Les malles de l'ombre
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À propos de ce livre électronique
C’est simple ! Parcourez le roman dans lequel l’auteur a su montrer la crédulité de Timo, l’acteur principal, qui a cru en une fortune rapide pour changer de vie comme on changerait de rue. L’auteur nous transporte dans des pays, dans des hôtels, dans des rues, dans des avenues, sur les places publiques, dans des bars de Paris et, à tout moment de la journée de nuit comme de jour pour sortir ces malles d’argent de chez Jantov le transitaire.
Pour finir, l’auteur n’oubliera jamais DIEU qui l’a sauvé d’une extrême gravité. L’aventure l’aura marqué à jamais.
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Aperçu du livre
Les malles de l'ombre - Séraphin Kanon Yakou
Les malles de l’ombre
Séraphin Kanon Yakou
Les malles de l’ombre
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-07912-7
À
Micheline mon épouse,
Mes fils Ange et Dallo.
Tous ceux qui ont cru un jour en l’ombre
jusqu’au jour où ils en ont été délivrés pour
la… proie.
Avertissement
Ce roman est une fiction qui s’inspire des faits réels.
Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, c’est inversement leur être social qui détermine la conscience des hommes{1}
Karl Marx
Avant-propos
À Paris, Timo, devait retirer trois malles d’argent de chez le transitaire Jantov. Il ne les avait jamais vues. Pire ; le décor planté par les propriétaires était qu’on n’en verrait le contenu qu’après les avoir retirées. Comme preuves de leur existence, Timo n’avait que des pièces administratives de leur transfert à Paris. La principale pièce est surtout celle collée dans le souvenir de Timo : Une malle de billets de banque que Mahadou, son marabout avait produit sous ses yeux à coups d’incantations… Ce dernier avait même poussé l’assurance à lui faire tester dans le commerce, un billet de Cinq Mille Francs CFA tiré de la masse des billets en lui ordonnant :
– « Koro, va manzer ça ! Si tu fais sacrifice, tu prends tout l’arzent-là ! Wari ni akassiadè{2} ! »
– Manger quoi avec ça ? Timo tout tremblant l’interrogea.
– Quéchia ? Tu pèr ou quoi ? « Faut manzer » ce que tu vé{3} !
Timo n’est pas allé loin pour se payer un repas. Il est juste allé à côté chez la vendeuse voisine de Mahadou pour ne pas courir le risque de perdre ce billet « magique » en chemin ; et donc de faire capoter l’affaire qu’il devait sécuriser en pays Sénoufo{4} avant de prendre possession d’abord de la malle d’Abidjan et ensuite avoir toutes les chances de réussir son voyage de Paris. Après son repas, Timo est revenu en mâchant le reste des aliments et avec des lèvres grasses comme preuve de l’utilisation du billet. Timo devait réussir à tout prix ! Pour cela, il renforça ses possibilités mystiques par un second marabout : Zumo. Deux marabouts valent mieux qu’un seul. Soixante Quinze Millions de dollars de Pakischi en valaient la peine. Et, la transaction qui devait durer juste une dizaine de jours en coûta quarante-cinq.
Le roman « Les malles de l’ombre » est un ouvrage multiple. L’auteur transporte le lecteur dans des pays, dans des hôtels, dans des cafés, dans des rues, dans des avenues, dans des places de Paris des « guetteurs de fortunes » avec toutes sortes de surprises… Timo rentrera dans son pays. Sans un seul dollar en poche ; fauché « comme un rat d’Église ». Il connut des moments difficiles. Cela a duré huit ans. Cette fois-ci à la sueur de son front, sans chercher des raccourcis et comme guide, le bon sens{5}, il a émergé.
Dans un style offensif, l’auteur nous invite à lire une histoire avec des rebondissements, qui, se terminera en queue de poisson. Pas n’importe lequel ; en queue de l’anguille. Gluante !
Pasteur Sahue Hugues
Président de la Mission Évangélique FOI et Œuvres
Abidjan.
Côted’Ivoire.
Le levain
C’est Paul, un des amis de Timo qui l’a mis à l’étrier sous la forme de recherche de financements. Avec beaucoup de confusion. Filiforme, dandinant, de taille moyenne et de teint foncé, son regard perçant d’aigle et son rire facile faisaient parties de ses atouts. Tous ces ingrédients permettaient à Paul de charmer ceux qu’il rencontrait ; le tout auréolé d’un rire facile qu’il déclenchait en toutes circonstances de communication. Il a son domicile permanent à Paris et fait des vas et viens entre Abidjan et Paris. Les factures n’avaient pas de signification particulière. Il les génère lui-même pour les payer immédiatement. C’était le bon Samaritain. Son arrivée faisait débusquer toujours une horde de fanatiques comme une vedette de chansons juste pour lui « piquer » des billets de banque. Timo se chargeait de son protocole ; peine perdue, car si les suiveurs n’apparaissaient pas, Paul allait les chercher lui-même dans les quartiers, les bureaux juste pour… rigoler un coup. Il en trouvait toujours.
C’est ainsi qu’il se présenta un jour au bureau de Timo. Il arrivait tout droit de Paris pour lui proposer des financements dont il connaissait, semble-t-il, le réseau en Europe. Il entra en trombe au secrétariat ; sa voix fluette s’est fait entendre et Timo a ouvert son bureau avant même que sa secrétaire ne réagisse. Après des salamalecs et des rigolades interminables, il s’assit directement dans le fauteuil de direction de Timo et passa la vitesse supérieure d’une conversation tonitruante dont il a lui seul le secret :
– Je suis là Timo ! Je suis content de te revoir ; Comment vas-tu ?
– Je ne vais pas très fort mais je me maintiens quand même !
– Je suis à Abidjan depuis trois jours et j’ai pensé passer te saluer. Ca va bien ?
– Oui ça va !
– Ton patron est là ?
– Oui il était là ce matin !
– Après toi je voudrais aller le saluer.
– Ok pas de problème ; il n’avait pas prévu sortir.
– Alors quoi de neuf ? Timo s’adressa à Paul.
– Écoute je suis venu avec une liste de financiers qui pourraient être intéressés par des projets dans le pays. Mais ceux de la Maison de l’Agriculteur que vous dirigez m’intéressent davantage parce que moi-même fils de paysans.
– Ok Fais-moi voir s’il te plaît !
Paul montra les documents accompagnés d’images et de photos des personnes qui ont bonne mine le tout avec un léger sourire comme pour rassurer Timo sur la réalité des informations convaincantes qu’il avait à l’intérieur de sa sacoche.
– Tu as vu ? Mais il faut qu’on en parle au Grand patron !
– Ok je vais voir s’il est là !
Timo monta directement au secrétariat du Patron à l’étage pour s’informer :
– Bonjour « La Duchesse » !
C’est comme cela que Timo appelle la Secrétaire de son Patron.
– Bonjour Chef Timo !
– Comment vas-tu ?
– Ca va ; mais je suis un peu fatiguée par cette fin de semaine !
– Le Patron est là ?
– Ah Non ! Il vient d’aller au village pour le weekend. Y-a-t-il un message ? Une urgence ?
– Oui ! J’ai un ami qui vient de France. Il est de passage et voudrait parler avec lui.
– Alors, qu’est-ce qu’on pourrait faire pour mon ami ?
– Écoutez ! Soit votre ami attend la semaine prochaine sinon on le contactera une autre fois.
Le Patron de la Maison de l’Agriculteur, Gosin, est un paysan de profession. Il n’a jamais mis les pieds dans une école. Il est une haute intelligence du monde rural. Il s’était formé à l’école de la vie comme il se plaisait à le dire lui-même. Il était naturellement doué. Voulant valoriser son expertise particulière Timo lui proposa d’écrire un livre d’hommage. Lors d’une matinée pluvieuse, Timo fit la suggestion à son patron :
– Monsieur le Président, avec toute l’expérience que vous avez du monde agricole et des relations humaines, je crois que nous pouvons écrire un livre sur vous, si vous le désirez.
Le patron n’a rien dit à Timo et le fixa profondément en fronçant ses sourcils :
– Tu vas dire quoi dans « ton » livre ?
Ce ton déjà vindicatif contrariait Timo qui croyait lui faire plaisir. Il a quand même persisté en lui donnant des arguments :
– Euh ! Sans vous offusquer Patron, vous avez une rizière dont les oiseaux ne picorent pas les épis ; vos bœufs qui paissent à côté la traversent pour aller brouter les herbes de l’autre côté. Depuis que nous visitons vos champs, je n’ai vu ni des cultures détruites par des rongeurs ; ni les manœuvres mettre de l’engrais dans votre rizière et pourtant la culture s’en porte très bien. Vous devrez avoir un secret ; nous pourrions diffuser toute votre technologie de préservation de riz dans un livre…
Après un léger silence, le Patron dit :
– J’ai compris, c’est une bonne idée !
– Je reste à votre disposition Président ! répondit Timo tout euphorique.
– On en reparlera plus tard Timo ! Vous les intellectuels, vous pensez que c’est tout on met dans les livres ! Depuis que je suis là, je t’ai demandé d’écrire quelque chose à part les lettres de ton travail ?
– Non Patron ! Répondit Timo tout dépité.
Il ne comprnait pas ce refus poli au moment où Timo lui donnait l’occasion de devenir « immortel » au travers d’écrits. Le patron se leva, il fixa Timo dans les yeux et il quitta doucement son bureau la tête baissée et les bras au dos comme s’il réfléchissait à la proposition de Timo. Le temps a passé, les deux n’en n’ont plus jamais parlé jusqu’à la fin de la durée du Bureau de la Maison de l’Agriculteur.
Avec le Président, Timo avait déjà joué sa place. Il devait recruter deux ingénieurs à des fonctions de Directeurs centraux. Le Patron ne cernait pas bien la psychologique des individus. Il ne se cantonnait qu’aux diplômes. L’un des candidats avait passé plus de quinze jours dans un marché de légumes pour maitriser le circuit de distribution des cultures vivrières ; il fumait la pipe à vingt-trois ans à peine. C’était le vétérinaire ; Oui le vétérinaire. Le Patron ne comprenait pas que son futur « directeur » puisse passer des nuits sur des étables… En plus, il avait des cheveux hirsutes et l’odeur de la sueur qui parcourait ses vêtements devait plutôt emmener Timo à l’envoyer dans un hôpital de fous que dans un bureau de Directeur Central. Le second candidat a fait une demande d’emploi insolite « … Monsieur le Président… Vous cherchez un Directeur Commercial, vous l’avez trouvé ! C’est moi !… » Évidemment le Patron ne comprenait pas que Timo veuille recruter « une personne qui n’ait pas d’éducation, en plus d’une impolitesse affirmée à son futur probable employeur… ». Comme le Patron tenait chaque fois à ce que Timo lui lise les demandes d’emploi, il était abasourdi par leur contenu :
– Timo, comment peux-tu recruter « un vaurien » comme celui-là ? Tu es sûr qu’il veut vraiment travailler ici ?
– Oui Patron, on aura besoin de son caractère pour trouver des solutions commerciales de la Maison de l’Agriculteur…
– Bon ! Si la Maison ne marche pas c’est par ta faute…
– J’ai compris Patron !
Une épée de Damoclès plana sur la tête de Timo pendant un moment. C’est après beaucoup de tolérance et de sagesse que le Président signa sa lettre de confirmation comme Directeur des Affaires Administratives et Financières en lui confiant la responsabilité de ces « fous » qu’il venait de faire recruter par son Patron. Les « fous » ont été les plus performants et l’épée n’a pas été actionnée. Cette performance a rejailli sur toute l’équipe managériale qui, a réalisé des prouesses à la Maison de l’Agriculteur. Le « téméraire » a organisé le voyage à Moscou il a été à l’origine de toutes les démarches de mise en place de l’opération pomme de terre projetée au Nord-Ouest du pays, il a fait faire escale un bateau d’engrais, d’ampoules électriques… C’est le « véto » qui a introduit l’informatique dans l’exploitation de la Maison. Il a été aussi à l’origine du projet de l’abattoir central après une mission en Afrique du Sud. Il a été à l’origine de la refonte des textes d’organisation de la Maison… Toute la partie administrative, financière et bancaire et surtout la recherche de financements ont été les tâches les plus ardues confiées à Timo ; le plus sollicité auprès du Patron y compris à l’extérieur du pays…
Pour l’heure, après l’entretien avec la secrétaire, Timo descendit à son bureau et rejoint Paul qui l’attendait :
– Écoute Paul il faut qu’on décide quelque chose, le Patron est effectivement absent ; je l’informerai au téléphone. De toutes les manières c’est moi le Responsable des financements des projets il ne refuserait pas de me voir aller à Paris avec toi pour les besoins de notre Maison.
– Tu peux voyager ?
– Oui on peut partir ! J’ai tout ce qu’il faut. J’ai un ancien billet d’avion toujours valable, je vais voir avec la compagnie d’aviation. On part s’il y a une place.
Les deux « compères » prirent l’avion le soir même de l’arrivée du Président à Abidjan. Timo ne lui a pas demandé d’autorisation, il n’aurait peut-être pas voyagé. Il lui a téléphoné plus tard.
À Paris, Timo logea d’abord dans un hôtel à Créteil. L’hôtel était dans une ruelle où l’obscurité de la nuit contrastait avec le lourd tableau des nuits tropicales comme si le développement avait refusé ce coin de Paris. Timo passa quinze jours en banlieue, dans le pavillon de Paul ; pavillon avec Jardin, piscine et voiture Allemande empruntée des films de James Bond. Un tableau de star de cinéma.
Son épouse, belle dame, aux cheveux qui lui arrivaient jusqu’au dos comme une déesse Pharaonique, perturberait toutes les intentions suspectes des mâles intrépides. Les trois repas quotidiens étaient réglés. Le petit déjeuner sortait tout droit d’une table des Mille et Une nuits. Le repas du soir le disputait avec celui des rois mages. Le barbecue était fait au fond du jardin avec de la viande et des saucisses accompagnées du « Rosabel », un petit pétard de mousseux qui vous envoie directement au sommet du ciel ; pas au ciel. Ce décor de rêve dans lequel Timo baignait momentanément contrastait avec le sien Abidjanais dans lequel il avait de la peine à supporter un environnement malodorant… À la fin du repas, on sortait les chaises longues autour d’un petit « cognac » et avec un petit café… Turc ; pas Ivoirien ; il fallait rester dans la logique de la cour de Paul !
La première entrevue avec les financiers a eu lieu chez Monsieur Adeli ; assureur de métier qui voulait non seulement délocaliser ses activités en Afrique mais aussi, investir dans un organisme Ivoirien. Timo fit sa première conférence face à tout son personnel. Adeli découvrait pour la première fois les sollicitations de partenariat d’une société Africaine. Il en était tout heureux. La séance de travail fut houleuse. Elle s’est terminée avec un bon cru de son vignoble. Le Président de Timo, venu d’Abidjan en transitant par Milan, le retrouva plus tard chez Paul et les deux restèrent à Paris dans une ambiance d’affaires des plus mouvementées. Paul était au four et au moulin. Il actionna son réseau Parisien en lui faisant rencontrer le Président avec Boubil, un haut cadre Tunisien qui a choisi de vivre en France pour mener ses activités d’intermédiation financière ; Paris et Londres étant les plaques tournantes des financements en Europe. Ce dernier détenait aussi un bon carnet d’adresses. Ce furent des moments extraordinaires partagés avec des sommités de la finance Parisienne. Étant en fin de mission, Timo et son Patron retournèrent à Abidjan avec beaucoup de promesses de financement dans leurs bagages dont le complément du Fonds de Développement Agricole en voie et qui devait contribuer au capital de la future banque agricole à naître. La plus grosse partie devant provenir des cartes