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Le Royaume Parallèle : La Malédiction: Le Royaume Parallèle, #1
Le Royaume Parallèle : La Malédiction: Le Royaume Parallèle, #1
Le Royaume Parallèle : La Malédiction: Le Royaume Parallèle, #1
Livre électronique328 pages4 heures

Le Royaume Parallèle : La Malédiction: Le Royaume Parallèle, #1

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À propos de ce livre électronique

Une saga LitRPG épique pour les fans de l’Anneau des Seigneurs, Grimgar, et Donjons et Dragons.

Will a refusé d’admettre à la dame des ressources humaines de Radical Interactive qu’il n’avait jamais joué à leur premier MMORPG de la réalité virtuelle Le Royaume. D'après ce qu'il avait vu dans les vidéos et des critiques qu'il avait entendues, le jeu était nul. Avec la tentative infructueuse de l'entreprise d'entrer dans l'industrie du jeu, ils avaient changé d'avis pour se concentrer sur des programmes éducatifs à plus petite échelle.

Être un bêta-testeur pour Radical Interactive n'était pas le travail dont Will avait rêvé, mais il avait espéré que cela lui permettrait de devenir un jour graphiste pour l'entreprise. En remplissant les formulaires pour son embauche, il n'avait jamais réalisé qu'il signait littéralement pour que sa vie ne lui appartienne plus.

Maintenant une entreprise au succès phénoménal, Radical Interactive travaillait secrètement sur une chose à huis clos qui allait changer à jamais les industries médicales et des jeux. Le Royaume reprenait naissance. Le seul problème était que ce n’était pas un jeu - du moins pas pour ceux qui s'y retrouvent piégés à l’intérieur.

Jeté dans un monde fantastique rempli de monstres cauchemardesques, de magie et plus de marche à pieds que Will n'ait pensé être physiquement capable de faire, il doit naviguer dans les périls du Royaume et percer le mystère de sa présence ici et comment en sortir. La fantaisie rencontre des conséquences réelles dans un jeu qui pourrait faire la différence entre la vie et la mort. Mais d'abord, Will doit se remettre d'être un débutant…

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie18 mars 2021
ISBN9781071592908
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    Aperçu du livre

    Le Royaume Parallèle - Phoenix Grey

    Le Royaume parallèle :

    La malédiction

    ––––––––

    PHOENIX GREY

    Copyright © 2018 Phoenix Grey

    Tous droits réservés.

    ISBN: 9781728703497

    DÉDICACE

    ––––––––

    Dédié à John pour m'avoir aidé à trouver des idées géniales aux rebondissements les plus subtils de cette série (bientôt dans les prochains livres).

    TABLE DES MATIÈRES

    ––––––––

    PROLOGUE

    TERRE – 3 février 2057

    ––––––––

    Will sentit une énergie envahir tout son corps, alors qu'il remplissait le formulaire d'embauche pour un test bêta chez Radical Interactive. Il ne s’était jamais senti aussi excité à décrocher un emploi. Il avait franchi les grandes doubles portes vitrées d’un pas dynamique, vêtu de son plus beau costume. La jolie jeune réceptionniste lui avait souri en voyant son grand enthousiasme à l’inscription de son nom sur la liste. Elle lui demanda de s'asseoir dans la salle d'attente et d’attendre que le responsable des ressources humaines l’appelle pour remplir sa paperasse d'embauche.

    Il avait l'impression de rêver. Combien de gars rêvaient de travailler pour une entreprise telle que Radical Interactive, un géant de l'industrie de la réalité virtuelle ? Les postes dans l'équipe de test bêta à Radical Interactive étaient limités et ils étaient convoités par la plupart des graphistes en herbe, la première étape pour démarrer une carrière dans l'entreprise.

    Tout le monde commençait en bas de la hiérarchie. Votre progression dépendait de vos compétences et de votre dynamisme. Will avait obtenu son diplôme en conception graphique de jeux vidéo il y a maintenant trois ans, mais aucune des sociétés de jeux ne lui avait offert un poste. Cette industrie était impitoyable, des milliers de gars comme lui se battaient pour une petite part du gâteau. Il savait que la plupart des diplômés en conception de jeux vidéo ne travailleraient jamais dans ce domaine. Nombreux de ses amis et des membres de sa famille l'avaient mis en garde. Perspicace et déterminé, il avait ignoré leurs avertissements. Deux de ses amis avaient également poursuivi leurs études universitaires dans différents aspects de la conception de jeux vidéo, mais il ne les avait jamais considérés comme une concurrence. Le nombre considérable de personnes poursuivant leurs études dans le même domaine ne l’avait jamais vraiment préoccupé. La chance avait toujours été de son côté dans la vie. Il avait des parents extraordinaires qui l'aimaient et le soutenaient, des bons amis qui couvraient toujours ses arrières et une petite amie ringarde qu'il avait rencontrée à son cours de développement de caractère. Pourquoi les dieux ne le soutiendraient-ils pas également aujourd’hui ?

    Dès sa sortie de l'université, il avait postulé dans toutes les sociétés de jeux vidéo auxquelles il pouvait penser. Pourquoi commencer en bas de l’échelle, alors qu’il avait purgé sa peine et obtenu son diplôme ? Il avait envoyé son CV pour des postes dans la conception graphique de jeux vidéo qui nécessitaient des années d'expérience.

    Après quelques mois de lettres de refus, il était devenu plus humble. Peut-être, après tout, que décrocher un emploi dans l'industrie n'était pas aussi facile que ça ? Il pensait que son portfolio était impressionnant, mais il en avait vu d'autres en ligne qui l'avaient époustouflé. Il était clair que le monde était rempli de graphistes incroyablement talentueux sans emploi.

    Ses parents lui avaient mis la pression pour qu'il se trouve un emploi. Il avait fini par en accepter un à temps partiel dans un restaurant, tout en continuant à étoffer son portefeuille pour mieux répondre à la concurrence. Il persista à postuler pour toutes les offres d’emploi proposées par les grandes sociétés de jeux. Mais la chance semblait ne pas lui sourire et il commençait à désespérer. Il ne travaillerait probablement jamais pour une société de jeux.

    Refusant que son diplôme devienne un simple morceau de papier inutile, il s'était lancé dans le domaine de la technologie. Il ne détestait pas son travail, mais ce n'était pas l’idéal. Certaines choses étaient frustrantes, comme recevoir un appel de service et se rendre chez quelqu'un pour découvrir que son chat était passé derrière son ordinateur et l'avait débranché. Les gens étaient-ils vraiment devenus si paresseux, au point de préférer appeler sa compagnie que de suivre le cordon électrique ? La réponse était oui. Malheureusement, le monde dans lequel il vivait était rempli d'idiots, qui le surprenaient de jour en jour.

    La vie était devenue obsolète, faute d'un meilleur mot. Il s’était adapté à sa vie étrange, à réparer des ordinateurs la journée et à s’évader la nuit dans les mondes fantastiques qu'il aurait voulu aider à construire. A chaque fois qu’un nouveau jeu sortait, il ressentait un mélange de douceur et d’amertume. Malgré qu’il adorait y jouer, ces jeux lui rappelaient également que sa vie aurait pu être meilleure. Comment ces personnes ont-elles pu décrocher ces emplois ? se demandait-il. Avaient-elles des relations ? Son portfolio était-il vraiment une merde ? Il avait posé la question à plusieurs de ses amis et ils avaient tous été impressionnés par son travail. Mais peut-être que leurs opinions étaient subjectives ou qu'ils essayaient simplement d'être gentils avec lui. Il n'était plus sûr. La vie ne l'avait pas traité comme il l'aurait souhaité, il avait donc juste à faire avec.

    Il recevait toujours ses notifications d’e-mail configurées pour l'aviser à chaque fois qu'un nouveau poste dans les jeux vidéo était publié. Il déposait sa candidature sans vraiment espérer recevoir de réponse positive. Pourquoi devrait-il espérer être embauché sachant qu’il n’avait aucune expérience professionnelle dans le domaine ? Il recevait lettre type après lettre type l’informant qu'ils avaient trouvé un candidat plus approprié pour le poste. Il avait fini par les lire avec indifférence. Souvent il n'ouvrait même pas ses e-mails. Cela ne servait à rien, lorsque la première ligne de l'aperçu disait « Merci pour votre intérêt. Nous sommes désolés de vous informer... »

    Ouais, je suis sûr que vous êtes désolés.

    Radical Interactive n'était pas une entreprise de jeux vidéo, ce qui expliquait probablement la raison pour laquelle sa candidature n’avait pas été ignorée lorsqu'elle avait atterri sur leur bureau des ressources humaines. Leur marché cible était les industries de l'éducation et de la médecine, concevant des logiciels utilisant des systèmes de réalité virtuelle avancés pour enseigner des applications pratiques. Ce poste n'était pas particulièrement excitant pour Will. Mais ce qui était intéressant, c'était qu'ils avaient maîtrisé la reproduction la plus réaliste d’objets dans le monde de la réalité virtuelle. Ils favorisaient les meilleurs des meilleurs graphistes pour travailler chez eux, signifiant que Will aurait une vraie chance de devenir notoire s'il arrivait à évoluer dans l'entreprise.

    Will était tellement habitué à recevoir des lettres de refus qu'il était sur le point d’effacer l'e-mail de Radical Interactive. Il avait coché la case avec tous les autres courriels indésirables. Mais juste au moment de cliquer sur le bouton de suppression, il remarqua le mot 'Bravo' dans l'aperçu.

    Il ouvrit l'e-mail sentant que son cœur allait éclater et sortir de sa cage thoracique. Il avait décroché un entretien téléphonique ! C'était vraiment génial ! C’était la première fois qu'une entreprise lui donnait la chance de prouver ses capacités !

    Le reste semblait être un rêve. Pour être honnête, Will n'avait jamais vraiment espéré arriver jusqu’au bout du processus. Même si Radical Interactive n'était pas une société de jeux, ses postes étaient toujours très recherchés. Il avait failli se chier dessus, lorsqu’ils s’étaient mis à lui lancer des éloges sur son portefeuille lui proposant de l’engager sur le champ. Maintenant, il allait enfin avoir une chance de faire de son rêve une réalité.

    Il passa en trombe la paperasse, griffonnant son nom si vite qu'il était à peine lisible sur la plupart des pages. Ses yeux avaient parcouru les documents, le W-9, les accords de non-divulgation et toutes les autres formalités administratives. Il avait déjà vu des formulaires similaires pour d'autres emplois où il avait travaillé. Ce n'était qu’à la toute dernière page qu'il s’arrêta.

    Consentement au test bêta ‘Royaume’

    S'il s’en souvenait bien, Royaume était le premier voyage de Radical Interactive dans le monde VRMMORPG. À l'époque, l'entreprise avait lancé un essai mais elle n’avait pas les fonds nécessaires pour embaucher les meilleurs concepteurs. Le jeu était constitué de blocs et de formes distorsionnés, obtenant des résultats désastreux dans le monde des jeux vidéo. L'entreprise avait failli faire faillite. Ils avaient alors décidé de se tourner vers des applications plus petites, se concentrant plus sur la qualité de leurs jeux éducatifs.

    À une époque, Will était heureux d’apprendre qu'ils pourraient essayer de réorganiser et de relancer le jeu. C'était un projet sur lequel il aimerait vraiment travailler. Mais, en lisant le journal un jour, il avait appris qu'ils ne prévoyaient aucune diffusion à grande échelle. À la place, ils testaient le jeu sur des patients souffrant de problèmes cérébraux, en travaillant avec l'industrie médicale dans l'espoir d’utiliser le jeu pour réparer les parties endommagées du cerveau et rétablir la santé des patients. Will ne pouvait tout simplement pas s'imaginer comment la représentation en bloc pourrait faire autre chose que de frustrer les personnes. Les vidéos de gameplay qu'il avait vues étaient loin d'être impressionnantes, c’était la raison pour laquelle il n'avait jamais pris la peine de s’acheter le jeu. Bien sûr, il ne leur dira jamais ça.

    - Quelque chose ne va pas ? lui demanda Belinda, la dame des ressources humaines remarquant que Will avait froncé des sourcils.

    Elle avait l'air dure et professionnelle. Elle portait une jupe beige et un chemisier blanc à collerette. Ses cheveux châtain clair étaient attachés en une queue de cheval élégante. Des lunettes noires à monture carrée épaisse encadraient ses yeux, lui donnant cette expression de bibliothécaire sexy et intelligente.

    - Non, répondit Will en secouant la tête. J'espérais seulement que vous relanciez Royaume.

    Si Radical Interactive décidait de se relancer dans l'industrie du jeu vidéo, ce serait pour lui un rêve devenu réalité.

    - Y avez-vous déjà joué ? sa voix révélait le scepticisme.

    Will doutait qu'on lui ait souvent répondu à cette question par l’affirmative. Là encore, peut-être qu'il avait tort ? Les personnes qui voulaient travailler pour l’entreprise faisaient généralement des recherches approfondies avant de se présenter à l’entretien. Le Royaume avait été le tout début de Radical Interactive. Qu'il le veuille ou non, il devrait probablement se procurer un exemplaire et y jouer s'il voulait gravir l’échelle de la hiérarchie dans l'entreprise. Ce serait une bonne tactique de lèche-botte s'il avait une chance de parler aux supérieurs. Il finirait bien par trouver une chose à complimenter dans le jeu, même si c'était de la merde.

    - Et vous ? lui retournant la question, ne voulant pas l’offenser.

    - Non, les jeux vidéo ne sont pas vraiment ma tasse de thé, admit-elle avec un léger embarras.

    Je suppose que vous n'avez pas vraiment besoin d'aimer les jeux vidéo pour travailler aux ressources humaines.

    - J'adorerais voir Radical Interactive revenir sur le marché de la conception de jeux vidéo. Comme les VRMMORPG à grande échelle etc., lui avoua Will.

    Cela pourrait être à son avantage. Mais l’entreprise avait choisi le nom Radical Interactive. Qu'y avait-il de si radical dans la conception de logiciels pour les universités et l'industrie médicale ? Rien. Ils auraient dû changer leur nom en quelque chose de moins cool, s’ils voulaient vraiment suivre cette direction.

    - Je ne sais pas si cela arrivera un jour, dit Belinda montrant clairement qu'elle n'était pas très au courant des projets de l'entreprise. Mais j'ai entendu dire que Le Royaume était plutôt cool. Avez-vous déjà vu des courts-métrages là-dessus ?

    - Pas récemment, répondit-il à voix basse en se rappelant des joueurs marchant dans l'herbe non-texturée, balançant leurs armes irréalistes sur des monstres anormalement anguleux à pixels déformés en arrière-plan.

    Will mentirait s'il disait qu'il n'avait pas senti un resserrement au cœur à l'idée que Radical Interactive ne se lancerait probablement plus jamais dans la vraie conception de jeux vidéo. Bien sûr leur réalisation avait aidé à faire avancer le monde, mais ce n'était pas exactement le fantasme d'un crack en informatique. Peut-être que s'il gravissait les échelons, il pourrait changer tout ça. Il pourrait peut-être convaincre les PDG à investir leur argent dans un autre jeu. Après tout, ils possédaient l'une des meilleures équipes de conception dans le monde et il était convaincu qu'il pourrait aider à résoudre leur problème graphique détraqué.

    Il poussa un soupir de satisfaction face à cette idée et griffonna son nom en bas de page. Il n'avait aucune idée de ce qu’il venait vraiment de signer.

    CHAPITRE Un

    TERRE – 15 AOÛT 2057

    ––––––––

    C'était une journée merdique, même si c'était en partie de la faute de Will. Il était resté éveillé jusqu'à presque 4 heures du matin à jouer à Masterwind, un nouveau VRMMORPG publié par Phantomrealm Media, son entreprise de jeux préférée.

    Lorsqu'il avait mis son casque blanc pour plonger dans le monde fantastique, c’était comme s’il rentrait dans un rêve. Tout son monde réel s’était évanoui pour se retrouver entièrement dans le jeu. C'était différent de tout ce qu'il avait vécu auparavant. Le casque permettait au jeu d'accéder au lobe pariétal du joueur, lui donnant la possibilité de tout sentir.

    Phantomrealm Media n’était pas la première société de jeux à exploiter la manipulation du cerveau, mais ils étaient les meilleurs à ce jour. Pour la première fois, ils introduisaient la sensation de la douleur. Les joueurs évitaient de se précipiter dans un combat contre un ennemi de plus haut niveau qu’eux.

    Will en avait fait l’expérience la nuit dernière, lorsqu'il avait essayé de combattre un dragon de niveau douze. Une morsure de la bête lui avait fait sentir une douleur au bras tel le battement d'un tambour, même si elle lui rappelait plus un spasme musculaire qu'une morsure. Pénible et perçant, mais pas insupportable. Juste assez pour qu’il prenne du recul et qu’il y réfléchisse à deux fois avant de réattaquer aveuglément.

    Après que ses amis s’étaient joints à lui pour l'aider à vaincre le dragon, Will avait avalé une potion de guérison et reprit le combat. Aucun mal, aucune faute.

    Toujours prêt à pousser ses limites, Will avait encouragé ses amis à se positionner en un cercle suicidaire et à s'entre-tuer juste pour voir le résultat. Le résultat aurait été le même s’ils avaient combattu un monstre, mais c'était beaucoup plus amusant de se raconter des conneries, de simuler et de rire en attendant leur mort imminente.

    Même s’ils n’étaient pas tous morts en même temps, ils avaient ressenti chacun son tour l'explosion rapide de la douleur, la faiblesse épuisante traverser leurs corps avant que l'écran ne devienne noir et n’affiche :

    Le fait que la mort avait d’autres conséquences en plus de la merde typique, j'ai perdu mon équipement, ma réapparition rendait le jeu beaucoup plus réaliste et plus amusant.

    En vérité, Will avait passé une grande partie de sa nuit à toucher inutilement des choses, tels que du métal, du tissu et du bois. La fraîcheur de l'eau au bout de ses doigts, même si on ne sentait pas le mouillé. Il avait même réussi à convaincre l'une de ses amies à l'autoriser à lui toucher les seins. C'était excitant de sentir la souplesse de sa chair. Ce n'était pas parfaitement réaliste, mais assez proche. Heureusement, son personnage ne pouvait pas avoir d’érection visuelle, une chose qu'il aurait voulu contrôler dans le monde réel.

    À l'origine, il avait prévu d'aller se coucher dès que jeu lui demanderait de faire une pause. Mais Will s'était tellement amusé qu’il retourna dans le jeu dès que les quinze minutes de déconnection étaient terminées. Il continua à jouer pendant quatre heures de plus. Il était si fatigué qu'il s'était endormi jusqu'à ce que son réveil sonne. Will avait à moitié envie d’appeler pour s’excuser, mais risquer de se faire virer pour un jeu était stupide. Mais putain, c’était quand même tentant.

    L'idée de sortir de son lit pour se soumettre à huit heures de chirurgie simulée à cœur ouvert n'était pas excitant, d'autant plus qu'il travaillait sur le même projet depuis près de trois semaines. Il était à peu près sûr que lorsque le logiciel serait enfin prêt à être publié, il pourrait pratiquer une chirurgie à cœur ouvert dans la vraie vie. C'était le but du logiciel, après tout, enseigner aux chirurgiens en herbe. Ce type d’expérience professionnelle était complètement différent de ce que Will avait tant désiré. Son objectif de graphiste dans l'entreprise était loin d’être achevé.

    Avant de décrocher le poste, il avait entendu la rumeur qu'être un testeur bêta était un travail barbant, mais c'était bien en-dessous de la réalité. Effectuer les mêmes gestes encore et encore, jour après jour, lui donnait l'impression d'être un drone. La technologie n'était-elle pas assez avancée pour qu'ils conçoivent tout simplement un logiciel pour tester toutes ces simulations ? Mais il se disait qu'il devrait être content que ce ne soit pas le cas, sinon, il serait sans emploi.

    Mais une chose le déconcertait. Tout était si réaliste. C'était comme si Radical Interactive était entrée dans une vraie salle d'opération avec une caméra vidéo pour enregistrer une intervention chirurgicale. Le logiciel comprenait un nombre incroyable de détails. En portant le casque RV, vous aviez vraiment l’impression de vous trouver devant un vrai patient. Will ne s’était jamais imaginé qu’une chose d'aussi complexe soit possible. C'était si bien fait qu'il aurait facilement pu croire que c'était réel, si ce n'était du fait qu'il ne sentait pas l'odeur du sang cuivré qui aurait dû se répandre dans la pièce de la cavité thoracique ouverte.

    Radical Interactive avait également utilisé l'accès au lobe pariétal. Will croyait que les années de films d'horreur et de jeux vidéo l'avaient désensibilisé, mais il n’était pas du tout préparé à ce niveau de réalisme. Il pouvait sentir la douceur du scalpel dans sa main, la peau céder sous la pression de ses mouvements, le plus petit bruit sec lorsqu’il l’enfonçait dans la peau. La première fois que Will avait exécuté le programme, ça l’avait rendu malade. Percer le sternum du patient pour arriver au cœur qui battait encore à l'intérieur, lui avait été insupportable. Il dut prendre plusieurs pauses. Ses collègues se seraient sûrement moqués de lui s'ils n’étaient pas eux-mêmes plongés dans le même scénario, dans leurs propres salles d'opération privées.

    Mais il avait fini par s’y habituer. Voir du sang et la pire des maladies humaines faisaient désormais partie de sa vie quotidienne. Mettre le casque pour se transformer d'un aspirant graphiste de jeux vidéo à un médecin était devenu pour lui banal. Ses collègues et lui plaisantaient en s’appelant des médecins lorsqu'ils se réunissaient après les heures de bureau pour boire un coup. Cela aurait été super pour draguer des filles si Will n'était pas déjà en couple - une relation qui se fanait de jour en jour depuis qu'il avait déménagé en Californie pour accepter ce poste, laissant ses amis et sa famille à Ohio.

    Au début, Will était heureux de voyager. Sa carrière était devenue sa priorité. Sheila le savait. Même si ça lui brisait le cœur, Will avait donné à Sheila la possibilité de mettre fin à leur relation avant son départ. Mais son amie avait insisté sur le fait qu'ils pouvaient toujours faire en sorte que ça marche malgré la distance. Durant le premier mois après son départ, ils se parlaient tous les jours en appel vidéo. Mais au fil des semaines et des mois, les appels se faisaient de plus en plus rares. Maintenant, il pouvait se considérer comme chanceux s’il recevait un texto par jour et un tchat vidéo une fois par semaine. Lorsqu’ils se parlaient, Will pouvait sentir que son amie en avait marre de leur relation à distance. Et, pour être honnête, il commençait également à se lasser de cette relation par correspondance. Ils avaient vécu de bons moments lorsqu’ils se voyaient. Ils avaient tellement de choses en commun qu'ils ne se lassaient jamais d’être ensemble. A l’époque, Will pensait qu'elle était la fille parfaite à épouser, jusqu'au jour où il reçut l'e-mail d’embauche de Radical Interactive. Il avait même acheté une bague de fiançailles avec l'intention de la demander en mariage. Mais tout s'était effondré à la seconde même où il sut qu'il déménagerait et qu'elle refusait de le suivre.

    Suite à leur rencontre, elle avait changé sa spécialité pour la médecine vétérinaire, réalisant que c'était probablement plus lucratif que de se lancer dans l'industrie du jeu vidéo déjà sursaturée. Elle travaillait à temps partiel en tant que technicienne de chenil dans l'un des hôpitaux vétérinaires locaux lorsqu’ils avaient fait connaissance. Il était évident qu'elle avait un grand amour pour les animaux et leur bien-être. C’était donc logique qu'elle veuille continuer dans cette voie. En tant que technicienne vétérinaire, il ne lui restait plus qu'une année d'étude avant de commencer son stage. On lui avait déjà promis un poste à l'hôpital vétérinaire où elle travaillait. Elle ne trouvait donc pas logique de suivre Will en Californie, alors qu'elle s’était déjà lancée dans une carrière prometteuse bien avant lui.

    Pire encore, ni l’un ni l’autre ne voulait déménager pour rapprocher la distance qui les séparait. Même si cela le rendait triste, Will était sûr que Sheila pensait qu’il ne réussirait pas dans sa carrière et qu’il retournerait à l'Ohio pour être avec elle. Même si elle avait toujours soutenu sa décision, il savait qu’elle était contrariée. Elle était une bonne petite amie. Aucun homme ne pouvait demander mieux. C’était la raison pour laquelle il était triste de la perdre.

    Lorsque Will appela son patron pour l’informer qu'il arriverait en retard, ce dernier était très contrarié. C'était prévisible. Ce à quoi il ne s’était pas attendu était la réunion à son arrivée à l’entreprise. Ses supérieurs l'avaient encerclé dans l'une des salles réservées aux petites réunions. Ils rouspétèrent en l'informant que s'il était encore une fois en retard, ils le mettraient à la porte. Il avait assisté à la réunion comme un chien battu, sa queue entre les jambes, marmonnant des excuses. Ils lui avaient rappelé à quel point il avait de la chance de travailler pour Radical Interactive et il n'avait pas osé les contredire.

    C'était vrai, après tout. C'était la chance dans sa vie, une opportunité que la plupart des concepteurs de jeux en herbe n'avaient pas eue. Il était presque aussi confus qu'eux, ne comprenant pas la raison pour laquelle il foutait tout en l'air. Mais il savait que tout ça était dû au travail barbant qu’il avait à accomplir. Pendant les premières semaines, découvrir tout ce que Radical Interactive avait à offrir avait été passionnant. Mais bien vite, l’excitation de cette nouvelle expérience s'était rapidement dissipée avec son travail répétitif.

    - Je ne serai plus en retard, promit-il en essayant de paraître aussi sérieux que possible.

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