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Jean-Jacques Dessalines: Paroles D’Outre-Tombe
Jean-Jacques Dessalines: Paroles D’Outre-Tombe
Jean-Jacques Dessalines: Paroles D’Outre-Tombe
Livre électronique405 pages5 heures

Jean-Jacques Dessalines: Paroles D’Outre-Tombe

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À propos de ce livre électronique

Juge de carrire, enseignant, crivain,
Jean Snat Fleury est n en Hati. Sa
large connaissance du droit hatien et
sa grande comptence dans lart denseigner
lont aid jouer un rle de formateur
lAcadmie Nationale de Police en
1995 et de directeur des tudes lcole
de la magistrature de Ption-Ville, en
2004. Auteur de limportant ouvrage Le
Procs des Timbres: Laffaire Audubon, Me.
Fleury a immigr aux tats-Unis, plus
prcisment Boston, en 2007, o il a
dcroch deux matrises lUniversit
Suffolk, en administration publique et
en sciences politiques. En 2014, Fleury a
fond Caribbean Arts Gallery Boston,
et par la suite, il devint directeur dune
organisation de bienfaisance appele Art-
For-Change dont le but est dencadrer les
artistes.
LangueFrançais
ÉditeurXlibris US
Date de sortie28 juin 2018
ISBN9781984536488
Jean-Jacques Dessalines: Paroles D’Outre-Tombe
Auteur

Jean Sénat Fleury

Career judge, teacher, writer, Jean Sénat Fleury was born in Haiti and currently lives in Boston. A former intern at the National School of Magistrates (Paris and Bordeaux), he has held various positions within the Haitian judiciary. He was in turn a trainer at the National Police Academy (1995–1996) and director of studies at the School of Magistrates of Pétion-Ville (2000–2004). Author of the book The Stamp Trial, he wrote several other historical works such as: Jean-Jacques Dessalines: Words from Beyond the Grave, Toussaint Louverture: The Trial of the Slave Trafficking, Adolf Hitler: Trial in Absentia in Nuremberg, The Trial of Osama Bin Laden, Hirohito: Guilty or Innocent: The Trial of the Emperor, and Adolf Hitler and Hirohito: On Trials. Mr. Fleury had emigrated to the United States in 2007. He earned a master’s degree in public administration and a second in political science from Suffolk University. His new book, Japan’s Empire Disaster provides an understanding of the expansionist policy practiced by Japan during the end of the nineteenth and the first period of the twentieth century.

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    Aperçu du livre

    Jean-Jacques Dessalines - Jean Sénat Fleury

    Copyright © 2018 by Jean Sénat Fleury.

    Library of Congress Control Number:      2018906537

    ISBN:                  Hardcover                        978-1-9845-3267-1

                                Softcover                          978-1-9845-3266-4

                                eBook                               978-1-9845-3648-8

    Dépôt légal :

    Bibliothèque Nationale d’Haïti

    Bureau National du Livre d’Haïti

    Archives Nationales des États-Unis d’Amérique

    All rights reserved. No part of this book may be reproduced or transmitted in any form or by any means, electronic or mechanical, including photocopying, recording, or by any information storage and retrieval system, without permission in writing from the copyright owner.

    The views expressed in this work are solely those of the author and do not necessarily reflect the views of the publisher, and the publisher hereby disclaims any responsibility for them.

    Any people depicted in stock imagery provided by Getty Images are models, and such images are being used for illustrative purposes only.

    Certain stock imagery © Getty Images.

    À la couverture :

    « Jean-Jacques Dessalines Ressuscité »

    Peinture de Jean-Philippe Claude

    Couverture :

    Yves F. Rigaud, www.niceimage.net

    Rev. date: 06/23/2018

    Xlibris

    1-888-795-4274

    www.Xlibris.com

    777472

    TABLE DES MATIÈRES

    Remerciements

    Commentaires Et Témoignages

    Avant-Propos

    PREMIÈRE PARTIE

    La Déchéance

    CHAPITRE 1

    Le Message

    Peuple Inconscient !

    Peuple Corrompu !

    Peuple Receleur !

    Peuple Amnésique !

    Peuple Sans Vision !

    Reprends-Toi, Ô Peuple Renégat !

    Peuple Sans Idéal !

    Trouve Ton Chemin

    Réveille Ta Conscience Endormie

    CHAPITRE II

    Croire Aux Génies

    Danses Folkloriques D’haïti

    Tu Es Une Nation Exceptionnelle

    Un Peuple Guerrier

    CHAPITRE III

    L’apport D’haïti À L’humanité

    Dessalines Le Grand

    Humaniste Que Je Suis

    Haïti Est Une Grande Nation

    Revenir Sur Ses Erreurs

    CHAPITRE IV

    Le Dessalinien

    Pensées Tirées De Leurs Écrits

    Du Leadership National Au Mondial

    Voies Internationales De L’abolition Des Traites Occidentales

    Haïti Est La Mère De La Liberté

    Arrêté :

    L’idéal Dessalinien Est Toujours Vivant

    Le Rêve Dessalinien

    CHAPITRE V

    Soit Plus Créatif, Inventif Et Mieux Inspiré De Ton Passé Glorieux

    Haïti N’est Pas Pauvre

    DEUXIÈME PARTIE

    Conscience Retrouvée

    CHAPITRE VI

    La Vision Dessalinienne

    Vertières

    Une Révolution Unique

    Napoléon Bonaparte

    L’expédition Française De Saint-Domingue

    Premier Envoi

    Deuxième Envoi

    Détachements De Diverses Unités

    La Ravine-À-Couleuvres Et La Crête-À-Pierrot

    Le Blocus Du Fort

    CHAPITRE VII

    Réécrire Notre Histoire

    À La Tête De La Révolution

    CHAPITRE VIII

    L’importance De La Mémoire

    CHAPITRE IX

    Réconciliation Nationale

    CHAPITRE X

    Retourner À Tes Racines

    Le Vaudou : Une Matrice Culturelle

    TROISIÈME PARTIE

    CHAPITRE XI

    Apprendre À Vivre Ensemble

    De Nouveaux Plans D’action

    Accepter Son Identité

    Dénouer La Crise Identitaire

    Identité Retrouvée

    CHAPITRE XII

    Parler Du Développement D’haïti

    CHAPITRE XIII

    Mettre Fin A L’embargo

    CHAPITRE XIV

    Le Code Noir

    L’acte De Capitulation Des Forces Françaises

    La Première Proclamation De L’indépendance D’haïti

    Le 29 Novembre 1803

    Proclamation Du 1Er Janvier 1804

    L’esclavage : Un Crime Contre L’humanité

    Bibliographie

    REMERCIEMENTS

    M es sincères remerciements ainsi que toute ma gratitude vont à mon ami de longue date Jacques Arnaud Démézier, qui a rédigé l’avant-propos du livre, au correcteur Guy Jacques, au professeur Luc Rémy, à l’écrivain Frantz Jean-Baptiste, à l’éducatrice Louise Marie Bernard Mac Guffie, à Marie Carmel Jean-Baptiste, à Brian Concannon, et enfin à James Boykin pour avoir photographié le tableau de l’artiste Philippe Claude «Jean-Jacques Dessalines Ressuscité» publié sur la couverture du livre. Mes sincères et profonds remerciements s’adressent aussi aux artistes peintres Jean-Philippe Claude, Lyonel Laurenceau, Ulrick Jean-Pierre, Roberson Joseph, Jonas Exumé, Jackson Day, Jean Ricardo Domond, Joseph Ernst Domond, Patrick Gerald Wah, Jean Patrick Tintin, Eddy Tintin, Gino Tintin, Jean René Tintin, Samuel Luxama, Fabrice Dorante, Joevanny Narcisse, Bitho Faustin, Yves F. Rigaud, et à la photographe Joanna Gleason, qui ont accepté à ce que j’utilise leurs œuvres dans la version illustrée de «Jean-Jacques Dessalines : Paroles d’outre-tombe» à paraître. À tous ceux et à toutes celles qui ont fourni leur contribution au succès de cet ouvrage, je leur renouvelle mes sincères remerciements.

    COMMENTAIRES ET TÉMOIGNAGES

    A vec Jean-Jacques Dessalines : Paroles d’outre-tombe , Me. Jean Sénat Fleury fait une entrée remarquable dans la galerie des écrivains haïtiens qui placent Dessalines au centre de leurs préoccupations patriotiques. Au prix d’un travail de recherche visiblement intense, maître Fleury saisit Dessalines dans un tableau panoramique grandiose, riche et divers. À travers cette œuvre, l’auteur a produit une véritable histoire d’Haïti.

    Son approche historiographique nous paraît très ambitieuse et audacieuse. Ambitieux, l’auteur a glané à travers une documentation abondante et très variée. Il s’est montré avide de capter et de présenter Haïti dans toute sa complexité, ses richesses, son passé glorieux, sa résilience, et même ses aspirations à un avenir brillant. Voilà pourquoi, dans le livre, le message dans la bouche de l’empereur nous présente le fait historique haïtien à travers une multiplicité de facettes: la politique, l’histoire, la géographie, la peinture, la musique, la littérature, la religion, le vaudou, les relations diplomatiques, le sport, la danse, la finance, l’économie et je ne sais quoi encore.

    Il va sans dire que Fleury conçoit le récit historique non comme un lieu de présentation exclusive des batailles ou des grands hommes, mais comme un tout. Audacieux, Fleury s’est évertué à concilier fiction et faits historiques sans jamais mettre le lecteur dans l’embarras de ne pas pouvoir distinguer le vrai du faux, l’imaginaire et le réel. Car, par la fiction, Fleury pratique tout simplement de la prosopopée intelligente. Il fait intervenir l’empereur, de la Salle des Initiés, qui raconte ou dit l’histoire factuelle, authentique et vérifiable d’Haïti, de l’époque coloniale à nos jours. En fait, par le jeu de la fiction, c’est, en quelque sorte, l’auteur qui se cache derrière le Grand Initié et qui dicte à la nation haïtienne comment se libérer tout en la motivant à suivre des recommandations rédemptrices. En clair, Fleury fournit dans cet ouvrage d’abondants matériaux historiques, dont certains ne sont pas très connus, qui nous aideront à mieux connaître et comprendre Haïti et le Père Libérateur du Peuple haïtien et Fondateur de notre État. Il y parvient en jetant au rebut mythes, perceptions, croyances et discours aliénés et aliénants qui nous ont jusque-là fait négliger ou même ignorer les vraies dimensions humanistes de Dessalines ainsi que les véritables atouts spirituels, culturels et matériels dans ce pays qu’il a fondé. Ensuite, l’auteur contribue par son effort à nous reconnecter avec l’Afrique, l’Alma-Mater, si souvent négligée, oubliée et parfois même rejetée par beaucoup d’Haïtiens. Or, nous fait-il remarquer, c’est Dessalines et de tels atouts combattus chez nous qui sont, par essence, capables de consolider notre liberté et notre indépendance, et de nous protéger des assauts liberticides d’origine externe ou interne.

    En définitive, Jean-Jacques Dessalines : Paroles d’outre-tombe est une œuvre à visée encyclopédique, un ouvrage de référence, et de rupture idéologique, intellectuelle, spirituelle, religieuse et culturelle. C’est aussi un sérum et un élixir historique destiné à réveiller, décupler et à mettre sur le tremplin les énergies endormies de la nation haïtienne. Or, cette nation soupire après de tels ferments et un bien bon levain, désireuse de se relancer sur le chemin de sa vocation historique de briseuse de jougs esclavagistes, colonialistes et impérialistes, de domination étrangère, d’exploitation éhontée des masses populaires, et aussi de forgeuse de justice économique et sociale et d’humanité. Effectivement, Fleury cherche aussi, à travers cet ouvrage, à contribuer à notre réarmement moral et patriotique, en nous indiquant le choix conscient et obligatoire à faire. Et ce choix réside dans le recentrage de notre cadre référentiel individuel et collectif autour de la base de soutènement spirituel et matériel de la nation haïtienne: le leader Jean-Jacques Dessalines, le Grand.

    À cet égard, il est important de signaler qu’avec Jean-Jacques Dessalines : Paroles d’outre-tombe c’est déjà plus de trois livres majeurs qui ont paru sur Jean-Jacques Dessalines en moins de quinze ans, en ce XXIe siècle. Parallèlement, c’est toute une floraison d’idées et d’activités politiques, artistiques et culturelles, économiques et autres qui se focalisent de nos jours sur Dessalines. Sur la base de tels indicateurs, je prends le risque optimiste de dire que le XXIe siècle haïtien est et sera dessalinien. L’ouvrage Jean-Jacques Dessalines : Paroles d’outre-tombe de Me. Fleury me pousse à un autre pronostic, plus osé, plus prometteur et plus grandiose encore: l’heure de la Renaissance dessalinienne est en cours. La Renaissance d’Haïti, tout comme celle de l’Afrique, s’annonce; c’est pour bientôt ! L’empereur a parlé à travers Jean Sénat Fleury : «Le génie d’Haïti nous entraîne vers les sommets de l’humanité. Laissons-nous tout simplement guider par lui.»

    —Luc Rémy, Professeur, Écrivain

    Ayant procédé à la révision de l’ouvrage de Jean Sénat Fleury, j’ai eu le privilège de pouvoir le lire avant tout le monde. Ce récit m’a grandement touché, en premier lieu par l’histoire qui est racontée, en l’occurrence celle d’Haïti, mais aussi par la manière dont l’auteur laisse place au narrateur par excellence dans ce récit, l’empereur Jean-Jacques Dessalines. Et je demeure plongé depuis cette lecture dans une profonde réflexion sur la vie et la liberté. La nécessité d’une révolution est déjà ancrée en moi depuis longtemps pour que le monde puisse devenir un lieu différent, dans lequel chacun pourra s’exprimer et non pas se sentir esclave d’une réalité qui ne lui convient pas. Une révolution qui doit se vouloir d’abord individuelle pour par la suite devenir collective. J’ai des amis haïtiens mais jamais nous n’avons exploré d’une façon aussi explicative et concrète la triste histoire de leur pays, peut-être un peu parce que ceux-ci sont en exil depuis un certain nombre d’années dans la plupart des cas. J’ai beaucoup appris en lisant l’œuvre de Monsieur Fleury. Il reste à souhaiter que l’impact créé soit aussi important chez les Haïtiens qui comprendront l’importance d’agir pour faire de leur contrée l’espace qui sera enfin le leur, après tant d’années d’esclavage, de peine et de misère sous le joug des puissances mondiales. Cet ouvrage se veut une leçon d’histoire certes, mais par-dessus tout il met en scène des pistes de solution pour un avenir meilleur, des pistes à suivre pour la création d’une nouvelle Haïti. Je vous souhaite à tous le meilleur des succès dans cette épopée afin que votre pays puisse redevenir ce qu’il ne demande qu’à être: la perle des Antilles.

    —Guy Jacques

    Haïti a ouvert la voie de la liberté, le droit à l’égalité à tous les hommes, et à toutes les femmes opprimés du monde. Elle a aidé plusieurs autres peuples à l’émancipation et à gagner leur autonomie. Pourtant, après deux cents ans d’indépendance, le pays chemine vers la voie précédemment tracée par ses oppresseurs, ses anciens maîtres. Première république noire indépendante du monde, elle continue à payer chèrement cette conquête. Mise en quarantaine, elle reçoit des soins empoisonnés de pays apparemment bienfaiteurs, qui s’appellent hypocritement pays-amis. Rongée de l’intérieur par ses enfants qui s’en foutent de son sort, Haïti s’embourbe de plus en plus dans la misère et le sous-développement. Minée, tant par des étrangers que par ses fils et ses filles produits d’une éducation calquée, tracée par le concordat de Damien, le pays est livré à la banqueroute, la perversion, et la corruption chronique. Le peuple haïtien est devenu une nation errante à la recherche de son bien-être et sa survie.

    Or, l’être humain ne peut évoluer s’il ne sache pas d’où il vient et d’où il va. Il est important que le passé soit raconté. En toute vérité, il est fort important qu’un peuple connaisse son histoire afin de consolider sa mémoire en vue de projeter son futur. Un peuple ne peut progresser en se référant de l’histoire de l’autre ; car chaque nation a son histoire. Elle doit être vraie et authentique. Comment un peuple peut-il se tenir debout et faire face aux attaques s’il n’a pas ses racines solidement ancrées dans ses us et coutumes ? Les racines auxquelles je me réfère, sont clairement définies à travers le récit raconté dans l’ouvrage «Jean-Jacques Dessalines: Paroles d’outre-tombe.»

    L’empereur Jean-Jacques Dessalines, le fondateur de la patrie haïtienne, le Grand Humaniste, de la demeure des SAGES, sous la plume de monsieur Jean Sénat Fleury, livre son message en vue de guider la nation haïtienne vers la voie du progrès. De même qu’un arbre ne peut survivre sans ses racines, le peuple haïtien a besoin de se connecter profondément à sa culture pour exister. C’est l’essence du discours de Jean-Jacques Dessalines dans ce roman. Le Grand visionnaire, le Général Jean-Jacques Dessalines, de la demeure des Initiés, nous rappelle que nous sommes sur la mauvaise voie; voilà pourquoi nous reculons. Il est temps donc de changer de direction.

    Une éducatrice de carrière, et une mère engagée, je vois dans ce livre une occasion, un moyen pour éduquer le peuple haïtien vers une prise de conscience nationale, le sensibiliser sur la prise en charge de son destin. Jean-Jacques Dessalines : Paroles d’outre-tombe est un ouvrage d’information et de formation, un livre de référence qui doit être lu et utilisé comme un outil éducatif.

    —Louise Marie Bernard Mac Guffie,

    Éducatrice, maman engagée

    Au moment où une grande confusion tente d’envahir la conscience collective haïtienne en ce XXIe siècle, le livre Jean-Jacques Dessalines : Paroles d’outre-tombe de Me. Jean Sénat Fleury vient à point nommé bousculer les tabous et les propos de désenchantement entendus aux portes de la désinvolture, pour réactualiser les discours phares du père fondateur de la Nation, dont la portée universelle ne cesse d’éveiller aujourd’hui la curiosité des humanistes avertis de tous les coins de la planète.

    Écrit dans un style inédit, ce livre nous offre une ambiance propice à la lecture où la narration et l’argumentation forment une symbiose à l’effet de rendre le lecteur réceptif à chaque nouvelle page feuilletée. Me. Jean Sénat Fleury, un intellectuel haïtien convaincu des maux qui accablent son pays, ouvre cette page d’histoire à travers des monologues imagés pour réveiller les consciences endormies en faisant parler Jean-Jacques Dessalines, l’homme qui a défié le statu quo de la barbarie occidentale vis-à-vis des peuples noirs pour aboutir à la fondation de la première République noire indépendante du monde, le 1er janvier 1804. Les temps ont changé, les cultures, les civilisations se transforment et s’entrecroisent pour s’adapter aux nouvelles normes imposées par l’effet du prince, mais l’histoire ne changera jamais, car il ne saurait exister de gommes assez puissantes pour effacer des mémoires dignes de la vertu des grands hommes à l’instar de Jean-Jacques Dessalines, que l’histoire universelle ne saurait ignorer.

    —Frantz Jean-Baptiste

    Le monde entier s’indigne de l’esclavage en Lybie. Comme si l’esclavage était un fait nouveau, s’étant formé seulement en ce XXIe siècle avec le kidnapping forcé des braves gens originaires d’Afrique subsaharienne que les marchands d’esclaves ont capturé pour placer dans la servitude. Comme si l’esclavage était un commerce qui se faisait uniquement à l’intérieur des pays africains, sans la participation des pays européens trop puritains pour cautionner ce commerce odieux de l’homme par l’homme. Comme si les sociétés africaines n’étaient pas depuis des siècles saccagées, exploitées, abusées avidement par des puissances coloniales —France, Espagne, Angleterre, Portugal, Belgique, Hollande— sans mesurer à l’époque le service d’une main-d’œuvre à leur compte, corvéable à merci. En effet, le berceau de l’humanité a connu trois siècles de traite négrière et un siècle de colonisation.

    Le Code noir, les accords signés entre la papauté et les dirigeants européens officialisant l’esclavage, les différentes expéditions en Amérique pour combattre la révolte des Noirs, particulièrement l’expédition française à Saint-Domingue en 1801, sont des preuves irréfutables que des nations européennes et l’Église catholique ont, entre le XIe et le XVIIIe siècle, ouvert la voie à l’esclavage. Le Vatican a approuvé les expéditions portugaises, espagnoles, françaises, belges, en y voyant l’occasion de convertir au christianisme toutes ces populations d’Afrique considérées comme des païens par l’Église catholique.

    Écrit à un moment où l’esclavage, le racisme, et la discrimination, constituent le plus grave fléau auquel la société moderne doit faire face aujourd’hui, le livre Jean-Jacques Dessalines : Paroles d’outre-tombe vient à point nommé réveiller la conscience mondiale sur les torts de l’esclavage, et la nécessité de combattre ce fléau qui menace de réapparaître dans sa forme hideuse du XVIe siècle. La France a aboli l’esclavage le 27 avril 1848, soit près de cinquante-neuf ans après avoir adopté la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Comment peut-on prétendre respecter les droits de l’Homme quand on continue à réduire des êtres humains à l’état d’esclavage ?

    En faisant parler Dessalines, l’homme qui a changé l’histoire du monde, après avoir forcé les puissances coloniales à abolir la servitude sur leurs territoires, je porte un message puissant dans lequel j’affirme que la volonté de restaurer la dignité doit devenir une passion humaine. Une obligation des dirigeants mondiaux à se recentrer sur les priorités fondamentales : l’éducation, le logement, le travail, la sécurité, les soins sanitaires et alimentaires, pour donner l’espoir de vivre aux faibles dans les pays pauvres, et en même temps éradiquer la misère sur notre planète.

    —Jean Sénat Fleury

    AVANT-PROPOS

    L ’inventaire littéraire sur l’histoire de l’empereur Jean-Jacques Dessalines ne révèle pas grand-chose, contrairement à celui sur Toussaint Louverture où les ouvrages ne manquent pas de relater son génie et les prouesses de ce grand leader. Ici, il ne s’agit pas de mener un quelconque débat sur les deux principaux piliers sur qui reposent l’histoire d’Haïti, puisque chacun avait sa mission. Ils étaient comme Moïse et Josué, c’est-à-dire que, tout comme Moïse, Toussaint était un libérateur alors qu’à l’instar de Josué, Dessalines avait la mission de conquérir Haïti. L’unique différence c’est que les littératures ne manquent pas sur Moïse et Josué, qui sont vénérés pour leurs actions. Mais en ce qui a trait à Toussaint et à Dessalines, la différence est très nette. Il existe des tas d’écrits sur Toussaint, tandis que très peu d’ouvrages ont été publiés sur Dessalines.

    Ce silence sur l’apport de l’empereur prête à équivoque, considérant son leadership dans la lutte pour l’égalité des droits humains. Même si la conscience populaire mondiale attribue à la France le crédit pour la Déclaration des Droits de l’Homme, l’histoire nous permet de voir que ces droits étaient pour une catégorie d’hommes bien spécifique. Dans le contexte sociopolitique de l’époque, la France et ses alliés pratiquaient l’esclavage et le commerce humain. Ainsi, si Jean-Jacques Dessalines fut le premier à abolir l’esclavage en définissant ce qu’est l’être humain, pourquoi n’a-t-il jamais été reconnu comme étant le précurseur du défenseur des droits de l’homme ? De là, on peut clairement comprendre que la vision dessalinienne allait dans la direction opposée prise par les occidentaux qui avaient une vision clanique de l’homme. Ainsi la portée universelle de la vision dessalinienne n’a fait que restituer l’être humain afin qu’il se voie égalitaire. La première constitution du nouvel État celle de 1805, mentionnée par l’auteur, reprend parfaitement l’idée de cette société égalitaire, que l’empereur voulait aussi coopérative.

    Maintenant on peut se demander pourquoi Dessalines n’a jamais été le sujet dominant chez les historiens. La réponse semble être historique puisque les victimes n’ont jamais écrit l’histoire, et de plus, l’héritage de l’élite intellectuelle haïtienne est métropolitain, calqué sur le modèle cartésien en lieu et place du communautariste.

    Ce déficit identitaire de l’élite haïtienne est le résultat de cette contradiction incessante s’opérant dans leur psyché, c’est-à-dire, le dilemme d’imiter soient leurs pères ou leurs mères, ou en d’autres termes être cartésien ou communautariste. Pétion a une ville portant son nom Pétion-Ville. Celle que l’on attribue à l’empereur est précédée du préfixe Marchand: Marchand-Dessalines. Durant une longue période après la mort de l’Empereur, son nom fut effacé tant dans l’histoire nationale que dans l’histoire mondiale. C’est seulement 38 ans après son assassinat, que son compagnon d’armes Jean-Louis Pierrot émit un décret présidentiel, en instituant le 17 octobre de chaque année, comme un jour de deuil national pour rappeler la tragédie au Pont-Rouge. De tels faits et indices ne représentent qu’un faible échantillon du manque d’intérêt vis-à-vis de Dessalines. Mais ils traduisent clairement que l’élite haïtienne pour la plupart mulâtre a pris position aux côtés de leurs pères.

    Ainsi, puisque l’élite haïtienne a fait ce choix, on peut voir de loin pourquoi le pays s’entasse dans la misère. Il s’agit d’un peuple à dominance communautariste qui s’auto-détruit involontai-rement par la pensée cartésienne, qui repose sur le dilemme Dieu/Satan, bien/mal, maître/esclave, maîtresse/servante, sauvé/pécheur. Bien que le peuple hébreu partage ces dilemmes, on doit toutefois préciser que contrairement aux occidentaux, les Hébreux étaient communautaristes. L’idée derrière tout cela, c’est de faire comprendre comment le devenir d’un peuple est dépendant de son mode de pensée. C’est-à-dire pour que le peuple puisse progresser, il doit être cohérent avec lui-même et avec sa pensée. C’est ce qui explique pourquoi dans un moment historique bien précis, des Européens se trouvaient dans la nécessité de renaître, et cette renaissance a duré plus de 150 ans. Dans notre réalité haïtienne, nous ne pouvons progresser sans nous connaître et être en harmonie avec notre pensée ou notre vision du monde. L’individualisme poussé qui sévit actuellement en Haïti ne s’accommode pas de l’être haïtien, laquelle pensée à caractère cartésien est extérieure au modèle de la pensée haïtienne.

    Cette idée individualiste dérivant de la pensée cartésienne est en train de détruire ou a détruit le construit communautariste haïtien. Cette différenciation est fondamentale dans le développement de la pensée d’un peuple, puisque tout part du construit de la pensée. Ceci dit, dans le mode de pensée des occidentaux tout est diversifié et séparé, alors que dans le modèle de pensée des Africains ou des Haïtiens tout est lié par le principe d’unicité. Ainsi, l’imposition du modèle de pensée cartésienne à nos parents va enclencher une déstabilisation incessante dans la psyché haïtienne. Bien que la grande majorité ait beaucoup résisté à ce modèle de pensée, elle a fini par complètement succomber après la chute des Duvalier en 1986. À partir de cette date, on peut avouer que les lakous, les corvées, manger ensemble ou partager des repas entre voisins, tout cela n’existe plus.

    Cette bataille contre la pensée cartésienne a été bien comprise et bien cernée par l’empereur. Voilà pourquoi, toute la vision dessalinienne repose sur le communautariste, c’est-à-dire l’idée de l’unicité ou l’ensemble. L’exemple des pratiques des corvées par les Haïtiens prouve combien ce peuple est communautariste par essence, et c’est ce qui explique pourquoi l’empereur a pris l’initiative de vérifier les titres de propriété tout en initiant d’un coup la deuxième phase de 1804, c’est-à-dire, la révolution sociale. Cette révolution dans le pays jusqu’à maintenant n’est qu’un rêve et elle attend toujours d’être réalisée. Cet acte de l’intégration pour tous entrepris par l’empereur traduit sa position radicale à l’endroit de la domination de l’homme par l’homme ou l’extrême disparité sociale entre dominants et dominés. Mais on peut se demander pourquoi cette vision de l’intégration de tous a été initiée dans le sud, fief de Rigaud, pour ne pas dire des mulâtres ?

    Dans cet ouvrage, l’auteur a bien pris le soin de faire la lumière sur le lieu du lancement de la vision dessalinienne. Le Sud, sous la gouverne de Rigaud, a toujours été hostile que ce soit à la vision louverturienne ou dessalinienne. Après la guerre du Sud, les vaincus Rigaud et Pétion s’étaient exilés en France et revinrent au pays aux cotés de Leclerc, dans l’expédition de 1801 pour aider la métropole à rétablir l’esclavage.

    Bien que l’arrestation de Toussaint ait permis à Rigaud, à Pétion, et Boyer, préalablement aux côtés de Leclerc de faire volte-face, leur parcours historique prouve combien ils ont tout fait pour satisfaire leurs pères. Ce parti pris est particulièrement évident chez Boyer, lequel a décidé de payer la dette de l’indépendance. À ceci on peut comprendre pourquoi on veut faire croire que la vision dessalinienne était mal reçue dans le sud. Dans la pensée communautariste haïtienne ce discours est faux, mais valable seulement pour les partisans de ceux qui mentalement ne se voient pas comme Haïtien, mais veulent plutôt ressembler à leurs pères.

    Ainsi, s’entendent les propos : «Après ce que je viens de faire dans le Sud, si les citoyens ne se soulèvent pas, c’est qu’ils ne sont pas des hommes ?» Cette pensée attribuée à l’empereur après la vérification des titres de propriété ne reflète pas sa vision qui se voulait égalitaire et intégrationniste, mais elle s’apparente beaucoup plus à un discours fabriqué par les dissidents dans l’unique but de justifier l’assassinat de l’empereur. Sur ce point, on peut se demander qui a bien pu construire ce discours qui présente l’empereur comme un tyran. Et toute analyse approfondie de ce discours déboucherait sans nul doute à la même conclusion, l’empereur était très arrogant. Si le ton de ces propos peint un empereur arrogant qui méritait de payer pour ses arrogances, vers qui les Haïtiens doivent se tourner pour exiger leur intégration et l’amélioration de leur bien-être ? Qui plus est, l’empereur n’a jamais considéré Pétion, Rigaud, et Boyer comme des ennemis, mais son leadership avait plutôt favorisé l’accord conjoncturel de l’Arcahaie.

    Cela fait déjà bien longtemps depuis qu’on nous force à croire en ce discours mensonger qui ne reflète aucune des œuvres de l’empereur. Si on reconnaît l’arbre par ses fruits, la semence de celui considéré comme le père fondateur de la nation ne peut accoucher d’un tel discours. Même si Dessalines fut assassiné pour sa vision communautariste, en lisant cet ouvrage le lecteur/la lectrice aura l’opportunité de trouver les éléments supplémentaires nécessaires pour réévaluer le bien-fondé de ce discours dénigrant envers le premier protecteur des droits de l’homme, d’une part, et ensuite découvrir le passé glorieux du peuple haïtien pour une redéfinition de l’histoire du pays. Il faut dire que l’aboutissement de cet ouvrage prouve combien la pensée d’un homme est intemporelle, et combien l’idée aussi petite qu’elle soit vivra sans nul doute beaucoup plus longtemps que nous-mêmes. Et en fait, cet ouvrage constitue en quelque sorte les prémices de notre histoire orale racontée dans le ton des victimes. J’ai été aux côtés de l’auteur quand il a planté cette idée dans une marche historique visant à planter non seulement des arbres, mais aussi inspirer tous ceux capables de produire de bons fruits visant à l’amélioration de l’être haïtien.

    En lisant cet ouvrage, le lecteur ou la lectrice aura l’opportunité de retracer l’aspect communautariste chez les ancêtres haïtiens et bien comprendre la vision dessalinienne. D’un chapitre à l’autre, l’auteur expose une nouvelle facette de la grandeur haïtienne, sachant que le progrès est inconcevable sans une bonne maîtrise de son passé ; et c’est qui fait de cet ouvrage un classique dans la littérature haïtienne.

    À tous ceux et à toutes celles qui sont intéressés à mieux connaitre l’histoire d’Haïti, lisez cet ouvrage et vous conclurez par vous-mêmes, que l’histoire de ce pays est loin d’être écrite ou du moins n’a pas encore été écrite ; et pour paraphraser feu Jolibois Jean-Baptiste, l’arrière-petit-fils de l’unique sœur de Jean-Jacques Dessalines, connue sous le nom d’Élisabeth Danois, l’histoire d’Haïti n’est pas encore écrite puisque les descendants directs des assassins de l’empereur sont encore vivants. Et pour ceux qui auront tendance à contre-argumenter avec l’histoire d’Haïti de Thomas Madiou, il faut dire que le travail de Madiou est tout simplement une autre version de l’histoire française d’Haïti écrite par un Haïtien. Car, comment l’auteur qui a laissé le pays pour la France à l’âge de 5 ans pour retourner en Haïti 35 ans plus tard peut écrire l’histoire du pays, lorsqu’on sait qu’il a grandi en dehors de la culture haïtienne. Son cas est identique à l’histoire d’un homme qui s’est déconnecté des mœurs du pays, tel que décrit par Maurice Sixto dans sa pièce intitulée Depestre.

    Cet ouvrage en fait est

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