mieux maîtriser le mouvement lui procura un plaisir valorisant. Et quel émerveillement de voir une partie de soi illuminer le tableau noir! Toute à sa joie, Craie, de retour sur la tablette, ne remarqua pas les grands yeux interrogateurs qui la fixaient.

    Brosse était aussi émerveillée que Craie. Jamais n’avait-elle assisté à plus beau spectacle. Cette blancheur sur fond opaque éclaboussait de lumière cette mer noire. Elle admirait profondément cette chose qui pouvait, par magie, faire apparaître des formes. C’est alors qu’elle se surprit à fixer intensément Craie qui, se sentant épiée, la regarda à son tour d’un air interrogatif.

    — Bonjour, je me nomme Brosse et toi, qui es-tu magique inconnue?

    — Je m’appelle Craie. Pourquoi dis-tu que je suis magique?

    — Je le pense parce que tu es capable de faire avec ton corps de merveilleux dessins, lui dit Brosse.

    — Je te remercie sincèrement de penser que j’ai autant de talents, mais, ce sont les gens qui me manipulent qui forment ces étranges caractères, lui répondit Craie.

    Brosse, désireuse de créer des liens d’amitié, lui demanda:

    — Voudrais-tu devenir mon amie?

    Craie trop heureuse de ne plus être seule, accepta avec joie.

    Les élèves arrivèrent dans la classe. Tous étaient excités en ce début d’année. Certains se disputaient, d’autres riaient aux éclats ou encore d’autres trop timides osaient à peine relever les yeux, de peur d’être pris comme cible par d’autres plus malicieux. Mlle Mathilde les salua gentiment et d’une voix qui incitait le respect, rétablit le calme et l’ordre dans sa classe.

    Brosse et Craie étaient fascinées par tout ce bruit et par tous ces visages qui fixaient Mlle Mathilde, ainsi que le tableau noir qui se trouvait derrière elle. D’un geste théâtral, elle saisit Brosse, qui, ne sachant pas ce qui allait se passer, se raidit de stupeur. Et vlan! D’une poussée du bras, Mlle Mathilde effaça avec l’aide de Brosse les jolis imprimés laissés par Craie. Brosse n’entendit que les cris de peur de Craie avant de perdre conscience.

    L’horreur la frappa de plein fouet lorsque Brosse reprit connaissance. Qu’avait-elle fait et est-ce que son utilité se résumerait dorénavant à faire disparaître à petits coups son amie? Craie, de son côté, réalisait avec angoisse que sa vie s’effriterait avec l’usage ou par l’effacement. Nos deux amies, animées de tristes sentiments, ne savaient plus comment se rapprocher sans se blesser.

    C’est alors que Mlle Mathilde décida de quitter momentanément ses élèves. Fred, plus audacieux et indiscipliné que les autres élèves, s’avança en avant de la classe. En faisant le pitre, il saisit Craie et commença à gribouiller des atrocités sur le tableau noir. Craie se sentit étouffée par ces doigts boudinés et maculés d’encre, qui lui laissèrent à jamais leurs empreintes bleutées. Prête à défaillir, elle fut saisie par Jean-Christophe, qui plus minutieux que Fred, lui fit faire des cercles et des cercles de sorte que lorsqu’il la relâcha, Craie était tout étourdie.

    Entendant des pas, tous les élèves retournèrent à leur siège, excepté Fred, qui plus malin que les autres, voulait effacer toutes traces de ses méfaits avant d’aller se rasseoir. Prenant Brosse sans ménagement, Fred la passa et la repassa avec vigueur sur le tableau envoyant valser les particules de Craie dans l’air. Ce nuage de poussière donna une idée à Brosse. Avant que le garçon ne la redépose, elle se contracta l’abdomen et propulsa un vent de poussière blanchâtre au visage du petit malotru. Tous les élèves éclatèrent de rire, y compris Craie.

    Lorsque Mlle Mathilde entra dans la classe, comme de petits anges aux cornes cachées, tous firent semblant d’être absorbés par leurs études. En cette fin de première journée, Mlle Mathilde leur donna congé de devoirs et leçons. Et, tout heureux, ils se bousculèrent joyeusement afin de se retrouver au plus vite au grand air.

    Le calme et la paix revenus, Brosse et Craie se retrouvèrent de nouveau seules. Brosse regarda Craie timidement et lui dit:

    — Craie, crois-moi, je suis vraiment désolée. J’ignorais totalement que je devrais contribuer si dramatiquement à l’effacement de ta vie.

    — Brosse, c’est ta destinée. Tu n’y peux rien. Et puis, ce n’est pas toi qui veux vraiment m’effacer. De toute manière, je préfère profiter de mon temps plutôt que de m’apitoyer sur mon sort. Lequel, de toute façon, nous ne pouvons changer. Es-tu d’accord avec moi, mon amie? demanda Craie.

    Brosse accepta et se dit qu’elle profiterait au maximum de chaque moment passé en compagnie de sa copine.

    Chaque jour, Craie et Brosse décrivaient avec humour les sensations plaisantes ou non ressenties lors des manipulations par des mains soient propres, sales, douteuses, froides, moites, chaudes, sèches, gercées, collantes et j’en oublie. Qu’il était bon pour les deux amies d’échanger, de se comprendre et de s’épauler dans les moments pénibles comme dans ceux plus heureux.

    Craie et Brosse voyaient bien le temps faire son œuvre. Un peu plus chaque jour, Craie rapetissait au grand désarroi de Brosse. Craie, pour sa part, était très contente de sa vie auprès de Brosse, une amie si bonne auprès de laquelle il faisait bon rapetisser.

    Dans un ultime désir de garder un peu de Craie auprès d’elle, dans le coin droit du tableau noir où Mlle Mathilde écrivait, tous les matins, un message pour ses élèves, Brosse refusa d’effacer les derniers tracés laissés par son amie, lorsque l’institutrice voulut les enlever. Mlle Mathilde appuya plus fort, imprégna même d’eau la surface feutrée de Brosse, mais rien n’y fit; les mots: Ce que tu écris te représente ne s’effaçaient plus.

    Et puis, ce fut la fin de Craie, qui, dans un nuage de poussière blanche, se dissipa dans l’air tout autour de Brosse qui le cœur bien gros, voyait sa très chère amie en de si fines particules blanchâtres lui dire adieu en tourbillonnant.

    Brosse n’oublia jamais sa première amie, Craie, qui avait été marquée d’une tache bleutée laissée par les doigts de Fred, un élève insouciant et irrespectueux. Elle noua de nombreuses autres amitiés par la suite. Par contre, c’est sa première véritable amie qui lui avait appris à faire don du meilleur d’elle-même à chaque nouvelle rencontre afin que chacune d’entre elles demeure à jamais gravée comme un joyau unique dans son cœur.

    Voilà comment tout a commencé.

    C’était l’automne, dans une forêt d’érables à sucre où les couleurs flamboyantes du jaune, de l’orange et du rouge coloraient superbement l’environnement. Une brise légère faisait valser les feuilles, et moi, Héli, je me balançais doucement au bout de ma branche en profitant du soleil et du vent.

    Né au printemps, j’ai grandi pendant tout l’été. Durant cette période, j’ai acquis la maturité nécessaire pour quitter mes racines, mon chez-moi. Presque tous mes amis, autour de moi, avaient déjà fait le grand pas. Si je regardais tout en bas, je pouvais en voir plusieurs qui avaient arrêté leur voyage pour s’implanter non loin du lieu de leur origine.

    Si l’endroit leur convenait, tout était parfait. Par contre, moi, je sentais que mon destin était ailleurs. Je voulais voir plus loin, découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles contrées. L’appel de l’inconnu bouillait dans mes veines.

    J’avais discuté avec mes parents de cette envie de voir le monde; ils m’ont encouragé à suivre ma voie, mon chemin, sans oublier, toutefois, de me mettre en garde contre les défis qui m’attendaient et les dangers encourus. Mais, ils m’encouragèrent aussi à vivre de nouvelles aventures, à voir le beau, à faire de belles rencontres et à apprendre à m’épanouir là où je m’implanterais.

    C’est certain que j’avais peur de l’inconnu, mais ce n’était pas cela qui m’arrêterait. J’attendais donc le moment propice pour m’élever des vents forts sans pluie. Le temps étant de mon côté, je n’ai pas eu à attendre longtemps. Un vent doux, fin d’été début d’automne, se fit sentir ce matin-là. Par contre, ce souffle tranquille ne dura pas. À midi, le ciel s’obscurcit, le vent devint plus fort, beaucoup plus fort. Des rafales faisaient tanguer les arbres de la forêt, les obligeant à ancrer leurs racines profondément dans le sol. J’en vis même de plus jeunes se tordre sous les assauts.

    J’arrivais avec peine à me retenir à ma branche. C’est le bon moment, me dis-je. Et d’un coup sec, je coupai le cordon qui me retenait. Aussitôt, les ailes déployées, le vent s’empara de moi. J’eus juste le temps de crier «Au revoir» à mes parents et amis avant de les voir disparaître.

    La grande aventure commençait. J’étais fou de joie. Le vent me portait de plus en plus loin. Le spectacle qui s’ouvrait à mes yeux était tout simplement grandiose. J’allais vite, la forêt fit place à des champs, je traversai une rivière et tout à coup, je fus pris dans un tourbillon de

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