Annick Cojean a été biberonnée au débarquement du 6 juin 1944. Sa mère, Marie-Germaine, lui a souvent fait le récit, ainsi qu’à ses jeunes frères, tous terrorisés, de ces soldats s’extrayant des péniches de débarquement à Omaha et Utah Beach, des parachutistes allant au casse-pipe, du déluge de feu à Caen, ville martyre où sa famille vivait. Cette conteuse née avait alors 13 ans. Elle n’oubliera jamais les allées et venues jusqu’à la cave de la maison du boulevard Poincaré, puis la fuite à vélo hors de l’enfer sur terre. En 1994, sa fille Annick, devenue grand reporter au propose de faire le récit heure par heure du débarquement, pour les 50 ans du D-Day. La journaliste part donc à la recherche des vétérans, aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en France, mais aussi en Allemagne pour avoir le point de vue d’« en face ». Au total, elle rassemble dans dix-huit témoignages où l’on croise Wally Parr, qui atterrit en planeur à 0 h 10 ; le maquisard André Héricy, qui sabote la ligne Caen-Laval à 2 heures ; le ranger Len Hommel, qui escalade la pointe du Hoc à 7 h 15 ; l’aumônier René de Naurois, qui aborde Ouistreham à 7 h 15, avec les volontaires français du commando Kieffer ; le fantassin de la Wehrmacht Rolf de Boeser, dont le régiment tente
Nous y étions. 18 vétérans racontent heure par heure le D-Day
Apr 25, 2024
8 minutes
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