Au bord de l’Eaulne

rivière agite les herbes folles. Observer leurs ondulations occupe la fillette des heures durant. Elle s’installe là, sur les trois marches qui descendent vers les flots. Qui peut bien emprunter cet escalier qui ne mène nulle part? Jamais personne ne donne de réponse à ses interrogations. « Au bord du monde assise », le plus souvent, elle imagine un ailleurs, merveilleux et secret. Mais ces rêveries solitaires ne s’éternisent jamais longtemps. Ses frères ont toujours quelque domaine à explorer, une bêtise à inventer, une envie irrépressible de construire