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Gauloise blonde contre Gitane mahousse
Gauloise blonde contre Gitane mahousse
Gauloise blonde contre Gitane mahousse
Livre électronique271 pages3 heures

Gauloise blonde contre Gitane mahousse

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À propos de ce livre électronique

Cette année pour les vacances, mon Jeannot et moi on s'était exilés dans un endroit qu'on croyait parasidiaque. Même que Jef et sa gravosse se sont joints à nous. Avec leurs chiares, bien entendu. Ben tu vois, bonhomme, moi qui pensais me reposer un peu, niboche : il a fallu que je me trouve pied à nez avec un macchab proprement suriné flottant dans les eaux bleues de la Méditerranée. Et face à face avec une gitane tellement mahousse que tu te demandes franchement par quel bout la fumer. Sachant qu’un pot à tabac, ça nuit vachement à la santé, j’ai choisi d’arrêter la clope. Et surtout la gitane.
LangueFrançais
Date de sortie16 juil. 2013
ISBN9782312012230
Gauloise blonde contre Gitane mahousse

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    Gauloise blonde contre Gitane mahousse - Vic Duvall

    cover.jpg

    Gauloise blonde contre Gitane mahousse

    Vic Duvall

    Gauloise blonde contre Gitane mahousse

    LES ÉDITIONS DU NET

    70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01223-0

    Du même auteur

    Paires et impairs

    L’œil au Beur Noir

    La Recette de l’Abbé Harnez

    La Poule aux yeux d’or

    Messes Noires

    Stock en Coke

    May Queen

    Retrouvez toute l’actualité de Vic Duvall sur

    www.vic-duvall.com

    La connerie, c’est le repos de l’intelligence.

    Serge Gainsbourg

    Repose donc la tienne en lisant ce book, et te scandalise surtout pas, bonhomme : je l’ai écrit juste pour te faire marrer.

    Quant à mon style, il est grand temps que tu t’y mettes, ça me boufferait l’intestin grêle que tu clabotes en n’ayant ligoté que Malherbe ou La Boétie.

    (Ceci dit, y a un petit dico à la fin de ce magnifique ouvrage, pour les ceusses qu’entraveraient pas l’argomuche ou le Petit Momo des banlieues).

    À la mémoire de feue ma clope, le grand amour de ma vie, qui m’a longtemps réduite en esclavage, et dont j’ai fini par me débarrasser. C’est pas fastoche, les mecs, mais si on veut, on peut.

    1

    Je porte un de ces micro-monokinis tellement micro-mono et tellement micro-kini que ça fait dresser les tentes dans les slips de tous les mecs sur la plage.

    Non, non, bonhomme, j’exagère pas.

    Tu connais ma modestie.

    Meurs pas bredin, j’explique : le bas du micro-machin, c’est un string à peine plus large qu’un timbre-poste à zéro €uro et des brouettes (j’ose plus dire un prix, ça augmente tout le temps, même qu’y va arriver un jour où ça coûtera moins cher d’aller porter nos bafouilles nous-mêmes plutôt que de les envoyer).

    Et le haut du micro-monotruc n’existe pas : mes deux missiles air-air en complète liberté –tenue obligatoire sur ce genre de plage pour pas avoir l’air carrément tarte- pointent en avant comme la proue d’un transatlantique au large des Açores.

    Je transpire à grosses gouttes. Pourtant, j’ai pris soin de relever mes tifs en queue de cheval pour dégager mon cou, et côté body, comme je l’ai dit plus haut, je suis presqu’à poil, mais vu qu’il y a pas un brin d’air, je sue. Normal.

    On est en plein mois d’Août.

    A Ibiza.

    Et il fait une chaleur à crever.

    Je prévois de filer à la baille sans plus tarder histoire de me rafraîchir un peu les miches –voire même le reste-, faute de quoi je vais finir par fondre complètement, plus vite qu’un grêlon sur une dune d’Es-Samara{1}.

    Le blème, c’est que la plage est noire de populo.

    Pour arriver jusqu’à l’eau, faut déjà –et crois-moi c’est carrément un exploit- faire un véritable parcours du combattant, c'est-à-dire avancer avec d’infinies précautions pour pas écrabouiller par mégarde un nichon qui bronze ou poser malencontreusement un pingot sur la frite rougeoyante d’une meuf cramée au troisième degré.

    Le pire, c’est qu’une fois qu’on a atteint la flotte, le combat n’est hélas pas terminé : faut continuer d’avancer courageusement entre les baigneurs, jouant des coudes sur une longueur d’au moins cinquante mètres (là où tous les clampins s’agglutinent because ils ont encore pied) pour atteindre l’endroit béni des dieux où seuls ceux qui savent nager peuvent évoluer en totale liberté.

    Là, où, enfin, on a la paix.

    Là où l’eau ne daube plus des odeurs de pisse et où on peut crawler sans avoir besoin de s’appeler Argos pour éviter de shooter quelqu’un tous les trois mètres.

    Eh oui, aussi bizarre que ça paraisse, les gens qui savent nager sont assez peu nombreux.

    C’est un truc qui m’a toujours sidérée, ça : le fait que beaucoup de gus ne sachent pas nager. Parce qu’enfin, qui leur dit qu’un jour, ils vont pas bêtement se gauffrer dans une rivière et couler à pic ? Ou, pire : partir en croisière sur le Costa-Concordia ? Hein ? C’est dans des cas comme ça qu’on se félicite de savoir imiter les grenouilles.

    Mais je cause, moi, je cause !!

    Pas fastoche, de causer, hein, avec un cornet de glace vanille-pistache dans chaque main, en avançant à pas prudents en direction des cinquante centimètres carrés de sable sale où on a, Jean et moi, réussi par miracle à étaler nos serviettes.

    Reconnaissons qu’on a été un peu cons sur les bords{2} en choisissant Ibiza comme lieu de villégiature cette année. Surtout quand on préfère, comme nous, les grands espaces, l’ai pur, le calme et la solitude ! Icigo, Mec, on est servis.

    Ibiza, c’est une île étroite, superbe certes, mais surtout en hiver, parce que l’été, c’est la folie. Les touristes pullulent, l’air y est pollué de mai à septembre : ça pue le Monoï, le tabac froid, l’huile brûlée, les churros, le graillon de frite trop cuite et le cul pas propre.

    Parmi tous ces inconvénients, le plus notoire c’est l’invasion étrangère (dont je fais partie, yes banane, pas la peine de me le faire remarquer), mais quand je dis « étrangère » je devrais plutôt dire « germanique ».

    Tu connais la chanson : paraît que le français a très mauvaise réputation dans la plupart des pays étrangers. Et malheureusement, faut reconnaître que c’est très souvent vrai : les français sont malpolis, grossiers, bruyants et sales.

    Le français à l’étranger, c’est kif-kif la famille Bidochon. Grandes gueules, grosse frime à trois balles, aucun respect des autres et, en général, aucun savoir-vivre.

    Ben crois-moi ou va te faire réduire la cafetière chez les indiens Jivaros : ici à Ibiza, nous autres, petits frenchies, on est battus à plates coutures par nos voisins Germains.

    Certes, j’ai pas vécu sous l’Occupation pendant la 2e Guerre Mondiale, mais la prolifération teutonne qui sévit aux Baléares pendant l’été me donne une petite idée de ce que ça a dû être.

    Ici, pas besoin de jacter l’Espingouin, mon pote. Si tu sais causer chleu, c’est suffisant.

    Ils sont partout, les boches. PARTOUT.

    Ils ont envahi les hôtels (où ils sont rois – Eurodeutschmark oblige), ils pullulent dans tous les restaus où, grands seigneurs, ils squattent évidemment les meilleures tables. Et ça se gêne pas au dessert pour brailler Lili Marlene à tue-tête qu’on s’entend même plus gueuler Tiens voilà du boudin.

    Un comble.

    Avec la délicatesse d’un troupeau d’éléphants, ils n’hésitent pas à te bousculer sans s’excuser quand ils croisent ton chemin.

    Sur les plages –qu’elles soient privées ou non- ils s’octroient d’office toute la surface terrestre et maritime. Ils sont bruyants, arrogants, prétentieux, crachant leur pognon sans compter, ce qui, naturellement, leur vaut courbettes, grands sourires et samalecs de la part de tous les lèche-culs Ibiziens.

    Tu dis « bonjour » aux autochtones, d’office ils te répondent « guten Tag ».

    Tu commandes un pastaga, ils te servent une lager Köstritzer Schwarzbier dans une chope aussi large que le bidet de la Queen Elizabeth.

    Bref, comme je te l’ai dit tout à l’heure, ils sont ici chez eux, les teutons.

    Je lis dans tes pensées, banane : suffit de mater ta frime congestionnée. Tu te dis : « Ben alors, qu’est-ce qu’elle fout là, la môme Victoria, si ce bled est tellement merdique ? hein ? Si elle est pas joyce, elle n’a qu’à se casser ailleurs !».

    Elle fout là qu’elle a pas eu le choix, la môme Victoria.

    Elle s’y est pris au dernier moment, la môme Victoria, pour dégotter un endroit qu’elle croyait potable où passer ses vacances. Et y en avait plus des masses, d’endroits à peu près potables où passer ses vacances.

    Restaient Paname au mois d’août, Saint-Quay-Portrieux et Ibiza.

    Pantruche, l’été, c’est pas folichon du tout (bon, y a Paris-Plage, hein, mais ça vaut pas la Grande Bleue ou, mieux encore, un lagon Polynésien).

    Saint-Quay-Portrieux (que mes potes Bretons me pardonnent), c’est un très joli port de pêche, mais pour y séjourner en été, faut pas oublier d’emporter ses bottes en caoutchouc, une couverture chauffante et si t’as une copine grenouille, tu l’emmènes avec toi, ça lui fera plaisir.

    Faut dire qu’à la Grande Taule, on glandait ferme depuis plus d’un mois.

    Les criminels, les serial killers, les trafiquants de tous ordres et les cinglés de tous acabits ayant décidé, eux aussi, de faire relâche pendant l’été, la Brigade Osiris{3} s’est pratiquement retrouvée au chomedu.

    Octave Hergey-Bell (notre cher Préfet), en accord avec le Commissaire Divisionnaire Jean Breille (patron de toute la volaille française et l’homme de ma vie), nous a vivement incités à aller voir ailleurs s’il y était.

    Ce que nous nous sommes empressés de faire.

    Toutes les stations balnéaires de la planète –enfin, celles qui correspondaient à nos maigres moyens financiers- étant pleines à craquer, il a fallu un énorme coup de bol pour qu’un groupe de Berlinois annule in extrémis son séjour à Ibiza.

    L’agence de voyages nous a immédiatement proposé cette destination, et nous, on a sauté sur l’occase, tu penses, pour prendre deux des places libérées par les Boches (une fois n’est pas coutume).

    L’un de mes meilleurs Lieutenants, Jean-Fred Edler, surnommé Jef –d’origine Guadeloupéenne, baraqué comme une armoire normande (deux mètres de haut et cent-dix kilos de barbaque musclée)- a également profité de la reddition du groupe allemand pour sauter sur le reste des disponibilités– c’était juste assez pour toute sa petite famille.

    Quand je dis "petite famille", c’est un euphémisme, because la petite famille en question se compose de Jean-Fred, de sa femme, Dominique, et de ses six bambins, âgés de 2 à 12 ans (il en fabrique en moyenne un tous les deux ans).

    Dominique n’est pas Guadeloupéenne, elle.

    Elle est née à St-Nom-la-Bretèche. Aussi blanche que son mec est noir, elle possède un gabarit pour le moins identique à celui de son homme, sauf qu’elle, elle a des bacchantes en plus.

    Ses multiples maternités, si elles lui ont apporté la satisfaction d’une nombreuse descendance en excellente santé, ont également été la cause principale d’une brioche monumentale surmontée d’une impressionnante paire de roploplos en forme de baudruches à moitié vides, qu’elle exhibe sur la plage sans aucune gêne.

    Car Domi n’est pas complexée pour deux €uros (espagnols, c’est à dire 332,772 pesetas –mais tu t’en bats l’œil, je suppose, la peseta faisant partie désormais du passé historique de l’Espagne où elle figurera comme monnaie du siècle dernier).

    Domi se vautre sur le sable, mamelles pendantes molles et nues, pauvres grosses choses aux tétons cramoisis, sans être le moins du monde dérangée par les regards sous-jacents, pleins de pitié et de dérision, que lui décochent les minettes alentour -créatures de rêve pour la plupart.

    Des souris, faut avouer, dont la plus moche pourrait prendre sans problème la place d’Adriana Skleranikova{4} dans un défilé de chez Chanel, et qui se gaussent ouvertement de la baleine avachie à nos côtés.

    Personnellement, je n’ai rien à envier ni à ces greluches, ni à Adriana.

    Tu connais ma modestie, je déteste causer de moi. Cependant, je dois avouer avec une certaine satisfaction que Dame Nature a été plus que généreuse à mon égard.

    A commencer par mon Dabe, originaire d’un pays où le bleu des yeux remplace celui du ciel. Il m’a dotée de longs crins plus blonds que ceux d’une Finnoise de l’Archipel d’Äland, d’un visage de poupée de porcelaine avec de grands yeux aussi azurés que les eaux d’un lagon polynésien, un petit nez fin légèrement retroussé et une bouche pulpeuse qui donne envie de….

    Euh ouais. Pour la bouche, on arrête là.

    Ma daronne, de son côté, a fourni le reste : un corps élancé avec (je t’énumère de haut en bas) : la chouette avancée mammaire dont je te causais tout à l’heure, formée de deux obus à têtes chercheuses. Une taille de guêpe poliste, une malle arrière conçue juste pour les paluches masculines, le tout surplombant une longue paire de cannes fines et bien galbées qui feraient pâlir de jalousie un mannequin de chez Gucci.

    Voilà, tu mates la gonzesse ?

    Oui ?

    Bon.

    Dis à Popaul de rester sage et revenons-en à Dominique.

    Force m’est de reconnaître que les regards et les ricanements moqueurs des poufs qui pouffent autour de nous me contrarient un chouïa. Je me tâte sérieusement, hésitant entre leur rentrer dans le chou pour qu’elles s’écrasent ou fermer ma grande gueule.

    Je choisis la deuxième solution, la plus sage : inutile de faire du foin puisque, après tout, Domi, la principale intéressée, se fout royal que tout le voisinage se paie sa poire.

    Elle utilise 50% du yaourt nature qui lui sert de cervelle à se faire rissoler sous les rayons du soleil, tout en gardant les 50% restants focalisés sur les agissements de sa tribu.

    Jef, quant à lui, profite à donf de ses vacances.

    Sur la plage, il est toujours fourré à l’eau avec ses chiares.

    Au restau, il bouffe comme douze –bonjour son budget.

    A l’hôtel, après dîner, il a pris la fâcheuse habitude de squatter le bar tous les soirs, sirotant des schnaps sakom en compagnie de quelques spécimens d’alcolos complètement Germaniques, avec lesquels il braille pendant des heures des chansons hautement paillardes dans une langue qu’il n’entrave absolument pas.

    Quand il réintègre sa piaule sur le coup de trois ou quatre plombes du mat’, complètement blindé, il se ramasse immanquablement une avoinée de sa gravosse, dont la voix porte, tu peux me croire, aussi loin que la corne de brume du langoustier Austral au large des Kerguelen.

    Ça réveille généralement tout l’hôtel et le Directeur commence à nous regarder d’un sale œil.

    J’ai demandé à Jef d’aller si possible se torcher ailleurs qu’au bar de l’hôtel, mais penses-tu : il s’en bat les roustons, le Guadeloupéen. Il m’a fait comprendre très gentiment qu’il était en vacances, et que, supérieure hiérarchique ou pas, j’avais qu’à aller me faire cuire une merguez à Tizi Ouzou.

    D’autant qu’au bar, je te l’ai dit, il s’est fait des potes, Jef.

    Deux pochards couperosés, originaires de Düsseldorf, scotchés par un gros porc suintant, un certain Alonzo Balonzimar. Un Gitan aux allures plus que douteuses qui crèche –paraît-il- dans une caravane, aux portes de la ville. Balonzimar profite de la connerie des boches pour se faire payer à boire. Et Jef, pas plus naze que le manouche, en fait autant. Le bar est donc squatté jusqu’à plus d’heure par quatre pochetrons qui lichetrognent jusqu’à plus soif aux frais de la Bundesrepublik Deutschland.

    Jean et moi, les deux premiers soirs, étions allés boire un ou deux verres avec eux. Quand je dis «un ou deux verres», tu peux multiplier par douze. Au bout de deux jours et d’autant de cuites, les réveils tardifs avec le bocal défoncé nous ont décidés à renoncer.

    Depuis, on a évité le bar.

    On préfère se balader en ville plutôt que de se torcher une mufflée. Et Eivissa la nuit, c’est sympa, c’est vivant. Rien à voir avec Rochefourchat{5}. Y a des bars, des restaus, des boîtes de nuit, des tas de boutiques ouvertes jusque très tard. Les rues, les ruelles, le port sont noirs de monde. Ça bouge, ça bouffe, ça boit, ça crie, ça rit, ça dégueule. Ça vit.

    L’hôtel El Corso, où nous créchons, est situé pile-poil sur le port. La plupart de ses piaules sont dotées de petits balcons fleuris de géraniums offrant l’avantage d’une vue imprenable sur la vieille ville (Dalt Vila, la Ville Supérieure) dominée par son château.

    Il faut te dire (mais je crains que tu ne t’en foutes royalement) qu’Eivissa, fondée par les phéniciens il y a 2600 ans, est une cité absolument superbe, entourée de remparts qui se composent de sept bastions munis d’artillerie, et d’un ravelin{6}.

    Si on commence à visiter la ville par Dalt Vila, on peut observer la cathédrale dédiée à la Vierge Marie, magnifique construction de style gothique catalan allié à un genre baroque datant du XVIIIe siècle.

    Faisant angle avec la Cathédrale, se trouve le bâtiment de l’ancienne  Universitat , organe d’auto-gouvernement insulaire établi au XIIe siècle et éliminé au XVIIIe avec l’arrivée des troupes espagnoles. Dans ses dépendances, se trouve aujourd’hui le Musée Archéologique de Dalt Vila, qui occupe également le bastion de Santa Tecla, à côté de la Cathédrale.

    Si je te rase, dis-le, hein ? N’hésite surtout pas.

    Non ?

    Bon, je continue.

    La Reial Curia, ancienne cour de Tribunal, rejoint la Carrer Major, rue principale qu’on aborde en passant sous une magnifique porte gothique. La Reial Curia logeait autrefois l’équivalent des actuels Tribunaux et Notariats. Au fond, se trouvent la halle aux blés, et le château qui domine de toute sa hauteur à la fois la place et la ville.

    En descendant la Carrer Major, on arrive à la Carrer de Sant Ciriac, où se trouve la chapelle du Saint vénéré ici chaque année le 8 Août, selon la tradition, car c’est, paraît-il, le lieu où les troupes du Roi Jaume I le Conquérant réussirent à éliminer la résistance sarrasine.

    En empruntant quelques ruelles étroites, on arrive à la Plaça d’Espanya, où se dresse la Mairie, ancien couvent dominicain.

    Et si on continue à descendre (en prenant soin de ne pas se casser la gueule because les ruelles sont assez raides par endroits), avant d’atteindre la Plaça de Villa, on tombe sur la statue de don Isidor Macabich (illustre poète dont mon inculture entend parler pour la première fois{7}), puis on longe un centre commercial et d’artisanat donnant sur la Place d’Armes du Portal de Ses Taules, laquelle est en fait l’entrée officielle de la ville fortifiée.

    Après quoi, tu tombes direct sur le port, donc sur les bars, les boîtes de nuit, les lupanars et les commerces de tous acabits dont je te causais tout à l’heure.

    Voilà. Ça fera 3 €uros, merci pour la visite guidée.

    Pendant que je te raconte tout ça, j’ai finalement réussi à atteindre sans encombre le carré de sable où Jean roupille à moitié, avachi sur sa serviette.

    Je m’agenouille à côté de lui.

    Il ouvre un œil vaseux. Je lui tends son cornet, qui commence à dégueuler de partout, puis je me grouille d’attaquer le mien avant

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