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Damage control: Limoges sombre
Damage control: Limoges sombre
Damage control: Limoges sombre
Livre électronique161 pages2 heures

Damage control: Limoges sombre

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À propos de ce livre électronique

Entre une série d'homicides et une épidémie meurtrière, la ville de Limoges peine à garder son calme...

Des taches pourpres dans un décor immaculé… Une ville calme et sereine est soudain frappée par une série d’homicides, une épidémie meurtrière. Alors que la psychose s’installe comme un virus, un jeune réanimateur du CHU se bat pour arrêter cette hémorragie. Du huis clos d’un box des urgences aux rives sauvages de la Vienne, dans un emballement policier et médiatique sans précédent, on ne sait plus qui soigne, qui tue, qui mettra fin à l’hécatombe.

Découvrez une nouvelle face, bien plus sombre, de la ville de Limoges dans ce polar sombre et meurtrier en plein coeur du CHU et sur les rive de la Vienne.

EXTRAIT

Le soleil a illuminé la journée dans un ciel sans nuage. Un croissant de lune vient de le rejoindre dans son infini terrain de jeu. Pourtant, la nuit peine à prendre possession de la ville. Les ombres s’allongent mais ne disparaissent pas. Comme pour donner un dernier coup de pouce à la lumière du jour, l’éclairage public s’est allumé. Mais le combat est maintenant inégal. Le soleil se couche derrière la cathédrale Saint-Étienne. Le ciel devient noir. La lumière des étoiles est masquée par le halo jaune de lampadaires vieillissants. L’obscurité l’a emporté.
Une route à quatre voies longe la Vienne et irrigue le centre-ville. Le ronronnement des voitures couvre largement le bruit de l’eau, même si leur vitesse est limitée à cinquante kilomètres par heure. La plupart des conducteurs sont sagement rangés sur la file de droite et laissent le champ libre aux pilotes imprudents.
Côté ville, une haute cheminée de briques surplombe un fast-food. C’est le dernier vestige d’une usine de porcelaine qui a fait la gloire et la puissance de Limoges. Quand tous ses fours étaient allumés, la lumière des flammes couvrait le ciel d’un voile rouge, visible dans toute la région. La cheminée s’élève toujours dans les airs, si fine qu’elle semble pouvoir tomber au premier coup de vent. Fragile, et solide à la fois, elle raconte un passé : les milliers d’ouvriers qui nourrissaient son ventre de terre et de bois sont partis, mais elle est toujours plantée là, comme Excalibur dans son rocher.
Côté rivière, un pont médiéval mène vers une histoire plus ancienne, celle des fondations ; quand un gué représentait un enjeu stratégique suffisant pour bâtir une cité. Des siècles plus tard, ses arches de pierre se reflètent toujours à la surface de l’eau sous la lumière sélène.

À PROPOS DE L'AUTEUR

François Clapeau est journaliste, spécialisé dans le domaine de la santé. Après avoir travaillé dans de nombreuses villes, il s’installe à Limoges en 2002. Il a écrit des textes pour enfants et joue de la guitare dans le groupe rock Dumont d’Urville ; Damage Control est son premier roman policier. Il vit à Limoges.
LangueFrançais
Date de sortie31 janv. 2019
ISBN9791035304232
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    Aperçu du livre

    Damage control - François Clapeau

    Damage control

    Limoges sombre

    Collection dirigée par Thierry Lucas

    © 2016 – – 79260 La Crèche

    Tous droits réservés pour tous pays

    François CLAPEAU

    DAMAGE CONTROL

    Limoges sombre

    Le Damage Control est une stratégie séquentielle de prise en charge en urgence des traumatisés graves. Il s’agit de contrôler le saignement et les lésions vitales pour assurer la survie du patient. La réparation définitive des lésions est réalisée lors d’une deuxième intervention chirurgicale.

    Académie nationale de chirurgie

    Jeudi 23 septembre

    Chapitre 1

    Le soleil a illuminé la journée dans un ciel sans nuage. Un croissant de lune vient de le rejoindre dans son infini terrain de jeu. Pourtant, la nuit peine à prendre possession de la ville. Les ombres s’allongent mais ne disparaissent pas. Comme pour donner un dernier coup de pouce à la lumière du jour, l’éclairage public s’est allumé. Mais le combat est maintenant inégal. Le soleil se couche derrière la cathédrale Saint-Étienne. Le ciel devient noir. La lumière des étoiles est masquée par le halo jaune de lampadaires vieillissants. L’obscurité l’a emporté.

    Une route à quatre voies longe la Vienne et irrigue le centre-ville. Le ronronnement des voitures couvre largement le bruit de l’eau, même si leur vitesse est limitée à cinquante kilomètres par heure. La plupart des conducteurs sont sagement rangés sur la file de droite et laissent le champ libre aux pilotes imprudents.

    Côté ville, une haute cheminée de briques surplombe un fast-food. C’est le dernier vestige d’une usine de porcelaine qui a fait la gloire et la puissance de Limoges. Quand tous ses fours étaient allumés, la lumière des flammes couvrait le ciel d’un voile rouge, visible dans toute la région. La cheminée s’élève toujours dans les airs, si fine qu’elle semble pouvoir tomber au premier coup de vent. Fragile, et solide à la fois, elle raconte un passé : les milliers d’ouvriers qui nourrissaient son ventre de terre et de bois sont partis, mais elle est toujours plantée là, comme Excalibur dans son rocher.

    Côté rivière, un pont médiéval mène vers une histoire plus ancienne, celle des fondations ; quand un gué représentait un enjeu stratégique suffisant pour bâtir une cité. Des siècles plus tard, ses arches de pierre se reflètent toujours à la surface de l’eau sous la lumière sélène.

    Ces images semblent éternelles ; elles apaisent les automobilistes qui rentrent tardivement du travail ou qui ont décidé de sortir pour la soirée. Tous connaissent par cœur ces vieilles pierres : ceux qui sont nés ici ont entendu leur histoire pendant toute leur enfance. Ils ont couru sur le pont, s’y sont tordu les chevilles et écorché les genoux. D’autres ont choisi de s’installer dans cette ville. Souvent pour fuir la capitale, ou une autre grande métropole. Lassés, pour chaque décision du quotidien, de devoir prendre en compte la foule potentielle qui ressent la même envie ou le même besoin au même moment. Toujours la foule, oppressante. Un stress devenu rebutant. D’abord hésitants, tous se sont approprié ce nouveau patrimoine avec plaisir. Ils plongent désormais leurs racines dans ce sol granitique. Et ils font des enfants.

    Quelle pierre apporteront-ils à cet édifice ? Ils grandiront en tout cas dans un environnement protégé. Un environnement serein où l’on ne connaît pas les embouteillages. Ici, la pollution est causée par les pollens du printemps. Les habitants passent leurs dimanches à la campagne, partent en week-end faire du ski dans le Cantal ou voir la mer à Royan. Comme la rivière coule sous leurs yeux, la confiance coule dans leurs veines.

    Le calme. Puis un frémissement.

    Sur le bitume, les bandes blanches défilent de plus en plus vite. Au loin, la silhouette d’un immense hôpital se dessine lentement dans l’obscurité.

    Une nouvelle lumière, bleue, apparaît dans les rétroviseurs. Elle devient rapidement éblouissante. Une sirène vient frapper les tympans qui hésitent à transmettre à des cerveaux pris de court ces trop violentes vibrations. C’est une ambulance. Elle s’approche de chaque véhicule, puis les dépasse en quelques secondes. Pendant la manœuvre, sur ses flancs blanc et jaune, on lit clairement l’inscription « SAMU 87 ».

    Une vie est en train de lutter pour ne pas quitter sa terre. Et, à l’intérieur de l’ambulance, on se bat à ses côtés. Pour tous ceux qui regardent simplement le bolide foncer vers l’imposant Centre Hospitalier Universitaire, un sentiment d’inquiétude apparaît. Les mains se crispent sur les volants : un dérapage peut rompre le précieux équilibre. La physique, d’ordinaire assez pragmatique, décide à son tour de ternir un peu plus la quiétude de cette première soirée d’automne : sous l’implacable effet Doppler, le son de la sirène qui jusqu’ici montait dans les aigus devient maintenant de plus en plus grave, avant de disparaître, inexorablement.

    Chapitre 2

    Secrets d’échocardiographie. Un titre austère mais informatif pour un épais livre à la couverture illustrée de schémas colorés. Ces dessins sont incompréhensibles pour un néophyte, mais Martial Boulesteix les assimile sans peine. Assis derrière un large bureau rectangulaire et noir, il tourne lentement les pages de l’ouvrage qu’il vient de se procurer, après s’être assuré d’en avoir intégré chaque notion. L’échographie cardiaque, c’est le sujet d’un Diplôme Universitaire qu’il prépare depuis maintenant trois mois. Déjà anesthésiste-réanimateur avec le statut de chef de clinique, il veut encore progresser dans sa spécialité. Mais ce soir il a du mal à se concentrer.

    Il est coincé dans la bibliothèque de son service, au premier étage du CHU. Une salle tout en longueur, au sol grisâtre et aux murs tapissés de livres et de revues scientifiques prestigieuses dans lesquelles il rêve de publier des articles innovants : The Lancet, The New England Journal of Medicine… Un jour, peut-être. Ou plutôt : un jour, sûrement. Il a confiance en lui, même si le chemin à parcourir est encore long avant d’atteindre le très haut niveau d’expertise requis. Il attaque une nouvelle page de son livre et tente de se remobiliser autour d’un chapitre prometteur consacré aux échographies tridimensionnelles.

    La nuit est tombée ; sa garde de réanimation a débuté il y a près de deux heures, et les nouveaux patients ne se bousculent pas aux urgences de l’hôpital universitaire. Comme il est le seul réanimateur senior présent ce soir, Martial Boulesteix ne doit pas quitter les murs, contrairement aux chirurgiens qui sont autorisés à aller et venir. Sa présence immédiate est indispensable. Il est condamné à ce long tête-à-tête avec ses études, en attendant qu’une hypothétique fatigue le pousse jusqu’à sa chambre de garde. Il se lève de son fauteuil de bureau pour pratiquer quelques étirements. Il n’est pas très grand, moins d’un mètre quatre-vingt, mais il est fin et musclé par la course à pied. Sa tenue blanche de médecin hospitalier paraît toujours un peu trop large. Comme un adolescent, il passe sa main dans ses cheveux blonds qu’il garde mi-longs plus par paresse que par coquetterie, et il se rassoit devant son livre. Pas pour longtemps. Son téléphone sonne. C’est le régulateur du SAMU. Sa voix est teintée de stress.

    — Martial, une voiture arrive avec un blessé par balle qui a été récupéré à Limoges. Un homme jeune. Il a reçu la balle dans le dos, et il a perdu beaucoup de sang. Il est instable.

    Martial Boulesteix se lève d’un bond :

    — Tu n’aurais pas pu me prévenir avant ?

    — Désolé, c’est une grosse soirée pour nous et on n’est pas assez nombreux…

    Le réanimateur met fin à la communication et compose le numéro raccourci de son équipe de déchocage tout en s’engageant dans l’escalier menant au rez-de-chaussée, vers le service des urgences. Ses Crocs rouges grincent sur le sol en vinyle. Il irait plus vite avec ses chaussures de running. L’adrénaline est entrée dans son corps comme l’eau salée qui pénètre en bouillonnant dans la coque éventrée d’un navire en perdition.

    C’est son premier blessé par balle. La vie du patient est en jeu, mais c’est aussi un challenge majeur pour le jeune médecin. Il a hâte de connaître l’étendue des dégâts, hâte d’agir. Son esprit est entièrement mobilisé sur la situation qui se présente à lui. Concentré, et efficace : pour préparer au mieux sa réanimation, il connaît chaque décision à prendre, chaque consigne à donner. Il parle rapidement dans son téléphone portable à une infirmière qu’il connaît bien :

    — Brigitte, on a un blessé par balle. On a perdu du temps, il est déjà en route, il va arriver. Alors vous mettez vite en place la procédure.

    Martial Boulesteix arrive devant la salle de déchocage et termine sa conversation en face-à-face :

    — Préparez la pompe à sang. Prévenez aussi le scanner, au cas où, il doit être disponible.

    Sa voix grave qui tranche avec la jeunesse de son visage impose toujours un certain respect. Plusieurs infirmières et un interne sont maintenant à son écoute. Ces collaborateurs connaissent sa rigueur et savent qu’il a beaucoup étudié la prise en charge de ce type d’urgence : c’était le sujet de la thèse qu’il a réalisée ici, au CHU de Limoges. Le traumatisme balistique. Il attend ce premier cas concret depuis des années.

    Organisé et prévoyant, le jeune réanimateur téléphone à un radiologue et à un chirurgien thoracique pour leur demander de le rejoindre toutes affaires cessantes : il doit disposer au plus tôt de ces ressources potentiellement nécessaires, car toute perte de temps peut être fatale. Dans ses yeux bleus, on peut lire une grande détermination.

    Au fond de la large pièce aux murs blancs et au sol orange, un interne en réanimation prépare le matériel qui sera indispensable dans les prochaines minutes : le scope va contrôler les battements du cœur grâce à des capteurs posés sur la poitrine de la victime. L’oxymètre, pincé au bout d’un doigt, vérifiera que la respiration est efficace. Le tensiomètre s’assurera que le cœur fait bien circuler le sang. Devant le brancard, là où se trouvera la tête du patient, les fluides sont prêts à être utilisés : oxygène, azote, air médical. Une infirmière manipule l’ordinateur qui permettra de récupérer des résultats d’analyses. Une aide-soignante équipe des tables à roulettes pour que tous les outils nécessaires à des prélèvements où à des injections soient à portée de main. Les pieds à perfusion sont en place. La salle de déchocage, souvent calme et silencieuse, ressemble maintenant à une ruche. Ce box des urgences doit toujours être disponible : même quand le service est surchargé de malades en attente de soins, cette salle reste vide, prête à recevoir les cas les plus extrêmes. Ses équipements sont vérifiés

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