RENAUD CAPUÇON
« Mon premier contact avec Martha remonte à 1992, au sein de l’Orchestre des jeunes de la Communauté européenne. Nous l’avions accompagnée dans le de Prokofiev, et je lui avais fait signer un autographe à la fin! La rencontre véritable eut lieu dix ans plus tard, au Moulin d’Andé, où nous avaient invités des amis communs. J’ai eu la, et qu’on a juste envie de lui répondre : “Ben rien; c’était génial!” Et qui ouvre un champ de recherches inépuisable quand elle parle de ce qu’on a fait soi, ou qu’on vient d’essayer ensemble. “Gidon prenait plutôt ce phrasé comme ça, tu crois qu’on peut aussi?” Les répétitions sont donc un travail intense, profond, passionnément investi. Et si le concert permet bien ce saut dans le vide, cette quasi-improvisation qui donne une liberté absolue, c’est sur les fondations d’une base rythmique formidablement organisée. Quel que soit le chemin qu’elle prenne pour y parvenir, elle sait où elle va. Son assise, sa maîtrise sont telles qu’elle peut se permettre et autoriser à l’autre des inspirations incroyables. Comme si elle vous donnait à la fois un turbo et des ailes. L’âge ne lui retire rien de cette inventivité et de cette fantaisie, pas plus que son trac de petite fille avant les concerts – c’est bien connu, quand il n’y a pas de trac, il y a rarement du talent. Mais il lui apporte une forme de , une façon de viser l’essentiel qui donne à chaque fois plus de sens aux retrouvailles. »
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