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L'ère de l'inquisitrice -Tome I: Roman
L'ère de l'inquisitrice -Tome I: Roman
L'ère de l'inquisitrice -Tome I: Roman
Livre électronique574 pages8 heures

L'ère de l'inquisitrice -Tome I: Roman

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À propos de ce livre électronique

2125, l’humanité est à son apogée ou du moins en apparence… Aucun signe précurseur de la bataille sans merci qui se profile à l’ombre.
Découverte, rivalité, pouvoir, hésitation, alliance, séparation, l’équilibre du monde repose sur un socle précaire. Au détour d’un mot, d’une page, l’humanité peut être détruite à tout jamais…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Guillaume Callebert se sert des lettres pour échapper au quotidien parfois difficile. Il signe, avec L’ère de l’inquisitrice - Tome I, la matérialisation d’un univers créé au fil de ses évasions littéraires.
LangueFrançais
Date de sortie1 oct. 2021
ISBN9791037735607
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    Aperçu du livre

    L'ère de l'inquisitrice -Tome I - Guillaume Callebert

    Le gouvernement de l’alliance terrestre

    Dans la deuxième décennie des années 2000 suite à un attentat d’une ampleur démesurée à Paris, tuant des millions de personnes, le monde entra en guerre. Cette guerre fut appelée, plus tard, la déchéance de l’humanité. Les morts se comptèrent en centaines de millions, puis en milliards. Toutes ces années de guerre avaient quasiment tout dévasté. Par chance, aucun des belligérants n’utilisa de bombe nucléaire. Les traumatismes de l’attaque à la bombe atomique à Paris par des terroristes radicaux furent terribles dans la mémoire collective. Cela n’évita pas la destruction, la mort, les pertes et la tristesse. Bien au contraire, la haine n’était que trop vivace pour stopper ce massacre, qui n’avait de guerre que le nom. Vingt années de guerre plus tard, des mouvements de révolte virent le jour à travers le monde pour mettre fin à toutes ces politiques. Les pays, les frontières, les religions et les partis politiques furent abolis. Une politique globale du monde et le Gouvernement unifié de l’alliance terrestre voyaient le jour (G.U.A.T). Ce système politique fonctionnait de la sorte : un secrétaire général, assisté de cinq conseillers, avait pour mission d’être moins dans une politique inefficace avec des paroles sans actes mais d’être plus dans l’action au profit du peuple. Ce système était égalitaire, plus de communautarisme, plus de peur de son voisin et plus de pauvre ou de chômage. Le monde allait enfin de l’avant. La pénurie en combustible fossile contraignit le conseil à rechercher une nouvelle source d’énergie non polluante. Cette volonté écologique permit la découverte d’une énergie pure et quasi illimitée : l’Irithium. Grâce à cette nouvelle source d’énergie, l’humanité a pu mettre en place divers centres de recherche scientifique, militaire ou minière, à travers le système solaire. Sur la lune, une base militaire fut créée. Des ponts spatiaux permettaient de voyager en un instant à un autre pont spatial dans notre galaxie. C’est ainsi que trois planètes de notre voie lactée furent colonisées. La première, Gaïa, était une planète aussi biodiversifiée que la Terre, elle servait de second habitat, principalement. La deuxième, Prométhée, était une planète pour entraîner les nouvelles recrues du F.A.P.E.A.T : force armée de protection pour l’expansionnisme de l’alliance terrestre. Elle servait aussi de centre de recherche. Quant à la troisième, Phébé, la dernière planète habitable en première phase de colonisation, elle ne possédait qu’une base avancée. Toutes ces colonies furent implantées avec un respect de l’écosystème. Ces planètes se trouvaient dans le secteur Shapley. L’humanité était à son apogée, tout était radieux. Rien ne nous semblait impossible. L’avenir de l’humanité était tout aussi prometteur que notre marche en avant dans nos connaissances et dans l’exploration de notre galaxie qui nous semblait quasi illimitée. En ce jour du 11 juin 2125, on célébrait la 75e année de création ; du G.U.A.T. Pour cet évènement, de grandes festivités eurent lieu dans les colonies et sur Terre. Le magnifique drapeau est composé de deux bandes bleues symbolisant le ciel d’un jour d’été avec un blanc aussi magnifique que ceux des nuages qui traversent les montagnes. Au milieu bordé de blanc, une Terre symbolisée par la forme d’un crâne pour représenter les morts de l’ancien monde, afin de ne pas oublier que le monde d’aujourd’hui nous le leur devons. Ensuite, un aigle puissant majestueux soulève la Terre comme lorsqu’il prend sa proie. Cela nous rappelle que, de notre plus grand échec, nous avons réussi à nous élever pour devenir ce que nous sommes. J’étais fière d’appartenir à ce monde et d’en être l’une des garantes. Je me sacrifierais corps et âme pour notre institution. Ces hommes et femmes ont mis fin à tant d’inégalité, à toutes ces religions dévastatrices, à ces extrémistes qui ne vouaient leur vie qu’à la haine, à tous ces politiques corrompus et avares de pouvoir. Depuis soixante-quinze ans, nous vouions un culte à ceux qui sont morts, se sacrifiant pour nous. Tout était magnifique et le drapeau flottait fièrement. Toutefois, en ce jour de fête, ma mission débute.

    Je suis la commandante Ashley Eversman, voici mon histoire. Je suis née en 2099 à Sydney de parents travaillant pour le G.U.A.T. Mon père était le technicien en chef sur les vaisseaux de combat du F.A.P.E.A.T. Il périt dans un tragique accident quand j’avais dix ans. Quant à ma mère, une chercheuse dans le domaine de l’avancée technologique du G.U.A.T, elle mourut en me mettant au monde. Je grandis donc dans un orphelinat du F.A.P.A.E.T où je fis mes classes au sein de l’académie Aérospatiale de Sydney. Maintenant, me voici, à vingt-six ans, la plus jeune commandante d’un destroyer spatial avec pour mission de cartographier une nouvelle planète et d’y faire des recherches de civilisation afin de pouvoir en faire une nouvelle colonie…

    Ashley Eversman

    Après ces quelques lignes, je refermais mon journal. Un journal intime, si l’on peut dire. Je me mis à sourire en y pensant, seule dans ma cabine. Tout en le rangeant, je me levais pour m’avancer jusqu’à mon grand hublot, pour contempler cette magnificence qu’était l’espace. Nous étions presque à destination et devant cette vue splendide je me disais, à voix basse, tout en me perdant dans ce que je contemplais : « Tu me manques, papa. J’espère que tu peux voir la femme que je suis devenue… »

    Je ne pus finir ma phrase. Prise d’une émotion soudaine, je ne pouvais m’empêcher de me dire que mes parents me manquaient ; surtout mon père. J’espérais, où qu’il soit, que le parcours m’ayant amené à me retrouver là le rende fier de moi.

    Pas le temps de m’apitoyer sur mon sort. Comme je l’apprenais à mes dépens depuis que j’ai pris mon commandement, On n’a, hélas, que très peu de temps, pour profiter d’un moment de paix, de tranquillité.

    — Commandante ! Ici votre pilote. Nous sommes en approche de la planète XNP04.

    C’était le lieutenant Peter Sedgwick qui, via l’interphone du vaisseau, m’informait de notre arrivée.

    Fini le moment de quiétude dans mes quartiers, au calme.

    — Bien reçu, lieutenant Sedgwick. Préparez l’arrivée en orbite, répondis-je posément, tout en allant ouvrir le sas de ma cabine.

    Le lieutenant Peter Sedgwick était sûrement l’un des meilleurs pilotes de sa génération. D’après la lecture de son dossier, il avait du mal avec l’autorité. Néanmoins, pour moi, ce qui m’importait le plus, c’était avant tout ses compétences. En quittant ma cabine, pour me diriger au centre de commandement, je croisai, en chemin, le superviseur Samuel Duprés. Je voyais bien qu’il était là pour m’évaluer, avec ses lunettes rondes à monture noire, son costume trois-pièces, tout droit sorti d’un bureau de comptable, et sa coupe de premier de la classe. Personne ne l’appréciait dans l’équipage.

    — Commandante Eversman ! J’ai su que nous arrivions à destination. Vous ne voyez donc pas d’inconvénient, à ce que je vous accompagne au centre de commandement, demanda-t-il avec cet air si supérieur.

    — Bien sûr que non !

    Je prenais sur moi, il faut dire. Une semaine ! Une semaine qu’il me suivait comme un cafard ragoûtant. Il en était devenu difficile avec ces reproches et cette façon de me parler, de me dévisager. En attendant, je devais faire avec… Vivement ma prochaine mission, qu’il ne soit plus dans mes pattes. Je ne lui adressais aucunement la parole, durant le temps que nous étions ensemble dans l’ascenseur et jusqu’à notre arrivée au poste de commandement. Ce qui fut interminable. Une fois les portes s’ouvrant, je partis vite fait vers le poste de contrôle. L’Ascension était un des premiers vaisseaux créés pour voyager dans l’espace. Plutôt bien conservé pour son âge, j’en étais très fière. Certains voyaient l’attribution de l’Ascension comme un manque de confiance de notre amirauté en mon premier commandement.

    — Commandante sur la passerelle ! GARDE-À-VOUS Messieurs ! ordonna le navigateur Gaiji d’une voix forte.

    Gaiji était mon navigateur. Il avait une cinquantaine d’années, plutôt bien conservé, crâne et barbe rasés, avec un uniforme des plus impeccables. Il était une sorte de père pour l’équipage du vaisseau et veillait aussi à ce que personne ne me discrédite ou ne remette en cause mon commandement.

    — Repos, messieurs ! répondis-je avec assurance.

    Je m’avançais jusqu’à Gaiji, pour lui faire part de mes ordres.

    — Gaiji ! Transmettez à l’amirauté que nous entrons dans notre phase de mission.

    — Bien reçu commandante ! rétorqua Gaiji, en me faisant un signe de salut.

    En regardant autour de moi, je m’aperçus que les membres de l’équipage m’observaient. J’entamais donc un discours simple et le plus limpide possible avec un ton posé.

    « Soldats ! Sachez que c’est un honneur pour moi d’effectuer cette première mission à vos côtés. Bien que ce soit une mission qui semble de routine, je compte sur vous pour effectuer le travail le plus irréprochablement qui soit. »

    — Allez ! Vous avez entendu la commandante ! Ce n’est pas le moment de s’endormir ! Rendons fier notre commandante, s’écria mon second, le lieutenant-commandant Roman Peers.

    Je ne l’avais pas vu, à mon arrivée.

    Roman était un homme de 30 ans, tatoué, barbe garnie et coupe iroquoise. Il avait un regard dur mais était un homme et un soldat extraordinaire. J’avais fait mes classes avec lui, à l’académie. Nous étions très proches, sa sœur, lui et moi. Dès mon affectation… il avait décidé de me suivre, pour devenir mon second à bord de l’Ascension.

    — Commandante ! Je vois que votre chien de garde vous suit une fois de plus, s’agaça Roman, s’avançant vers moi pour me saluer, tout en ignorant Samuel Duprés.

    Roman détestait l’idée que l’on me surveille. Il était difficile de lui donner tort. Depuis notre départ de la base lunaire, notre cher Samuel Duprés me suivait, comme mon ombre.

    — Lieutenant-commandant, veuillez vous passer de tout commentaire ! M’avez-vous bien compris ? répondis-je avec une certaine fermeté, même si je partageais l’agacement de Roman.

    — Commandante, nous nous apprêtons à sortir de l’hyperespace dans 3… 2… 1… Nous voilà à destination. Je vous l’avais bien dit que j’y arriverai commandante.

    Nous interpellâmes le lieutenant Sedgwick se trouvant au poste de pilotage.

    Le rejoignant, j’étais accompagnée du navigateur Gaiji, de Samuel Duprés et de Roman. Ce dernier lui dit d’un ton moqueur.

    — Ne vous emballez pas lieutenant, c’est le pilote automatique qui a fait tout le travail.

    — Certes, lieutenant-commandant. Mais y a bien quelqu’un qui a dû enclencher et surveiller le bon fonctionnement du pilote automatique. En plus, c’est bien moi, et non le pilote automatique, qui ai programmé les coordonnées de notre saut dans l’espace, répondit Sedgwick avec sarcasme et tout en lui montrant le poste de pilotage avec de grands gestes.

    Moi, j’étais tout simplement émerveillée par cette vue magnifique. Il faut l’avouer, on ne s’en lasse pas. Nous étions en orbite autour d’une planète ressemblant étrangement à la Terre. On pouvait apercevoir la lune de XNP04, à ses côtés, qui était d’une couleur rosée sûrement due à la couleur rougeâtre du soleil.

    — Navigateur Gaiji ! repris-je tout en mettant fin à mes rêveries.

    — Oui, commandante !

    — Demandez à l’unité technique de faire un balayage de la planète.

    — À vos ordres ; commandante ! Il partit en direction du centre de commandement pour donner mes ordres.

    — Quant à vous, second ! Demandez à Costa et Wickers de se préparer pour aller examiner la planète et dites à Ramires qu’il sera mon pilote.

    — Oui, commandante ! Nous ne prenons personne d’autre avec nous ? s’interrogea Roman.

    — Je sais, Roman… Je compte vous accompagner.

    — Mais commandante, vous ne pouvez pas quitter le vaisseau comme ça, s’exclama Samuel Duprés.

    — Monsieur Duprés, avec tout le respect que je vous dois, la commandante c’est moi ! Et moi seule décide sur ce vaisseau ! Le commandement de l’Ascension, en mon absence, sera donné au navigateur Gaiji en qui j’ai pleinement confiance, dis-je avec fermeté tout en regardant le navigateur qui revenait vers nous.

    — Et je ne faillirai pas commandante ! rétorqua Gaiji.

    — Roman, nous pouvons y aller. Lieutenant quant à vous, vol en orbite et cette fois se sera sans pilote automatique.

    Le lieutenant répondit avec une grimace mais il en souriait. Le lieutenant respectait mon autorité, ce qui contrastait avec son dossier et les notations de ses anciens supérieurs. Laissant le commandement au navigateur Gaiji, je partis vers l’ascenseur avec Roman qui, le sourire aux lèvres, me regardait.

    — Ash, je ne sais pas comment tu fais pour supporter ce mec dans tes pattes depuis notre départ de la base lunaire. Rassure-moi, il n’est pas avec toi quand tu dors ou quand tu te douches.

    — Ne t’inquiètes pas pour moi Roman, je le gère. CE MEC ! Comme tu le dis si bien. D’ailleurs, c’est pour cela que je suis la commandante et non toi, rétorquais-je avec le sourire.

    Après ce petit échange dans l’ascenseur, nous arrivions au hangar pour nous équiper. Roman et moi avancions vers l’équipe qui finissait de se préparer. Roman n’avait qu’à mettre sa combinaison de combat étant déjà en sous-combinaison. Alors que moi je me devais d’enlever mon uniforme. Pas de place pour l’intimité, si j’en voulais j’aurais dû me changer dans les vestiaires, mais là je n’avais pas le choix. Uniforme enlevé et en sous-vêtement, j’enfilais ma sous-combinaison assez vite ainsi qu’un de mes pulls à capuche noire, pour ensuite mettre ma tenue de combat. Une tenue légère et maniable construite à base d’un végétal découvert sur Gaïa, bien plus résistant que les anciens gilets pare-balles en kevlar d’antan. Elle couvrait les organes et points vitaux ainsi qu’une protection aux membres supérieurs et inférieurs. Après il y avait des armures du type lourdes, construites à base d’un carbone hyper résistant que l’équipe avait mis, seul Roman portait une tenue légère de combat comme moi. Une fois en tenue et mon keffieh kaki mis, je m’avançais vers l’équipe.

    — Messieurs, je vous invite à embarquer. Sergent Ramires cette fois, faites un atterrissage en douceur.

    — Bien sûr ; commandante. Comme toujours. Mais prenez note que la dernière fois il y avait de fortes rafales.

    — On dira ça, répondis-je avec un sourire de coin tout en prenant mon reaper, que Roman m’avait préparé.

    Le reaper était une arme standard pour les soldats du F.A.P.E.A.T. léger, ce fusil d’assaut à la cadence de tir élevé, tire des balles explosives. Roman lui s’était équipé d’un fusil de précision de classe viper. L’équipe prenait place dans la navette de transport de type monarque. Ce nom lui venait d’un papillon migrateur, auquel la navette ne ressemblait malheureusement pas. Le monarque était un vaisseau de transport lourd et d’une faible maniabilité, rien de très gracieux. Néanmoins, son poly-alliage renforcé en faisait une véritable forteresse volante. Si on devait lui donner une ressemblance se serait le V-22 ospreys, remplacez les hélices par des turboréacteurs et vous avez votre monarque.

    — Navigateur Gaiji, nous demandons l’autorisation de pouvoir quitter le hangar, demandais-je via oreillette, une fois tous en place et attacher par les harnais de sécurité.

    — Vous avez l’autorisation commandante. Bon vol et bonne chance.

    — Merci ! Eversman terminé. Sergent Ramires ! Faites-nous quitter la passerelle de décollage.

    Le décollage était quelque peu brutal, l’entrée en orbite le fut d’autant plus. Je me levai, une fois l’entrée effectuée pour ordonner à Wickers de prendre place sur la tourelle arrière. C’est alors que le soldat 1re classe Costa, du bout de la navette m’interpella.

    — Commandante ?

    — Oui 1re classe Costa.

    — Je voulais vous demander, si l’on devra vous couvrir commandante ? Étant donné que vous n’êtes pas souvent sur le terrain, mais plus souvent dans votre coin bien au chaud à donner des ordres.

    De ce fait, je m’arrêtai face à lui. En me mettant à sa hauteur, je lui répondis du ton le plus sévère.

    — Costa, ne vous inquiétez pas pour moi mais plutôt pour VOUS ! WICKERS, OUVREZ LE SAS DU MONARQUE ! m’écriais-je sur la fin.

    — Oui, oui madame, bredouilla-t-il d’une voix tremblante.

    Une fois le sas ouvert et après avoir ôté la sécurité du harnais de Costa, je le pris par le bras en le traînant sans qu’il réagisse. Je lui dis avec plus de calme.

    — Je suis votre commandante et vous me devez le respect nous ne sommes pas dans un club de vacances. Alors si vous avez autre chose à dire, dégagez de ma navette ; MAINTENANT !

    — Non, commandante ! Je m’excuse, je ne voulais pas vous manquer de respect ! s’exclama-t-il terrifié, la tête dans le vide.

    Relâchant ma pression il se releva doucement et sans avoir besoin de plus d’autorité et dans un ton calme je lui dis.

    — Prenez le minigun et n’y bougez pas jusqu’à notre atterrissage. Est-ce bien clair pour vous ? Costa !

    — Oui, madame ! obéissant, il prit place alors que Wickers se réinstallait.

    Après cet épisode, le silence s’abattait dans le vaisseau et personne ni même Roman n’osait me regarder. J’avais fait voir mon autorité et, bien qu’agir de la sorte ne me plaisait pas, il le fallait.

    — Commandante venez voir ça ! dit avec stupéfaction le sergent Ramires alors que nous étions secoués par des turbulences.

    — Oui sergent Ramires, au rapport ? le questionnai-je tout en reprenant place au cockpit tandis que Roman resté à l’entrée.

    — Commandante regardez en bas. Cette colline est trop bien délimitée pour être naturelle, de plus à notre passage les appareils ont été soudainement déconnecté, rétorqua-t-il dubitatif.

    — En effet Sergent, atterrissons sur cette clairière au bord de la rivière. Je vais contacter l’Ascension.

    — Navigateur Gaiji, ici Eversman me recevez-vous ?

    — Oui commandante. Je vous reçois fort et clair.

    — Je vous envoie des données de zones à cartographier, nous avons aperçu quelque chose de suspect.

    — Coordonnées reçues, commandante. Nous allons cartographier la zone de suite. Nous rappelons dès les premiers résultats, transmission terminée.

    Quand la transmission prit fin, le sergent Ramires posa la navette sur la zone indiquée.

    — Wickers, Costa, veuillez établir un périmètre de sécurité, leur ordonnais-je.

    — Oui commandante ! s’exclamèrent-ils tous deux à l’unisson.

    — Tu sais Ash, tout le monde respecte ton commandement. Après des soldats comme Costa, je peux m’en charger si tu le souhaites.

    — Non merci Roman ! Je n’ai pas besoin d’être chaperonnée. Je pense qu’il a compris. De plus, il me teste c’est le jeu. Il veut être sûr qu’il peut faire confiance à sa commandante.

    J’avais employé un ton moins cordial. Bien que je comprenne sa réaction, je me devais de gérer seul ce genre de situation. Hélas qu’un soldat me parle ainsi, ce n’était pas la première et sûrement pas ; la dernière fois.

    — Commandante ici Gaiji ! La zone demandée a été cartographiée et cela n’a rien donné. À 2 km de votre position, on peut juste observer un voile noir sur la zone indiquée. Elle fait dysfonctionner, voire arrêter tous nos appareils. Cependant, nous avons pu détecter des ondes émanant de cet endroit.

    — Nous nous rendons sur place pour faire notre propre analyse des lieux. Après tout, il fallait lever le voile sur ce qui se cachait là-bas.

    — Bien reçu, Commandante. Nous vous contactons dans 2 heures. Transmission terminée, bonne chance commandante, répondit Gaiji.

    Sortant de la navette, j’allais donner mes ordres pour l’expédition que j’allais mener.

    — Costa, Ramires, vous restez là et surveillerez la navette. Wickers, le second et moi on va explorer la zone.

    Partant Wickers en tête, laissant Costa et le sergent à la protection de la navette. Wickers était un jeune soldat tout juste sorti des jupes de sa mère. Il voulait bien faire et ouvrait la marche. S’enfonçant dans cette forêt à la végétation débordante, Roman se mit à mes côtés.

    — Ash ! J’aurais voulu parler avec toi…

    — De la Citadelle !

    — Euh… Oui de la Citadelle. Tu me surprends, Ash. reprit-il interloqué.

    — Roman, ça ne peut être que ça. D’ailleurs, ne t’inquiète pas. Ce n’est pas grave, tu avais des obligations et ta sœur m’a accompagnée. Je n’étais donc pas seule.

    — Pourtant depuis notre départ, je ressens comme… enfin comme si tu mettais certaines distances entre nous.

    — J’y suis obligé, à cause de l’autre superviseur. Mais entre toi et moi, tout va bien, rien n’a changé entre nous, le rassurai-je.

    — D’accord en tout cas je te soutiens et je suis content qu’entre nous tout soit OK.

    — En fait… Y a aussi qu’on attend tellement de moi qu’on m’attend au tournant et qu’à la moindre erreur, Ashley Eversman, on va la zigouiller. Plus jeune commandant et première de promo, beaucoup de pression…

    — Ash ! T’es la meilleure pour ce job, dit-il d’un ton réconfortant.

    — Attends, quand j’ai quitté le vaisseau, Duprés a bien failli en faire une syncope. Cet enfoiré ne me loupera pas. Enfin là je respire et regarde comme c’est magnifique.

    Nous étions aux abords d’une grande cascade. Il y avait des bruits d’animaux, une image de vacances, de carte postale.

    — Roman ce ne serait pas un endroit idéal pour la cabane que tu aimerais avoir ? dis-je tout en m’avançant au bord de la rivière.

    — Oui Ash, entre deux missions je m’imagine bien là. Du coup, on va s’immortaliser ce moment. Aussitôt sa phrase finie il prit son arm-tech pour faire une photo.

    — Attends ! Tu as mis sur ton arm-tech de quoi faire une photo. Roman ou comment détourner le matériel. J’étais stupéfait par ce qu’il avait fait du matériel militaire.

    — Oui et encore j’ai même de quoi te mettre une bonne musique, dit-il d’un ton joyeux.

    — Tu n’es pas croyable Roman. D’ailleurs comment as-tu pu faire cela ?

    Il me regarda souriant. Puis, il me répondit avec un ton d’humour.

    — L’ingénieur Wilson, c’est lui qui me l’a amélioré.

    — Pas étonnant ! Il est vraiment compétent dans son domaine en tant qu’ingénieur. Bon allez, continuons. Mais en voyant son regard insistant, j’acceptai d’immortaliser ce moment. Après tout que risquions-nous ?

    Wickers lui c’était assis, buvant son eau avec son raid back.

    — Soldat, j’espère que c’est de l’eau, sinon videz-moi votre raid back. Il releva sa tête et à son regard, il se demandait si c’était une blague pour le taquiner ou pas et sortit la paille de sa bouche.

    — Ne vous inquiétez pas commandante. J’ai beau venir de l’ancienne Écosse, je n’ai pas emmené mon bourbon avec, répondit-il en faisant l’air sérieux mais avec un léger sourire.

    — J’espère bien soldat ! Allez, on repart à la recherche de réponse, dis-je et alors que je pars il m’interpella.

    — Commandante ?

    — Oui, Wickers.

    — Sachez que pour moi, c’est un honneur d’être sous vos ordres et que Costa n’est qu’un con.

    — Merci, Wickers. Bon, allez ! On reprend notre route, répondis-je d’un ton empli de gratitude.

    Et nous voilà repartis, après une pause de plusieurs minutes.

    — Tu vois Ash, t’as au moins un soldat qui est heureux de te savoir sa commandante.

    Mon sourire fut ma seule réponse. Il était temps d’avancer. Nous n’avons que trop tardé. Avançant encore une bonne heure, nous arrivions à ce qui semblait être un complexe enfoui dans une végétation, qui l’avait totalement recouverte.

    — C’est quoi ça ? s’exclama Roman.

    — Faisons le tour, pour trouver un point d’entrée, ordonnais-je.

    Après un court temps, Wickers nous interpella.

    — VENEZ ! cria-t-il.

    — Oui Wickers, on arrive ! Et là, on tomba sur une entrée quasi intacte non recouverte de végétation.

    Éclairant la zone avec la lampe torche de mon reaper, on n’y voyait rien. Juste un grand trou noir, je me demandais ce qui pouvait bien y avoir dedans.

    — Wickers, veuillez rester à l’entrée et sécuriser la zone. Pendant que Peers et moi allons explorer cet endroit.

    — Oui commandante !

    Me mettant de côté via mon oreillette j’essayais de contacter le sergent Ramires.

    « Ramires ! Ici la commandante Eversman me recevez-vous ? » Après plusieurs tentatives, toujours aucune réponse. M’avançant vers Roman je lui dis.

    — Aucune réponse du sergent, les interférences de cet endroit, doivent y être pour quelque chose. Nous allons quand même explorer ce complexe. Roman on y va ? Wickers s’il y a quoi que ce soit vous partez directement à la navette.

    — Affirmatif commandante ! dit Wickers tout en me saluant.

    En explorant le complexe, je m’aperçus que cette technologie semblait fortement similaire à la nôtre. J’ai d’abord pensé à un complexe secret terrien, qui aurait été effacé des archives genre… mission black OPS. Mais en arrivant, à ce qui semblait être le poste de pilotage, nous comprenions Roman et moi que nous étions dans un vaisseau extraterrestre. Perdue dans mes pensées, je regardais les symboles inscrits… non ce n’était pas possible ! Tout ceci ressemblait fortement aux symboles de…

    — Ashley ? Tout va bien ? me questionna Roman tout en posant sa main sur mon épaule, ce qui me fit sursauter et sortir de mes pensées.

    — Oui… oui ! Tout va bien c’est juste que… enfin non ce n’est rien !

    — Tu es sûr ? reprit-il avec insistance.

    — C’est bon Roman, continuons notre exploration ! réagissais-je agacée.

    À son regard, je voyais qu’il se posait des questions sur ma réaction. Mais il était bien trop tôt pour lui dire. Je devais d’abord avoir des réponses.

    — Désolé, continuons d’abord nos recherches, Roman, repris-je d’un ton calme

    — Très bien ! Je t’écoute ! dit-il le regard dur et le ton empli de colère.

    — Séparons-nous. Le vaisseau ne me semble pas très grand, nous aurons très vite de faire le tour et de régler ce problème pour contacter l’Ascension.

    Pour seule réponse, il me salua de la tête et partit examiner le vaisseau de son côté. En partant de mon côté, je ne trouvais rien d’anormal. Ce vaisseau à l’infrastructure fortement humaine avait des espaces bien plus grands que nos vaisseaux terriens. Alors que je m’apprêtais à retrouver Roman dans les décombres du poste de pilotage, après de longues minutes d’exploration sans rien trouver. Voilà qu’une porte sur ma droite s’ouvrit. En la franchissant, je découvris ce qui semblait être le noyau du vaisseau éteint. Je m’approchais d’une possible table de contrôle, elle aussi était éteinte. Les symboles… C’étaient les mêmes, que ceux que ma… Tout à coup, le panneau de la table de contrôle s’alluma, un énorme bruit se fit entendre comme un moteur qui se préparait à décoller. C’est alors qu’un énorme faisceau d’une lumière verte aveuglante partit du noyau et traversa le plafond. Puis plus rien. Tout s’éteint et plus rien ne fonctionnait comme à mon arrivée. J’essayais par la suite de contacter Roman par radio mais sans succès. Je décidais donc de le rejoindre en espérant qu’il ait des réponses. À mon arrivée, Roman était déjà revenu de son exploration.

    — Ash ! Je n’ai rien trouvé. À croire que tout a été déserté. Hormis les lumières qui se sont mises à briller très fort et d’un coup plus rien. Et de ton côté ?

    — Je ne sais pas trop. Il y a une sorte d’appareil comme le noyau du vaisseau et quand je me suis approchée, un faisceau vert s’est allumé et a traversé le plafond. Je pense que nous ferions mieux de retourner à la navette afin de rejoindre l’Ascension.

    — Oui Ash, tu as raison. Nous sommes partis depuis plus de 3 heures et les autres sont sûrement inquiets. Fais chier que nos radios soient toujours HS.

    Nous partîmes donc de ce pas, à l’entrée du vaisseau afin de retrouver Wickers. À notre arrivée, il n’y avait plus personne ! Wickers était parti ! L’on pouvait voir des traces de Rangers faire le chemin inverse. Je m’apprêtais à suivre les traces quand soudain ma radio, ainsi que celle de Roman, se mit à fonctionner.

    — COMMANDANTE ! L’ASCENSION ! PUTAIN Y A QUELQU’UN ! ICI RAMIRES. ON NOUS TIRE DESSUS. ENNEMIS EN NOMBRES. HOMME À TERRE ! hurla le sergent avec beaucoup de stress dans sa voix.

    — RAMIRES, ICI EVERSMAN ! JE VOUS REÇOIS, ON SE MET EN ROUTE VERS VOTRE POSITION ; TENEZ BON ! Roman on fonce ! Wickers est sûrement allé les aider. En chemin, on essaiera de contacter l’Ascension.

    J’étais déterminé à sauver mes gars mais plein de questions me venaient. Aucun signe de vie n’avait été détecté, donc qui nous attaquait ? Que se passait-il avec nos radios ? Est-ce un hasard où tout est dû à cet appareil retrouvé dans les décombres du vaisseau alien ? Je me disais que pour le moment, me poser ses questions n’aiderait pas mes hommes. Les réponses viendraient tôt ou tard.

    — Attends Ash. Tu réagis de façon excessive et çà depuis que l’on a découvert ce vaisseau. Constata Roman, tout en agrippant mon bras pour m’empêcher de partir.

    Repoussant son geste et je m’apprêtais à réagir de façon virulente… mais il n’en fut rien. Je pris sur moi pour temporiser les choses et surtout ne pas perdre de temps pour sauver mes hommes.

    — Roman, écoute-moi. Je te dirai tout, promis. Mais là, il faut que l’on aille secourir l’équipe.

    — Très bien, je te suis.

    — Alors, dépêchons-nous. Essaie de ton côté de contacter l’Ascension, ordonnais-je avec un ton directif mais posé.

    Exécutant mon ordre, nous partîmes rapidement arme en main vers le monarque. Pendant que Roman essayait, sans succès, de contacter l’Ascension. Quant à moi, j’essayais de joindre Ramires ou Costa mais même si la radio était fonctionnelle personne ne répondit. Après avoir couru un très long moment, nous arrivions tous à proximité de notre navette. En nous rapprochant du site d’atterrissage, on pouvait voir ce qui arrivait à mes hommes. Je vis Ramires blessé se tenant l’épaule droite. Quant à Costa et Wickers, ils avaient les mains attachées derrière le dos. Une personne encapuchonnée et de très grande taille, à plus de 2 mètres de hauteur, se tenait au-dessus de Ramires. Il devait se pencher comme un bossu pour lui poser ses questions.

    — Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Comment saviez-vous pour le vaisseau ? Ce personnage avait une voix rauque et étouffée.

    — Je ne vois pas ce que ça peut te foutre ! Enculé ! répondit sèchement Ramires.

    Il pointa une arme sur la tête de Ramires et posa la même question avec un ton beaucoup plus agressif.

    — Roman ! Mets-toi en position là-bas, tu auras une…

    Tout d’un coup, au travers de la végétation et suite à un bruit assourdissant, une énorme boule de feu transperça le ciel. Immédiatement, une question se posa : était-ce l’Ascension ? Roman me regardait, avec un air perdu.

    — Ash, tu crois que c’est… dit-il avec une once de panique dans sa voix.

    Ne pouvant me permettre de perdre Roman, je lui dis d’un ton assuré et tout en posant une de mes mains sur son épaule.

    — Écoute-moi, concentrons-nous sur nos hommes retenus prisonniers. Pour cela, j’ai besoin du soldat que tu es. Sans toi, je ne peux rien faire, dis-je d’un ton réconfortant.

    — D’accord Ash ! Compte sur moi ! Excuse-moi de m’être égaré, répondit-il tout en se ressaisissant.

    — Non… non tu n’as pas à t’excuser. Moi aussi j’ai peur. C’est tout à fait normal. Maintenant, voilà comment on va si prendre.

    Prenant un ton plus assuré, j’allais lui donner le meilleur des plans qui, selon moi, permettrait de libérer mes hommes.

    — Il y a un point surélevé et à couvert dans la végétation, tu vas te mettre en position là-bas. Avec ton viper, tu pourras les snipers. Cela va me permettre d’attaquer à revers par le monarque qui me couvrira. Une fois en position, je te donnerai le signal radio pour que tu attaques.

    — Une simple mission d’exploration… que tu disais ! Allez, sauvons nos hommes, reprit avec assurance Roman, tout en me tendant son poing auquel répondis-je par un check.

    Roman partit discrètement prendre position tandis que moi, je fis le tour pour arriver derrière eux. J’étais couvert par les longues herbes se trouvant aux abords de la rivière. Une fois derrière le monarque, un des soldats ennemis se trouvait juste devant moi. Il était de dos. Je pris ma lame dans la poche de l’une de mes cuisses et tout en m’approchant, le plus silencieusement possible. Je lui plantais ma lame dans sa nuque. Il s’écroula et pour éviter d’avertir les ennemis, je le retenais dans sa chute. Ensuite, je me déplaçais pour me tenir derrière l’un des réacteurs de la navette. Je pouvais voir le profil de cette créature ainsi qu’une dizaine d’ennemis qui occupaient le périmètre. Observant scrupuleusement la zone avant de donner l’assaut, l’être encapuchonné parla à l’un de ses soldats dans une langue qui m’était inconnue. Suite à son allocution, plusieurs soldats partirent en direction du vaisseau où Roman, Wickers et moi-même étions positionnés. C’était le moment idéal pour lancer l’attaque alors que le chef ennemi menaçait à nouveau le sergent Ramires.

    « Vas-y Roman, c’est le moment d’attaquer ! » Roman tira une première balle qui atterrit en pleine tête d’un des soldats qui gardait Costa. Le casque masquant son visage s’ouvrit. Je pouvais voir à quoi ces créatures ressemblaient. On aurait dit un être vide, sans vie. Une fois se 1er de coup de feu tiré, je pris une grande inspiration puis me mis aussi à faire feu. C’est à ce moment-là que l’homme encapuchonné retira sa coiffe. Il était immense et si grand. Sa tête était pleine de cicatrices, il avait des yeux vitreux et une peau blanchâtre. Quand je sortis de l’arrière de la navette, je lui tirais dessus en pleine poitrine. Il tomba raide mort. Roman lui était attaqué par les soldats ennemis. Je leur tirais dans le dos tout en avançant quand soudain...

    — COMMANDANTE ! hurla Wickers.

    Alors que je me retournais en direction de Wickers, je ne vis pas que cette grande créature se tenait debout derrière moi. Avant que je puisse réagir, il me transperça l’omoplate d’une épée. En retirant sa lame, il me jeta de quelques mètres en arrière. J’essayais de me remettre debout en tenant fermement mon reaper, il me fixa et tira sur Ramires en pleine tête qui s’effondra. Il en fit de même avec Costa. Wickers lui se leva et fonça dessus en essayant de le déséquilibrer. Mais rien n’y faisait, cette créature ne bougeait pas. Wickers en avait perdu l’équilibre et sans pouvoir se défendre, il se fit transpercer la tête par l’épée de cet être, qui me regardait avec un regard sadique. Je réussissais à me relever et faisais feu vers lui mais rien ne le toucher. Il avait un bouclier !

    — AAAAAAAAAAAH, criais-je en tirant, tirant et tirant encore dessus.

    Mais j’avais beau lui tirer dessus, rien ne passait le bouclier. Je me suis mise à courir vers lui pour l’affronter au corps à. Lame à la main, je balançais mon reaper qui n’avait plus de balles. Je courus vers lui, quand soudain une explosion se fit retentir. Je tentai de regarder vers la détonation. Elle provenait de l’endroit où se trouvait Roman, quand je pris un violent coup de poing à la mâchoire, de la part de cette créature. Quelle conne que j’étais ! Je m’étais fait distraire par cette explosion, voilà maintenant ou j’en suis. J’essayais de me relever pour continuer de me battre, et ce malgré la douleur, qu’à peine le temps de m’en remettre, voilà qu’un de ces sbires me tirait dessus. Je me sentis tout à coup partir, sans pouvoir réagir.

    Roman Peers

    Le ciel était bleu, le soleil était haut, sa lumière traversant les arbres. Mes yeux se refermaient, j’ai de plus en plus de mal à respirer. Une ombre s’arrêta au-dessus de moi.

    — DOCTEURE, VENEZ VITE ! IL Y EN A UN EN VIE ! RAMENEZ UNE CAPSULE DE SURVIE ! s’écria un homme à la voix rauque.

    Une deuxième ombre apparut au-dessus de moi.

    — On va devoir le stabiliser avant ! C’est un miracle qu’il soit encore en vie, à la vue de son état. Se met à dire cette personne qui était une femme à la voix douce.

    « À la vue de son état. » Où voulait-elle en venir ? Je ne ressentais aucune douleur, plus rien que m’arrivait-il ? Tous ces bruits et tous ces gens qui s’affairaient autour de moi… J’essayais de réagir, tant bien que mal, mais je ne le pouvais pas. Cela m’était impossible. La seule chose dont je pris conscience, quand mes yeux se fermèrent pour de bon, c’était que l’on me mit dans une capsule. Je me réveillais dans un endroit avec une très forte lumière. Je tentais de le visualiser mais je n’arrivais pas à discerner autre chose que cette lumière intense. J’essayais donc de parler, mais j’avais énormément de mal à émettre un son. Quand brusquement, j’entendis une voix à peine perceptible pour comprendre de quoi la personne me parlait. J’étais déboussolée et ce n’était là qu’en ouvrant les yeux une nouvelle fois, que je pus enfin voir une silhouette féminine dans cette pièce de couleur blanche. Mes sens revenaient peu à peu bien qu’avec toujours autant de difficulté.

    — Bonjour, monsieur, je suis la docteure Shelby, dit une très jolie jeune femme, blonde, cheveux attachés en chignon. Elle avait un fort accent londonien. Elle tenait une tablette prenant note de mes constantes.

    — Où… Où suis-je ? La dernière chose dont je me souviens, c’est d’une explosion, après plus rien…

    J’étais perdu, je n’avais aucun repère et énormément de mal à parler, même si tout semblait revenir à la normale.

    — Mon équipe et moi, nous vous avons porté secours à la suite de la réception d’un appel de détresse lancé d’une navette émanant de cette planète…

    — Était-ce donc vous et votre vaisseau, la boule de feu que j’ai aperçu dans le ciel ? la questionnais-je perplexe.

    — Oui ! Nous avons eu un problème, lors de notre entrée dans l’atmosphère…

    J’étais soulagé, soulagé de savoir que cette boule de feu n’était pas l’Ascension. Je ne lui laissais pas pour autant, le temps de finir sa phrase que je l’agressais par une autre question.

    — Donc, vous avez vu le vaisseau qui était en orbite de la planète ? Un croiseur, nom de code : Ascension.

    — Non, monsieur ! Il n’y avait aucun vaisseau en orbite, juste l’appel de détresse qui était émis de la planète. L’appel provenait de votre monarque.

    — Je n’étais pas seul sur la planète docteure, il y avait une femme avec moi notre commandante ! Et trois hommes, dont un sergent, ils étaient retenus prisonniers juste à proximité de notre navette. Ceux qui nous ont attaqués ont bien laissé une trace ! J’étais de plus en plus perdu dans mes pensées. Je voulais des réponses à mes questions sans quoi je perdrais toute patience.

    — Vous étiez très gravement blessé, c’est une chance que vous ayez survécu.

    — Racontez-moi docteure, ne prenez pas de gants avec moi, rétorquais-je avec impatience, impatient de savoir tout ce qu’il en était.

    — Un soldat de notre périmètre examinait une zone quand il a vu une main sortir de terre. En l’extirpant, c’est un bras droit arraché qui en sortit le vôtre ! Ensuite, ce fut une jambe droite…

    — Attendez ! Vous me dites que je… je… je….

    Les alarmes des machines médicales s’emballèrent. La docteure me parla tout en demandant à une personne que je ne voyais pas de m’injecter un produit. Ce qui me détendit, retrouvant ainsi mon calme après quelques minutes. Elle posa sa main sur mon bras gauche et, le regard compatissant, elle me dit dans un ton apaisant.

    — Reposez-vous, vous êtes encore trop faible. Je repasserai pour tout vous racontez, une fois que…

    — NON ! NON ! m’exclamais-je, tout en agrippant son bras de ma main droite. Ma main droite ? Je pensais qu’elle m’avait été arrachée, que m’arrivait-il au juste !

    Elle fit signe de halte à une personne. Relâchant son bras, je pouvais voir un homme armé, son écusson n’était pas du F.A.P.E.A.T.

    — D’accord, je vais vous raconter. Quand le soldat vous a trouvé, on vous a mis dans une capsule de survie et on vous a amené ici il y a une semaine.

    — UNE SEMAINE ! j’étais décontenancé.

    — Oui, vous êtes resté une semaine dans le coma. Je suis restée à vos côtés et vous ai soigné.

    — Et pour mes membres arrachés ? Ils sont bien là ? demandais-je avec une once d’incompréhension dans ma voix.

    — C’est normal, vous êtes sur l’Artis, une base de recherche en matière de biotechnologie. Quand on vous a ramené ici, on vous a implanté un bras et une jambe créés dans notre centre technologique.

    — La base Artis ? Je ne connais pas et comment avez-vous pu venir si vite ?

    — Pour ces réponses, ce n’est pas à moi à vous les donner. Je ne suis que votre médecin. Elle était embarrassée.

    — D’accord. Merci, docteure, je vous dois beaucoup, répondis-je le ton calme et apaisé des quelques réponses que m’avait fourni la docteure Shelby.

    — Je vais informer le colonel et le commandant de base de votre état de santé. Il viendra en même temps, pour vous dire tout ce qu’il en est.

    — Encore merci docteure, sans vous je serais mort ! dis-je avec gratitude, alors qu’elle s’apprêtait à quitter la salle.

    Elle me glissa un sourire, ouvrit la porte puis partit de la salle. Je pus m’apercevoir qu’au moins un homme avec une tenue militaire était en faction devant ma porte. Seul, je regardais mon bras qui, à s’y méprendre, ressemblait à mon véritable bras sans les tatouages. C’est après quelques minutes que la docteure, accompagné d’un homme, entra dans ma chambre. À ces épaulettes, je pus voir qu’il était colonel. Ce fameux commandant qui aurait mes réponses. Il avait une coupe en brosse, cheveux grisonnants, la barbe bien taillée tout aussi grisonnante que ses cheveux.

    — Bonjour ! Lieutenant-commandant Roman Peers, c’est bien cela ? Je suis le colonel John Taylor ! s’exprima-t-il d’une voix forte, comme pour me faire voir qui commandait.

    — Oui ! Je suis bien le lieutenant-commandant Roman Peers commandant en second du croiseur Ascension ! Vaisseau croiseur, commandé par la commandante Ashley Eversman, répondis-je dans un ton clair, mais sans vouloir surenchérir sur le colonel et son entrée solennelle.

    — Lieutenant-commandant ! J’aimerais savoir ce qui s’est passé sur cette planète ?

    Je lui racontais toute l’histoire, à son regard, je le sentis perplexe. À mon avis, qu’il ne me croyait pas.

    — Vous savez à quoi je pense plutôt. Que vous me mentiez ! Votre histoire ne tient pas la route, nous n’avons rien trouvé sur la planète hormis vous et votre navette. Vous êtes soit un déserteur, soit un contrebandier qui a volé une identité militaire, dit-il d’un ton suspicieux.

    — Mais colonel ! En une semaine, vous auriez pu vérifier mon identité ! rétorquais-je d’un ton agacé.

    Agacé aussi parce que s’il ne me croyait pas… je n’aurais pas de réponse sur Ashley et l’Ascension.

    — Impossible ! Notre relais de communication est HS, il nous a donc été impossible de confirmer votre identité.

    — BON, COLONEL ! Si j’étais contrebandier ? Mon histoire serait plus crédible ! Quel intérêt aurai-je à raconter une histoire si improbable ? m’exclamais-je tout en commençant à m’énerver.

    — Écoutez ! À l’arrivée de notre équipe, il n’y avait rien. Tout était brûlé. Il n’y avait que vous qui étiez gravement blessé. Comme si on vous avait laissé là ; pour mort ! se défendit-il comme pour me convaincre de sa méfiance.

    — C’est impossible que vous n’ayez trouvé aucune trace de mon équipe ! Nous étions 3 hommes en plus de moi et de notre commandante ; une femme ! Elle était en train de les attaquer, pendant que je faisais en sorte qu’ils concentraient leurs tirs sur moi.

    Je commençais à perdre tout self contrôle. Même si ma version ne changeait guère, le colonel n’était pas parti pour me croire, la docteure Shelby prit la parole.

    — Il dit qu’une femme faisait partie de l’équipe. Cependant, nous n’avons trouvé personne colonel. Son histoire pourrait nous expliquer pourquoi des zones bien distinctes ont été entièrement détruites.

    Peut-être que le docteur Shelby voulait m’aider, qu’elle sentait que mon histoire était vraie. Dans tous les cas,

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