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Passé décomposé: Ombres noires en Haute-Vienne
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Passé décomposé: Ombres noires en Haute-Vienne
Livre électronique217 pages3 heures

Passé décomposé: Ombres noires en Haute-Vienne

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À propos de ce livre électronique

Retrouver un assassin alors qu’il n’y a pas de crime pas plus qu’il n’y a de victime...

Le hasard fait souvent mal les choses. Pour l’avoir croisé au moins une fois dans sa vie, Marc Daveti se retrouve embarqué dans une histoire qui va bientôt le dépasser. Il partira à la poursuite de fantômes comme celui de Jean Filiol, chef de la Milice à Limoges. Petit à Petit, des noms d’anciens cagoulards ressortent de l’ombre. Il ne comprend pas pourquoi le passé resurgit surtout qu’il n’a aucun rapport avec l’enquête dont il s’est chargé : retrouver un assassin alors qu’il n’y a pas de crime pas plus qu’il n’y a de victime. Un vieux flic à la retraite se joindra à lui. En plus de se détester, ils ont pour adage commun : « plus on est de fous moins on rit ».

Plongez dans ce polar et suivez pas à pas une enquête qui fera ressurgir le passé !

EXTRAIT

− Avant d’être un grand-père comme les autres, Thomine était un salaud parmi les salauds. Il s’est retrouvé impliqué dans plusieurs affaires aussi sordides les unes que les autres. Tortures. Viols. D’ailleurs, Filiol se fâchera avec lui à cause d’un viol qu’il commettra lors d’un interrogatoire. Une bizarrerie de Filiol. Le bon chrétien fanatique qu’il était abhorrait le péché de chair. Ce qui ne l’empêchait pas de trucider des femmes en leur transperçant le cou avec une baïonnette. En juin 44, la Milice travaille de plus en plus étroitement avec les autorités allemandes et notamment avec la division Das Reich. Les nazis ne veulent rien laisser derrière eux et surtout pas être pris entre deux feux. Les maquisards d’un côté et les alliés de l’autre. La Milice collaborera de toutes les façons possibles soit en participant aux différents massacres soit en établissant les listes des futures victimes. On sait que les miliciens étaient au courant de la répression qui allait s’abattre sur Tulle. Thomine s’en était vanté. Résultat de l’opération : quatre-vingt-dix-neuf pendus plus cent-quaranteneuf déportés.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Christian Viguié est né à Decazeville en Aveyron. Il a publié une trentaine d’ouvrages (poésie, romans, essais, théâtre) et a collaboré avec de nombreux peintres. Il a écrit des textes mis en musique par le groupe La tribu du sujet. Avec Passé décomposé, il traverse simplement le pont et passe de la littérature blanche à la littérature noire avec armes et bagages.
LangueFrançais
Date de sortie22 juin 2018
ISBN9791035301798
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    Aperçu du livre

    Passé décomposé - Christian Viguié

    CHAPITRE 1

    Marc se demandait ce qu’il pouvait bien foutre dans cette maison surplombant la rue Théodore Bac. Il avait changé de vie aussi vite que s’il s’était débarrassé d’antiques paires de chaussettes lui collant à la peau depuis plusieurs années. C’était un peu comme retomber sur ses pattes en ignorant que l’on en possédât et qu’elles nous permettent de manière inouïe de marcher et de se déplacer au milieu de la gent humaine. Il avait quitté Paris sur un coup de tête et déchiré une existence ancienne, un brouillard épais dont il ne parvenait plus à démêler ni le début ni la fin, pas plus que les moments durs et heureux car tout se dissolvait dans un sentiment de légèreté et d’inconsistance. Le bonheur et le malheur, chaque fois qu’il désirait s’en approcher, virevoltaient devant lui avec le poids d’une plume. Vingt ans de sa vie avaient volé en éclats et cette explosion lente se propageait à l’infini, si loin de son corps qu’il croyait assister à un spectacle abstrait, presque inaudible. Son ex-femme avait suivi son compagnon emportant avec elle leur unique fille : Chloé. Un pays du bout du monde surtout lorsque l’on décide que l’Allemagne est une île lointaine, inaccessible, protégée par des montagnes de vagues et face auxquelles sa velléité ténue se briserait. Bien sûr qu’il pourrait voir sa gamine pendant les vacances mais cette phrase, il avait décidé de la rompre à la façon d’une brindille, de l’exclure de la réalité, en reposant brusquement son téléphone. Ces mots avaient bourdonné longtemps dans sa tête, pareils à des abeilles furieuses, puis l’avaient progressivement endolori. Il savait que la douleur reviendrait. Pour l’instant, il jaugeait cette insensibilité nouvelle et provisoire, l’évaluait, sachant que des vêtements transparents n’habillaient jamais un roi nu.

    Limoges l’avait accueilli avec une pluie dense et c’est cette même pluie qui tambourinait quatre mois plus tard derrière la vitre, pigmentait les carreaux, esquissait des formes étranges jusqu’à ce qu’une goutte renoue avec son centre de gravité, esquisse un tortueux voyage à travers ce qui aurait pu être un visage, un papillon, et désorganise le conciliabule de milliers d’atomes indécis.

    Il n’avait pas eu trop de mal pour trouver la baraque. De l’extérieur, elle ne payait pas de mine. Des volets bleus écaillés protégeaient les deux fenêtres qui donnaient sur le rez-de-chaussée. Une porte de même couleur, le nom des anciens locataires bouffés par l’humidité malgré le cache en plastique censé le protéger, et puis ce qui l’avait agréablement surpris, un bombage sur le mur, un mot d’ordre baveux s’attaquant à la torpeur humaine et à la grisaille de la pierre : « Je cherche l’or du temps. A. Breton ». Le propriétaire s’en était excusé au moment où ils franchissaient le seuil et son marmonnement ne s’éteignit qu’au second étage après une quinte de toux, à la recherche d’un souffle qu’il tentait de moduler. La cuisine, le salon, les pièces du haut avaient été baptisées par son grommellement continuel mais il avait finalement abdiqué lors de l’ascension de ce fameux deuxième étage. Cet espace vierge de toute colère était un signe suffisant pour que Marc y installe son bureau. Quant au loyer, il s’en tirait mieux qu’à Paris.

    Il se roula une clope, l’alluma, sans quitter des yeux la floraison bigarrée, à la fois sombre et dalmatienne, des parapluies. Des champignons de toiles se déplaçaient nerveusement au-dessous de lui et semblaient suivre un courant puissant, contrarié par de multiples remous. Il anéantit ce paysage mouvant avec la fumée de sa cigarette.

    Dans quel merdier s’était-il fourré ? Son pote lui avait dégoté un poste de veilleur de nuit dans une des nombreuses boites qu’il gérait. Rien à faire si ce n’est reluquer les photos de femmes à poils que son prédécesseur avait soigneusement affichées jusqu’à ce qu’il se convainque de les arracher, préférant la solitude poussiéreuse et morne à la tristesse froissée de ces anges cannibales. Toutes les deux heures, il devait descendre un escalier métallique, balayer avec sa lampe les allées sombres de cartons, inspecter les moindres recoins, détecter des bruits inhabituels au milieu d’autres que le hangar ne cessait de proférer comme s’il possédait une langue à lui. Se méfier aussi des rats, des souris. Vérifier de bien remplir les « assiettes à poison ». Un amoncellement des graines rouges que l’on disposait aux endroits indiqués. Marc les comparait à de minuscules montagnes japonaises peintes par un peintre du XVIIIe siècle.

    Se concentrer sur le point lumineux près de l’entrée qui signifiait que l’alarme fonctionnait correctement. Au bout d’un mois et demi, le pote était revenu à la charge avec un autre projet.

    − Tu verras, c’est dingue ce que je te propose…

    En guise de réponse, il s’était contenté de sortir une clope roulée de sa poche et l’avait aussitôt allumée.

    − Hé, il ne faut pas fumer ici ! Si tu veux, on monte.

    Y’avait pas à dire. Le patron gravissait l’escalier à la manière d’un gamin qui découvre un jeu extraordinaire ou d’un touriste ébahi devant la beauté d’un monument à l’architecture inconnue. Trente-trois marches. Marc connaissait leur moindre couinement ainsi que le silence si différent qu’elles offraient une fois le pied posé dessus.

    − Putain, ça fait du sport !

    − Ouais… rien de tel pour avoir des mollets d’enfer.

    − Faut que je t’explique.

    Marc se marra intérieurement quand son ami-patron dut se résigner à caler tant bien que mal ses fesses sur une chaise éventrée. Louis XIV en train de se positionner afin de libérer un étron royal.

    Bruno Lemayne. La quarantaine à peine. Crâne soigneusement rasé déjouant une précoce calvitie. Jean, chemise blanche, veste anthracite en écho avec la couleur de ses pompes. Il affichait un sourire permanent, une sorte de signature qu’il arborait sans doute depuis l’enfance, et qui paraphait une existence vouée à la réussite. Aucun dédain. Plutôt l’expression d’une facilité joyeuse face à un monde dont le seul but était de s’ouvrir devant lui. Marc tira deux ou trois bouffées et attendit que son interlocuteur cesse de gigoter.

    − Il ne manque rien ici ? Il n’y a pas quelque chose qui a changé ?

    Marc suivit le regard de Lemayne.

    Des rectangles clairs dessinaient d’immenses damiers autour d’eux et remettaient au jour la fraîcheur d’une peinture murale depuis longtemps disparue. Une géométrie de près verdoyants avait envahi les murs et juraient maintenant avec ce qu’on aurait pu prendre pour des lisières. Marc n’avait pas eu beaucoup à réfléchir. Un titre s’imposait. Vue aérienne de champs de maïs, de patates, tout ce que l’on voudra mais « Vue aérienne ».

    − Trop de femmes pour un seul homme. J’ai eu peur aussi qu’elles s’enrhument.

    Lemayne ne releva pas. À croire que son idée s’était engloutie dans un labyrinthe mystérieux et qu’il n’arrivait plus à agripper le fil de son histoire car aucun son ne sortit de sa bouche. Ses godasses avaient l’air d’avoir pris une importance énorme bien au-delà de ce que son propriétaire pouvait supposer.

    − On en était où ?

    − À une proposition dingue…

    − Ah, oui… Bon, cela fait combien de temps que tu bosses ici ?

    − Comme tu le sais, j’entame mon second mois.

    − Oui, je le sais. J’imagine que ce boulot t’emmerde un peu.

    − Il me permet de bouffer et de payer mon loyer.

    O.K. Voilà, j’ai un truc à te proposer et je t’avoue que j’ai déjà avancé le dossier. Il ne me manquait plus que la personne compétente pour accéder à ce poste. Cela fait plusieurs mois que j’y réfléchis dessus et j’ai même cru foncer tout seul. Mais personnellement, je ne possède pas assez de temps pour m’y consacrer. J’ai trop de trucs à gérer.

    − Je comprends.

    − Tu es bien cramponné à ta chaise ?

    − Faut voir…

    − La personne compétente, je l’ai en face de moi. Ça, j’en suis sûr.

    − Cela va dépendre du boulot…

    − Laisse-moi terminer sinon je risque de m’embrouiller et de te présenter une affaire que tu vas croire mal ficelée. Alors que c’est tout le contraire. Il n’y a que trois boîtes dans le domaine que j’ai choisi qui tournent sur la Haute-Vienne plus une dans un département voisin. Cette dernière à vrai dire se casse la gueule simplement parce que le gars est un connard et qu’il travaille comme un gland. Pas de problème de ce côté-ci. Les trois autres ronronnent et se partagent une sacrée part de gâteau. Je connais le bénef qu’ils font. Bon, maintenant c’est là où il faut que tu t’accroches. Une remarque auparavant. Ne t’affole pas avant de comprendre et ne te cache pas derrière un « non » définitif avant que ton cerveau ne soit complètement irrigué. Tu m’entends ?

    − J’ai compris le message.

    − Détective privé ou agent d’enquête. Agréments de la préfecture n° 1917. Agence privée/Enquêtes/Recherches et toutes missions.

    − Pardon ?

    − Voiture de service, salaire fixe pendant douze mois quel que soit le résultat. Au bout d’un an, on évalue où nous en sommes. Si ça vaut le coup ou pas. Si désastre il y a, on plie bagage. Outre ton salaire, très peu d’investissement. Un bureau. Cela sera chez toi. Un ordinateur et une plaque brillante accolée à ta porte. Un budget essence et repas. En gros, tu auras un statut identique aux VRP que j’emploie. Qu’en penses-tu ? J’ai bien dit qu’est-ce que tu en penses et non pas ce qui te fait peur.

    Marc zieuta la pendule. Six heures et quart.

    − Attends un peu. Je dois débrancher l’alarme.

    Il dévala l’escalier, appuya sur un bouton près de l’entrée. Déjà la lourde porte brinquebalait et s’égosillait le long du rail. Quatre salopettes bleues apparurent, quatre visages fatigués. Il serra les pognes à des gars sans âge, leur murmura que le patron s’entretenait avec lui dans le « mirador ». Clins d’œil furtifs et une tape sur l’épaule en guise de remerciement. Il remonta l’escalier au milieu d’un clignotement de néons.

    − T’as réfléchi ?

    Le moteur d’un chariot élévateur pétarada et recouvrit la voix du patron.

    − J’ai envie de vivre le jour.

    − Comment je dois le comprendre ?

    − Je m’embarque sur le bateau en espérant qu’il ne prenne pas trop l’eau…

    − Un voyage d’un an. Et s’il y a de l’eau, on sera deux à écoper.

    CHAPITRE 2

    Une phrase digne d’un con et d’un guignol, pensa Marc en se remémorant l’entrevue avec Bruno Lemayne. Ce n’était pas le bateau qui risquait de prendre l’eau mais plutôt l’eau qui risquait de ne jamais prendre le bateau. L’absurdité de sa réponse lui apparaissait distinctement. Il craignait de rester à quai. Il venait de se renverser un seau plein de merde sur la tête. La faute à qui ? Son employeur était plus fondu que lui, tout du moins en apparence. D’après lui, il y avait du fric à se faire et les opportunités ne manqueraient pas. Fallait laisser venir. D’abord le service de com. Publicité dans les journaux pendant trois semaines et une jolie plaque en laiton sur la porte. Marc Daveti/Agent d’enquête/Recherches, Enquêtes et toutes missions. Marc avait résisté suffisamment et évité le titre ronflant de détective privé. Trop lourd à porter sur ses épaules et d’ailleurs Limoges n’était ni Chicago ni New York et c’était mieux ainsi.

    La pluie avait cessé et les parapluies s’éteignaient comme des lampes usées. Il ouvrit la fenêtre et les volutes de fumée se contorsionnèrent et engagèrent une lutte avec un ennemi invisible avant de disparaître dans l’air humide de la rue.

    Bruno Lemayne devait passer en coups de vent. Pas de rendez-vous précis. Aux alentours de dix heures ou peut-être onze. Il souleva la cafetière, tout juste de quoi emplir un verre, et se contenta d’un café fadasse, à peine chaud. Le matin avait commencé avec de la grisaille, brouillon morne d’une journée qui allait s’étirer paresseusement et se lover dans les méandres implacables de la nuit. Sans doute, un intervalle de vie que l’on désirait gommer d’avance.

    Il reluqua les deux dossiers aux titres ronflants disposés sur son étagère, un rouge, un bleu, tête d’une chenille bicolore dont le corps n’était constitué que d’un amoncellement de chemises en carton vides. Nourrir la bête avec de la bêtise, du désespoir, de la haine ou de la tristesse, juste pour affirmer que l’on s’évertue à reconstruire le puzzle du malheur à qui il manquera indéfiniment une pièce. Voilà ce que la bête demandait et demanderait.

    Le regard perdu dans son verre, il rembobina machinalement le film de ses « affaires ».

    « La dame au chat » : À peine deux heures de boulot. Affaire grandiose. La voix chevrotante d’une vieille au téléphone et des pleurnichements impossibles à interrompre. Seules choses obtenues : l’identification de la personne et l’adresse. Une fois déplié le plan de la ville, il s’aperçoit qu’il n’a pas besoin de prendre la voiture. Une rue adjacente à la sienne. Il sonne, frappe longuement à la porte sans entendre le moindre pas. Il est prêt à déguerpir quand un rideau se soulève mollement. Le demi-visage d’une vieille femme se découpe dans la pénombre. Il lui montre sa carte. Elle renoue avec les pleurs, les atermoiements. Le voisin lui a empoisonné son unique chat. Description de l’animal. Visite chez le voisin. Lucien Combettes. Une trogne sympathique avec une broussaille de sourcils et des yeux malicieux l’accueille avec bienveillance. Lucien brûle les étapes et lui raconte sa vie. À quatorze ans et demi, il s’engage dans la Résistance. Il triche sur son âge. Quelques poils bienfaiteurs annonciateurs d’une précoce moustache, lui répète-t-il. À dix-sept ans, il bute un milicien dans une cour de ferme. Ce salopard n’a pas eu le temps d’emmerder cette femme seule. Une balle dans le ventre. Les genoux à terre, il en reçoit une seconde dans le front et les yeux du milicien ont l’air de chercher ce trou magique et énigmatique au moment où il meurt. Lucien nettoie l’endroit, ramasse les bouts de cervelles et enterre le cadavre à des kilomètres du lieu de son exécution. La voiture du gars, quant à elle, suivra une direction opposée avant de flamber au milieu des chênes. Il se devait de protéger la femme. Vous comprenez ? Il entend bien cependant il reste toujours un matou coincé dans la gorge notamment dans celle de sa voisine acariâtre.

    − Ce n’est pas parce que j’ai abattu un homme que je me permettrais de tuer un chat.

    La réponse le satisfait. Rien à redire. La jeunesse de Julien transparaît de nouveau dans son rire, à travers sa révolte inaltérable à l’encontre de la société qui selon lui n’a pas éradiqué la peste brune. C’est tout le contraire. Saloperie de capitalisme murmure-t-il juste avant de refermer la porte. Le contact avec la vieille s’avère plus épineux. Il n’y a pas d’assassin donc pas de bonnes nouvelles à lui annoncer. Marc essuie sa colère sans broncher. Au moment où il s’extirpe de son siège, une idée lui traverse l’esprit. Sans trop savoir pourquoi, il lui demande si cette maison ne recèle pas un jardin intérieur à l’image de la sienne. Elle grogne et lui désigne le couloir où pendouillent des clés sur les cornes poussiéreuses d’un cerf en plastique. Avec ce mauvais temps, elle n’y a pas mis les pieds depuis belle lurette. Sur ce point, elle a raison. Une herbe haute colonise les quelques mètres carrés et un roncier à l’angle du mur prolifère jusqu’à recouvrir des objets hétéroclites : un pot de chambre, le squelette d’une tondeuse à gazon, des bidons d’huile, une pelle, les éléments épars d’un barbecue.

    Trois bras noirs d’un cerisier soulèvent une mappemonde de feuilles. Il assiste à un sacre où un arbre, malgré l’étroitesse de

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