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Le regard de Kiren: La guerre pour l'espace, tome 1
Le regard de Kiren: La guerre pour l'espace, tome 1
Le regard de Kiren: La guerre pour l'espace, tome 1
Livre électronique139 pages2 heures

Le regard de Kiren: La guerre pour l'espace, tome 1

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À propos de ce livre électronique

"À deux pas du grand hall, au cœur de l’université (...), près de la rivière Huangpu, 6 étudiants attendaient dans un couloir aux murs d’un blanc immaculé. Yiko observait Kiren à la dérobade. C’était une grande fille aux cheveux courts. Malgré sa coupe à la garçonne, ses longues jambes, mal dissimulées par une longue jupe de soie verte, fendue par l’arrière, révélaient chez elle une féminité qui ne cessait de jeter sur le jeune homme un trouble croissant." Cette nouvelle série de Claude-Jean Siré, pseudonyme qui cache un spécialiste de l'industrie de la défense, quitte le monde des sous-marins, mais continue sur la lancée d’une série de techno-thrillers inspirés non sans ironie par le savoir-faire et la technologie française ou européenne. À l’heure des révélations sur PRISM, elle intègre de manière plus précise cette nouvelle donne, déjà décriée dans les romans précédents, notamment dans « Ravitailleurs » et maintenant publique d’un espionnage industriel généralisé des grandes puissances, principalement, mais non exclusivement concentré sur l’Europe. Certaines hypothèses se basent sur des faits réels... Trois autres tomes de cette série sont également disponibles sous les titres : "La vengeance de Yiko" (tome 2); "Le satellite fantôme" (tome 3) et "L'espace en feu" (tome 4) Claude Jean Siré a publié une quinzaine de romans, dont 8 sont aussi disponibles sous le titre global de "Guerres sous-marines" et 3 sous le titre "La guerre des drones".

LangueFrançais
Date de sortie5 nov. 2015
ISBN9781311290397
Le regard de Kiren: La guerre pour l'espace, tome 1
Auteur

Claude-Jean Siré

A specialist of modern warfare - Un spécialiste de la défense

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    Aperçu du livre

    Le regard de Kiren - Claude-Jean Siré

    PROLOGUE

    Université de science et de technologie de la Chine de l’Est, bâtiment d’expérimentation n°3, 12 juin 2013, 16 h 30. À deux pas du grand hall, au cœur de l’université Jiao Tong qui s’étendait sur plusieurs hectares au sud-ouest de Shanghai, près de la rivière Huangpu, 6 étudiants attendaient dans un couloir aux murs d’un blanc immaculé. Yiko observait Kiren à la dérobée. C’était une grande fille aux cheveux courts. Malgré sa coupe à la garçonne, ses longues jambes, mal dissimulées par une longue jupe de soie verte, fendue par l’arrière, révélaient chez elle une féminité qui ne cessait de jeter sur le jeune homme un trouble croissant. À ses côtés, Kobo compulsait fiévreusement ses notes de cours. C’était le dernier oral de leur examen de fin d’année. Après quatre ans passés dans le campus, Yiko se demandait ce qu’il ferait. Il avait eu plusieurs propositions d’emploi, mais rien ne remplacerait la vie étudiante. De plus, il avait une envie furieuse de prendre le large, de quitter l’air devenu irrespirable de la mégapole. Avec son diplôme d’ingénieur, il avait peu de chance de retourner dans la plaine de Sanyangzhen où ses parents, cultivateurs, s’échinaient sur une terre aride. Ce n’était pas d’ailleurs de ces horizons-là dont il rêvait.

    La porte s’ouvrit et un étudiant aux cheveux hirsutes en sortit. À son regard perdu, Yiko devina que l’oral avait révélé son incompétence. Il sourit. Il connaissait bien Zhiu. Il avait fait avec lui quelques virées mémorables et pu apprécier la « descente » du jeune Chinois, alcoolique incontrôlé. Il vit Kiren se lever et suivit, médusé, sa démarche harmonieuse. Sa jupe verte fut la dernière image qui s’imprima dans sa mémoire. Dans dix minutes, ce serait son tour. Il ouvrit son cahier, parcourut distraitement quelques pages et le referma. Ses pensées ne cessaient de l’emmener au loin. Il n’arrivait pas à se concentrer.

    La porte s’ouvrit à nouveau. Kiren avait le sourire aux lèvres. Il plongea ses yeux dans les siens. Ses pupilles brillaient d’une lumière soyeuse et triste à la fois. Kiren n’avait jamais été dans son groupe de travail et il avait toujours eu du mal à l’approcher. Elle n’était pas dans son « clan ». Pourtant, il projetait vers elle tous ses fantasmes. Il pénétra dans la salle. À sa grande surprise, à côté de son professeur de balistique, un petit homme au regard perçant le scrutait du regard. Il ne s’attendait pas à sa présence. Il s’assit, sortit son exemplaire et commença à exposer son travail. Quand il eut fini, il leva les yeux vers son professeur. Ce dernier souriait.

    – Beau mémoire, Yiko. Votre approche est originale et vous avez su l’exploiter. Ce qui m’a marqué, c’est surtout la partie sur la fusée Proton. Vous avez été bien renseigné. Où avez-vous eu ces infos ?

    – J’ai trouvé un rapport dans ma boite aux lettres, il y a deux mois, quelques jours après avoir publié mon sujet de thèse. J’ai été surpris moi-même. J’ai d’abord cru à un canular, puis en étudiant le dossier, j’ai vu que les détails étaient vraisemblables.

    Le professeur se tourna vers son voisin. Yiko, soudain inquiet par cet échange de regards, commença à douter de lui. Mais le sourire du professeur le rassura.

    – Je vais vous mettre un A.

    Yiko n’espérait pas autant. Il se pencha, remerciant son interlocuteur d’un petit signe de tête. L’autre petit personnage qui n’avait cessé de le regarder pendant son exposé demanda en anglais :

    – Quels sont vos projets, Yiko Shenztun ?

    – J’ai reçu plusieurs offres dont une de la HSBK, mais j’hésite encore, articula-t-il dans la même langue, en cherchant à soigner son accent.

    – C’est une bonne entreprise, reprit l’homme, cette fois en mandarin. J’aurais peut-être quelque chose pour vous, cependant. Il faudra venir me voir. Je vous demanderai, néanmoins de n’en parler à personne. Cela doit rester confidentiel. C’est un travail un peu spécial…

    Il lui tendit une carte de visite où ne figuraient qu’un nom, une adresse dans le vieux Shanghai et un numéro de mobile.

    Que voulait-il dire par un peu spécial ? Il courait une rumeur dans l’université, jamais confirmée, pourtant. Parmi les meilleurs élèves des années précédentes, certains disparaissaient. On ne pouvait plus les joindre. Ils étaient même rayés de l’annuaire des anciens. Certains suspectaient l’intervention des services secrets, mais dans ce pays encore très policier, personne n’osait poser de question. Il se leva, salua ses interlocuteurs et sortit. Il ne restait plus que trois élèves. Kobo l’interrogea du regard. Il faillit lui dire quelque chose, mais se rappela les consignes. Pas un mot sur la proposition ! Il se demanda si Kiren ferait partie des sélectionnés. Si c’était le cas, il irait les yeux fermés. Pourtant, il ne pourrait pas lui demander directement. Il devait prendre le risque. Il sortit. Le soleil perçait la couche de pollution qui emprisonnait la ville dans un carcan grisâtre. Cette lumière bien venue donnait au campus un air presque joyeux. Il se dirigea nonchalamment vers la rivière. La Huangpu était chargée de boues d’un jaune douteux. Pourtant, la lente course du fleuve avait quelque chose de rassurant. Il s’assit sur la rive et laissa son regard porter au loin, vers le nord et l’embouchure du fleuve Yangtze qu’elle rejoignait avant de se fondre dans la mer de Chine. Qu’allait-il faire ? Rentrer dans le rang, accepter l’offre de la HSBK ou partir vers l’inconnu ? Se ranger ou sauter dans le vide ? Il avait toujours eu le goût du risque. Il se releva et regagna sa chambre. C’était une cellule aux murs fragiles. Au-dessus de son lit, une étagère supportait difficilement tous ses livres. Il se pencha et attrapa le petit réchaud qu’il utilisait pour cuire ses pâtes. Il sortit dans le couloir, remplit le récipient au trois quarts et puis rentra chez lui et mit l’eau à chauffer. Il s’étendit sur son lit. Les yeux fixés sur les fissures du plafond, il ne tarda pas à s’endormir. Quand il se réveilla, une odeur chaude et acre lui pinça les narines. Il n’y avait plus d’eau dans son réchaud et le récipient était rouge et noir. Il l’éteignit en évitant de se brûler. Ce n’était pas ce soir qu’il mangerait ses nouilles préférées. Il attendit un peu, versa un fond d’eau qui souleva une fumée acre et, laissant là son antre, il sortit. Il irait en centre-ville, manger quelque chose dans un restaurant. Après tout, sa vie était à venir… Ce soir était le dernier au campus.

    En ville, il vit qu’il était loin d’être seul. Il régnait dans le centre une ambiance chaude et décadente qui contrastait avec le climat studieux des jours passés. La plupart des étudiants fêtaient la fin des études et la bière locale coulait à flots.

    Alors qu’il arrivait dans un troisième bar, il aperçut, au fond de la salle, la jupe verte de Kiren. Il s’assit non loin et tout en sirotant son verre, ne cessa de l’observer. Elle était visiblement très en forme, entourée d’une bonne dizaine d’amies. Lui était seul. Il n’avait pas eu envie, ce soir, de rejoindre sa bande habituelle. Il voulait réfléchir, faire son choix. Il passa une heure à siroter son verre en observant Kiren à la dérobée. Quand elle se leva et disparut avec ses amies, il paya sa note et rentra chez lui. Il avait bu plus que de coutume.

    *

    * *

    Boston, à quelques milliers de kilomètres de Shanghai, à la même heure. Hank McTerry, le jeune spécialiste « propulsion » de la CIA, bouclait son rapport sur la fusée Proton. Le dossier réalisé par Yiko, qu’il avait récupéré via PRISM, lui avait été particulièrement utile, pour ses conclusions. Comment ce jeune Chinois avait-il eu accès à ces informations ? Il l’ignorait. En tout cas, cela donnait une mine d’informations sur les améliorations apportées par les Russes à leur vieille fusée. Dans quelques jours, un nouveau tir devait avoir lieu. Il le mentionna à la fin de son rapport qu’il transmit, par mail crypté, au DDO. Il savait que ses conclusions étaient attendues par John Salvage.

    Alors qu’il rangeait ses affaires et s’apprêtait à partir, son téléphone sonna.

    – Hank viens vite ! J’ai perdu les eaux.

    – J’arrive.

    Il laissa tout en plan, attrapa ses clés et fonça dans l’escalier. À la sortie, le garde fronça les sourcils en le voyant débouler comme ça.

    – Ma femme va accoucher.

    – Bonne chance, lui cria le vieux gardien.

    Quand il parvint à Waltham, il aperçut Tom qui le guettait. Il le vit sortir de la maison, puis changer d’avis et revenir chercher Éva. La jeune Coréenne arriva, les mains sur son ventre énorme et titubant sous la douleur. Il l’aida à monter et fonça vers la clinique. Ils les avaient prévenus. On devait les attendre dans le parking.

    *

    * *

    Le lendemain, à l’aube, Yiko se réveillait en sursaut. Derrière la cloison, il sentait comme un tremblement de terre dont il finit par deviner l’origine... Zhiu avait dû profiter de la soirée pour faire une nouvelle conquête.

    Yiko eut un peu de mal à dissiper les brumes de la bière bue la veille. Puis, il reconnecta ses neurones. Les informations revenaient à son cerveau, par vagues. L’oral de la veille, la note qui garantissait son diplôme et la petite carte blanche avec l’adresse et le numéro. Il se leva, enfila un jean et un teeshirt et se dirigea, la bouche pâteuse vers les douches communes. À huit heures, il était prêt. Son maigre paquetage était rassemblé dans deux gros sacs de toile. Il devait rendre la clé le soir même.

    *

    * *

    Boston, 3 h 30. Hank attendait avec le petit Tom, dans la salle d’attente de la clinique. Ils n’avaient pas été autorisés à assister à l’accouchement. Le bébé était mal positionné. Une césarienne était nécessaire.

    Le jeune homme, de toute façon, restait sensible. Malgré ses exploits involontaires dans la branche action de la CIA , il restait avant tout un analyste, plus rassuré derrière l’écran plat de son poste de travail que devant des masses sanguinolentes. Cela faisait toujours sourire Éva. L’ancienne espionne coréenne était plus dure à la douleur. Pourtant, ce soir-là, elle dégusta.

    La porte s’ouvrit, laissant passer une sage-femme, le visage illuminé par un large sourire.

    – C’est une fille, dit-elle,

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