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Je vous envoie un ange: Roman
Je vous envoie un ange: Roman
Je vous envoie un ange: Roman
Livre électronique188 pages1 heure

Je vous envoie un ange: Roman

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À propos de ce livre électronique

Maggy et Michel regagnent le réfectoire afin de saluer la mère supérieure pour son chaleureux accueil. 
Elle les raccompagne vers le perron et là, surprise ; flanqués de leurs cadeaux, regroupés en arc de cercle autour de la sœur malgache, les enfants entonnent leur chant de Noël... Le coup est imparable, désarçonnant. 
L'émotion confine à l'insoutenable, l'incontrôlable. Sans aucune retenue, les larmes montent et roulent sur les joues. Les regards des petits implorent les grands de se joindre au chœur. 
Frère Jean a pris le bras de Maggy et la mère supérieure celui de Michel... ils ne sont qu'un, ébranlés.
LangueFrançais
Date de sortie9 nov. 2021
ISBN9791037736697
Je vous envoie un ange: Roman

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    Aperçu du livre

    Je vous envoie un ange - Michel Kossa

    Du même auteur

    Le vol en montagne, Tome I, Chiron Paris, 1971 ;

    Le vol en montagne, Tome II, Chiron Paris, 1999 ;

    Courchevel airport, Cépaduès Toulouse, 2005 ;

    Oser le vol en montagne, Cépaduès Toulouse, 2019 ;

    Voler en 3è niveau, JPO Levallois-Perret, 2019 ;

    L’avion tueur d’orages, JPO Levallois-Perret, 2020

    Avant-propos

    En lisant cet ouvrage, on entre manifestement dans une parenthèse de vie.

    On a tous une tranche de vie que l’on a aimée ou haïe, qui nous a échappé ou qui a dérapé ou que l’on a intensément vécue…

    Au fil du temps qui s’écoule il y a un passé, un présent et un futur… et c’est dans le passé que s’ancrent les souvenirs ! Ils sont parfois anodins, quelquefois dérangeants, ou encore inoubliables… Souvent révélateurs de notre personnalité. Ce vécu, on a besoin de l’oublier ou au contraire d’en parler ou de l’écrire. Si c’est le cas, il ne faut pas croire que l’écriture n’est réservée qu’aux talentueux. Il y a les artistes innés, les narrateurs professionnels, les « nègres » et les besogneux… Mais pourquoi ne pas raconter son histoire ? Les éditeurs feront leur choix. Il y a aussi le compte d’auteur ou tout simplement le tirage photocopié et relié à dispo des amis et de la famille. Ainsi l’histoire sera sans doute lue. Elle étonnera, surprendra et peut-être permettra-t-elle de dissiper un malentendu, d’éclairer un quiproquo… ou d’aider à comprendre des trucs…

    Ici, il s’agit tout simplement de raconter un vécu peu ordinaire, classé comme une vraie parenthèse enrichissante de vie.

    Dans cette parenthèse, il y a eu un passé, un présent et il y a eu un futur.

    Les protagonistes se reconnaîtront peut-être. Le temps qui passe dévore les souvenirs, les estompe, les tronque où les mutile.

    Quelques lignes suffisent parfois à remettre les choses dans le bon ordre.

    Chapitre 1

    Le Rocher

    — Allô ! Pierre ?

    — Oui, bonjour, nous sommes là !

    — OK, nous descendons !

    Il est 7 heures. Le temps de revérifier leur petit équipement, Maggy et Michel se dirigent vers l’ascenseur qui tarde un peu vu l’heure. Descendre les onze étages par l’escalier de service ne les emballant pas plus que ça, ils attendent… Le voyant s’allume enfin, les portes coulissantes s’ouvrent les invitant à entrer, et le bouton réception est pressé.

    À l’entrée du hall d’accueil de l’hôtel, tout sourire et petits signes, Lydie et Pierre s’avancent.

    — Coucou… en forme ?

    — Oui, et vous ?

    — Le taxi-brousse nous attend !

    — Le grand luxe quoi !

    — Oui… le chauffeur est un ami.

    — Bien… il y aura beaucoup de kilomètres ?

    — Une petite cinquantaine !

    — Ah bon…

    — Oui, mais quand tu auras découvert l’état de la route qui mène à Béorana, tu seras bien obligé d’admettre que cette petite cinquantaine te paraîtra peut-être comme une petite éternité…

    — ?

    Michel et Maggy emboîtent le pas du couple en direction de la voiture. Au sortir de l’hôtel, alors qu’ils descendent la dizaine de marches marbrées vers le parking, une Peugeot 304 familiale crème taxi-brousse arrive vers eux. Pas tout jeune le taxi-brousse !

    Seule à bien connaître l’itinéraire, Lydie propose de rester à l’avant. Parmi les six places, en observateurs qui prennent du recul, Michel et Maggy s’installent sur la banquette arrière et Pierre sur l’un des sièges au centre. Typiquement malgache, pas très grand, teint sombre, cheveux bouclés, la trentaine et très souriant, le chauffeur les salue, embraie et passe la première qui se lamente longuement puis, malgré quelques gémissements, soubresauts et grincements, l’engin finit par obéir assez docilement aux sollicitations. L’auto s’ébranle et les voici dans le trafic matinal d’Antananarivo. Malgache, Lydie donne ses ordres au chauffeur afin d’éviter le pire.

    Le marché « Zouma » de Tananarive,

    qui se tient chaque lundi depuis trois cents ans

    Aujourd’hui, 21 décembre 1990, c’est « Zouma », le marché hebdomadaire situé en plein cœur de la capitale ; il se déroule sur la place de l’Indépendance.

    D’innombrables charrettes tractées le plus souvent par des zébus en assurent l’approvisionnement… d’où la lenteur de la circulation avec son cortège de voitures et vélos se faufilant dans l’imbroglio.

    Il n’est que sept heures trente, mais tempérée par l’altitude de Tananarive¹, la fraîcheur de la nuit fait place à la douceur d’un début d’été tropical.

    Deux attelages avec zébus

    Dans la grande famille des bovidés, tout comme ces bonnes vieilles vaches tarines des alpages, les zébus ont assurément la même légendaire nonchalance. Les nombreux « encouragements » sur les arrière-trains ne changent pas grand-chose… Dans ce dédale de rues en pente, aussi bien à la montée qu’à la descente, maîtriser de pareilles charges embarquées fait plutôt frémir d’angoisse.

    En fin connaisseur des us et coutumes, des imprévus, klaxon omniprésent et avec les conseils avisés de Lydie, le chauffeur s’extrait finalement mais non sans mal du secteur « Zouma ». Au sortir du centre de Tana, le taxi-brousse prend une direction est vers Moramanga.

    Maggy et Michel se rendent à une journée « champêtre » chez le père de Lydie afin de fêter la nouvelle année. Un rituel. Une réunion familiale au sens très particulier. Monsieur Barato, de parents malgache et italien, est veuf d’une autochtone. Lui et son épouse, après de longues années de labeur, ont acquis un immense domaine assez prospère. Ils se sont spécialisés dans la vanille, le manioc, la pomme de terre…

    Dans les années 60, suite à l’indépendance de l’île, sous forme de parcelles réparties dans le domaine, ils ont distribué des titres de propriété à l’ensemble de leurs ouvriers. Chemin faisant, à l’occasion du Nouvel An, sont organisés chaque année en leur ranch, deux à trois jours de festivités en souvenir de cet évènement.

    Arrivées d’un peu partout sur ce vaste territoire, les familles malgaches devenues propriétaires affluent, après avoir parfois parcouru de longues distances et le plus souvent à pied. Maris, femmes et enfants resserrent ainsi les rangs autour du patriarche : papy Barato, et son chat !

    La route goudronnée vers Moramanga est délaissée pour une bifurcation sur la gauche vers Ambatondrazaka via Anjozorobe. Entre les profondes ornières, le goudron est rare. La voiture tangue et roule au gré des aléas. Le voyage devient chaotique. La vitesse de croisière s’affaiblit et comme au bon vieux temps, la nouvelle allure permet au chauffeur et aux passagers de se cramponner avec le coude à la fenêtre et le visage au petit vent. Cela fait déjà une bonne heure qu’ils sont partis et à ce train-là, comme l’annonçait Pierre, « ça prendra le temps qu’il faudra ! » C’est sûr !

    L’état de la route

    Les enfants comblant les nids-de-poule

    À l’image de la progression, l’heure tourne lentement. Les voyageurs ont tout loisir d’observer sur le rare asphalte, des nattes étalées couvertes de grains qui profitent des chauds rayons du soleil pour sécher. Il s’agit le plus souvent de riz, mais aussi de feuilles de papier à base de plantes fibreuses, une sorte de papyrus. Il ne fait pas bon dans ces moments-là croiser un camion ou un autre taxi-brousse.

    Au détour d’une courbe, le chauffeur ralentit encore un peu et finit par s’arrêter au bord de la route. En guenilles et couverts de poussière, trois gosses, une petite fille et deux garçonnets d’une dizaine d’années s’avancent vers l’auto. Au vu des ornières fraîchement comblées de terre rouge, il est clair que ces cantonniers en herbe espèrent en échange une salvatrice rémunération auprès des automobilistes.

    Des paniers tressés servant sans doute au transport de la terre jonchent les bas-côtés. Ces enfants sont tellement pitoyables dans leur quête qu’il est impossible de ne pas les comparer à nos chers petits écoliers de notre belle France. Pauvres gosses ! Aux dires de Pierre et Lydie, ce genre de situation est assez répandu dans le pays !

    Quelle tristesse !

    Bien entendu, après être venus jusqu’aux abords immédiats du véhicule et après quelques mots d’encouragement et quelques pièces… les visages fatigués des enfants laissent place à un début de sourire.

    De plus en plus tortueuse, la route serpente entre une végétation toujours aussi dense, des champs cultivés et des prairies où paissent parfois quelques zébus. De temps en temps, quelques petites maisons en terre rouge, rectangulaires, au toit de chaume ou de tôles ondulées rouillées. Toujours le même style typique.

    « Le plus souvent c’est de plain-pied en terre battue, explique Pierre. À même le sol trône un foyer pour la cuisson de la nourriture. La fumée alors en liberté noircit tout… » et de rajouter qu’au-dessus, un étage est souvent dédié au stockage ou au séchage des produits agricoles… Le bois est transformé en charbon de bois… plus performant ! Oui, mais la conséquence est dramatique car en raison des coupes claires faites dans les forêts pour prélever ce noble matériau, la terre devient aride et propice à l’érosion… et comme le bois est pratiquement l’unique combustible à disposition, que faire ?!

    À présent, le véhicule est un peu coincé derrière un autre taxi-brousse lourdement chargé. Ce dernier roule bien moins vite et il va falloir manœuvrer pour le dépasser.

    En plus de la charge volumineuse pesant sur la galerie, laissant deviner l’intérieur bondé, une grappe humaine se cramponne tant bien que mal sur les appuis extérieurs à l’arrière ! La manœuvre de dépassement s’annonce à grands coups

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