JACQUES, médecin urgentiste « ON INTUBE À LA CHAÎNE. C’EST DE LA MÉDECINE DE CATASTROPHE. UNE CATASTROPHE QUI DURE DEPUIS TROIS SEMAINES »
La journée s’annonce très compliquée. Ce vendredi 20 mars, à 10 heures, soixante-quatre patients attendent aux urgences depuis la veille au soir. Vingt-cinq nécessitent une hospitalisation, trente-neuf n’ont toujours pas été vus par un médecin… Mais il ne reste que cinq lits de réanimation. «Les cas sérieux, on les consulte à la hussarde. Un coup de “stétho” et on lance le bilan direct, en trente secondes», soupire Jacques, médecin urgentiste, qui a annulé ses vacances aux Seychelles. Pour beaucoup, il suffira d’une simple assistance respiratoire – masque ou « lunettes » à oxygène – branchée dans le couloir. Pour les cas les plus graves, ce sera l’intubation et le coma artificiel. «On intube à la chaîne, poursuit Jacques. C’est de la médecine de catastrophe. Mais une catastrophe qui dure depuis trois semaines.»
La priorité de ce vendredi, pour le Groupe hospitalier régional de Mulhouse Emile-Muller, plus que saturé: évacuer un maximum de malades vers d’autres hôpitaux, afin de libérer des
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