Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

La vista
La vista
La vista
Livre électronique218 pages2 heures

La vista

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Jeanne, une française passionnée de scrabble, va-t-elle réussir à relever le pari que son mari, un milliardaire américain, lui a proposé après une soirée trop bien arrosée ? Devenir championne de France de scrabble... et remporter les 30 millions de dollars mis en jeu ! Ce challenge original et difficile, inspiré d’une histoire vraie, est le point de départ de ce roman plein de rebondissements où vont se mêler la passion du jeu, le pouvoir de l’argent, l’inventivité, l’ambition et l’amour. Le lecteur va se trouver plongé dans l’univers totalement méconnu du Scrabble de compétition. Il va découvrir l’ambiance des grands tournois et rencontrer des personnages atypiques par leurs dons et leurs ambiguïtés qui n’hésiteront pas à aller jusqu’au bout d’eux-mêmes et à employer tous les moyens pour satisfaire leur ambition. Il sera enfin surpris de découvrir comment les héros de cette aventure surprenante vont tenter, au-delà de la mort, de révolutionner le jeu pour le rendre accessible et attractif au plus grand nombre et lui apporter toute la notoriété qu’il mérite. L’auteur, un scrabbleur attentif et curieux de cet univers très particulier, nous livre probablement le tout premier roman entièrement dédié au Scrabble. Il nous raconte une histoire facile à lire, à mi-chemin entre la réalité et la fable, truffée d’anecdotes et de faits réels destinés autant à surprendre et à amuser un très large public qu’à lui faire découvrir, de façon ludique, tout l’intérêt et toutes les subtilités qu’offre la pratique de ce jeu réellement envoûtant.
LangueFrançais
Date de sortie7 janv. 2014
ISBN9782312019833
La vista

Auteurs associés

Lié à La vista

Livres électroniques liés

Fiction générale pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur La vista

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    La vista - Didier Chateau

    cover.jpg

    La vista

    Didier Chateau

    La vista

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2014

    ISBN : 978-2-312-01983-3

    1. Le pari

    À New-York, fin mars, Jeanne Grunenwald et son mari s’apprêtent à fêter leur anniversaire de mariage.

    Jeanne Vilmotte, de son nom de jeune fille, est une assez jolie femme de 43 ans, très brune, menue mais bien faite, aux cheveux mi-longs. Dotée d’une forte personnalité et d’un caractère bien trempé, c’est une femme courageuse, passionnée et sérieuse à la limite de l’austérité. Elle est française d’origine et vit aux États-Unis depuis vingt ans.

    Après de brillantes études de droit et de gestion, elle a exercé en tant qu’avocate pendant dix ans dans un important cabinet spécialisé dans les fusions-acquisitions avant de créer son propre cabinet qui lui a permis de constituer une assez jolie fortune.

    Elle a épousé cinq ans plus tôt Oscar Grunenwald, un milliardaire, fondateur de l’une des plus grandes banques d’investissements des États-Unis, rencontré dans un cocktail. Enceinte peu après, Jeanne a préféré cesser toute activité professionnelle pour se ménager. Elle perdra malheureusement son enfant dans des circonstances difficiles et s’en trouvera très affectée au point de ne pas avoir eu le courage de reprendre une activité professionnelle.

    Pour la distraire de son chagrin, Chantal, une Française installée à New-York qui est devenue sa meilleure amie, l’a initiée au scrabble duplicate. Jeanne s’est immédiatement enthousiasmée pour ce jeu et joue assez bien pour une amateure.

    Son mari s’amuse de ce qu’il prend pour une « foucade » et tourne gentiment en dérision l’intérêt et la passion qu’elle y consacre. Elle a bien essayé de le convertir au jeu en jouant en anglais, car il parle assez mal le français, mais sans grand succès.

    Jeanne n’imagine pas combien cet anniversaire de mariage va bouleverser sa vie et la lancer dans une aventure aussi difficile qu’incertaine.

    À la fin de la somptueuse fête organisée dans leur loft new-yorkais, une fois les derniers invités partis, passablement ivres tous les deux, Oscar lui demande de choisir un cadeau d’anniversaire ou de faire un vœu qu’il se fait fort de réaliser.

    La réponse de Jeanne est spontanée : « Devenir championne de scrabble », son rêve, bien sûr, mais surtout une plaisanterie et une provocation. Elle ne pense pas, bien évidemment, ne serait-ce qu’un seul instant, qu’Oscar puisse réaliser ce vœu.

    Mais Oscar, rarement pris au dépourvu et toujours très réactif, lui répond très vite que la satisfaction de ce vœu ne peut pas dépendre que de lui, mais que, si elle y tient vraiment, il peut malgré tout l’aider à l’exaucer.

    Il pourrait, par exemple, pour la motiver à réaliser son rêve, lui proposer un pari : si elle devenait, pourquoi pas, championne de France, il lui offrirait 30 millions de dollars (le prix, en fait, de la propriété sur la Côte d’Azur qu’il projetait en secret de lui offrir). En revanche, si elle échouait, c’est elle qui lui devrait 10 millions de dollars.

    Jeanne, dans l’euphorie de la soirée et sans plus réfléchir, lui répond : « Pari tenu ! »

    Le lendemain au petit-déjeuner, dégrisés tous les deux, ils évoquent leur soirée. Jeanne lui demande si le pari qu’il lui a proposé était vraiment sérieux et s’il le maintenait ?

    Oscar lui répond que ce vœu est insensé et très certainement irréalisable, qu’il a simplement voulu la défier, mais qu’il n’a jamais cru une seule seconde qu’elle le prendrait au sérieux.

    À sa grande surprise, Jeanne lui confirme qu’elle veut tenir le pari. Le jeu la passionne, elle se sait forte et intelligente, elle aime les défis et a toujours réussi ce qu’elle a entrepris. Elle peut devenir championne et n’y met qu’une condition : elle ne tiendra le pari que si elle trouve un bon coach qui accepte de la faire travailler à temps complet et sur le long terme.

    Oscar, très attaché à sa femme, comprenant qu’elle est réellement motivée par ce projet original, lui confirme qu’il est prêt, si elle trouve un coach, à relever le pari.

    Il est finalement assez heureux qu’elle se soit trouvé un nouveau challenge qui lui fasse oublier l’épreuve qu’elle a subie.

    Ils conviennent de fixer à ce pari une échéance de trois ans et d’en fixer les modalités par écrit.

    2. Jeanne et Chantal

    Immédiatement après la fin de sa discussion matinale avec son mari, Jeanne a appelé Chantal au téléphone.

    « Chérie, j’ai quelque chose de vraiment extraordinaire à t’annoncer, je vais me lancer dans une entreprise à priori totalement insensée, mais réellement passionnante. Je ne peux pas t’en dire plus au téléphone. Il faut absolument que l’on se voit rapidement, je vais avoir besoin de tes conseils… »

    Chantal, impatiente d’en savoir plus et surprise de cet enthousiasme qui n’était plus habituel de la part de Jeanne, lui propose de venir la voir à son domicile l’après-midi même.

    Chantal a fait la connaissance de Jeanne quatre ans plus tôt, juste après la naissance de son enfant mort-né. Elle l’a rencontrée dans le club de golf que son mari, Matt Johnson, avait créé dans la banlieue de New-York.

    Matt, l’un des meilleurs golfeurs américains, classé à l’époque 4e meilleur joueur des États-Unis, entraînait en effet assez régulièrement Oscar, qui était un très bon joueur amateur.

    À la fin de la journée, Chantal avait retrouvé Matt au club-house et celui-ci lui avait présenté Oscar et son épouse Jeanne, qui était également venue le rejoindre.

    Elles avaient découvert avec surprise qu’elles étaient toutes les deux Françaises et avaient tout de suite sympathisé.

    Chantal était un peu plus jeune que Jeanne, elle n’avait que 37 ans. C’était, elle aussi, une jolie femme, très différente de son amie dont elle était l’antithèse presque parfaite.

    Elle était grande, blonde, intelligente et très cultivée, son visage était harmonieux et s’éclairait souvent d’un sourire éblouissant, ses formes étaient pleines et sensuelles et son caractère naturellement enjoué. Elle était presque la seule à pouvoir faire rire Jeanne…

    Avant de rencontrer Matt, Chantal enseignait la littérature française au M. I. T. (Massachusetts Institute of Technologie). Elle avait assez vite démissionné pour pouvoir le suivre sur le circuit international des grands tournois de golf.

    À peine arrivée chez Chantal, Jeanne lui raconte la fin de la soirée d’anniversaire de la veille, la discussion surréaliste et un peu folle qu’elle a eue avec son mari et le pari surprenant et totalement imprévu qu’Oscar lui a proposé et qu’elle a finalement relevé le matin même, en toute lucidité.

    Chantal est abasourdie par la nouvelle et impressionnée par la difficulté et l’enjeu du pari. Sa première réaction est donc de tester le degré de motivation de Jeanne :

    « Je suis bien placée pour savoir que tu adores le Scrabble, que tu as le sens du jeu et probablement le potentiel d’une championne, mais te sens-tu réellement prête à consacrer plusieurs années de ta vie à cette aventure et à risquer, malgré tout, de perdre dix millions de dollars ? »

    La réponse de Jeanne fuse :

    « Bien sûr, j’ai réussi des choses bien plus difficiles dans ma vie. Ce pari m’excite terriblement, il y a trop longtemps que je n’ai plus rien entrepris. Il me suffit de trouver un bon coach et de m’y consacrer totalement et à plein temps.

    « Je vais démontrer à Oscar que je peux réussir ailleurs que dans les affaires et lui soutirer trente millions de dollars.

    « Peux-tu me dire, toi qui connais un peu le fonctionnement du scrabble en France, quelle pourrait être la meilleure façon de rencontrer et de choisir un joueur de très haut niveau susceptible de me coacher ? »

    Chantal, heureuse que son amie reprenne goût à la vie, et impressionnée par sa détermination, en vient à penser que Jeanne est finalement tout à fait capable de gagner ce pari.

    Elle a effectivement, pendant ses études et avant son recrutement par le M. I. T, pratiqué le Scrabble dans un club à Paris et joué quelques tournois. Elle connaît l’organisation du jeu.

    Elle conseille donc à Jeanne de consulter le site internet de la Fédération Française de Scrabble, d’imprimer la liste des 30 meilleurs joueurs actuels, puis de sélectionner quelques grands tournois, et de se rendre en France pour suivre ces tournois et approcher les joueurs. Elle pourra ainsi, les jauger et prendre contact avec ceux qui lui paraîtront les plus intéressants.

    Jeanne trouve l’idée tout à fait pertinente et conclut :

    « Je vais enquêter sur chacun de ces joueurs, me bâtir un programme et partir en France dès que possible. »

    3. La rencontre

    Le championnat de France de scrabble vient de se terminer à Annecy. Jeanne Grunenwald profite du « pot » qui suit la remise des prix pour s’approcher, non sans difficultés, du nouveau champion de France qui est très sollicité.

    Elle se présente, le félicite pour sa victoire et très rapidement lui confie qu’elle a attendu la fin du pot pour lui parler tranquillement, car elle souhaite lui soumettre un projet un peu particulier qui pourrait l’intéresser.

    Le nouveau champion de France est séduit et intrigué par cette jolie femme à l’allure décidée.

    Elle lui propose, pour en parler tranquillement, de l’inviter à dîner le soir même.

    Il accepte et conviennent qu’ils se retrouveront à l’hôtel où elle séjourne : « l’Impérial palace », un magnifique bâtiment du début du XXe siècle, entièrement rénové, situé au bord du lac.

    Jeanne l’accueille chaleureusement, le conduit sur la terrasse, face au lac, où elle a retenu une table à l’écart des autres convives, et en vient rapidement à lui expliquer sa situation, les circonstances exceptionnelles qui sont à l’origine de son projet et ce qu’elle souhaite mettre en place.

    4. René

    Cinq ans plus tôt, René Desmond, qui était alors âgé de 27 ans, enseignait la philosophie dans un collège privé. C’était un garçon sans histoire qui menait une vie rangée.

    Il habitait encore chez sa grand-mère qui l’avait élevé, et partageait son temps entre son métier, sa petite amie Viviane, une collègue du collège qui lui trouvait une vague ressemblance avec l’acteur de cinéma Benoit Magimel, et sa passion pour les jeux.

    Le cours de sa vie bascula lorsqu’il décida de consacrer l’essentiel de son temps libre à jouer.

    Sa décision, au-delà du plaisir qu’il prenait à jouer, avait été le fruit d’une profonde réflexion.

    Il était orphelin. Ses parents étaient morts dans un accident de voiture lorsqu’il avait 8 ans. L’affection de sa grand-mère n’avait pas compensé le vide que la mort brutale de ses parents avait laissé et les interrogations qu’elle avait suscitées.

    Il avait d’ailleurs choisi d’étudier la philosophie, alors qu’il était plutôt doué en maths, parce qu’il avait pensé qu’elle l’aiderait à trouver des réponses à ses interrogations : Dieu existait-il ? Pourquoi la mort ? Qu’est-ce que la vie ?

    Lorsqu’il était arrivé à la conclusion que, si l’existence de Dieu était si difficile à établir, c’était soit parce qu’il n’existait pas, soit parce qu’il était par nature inaccessible à l’homme ; il avait alors compris que, dans un cas comme dans l’autre, il ne devait plus s’en préoccuper et que, par voie de conséquence, toutes ses autres interrogations resteraient nécessairement sans réponse.

    Face à ce constat, il ne lui restait plus qu’à abandonner sa quête existentielle, peut-être même à quitter l’enseignement et à essayer de vivre pleinement sa vie.

    C’est parce que ses études et ses recherches ne l’avaient pas suffisamment armé pour affronter la vie qu’il avait choisi de se consacrer sérieusement au jeu. Il pensait ainsi développer ses qualités et apprendre à faire face aux situations de vie que les jeux, tels de petits mondes, reproduisent en réduction.

    Il avait choisi de se consacrer exclusivement aux échecs et au poker, deux jeux qui lui paraissaient synthétiser toutes les qualités dont il aurait besoin : la stratégie, la psychologie, la force de caractère et le courage.

    Il s’était inscrit dans un club d’échec et jouait au poker dans un petit cercle de jeu dans lequel l’avait introduit son ami Henrique, un ancien condisciple de fac d’origine espagnole qui travaillait dans le négoce.

    Le jeu allait le conduire beaucoup plus rapidement qu’il n’avait pu le penser à se confronter à la vie réelle. C’est le poker qui avait tout déclenché.

    Très vite, son sens aigu de l’observation et sa vivacité lui avaient permis d’accumuler un petit trésor de guerre puis, par excès de confiance autant que par malchance, il avait commencé à perdre, au point de devoir emprunter pour continuer à jouer afin de tenter de combler ses pertes.

    À la fin de l’année scolaire, il avait perdu près de 20. 000 €. Il devait de l’argent à Henrique, à sa grand-mère, et sa banque le pressait de couvrir les 5. 000 € de découvert qu’elle lui avait accordés. Sa petite amie, Viviane, avait fini par rompre, lassée du peu de temps qu’il lui consacrait.

    5. L’Espagne

    Début juillet, Henrique l’avait invité à passer quinze jours de vacances à Marbella en Espagne. Bien au fait de ses soucis d’argent, il l’avait assuré qu’il n’aurait aucun frais et que tout serait pris en charge par leur hôte, le fils de l’antiquaire le plus important de Marbella, qui les invitait dans sa magnifique villa.

    René avait décidé de partir, avait rassemblé péniblement 1. 000 € pour le voyage, bouclé sa valise et pris la route dans sa vieille « laguna » vers l’Espagne.

    La villa située à l’extérieur de la ville était effectivement luxueuse. Manuel, le fils de l’antiquaire, l’avait accueilli chaleureusement et il lui avait présenté ses autres invités : deux jeunes Anglais, un Belge et un Italien.

    Les fêtes et les sorties s’enchaînaient. Manuel réglait généreusement toutes les additions.

    Un soir, Manuel, qui savait que René était un très bon joueur de poker, lui avait proposé une partie. René avait refusé, expliquant qu’il était dans une mauvaise passe financière et qu’il n’avait pas de quoi jouer.

    Manuel l’avait rassuré, Henrique l’avait mis au courant de sa situation et il était prêt à lui avancer 2. 000 € qu’il ne lui rembourserait

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1