Amélie Nothomb, l’enquête inédite: sa vie est un roman
TOUT RÉCEMMENT, un lundi ensoleillé de juin, un joli endroit de la rive gauche parisienne. Les éditions Albin Michel présentent leur rentrée littéraire devant un parterre de libraires et de journalistes. La matinée s’étire, il commence à faire chaud. A 12 h 30, une petite musique retentit dans le salon. Amélie Nothomb fait son entrée par la porte latérale. Pas de chapeau, mais une coupe de champagne à la main. La traversée de la salle prend des airs de performance artistique. L’écrivaine se prête ensuite avec assurance à la promotion de son Livre des soeurs, à paraître en août. Quelques mots tendres à propos de la sienne, Juliette, une touche d’humour, un coup de griffe et c’est fini, tout le monde s’éparpille dans le jardin pour le cocktail. Qu’il est loin ce soir de 1992, où, au Cercle de Minuit, une jeune femme, estampillée « révélation de la rentrée » avec son Hygiène de l’assassin, l’air apeuré, serre avec force les accoudoirs de sa chaise et se tient, les jambes sagement disposées, juste au bord de l’assise comme si elle n’avait qu’une envie: s’enfuir!
Trente ans ont passé. Avec la régularité d’un métronome, à chaque rentrée littéraire, Amélie Nothomb a publié un livre. Moins de 200 pages, un titre intrigant, des personnages aux prénoms improbables, un style – mélange de simplicité et de formules qui claquent – immédiatement reconnaissable. Et des lecteurs
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