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La légende Marvinienne, tome 2 - La mission de Myrddin
La légende Marvinienne, tome 2 - La mission de Myrddin
La légende Marvinienne, tome 2 - La mission de Myrddin
Livre électronique184 pages2 heures

La légende Marvinienne, tome 2 - La mission de Myrddin

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À propos de ce livre électronique

La grande aventure de Marvin le Calcinateur, propulsé du XXIe siècle directement au Moyen-Âge, se poursuit alors qu’il est contraint d’accepter une mission périlleuse de son ennemi Merlin. À contrecoeur, il doit se rendre avec ses amis Perceval, Dandrane et Herms, jusqu’au mur d’Hadrien pour y rencontrer un guerrier légendaire, Lancelot du Lac, afin de le convaincre de joindre les armées d’Arthur. Une tâche d’apparence facile, mais qui, comme d’habitude avec Marvin, se complique grandement. Nous voici en plein coeur d’une légende arthurienne réinventée où l’histoire ancienne s’agrémente de personnages inusités, d’histoires d’amour, mais aussi de morts-vivants. Quoi que l’on fasse, le temps demeure stable, impossible de le changer. Les événements importants se reforment autour de nous pour éviter toute incohérence. Et c’est là tout le problème!

Entre la magie et la science, cette série propose le parcours atypique d’un jeune garçon de la modernité faisant face à l’obscurantisme d’une époque sombre.
LangueFrançais
Date de sortie8 nov. 2021
ISBN9782897657949
La légende Marvinienne, tome 2 - La mission de Myrddin

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    Aperçu du livre

    La légende Marvinienne, tome 2 - La mission de Myrddin - Bryan Perro

    Chapitre 1

    Nouvelle lune du mois de la fenaison avec faux pour le fourrage des animaux

    Deuxième semaine de juin, selon mes estimations

    Abbaye de Beauport, matin pluvieux et gris

    Environ cinq ans après mon arrivée

    La première partie de mon récit terminé, j’entame ici un deuxième épisode. Je sais qu’il y en aura plusieurs, mais je ne dois pas me décourager. Écrire est difficile, me remémorer est douloureux. Heureusement, mon stylo, le seul qui me reste du XXIe siècle, et mon poignet tiennent le coup. Je noircis mon dernier cahier d’exercices à bonne allure.

    À l’abbaye de Beauport, les moines continuent de me nourrir dans le silence, même si ma présence leur déplaît. Mes repas sont frugaux et c’est bien ainsi, car je ne bouge pas beaucoup. Je passe mes journées et mes nuits sur l’écritoire, les yeux fixés sur le Graal, la tête plongée dans mes souvenirs.

    En ce début du mois de juin, porté par un vent léger, l’air du large arrive jusqu’à moi. Je sens ce parfum iodé de la Manche, ce qui m’aide à me concentrer sur mes aventures passées. Le chant des oiseaux a remplacé depuis longtemps les listes de lecture de mon téléphone, mon petit speaker Bluetooth et ma machine de Faraday pour les recharger. J’en parle comme si ces gadgets de mon époque étaient encore importants à mes yeux, alors que je m’en passe très bien. Aucun de ces trucs ne me manque aujourd’hui. En quatre ans, je me suis adapté au Moyen-Âge et j’ai certainement vieilli de quinze ans, car, ici, les journées sont longues et transforment les gamins beaucoup plus rapidement en hommes.

    Bref…

    Comment commencer cette nouvelle histoire, sinon en plongeant à pieds joints dans le récit ? Je rigole bien lorsque je repense à la mission de Myrddin, ma première mission obligée du roi Arthur. Pourquoi ce récit m’amuse-t-il ? Parce que je l’ai trompé, ce bon vieux Merlin ! Oui, je l’ai roulé dans la farine ! Si, un jour, il tombe sur cette histoire, il sera complètement désenchanté ! Et désenchanter Merlin l’enchanteur, ce n’est pas une petite affaire.

    Environ six mois après mon arrivée dans cet étrange Moyen-Âge de la légende arthurienne, j’ai été embrigadé de force par Myrddin, le fameux Merlin de la légende. Lui et moi n’avions rien en commun, sinon de venir d’un autre siècle, moi du XXIe, lui du XXe. Même si je le détestais au moment des événements et que je le déteste encore, ce que j’ai appris sur lui au fil du temps force mon admiration à l’égard de ce professeur de littérature titulaire d’un doctorat en études médiévales, qui, tout comme moi, a été enlevé de force à son époque.

    Marié et père de trois enfants, Merlin ou Myrddin (dont je ne connais pas le véritable nom) ou encore Myrtille selon Perceval, habitait une grande ville américaine et écoulait des jours heureux dans le confort matériel propre à son siècle. Un soir aussi banal que les autres, alors qu’il s’engageait comme à son habitude dans le métro pour rentrer chez lui après ses cours, la porte du wagon s’est ouverte sur le vide. Aveuglé par trois intenses lumières, son corps a été aspiré dans les ténèbres pour se retrouver en plein cœur de la forêt de Brocéliande. Sans comprendre ce qui lui arrivait, il est tombé du ciel, de la même façon que moi, à l’exception qu’il s’est presque fracturé la nuque lors de son atterrissage.

    Son passage à travers la porte du métro avait eu lieu en 1999, juste avant l’arrivée du deuxième millénaire. En fait, Myrddin ne m’a jamais raconté cet événement en détail. Comme un puzzle, j’ai reconstitué des morceaux de son histoire afin de me faire une image plus précise.

    Le fait qu’il ignorait que Dan Marino, le quart-arrière des Dolphins de Miami, avait pris sa retraite en 2000, m’avait donné une première indication. Il y avait aussi cette étrange conversation que nous avions eue dans le cachot répugnant où il m’avait incarcéré quelques jours auparavant.

    — Et parle-moi du bogue ? m’avait-il demandé avec inquiétude. Tu as connu le bogue ? Ou peut-être tes parents ont vécu le terrible événement ?

    J’étais dans une geôle puante, j’avais faim et soif, les rats essayaient de me piquer les maigres croûtons de pain qu’on m’offrait et Myrddin me parlait de bogue !

    — Le bogue ? avais-je hésité. Mais quel bogue ? Il faudrait être plus précis, parce que j’en ai connu plusieurs ! Le système Windows est plus poreux que celui d’Apple, mais on parle maintenant plus de virus que de bogues…

    Myrddin a serré les dents.

    — Tu te fous de ma gueule ? Le bogue de l’an 2000 ! Merde ! Les problèmes de conception des chiffriers des ordinateurs, tu ne vois pas ? On nous a annoncé l’effondrement du système bancaire, des problèmes avec les lance-missiles nucléaires, la perte des données dans les archives numériques… Tu dois bien être au courant !

    En vérité, je ne l’étais pas. Mais pas du tout.

    — J’aimerais beaucoup répondre, mais… mais je ne sais pas du tout de quoi vous me parlez.

    Il est devenu beaucoup plus insistant. J’ai même cru qu’il allait me frapper.

    — Dans les bases de données, il manquait deux chiffres ! Tu vois ce que je veux dire ? Les informaticiens n’avaient pas prévu le passage à un autre siècle, et les ordinateurs n’étaient pas conçus pour faire le pont vers l’an 2000 ! Tout devait s’écrouler lors de l’arrivée du nouveau siècle !

    Pour ne pas recevoir une correction, je me suis dit que je devais au moins faire semblant de me souvenir vaguement de quelque chose. Un peu comme une histoire ancienne qui me reviendrait soudainement à l’esprit.

    — Oui… oui… je vois… Il semble que mon père en a déjà fait mention durant un souper.

    — Et quelles ont été les conséquences sur l’économie ? Sur les banques ? La Bourse ? Ç’a été l’effondrement mondial ?

    Ici, je devais lui dire la vérité, le pauvre Merlin s’inquiétait depuis trop longtemps pour rien.

    — Je ne voudrais pas vous décevoir, Myrddin, mais il n’y a pas eu de conséquences… même que… pour tout dire… plus personne ne se souvient vraiment de cet événement… ce n’est qu’une anecdote dans l’histoire de l’humanité.

    Myrddin a pris une longue respiration avant de demander :

    — Rien du tout ?

    — Rien de rien…, lui ai-je répondu.

    — Tu es en train de me dire, petit crétin, que ça fait vingt-cinq ans que je m’inquiète pour rien des conséquences du bogue sur ma famille ? Ça fait vingt-cinq ans que je me réveille la nuit en me disant que je suis l’unique rescapé de l’apocalypse ? Vingt-cinq ans que je pense à mes trois enfants, à ma femme, en imaginant les pires scénarios ? Vingt-cinq ans depuis mon saut dans le vide à la porte de ce foutu métro, et le monde n’a pas changé ?

    En vérité, si nous avions vraiment remonté le temps, sa femme et ses enfants n’existaient pas encore. Il n’y avait donc pas d’inquiétudes à avoir ! Mais, plutôt que de tourner le fer dans la plaie et de recevoir un coup de poing au visage, j’ai simplement répondu :

    — Euh… le monde n’a pas changé… en fait oui, mais il est arrivé autre chose.

    Myrddin ne démordait pas de son bogue.

    — Et les conséquences sur l’armement nucléaire ? Sur les hypothèques ? Sur la Bourse ? Les radars aériens ? RIEN ? PAS LA MOINDRE RÉPERCUSSION ?

    — Rien… enfin, rien que mon père ni ma mère aient pris le soin de me raconter.

    J’aurais bien aimé ne pas lui faire de peine et lui raconter l’apocalypse d’avant ma naissance, mais le bogue de l’an 2000 n’était même pas un événement digne de mention sur une ligne du temps. Par contre, l’effondrement des tours jumelles du 11 septembre 2001, c’était autre chose ! Mais je ne lui ai pas raconté cet événement ; il m’aurait posé trop de questions, m’aurait demandé trop de précisions. Jamais je n’aurais pu lui répondre adéquatement pour calmer son angoisse. Merlin avait vécu dans la hantise pendant toutes ces années ; je n’allais certainement pas le relancer sur un nouveau scénario catastrophe. M’éviter des coups et sortir de cette geôle était ma principale préoccupation.

    D’autant que j’ai vite compris que mes connaissances sur l’avenir, cette vingtaine d’années dont je disposais par rapport à lui, me donnaient un avantage. Grâce à cela, si je jouais bien mes cartes, j’avais une longueur d’avance. Tant que j’avais des informations pouvant satisfaire sa curiosité, j’allais demeurer en vie. Myrddin était aussi curieux qu’anxieux et il n’avait qu’une idée en tête : retrouver le Graal afin de retourner chez lui. C’était toute sa vie, son obsession. Il désirait connaître le futur afin d’être rassuré sur le sort de ses proches tout en préparant son retour au XXe ou au XXIe siècle. Tout le temps qu’il avait vécu au Moyen-Âge lui serait peut-être compté et c’est en 2022, 2023 ou 2024 qu’il retournerait chez lui. Bien sûr, c’est moi qui détenais ces précieuses informations sur la période comprise entre son arrivée et son éventuel retour au bercail.

    Selon ses recherches, boire dans la coupe ayant recueilli le sang de Jésus allait le propulser à son point de départ, tout juste avant son fameux bogue. Comment ? Pourquoi ? Je ne le savais pas. Lui non plus. Cette coupe, c’était son salut, son but, son obsession. Il s’endormait le soir en pensant au Graal, rêvait au Graal et se réveillait le matin rempli de nouvelles idées ou d’intuitions afin de trouver le Graal ! Si, pour le toucher, il devait me sacrifier, il le ferait sans hésitation.

    Heureusement pour moi, il s’intéressait beaucoup plus à Perlesvaus qu’au Calcinateur du XXIe siècle. Enfin, pour Merlin j’étais une curiosité, mais, dans les écrits de la légende arthurienne, c’était Perceval le Gallois qui trouvait le Graal chez le Roi pêcheur. Voilà ce qui rendait mon ami exceptionnel à ses yeux !

    Bien qu’il ait été de mon époque, Myrddin n’était pas mon ami, encore moins mon allié. Je travaillais pour lui et ma mission était la suivante : je devais garder l’œil sur Perceval et, dès que celui-ci aurait le Graal entre les mains, le lui prendre de force, le voler, l’assassiner s’il le fallait ! Il me faudrait prendre tous les moyens possibles afin de m’en emparer et de le rapporter à Merlin. La moindre trahison de ma part signifierait la mort. Et il était sérieux, le bougre ! J’en tiens pour preuve quelques belles raclées qui m’ont laissé des cicatrices. Constamment sous la menace, je savais que j’allais jouer le jeu, mais je savais aussi que je jouerais et gagnerais selon mes règles. J’avais raison, puisque c’est moi, aujourd’hui, alors même que j’écris ces lignes, qui est celui de nous deux possédant le Graal. Devant moi trône la coupe et Myrddin n’est plus dans les parages. D’ailleurs, personne ne sait où il se trouve actuellement. Arthur et ses chevaliers le cherchent et ils pensent même qu’il leur a volé la coupe sacrée. Oui, les quatre dernières années ont été bien mouvementées !

    Que dire d’autre sur Myrddin, sinon qu’il ne l’a pas eu facile à son arrivée, une trentaine d’années plus tôt ? En plus de s’adapter au langage de l’époque, comme je l’ai moi-même fait, il a frôlé la folie. Seul dans la forêt de Brocéliande, il a connu une expérience beaucoup plus difficile que la mienne. Au fil de nos conversations qui ressemblaient davantage à des monologues de sa part, j’ai compris que le jeune professeur de littérature passionné de textes anciens et d’histoires moyenâgeuses, père de trois enfants et conjoint d’une femme magnifique, s’était retrouvé du jour au lendemain itinérant au Moyen-Âge. Le pauvre Myrddin, qui ne connaissait rien à la survie dans les bois, a mangé des plantes au hasard pour survivre, mais, surtout, il a avalé des champignons toxiques qui lui ont donné des hallucinations. Rapidement, il a perdu la tête et c’est dans un état de total délabrement physique et mental que l’a trouvé le roi Rodarcus, tout près de fontaine de Barenton. Le souverain a cru voir en lui un magicien (en fait, c’est ce que tout le monde fait ici : dès qu’on trouve un clochard errant dans les bois, on croit qu’il s’agit d’un sage ermite ou d’un grand magicien) et il l’a invité dans son château.

    À ce moment, Merlin était complètement défoncé et divaguait dans une langue que personne ne comprenait. Le roi Rodarcus a alors décidé de le mettre à l’épreuve pour savoir s’il était un véritable magicien. On a présenté à Myrddin trois fois de suite le même enfant dans des déguisements différents, puis on lui a demandé de dire de quelle façon chacun de ces gamins allait mourir.

    Encore sous l’effet des champignons, le futur magicien d’Arthur a joué de chance. Avec son accent du XXe siècle, une mystérieuse langue druidique pour le roi Rodarcus, il a affirmé que le premier tomberait d’un rocher, le deuxième d’une branche d’arbre et le troisième se noierait dans la rivière. Trois morts différentes pour la même personne, c’était impossible, a conclu le souverain. Myrddin n’était assurément pas un magicien. Il ne savait pas faire de prophétie ! Le sort du professeur de littérature était scellé !

    Dès le lendemain matin, alors que la cour de Rodarcus se préparait à renvoyer l’imposteur au feuillage de Brocéliande, le jeune garçon est tombé d’un escarpement rocheux en poursuivant un cerf, puis il s’est noyé dans la rivière. Son corps a été retrouvé accroché aux branches basses d’un arbre, au bord d’une petite baie. Myrddin avait vu juste ! À quelques détails

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