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Les dieux de pierre: Roman
Les dieux de pierre: Roman
Les dieux de pierre: Roman
Livre électronique261 pages3 heures

Les dieux de pierre: Roman

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À propos de ce livre électronique

Six explorateurs, cinq hommes et une femme, sont envoyés, par le gouvernement de Métalie sur les terres encore inexplorées du Katloc afin d’ouvrir la voie à la colonisation. Sur leur route, ces aventuriers rencontreront de nombreux et périlleux obstacles : le Démon des sables, animal fabuleux et extrêmement dangereux vivant en plein désert, le grand désert blanc, hostile, immense, suffocant, les Saturos , tribu indigène aux coutumes et savoirs assez déstabilisants, la clairière maudite, qui, vous le verrez, porte
vraiment bien son nom, le puits du Diable, dans lequel les condamnés sont jetés en attendant leur exécution, la montagne sacrée, très difficile d’accès et qui cache, dans ses flancs, des trésors bien singuliers et les formidables Dieux de pierre, aux fantastiques secrets...
L’aventure vous attend : bonne chance !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jacques Thomas-Bilstein habite en Belgique, non loin de Liège. Marié depuis 1974, il est le père de deux filles et le grand-père, depuis 2006, d’une fille et d’un garçon : Maud et Hugo. Retraité de l’enseignement fondamental (instituteur puis professeur d’éducation physique), il profite de son temps libre pour se consacrer à ses passions : sa famille, la lecture, l’écriture, le jardinage, le bricolage et le sport. L’auteur a toujours aimé raconter des histoires à ses élèves et, aujourd’hui encore, il continue de le faire, pour tous les âges, grâce à cette formidable invention appelée « l’écriture ». Un peu « touche-à-tout », il écrit de la littérature pour enfants mais également des polars, de la science-fiction, des romans d’aventure et du fantastique.
LangueFrançais
Date de sortie21 févr. 2020
ISBN9791037706676
Les dieux de pierre: Roman

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    Aperçu du livre

    Les dieux de pierre - Jacques Thomas-Bilstein

    Première partie

    Le Démon des Sables

    01

    La frégate « Pétunia » fend les eaux limpides de l’océan qui s’ouvrent devant l’étrave en un double sillon argenté. Le vent d’Est gonfle toutes ses voiles. Le ciel est radieux, les nuages, rares et filamenteux, dérivent sans hâte.

    Accoudés au bastingage, quatre hommes et deux adolescents regardent cette masse liquide qui s’étend à perte de vue.

    Un grand gaillard blond s’écrie :

    — Regardez, des dauphins !

    Parallèlement à la course du navire, quelques mammifères marins bondissent des eaux, virent à gauche, à droite, disparaissent un instant et refont surface un peu plus loin.

    — Ils jouent ! explique un petit bonhomme sec et nerveux. Ils adorent s’amuser.

    — Sont-ils aussi intelligents qu’on le prétend ? demande un individu à la chevelure folle et flamboyante.

    — Bien sûr, papa ! répond une rouquine au visage sympathique tout piqué de son. Certains ont même protégé un naufragé des attaques d’un requin. Ils ont ouvert la panse du squale à coups de tête et de museau.

    — Incroyable ! rugit un barbu d’une voix caverneuse. Tout bonnement incroyable !

    — La nature est parfois bien étonnante ! conclut un jeune homme aux cheveux blonds coupés court.

    Ces six personnages ont été désignés par le gouvernement de Métalie afin de conduire une expédition scientifique dans la jungle du Katloc, une colonie Métalienne. Buts de l’expédition : tracer une carte aussi précise que possible de la région et prendre contact avec les tribus indigènes.

    Bref, ouvrir la route à la civilisation.

    Clint Russel, le costaud blond, est archéologue de profession. Il connaît le pays et parle trois dialectes du Katloc. Il a emmené son fils Sam qui partage les mêmes intérêts que lui… Igor Kowalski, le petit nerveux à la peau noire comme l’ébène, est cartographe… Charles MacGill, le rouquin, est ethnologue. Il est accompagné de sa fille Loona, diplômée en géologie et paléontologie… Enfin, Alex Moretti, le baryton, le géographe. Avec sa barbe épaisse, son imposante carrure et ses courtes jambes, il ressemble plus à un ours qu’à un être humain…

    — Terre ! hurle la vigie. Droit devant !

    Les regards se détournent des dauphins et explorent l’horizon, loin devant la proue du « Pétunia ».

    — Je ne vois absolument rien ! se lamente Igor. Rien que cette eau stupide qui commence à…

    — Je vais t’aider ! fait Clint.

    Il saisit Kowalski aux hanches, le soulève et l’assied sur ses épaules. Igor, surpris, demeure un instant bouche bée. Ses compagnons ne cachent pas leur joie :

    — Quel temps fait-il, là-haut ?

    — Tu n’as pas le vertige ?

    — Moquez-vous de moi ! répond Igor sur un ton faussement râleur. Ne vous gênez surtout pas : j’ai l’habitude !

    Deux heures plus tard, les côtes du Katloc se détachent très bien entre ciel et mer : une plage de sable blanc, éclatant, et une épaisse rangée de cocotiers à l’arrière-plan. Une vision de rêve ! Les portes du Paradis ?

    — Je ne désire pas partager la même chaloupe qu’Alex ! déclare le cartographe. Étant donné son poids considérable, je crains le naufrage.

    — Sacré petit bonhomme ! sourit Moretti en le menaçant de son énorme poing. Tu ne rates jamais une occasion de la placer, celle-là ! Rira bien qui rira le dernier !

    — Je plains les rameurs qui vont être obligés de transporter un tel mastodonte ! reprend Kowalski en ignorant les remarques du barbu.

    — Je vais t’étouffer ! rugit Alex.

    — Pas de familiarités, mon ami ! Gardez vos distances, je vous prie !

    Puis, s’adressant aux matelots installés aux bancs de nage :

    — Mes pauvres amis, j’ai pitié de vous. Si vous éprouvez un peu trop de difficultés, je vous autorise à le jeter à l’eau. Cependant, faites-le avec douceur car les remous qu’il provoquera pourraient bien faire chavirer votre embarcation !

    Igor et Alex ont coutume de se chamailler. Très souvent, on les croit prêts à s’étriper. Pourtant une solide amitié les unit depuis toujours.

    Sur la plage, une foule d’indigènes attend la venue des visiteurs. L’arrivée d’un bateau est un événement rare dans cette contrée…

    Au milieu de ces êtres bruyants et gesticulants, le lieutenant Holden, en uniforme. Le chef de la police a été chargé par le gouvernement métalien de veiller à l’approvisionnement et au confort des membres de l’expédition Russel durant leur séjour à Balakad, premier et dernier bastion de la civilisation avant les territoires inexplorés du Katloc.

    Les chaloupes raclent le fond sablonneux. Quelques matelots sautent à l’eau et halent les canots sur la plage. Des indigènes se portent volontaires pour le déchargement.

    Clint s’avance vers Holden. Une poignée de main franche et vigoureuse. Un sourire amical qui met en confiance.

    — Bonjour, Lieutenant ! Je m’appelle Clint Russel. Laissez-moi vous présenter mon fils Sam, sa fiancée Loona et mes amis Charles, Igor et Alex.

    — Volontiers ! répond le policier d’une voix bien timbrée. Avez-vous fait bon voyage ?

    — Excellent ! déclare Charles. Aucun orage.

    — Heureusement pour lui ! ironise Alex en tapotant sur le crâne dégarni d’Igor. Le petit ne supporte pas la forte houle.

    Éclat de rire général.

    — Touché ! fait Kowalski, souriant.

    — Suivez-moi ! enchaîne Holden. Je vais vous conduire à l’unique hôtel de Balakad.

    — Un hôtel ? s’étonne Loona. En pleine jungle ? Où est le piège, Lieutenant ?

    — Les indigènes lui donnent ce nom, mademoiselle ! Vous jugerez par vous-même… Nous y allons à pied ou en char à bœufs ?

    — Après cette longue traversée, un peu de marche nous fera du bien ! répond Sam, le sourire aux lèvres.

    — Pas de problème ! Cela nous permettra de faire connaissance en route.

    Et l’équipe prend le chemin du village. Un chemin poussiéreux bordé de haies fleuries aux senteurs sauvages et baigné d’un soleil de plomb.

    Derrière cette végétation luxuriante, un étrange individu n’a rien perdu de la scène ni des quelques mots échangés. Un individu dont l’œil gauche est à demi fermé par une terrible cicatrice blafarde, contrastant sur la peau bronzée de son visage… L’homme contourne sans bruit le rideau de végétation et se dirige, lui aussi, vers le village.

    02

    Balakad !

    Des huttes couvertes de feuilles de palmiers, des maisons de pierres et de bois, une rue unique. Des odeurs diverses flottent, se mêlent et se répandent partout. Une foule grouillante, gesticulante et sympathique. Des êtres qui rient, chantent et prennent la vie du bon côté, malgré l’arrivée d’étrangers sur leurs terres.

    Et, entourant le village comme un écrin, des arbres, des fougères, des buissons verdoyants, des fleurs. Une abondante végétation prête à reprendre du terrain à la moindre occasion.

    — Voilà l’hôtel ! annonce Holden en désignant une habitation bizarre.

    Les yeux des explorateurs se posent sur l’immeuble désigné. Les sourires s’effacent. Les mines s’allongent.

    — Vous pourrez dormir dans un lit ! les rassure le chef de la police.

    — Cela nous changera des hamacs ! se résigne Charles.

    — Montez tous les bagages à l’étage ! fait le lieutenant à l’adresse des indigènes conduisant les chars à bœufs.

    — Tout un étage pour nous ? s’étonne Alex. C’est beaucoup trop, voyons !

    — Il n’y a que trois chambres, monsieur Moretti ! Le rez-de-chaussée est occupé par un atelier de vannerie.

    — Trois chambres pour six personnes ! s’inquiète Igor. Mais…

    — Nous dormirons ensemble, mon bébé ! enchaîne le barbu en serrant son ami entre ses bras musculeux et velus.

    — Hors de question ! hurle Kowalski en se débattant. Je ne partagerai jamais mon lit avec un ours des montagnes !

    — À la guerre comme à la guerre, mon mignon ! Tu verras : je me ferai minuscule…

    — Impossible ! réplique le cartographe en se dégageant péniblement de l’étreinte d’Alex. Autant essayer de faire saigner une pierre.

    — Dès que vous serez installés, continue Holden en dissimulant mal un fou rire naissant, venez me rejoindre dans mon bureau : un bâtiment de bois au bout de la rue. Nous parlerons des détails de votre expédition.

    — Avec plaisir, Lieutenant ! accepte Clint. À bientôt !

    Holden, après un bref hochement de tête, prend la direction du poste de police. Russel et ses compagnons pénètrent dans l’hôtel et gagnent leur chambre par un escalier branlant et un peu vermoulu.

    Personne n’a remarqué un individu mal habillé, le chapeau de paille sur l’oreille, assis sur un tabouret sous une véranda toute proche. Un homme étrange, inquiétant, au visage labouré par une balafre laiteuse. Il voit, du coin de l’œil, les explorateurs disparaître à l’intérieur du bâtiment…

    Après quelques instants, il quitte son siège et s’éloigne d’un pas tranquille. Sur son passage, les indigènes s’écartent en le regardant avec crainte et méfiance.

    Clint et ses amis arrivent au poste de police et s’installent dans des fauteuils en osier. Sans attendre, le lieutenant déclare :

    — Je serai franc avec vous : votre entreprise s’avère périlleuse. Le territoire que vous devez explorer a mauvaise réputation et…

    — Nous en avons vu d’autres ! interrompt le colosse blond.

    — Je n’en doute pas, monsieur Russel… Néanmoins, toutes ces croyances sont profondément ancrées chez les indigènes.

    — Foutaises et légendes stupides ! ajoute Sam en se grattant le menton. Mais je ne vois pas très bien le rapport avec notre mission…

    — Un rapport pourtant très étroit, jeune homme : je n’ai réussi à recruter que trois porteurs pour vous accompagner !

    Un silence. Chacun accuse le coup. La catastrophe !

    Le voyage serait-il déjà terminé avant d’avoir vraiment commencé ?

    — Bien sûr, en utilisant la force…

    — Et à la première occasion, ils nous abandonneront en pleine brousse ! objecte Alex. Très peu pour moi !

    — Nous pourrions demander du renfort en Métalie ! propose Loona.

    — Cela prendrait un temps fou ! rétorque le lieutenant Holden. Et la saison des pluies débutera dans deux mois…

    — Nous ne pouvons pas nous permettre un tel retard ! intervient Igor. Le gouvernement compte sur notre rapport dans les plus brefs délais : la crise économique est terrible, et il lui faut absolument de nouvelles ouvertures.

    — Pourriez-vous nous présenter ces trois volontaires ? demande Charles.

    — Je les envoie chercher immédiatement.

    Le balafré pénètre dans une hutte délabrée et découvre, sans surprise apparente, un petit homme grassouillet allongé sur le sol. À ses côtés, une bouteille d’alcool vide.

    — Il est encore ivre ! Qu’est-ce qui m’a pris de m’associer avec une telle éponge ? Debout, sac à vin ! J’ai du boulot pour toi !

    Une paupière se soulève péniblement. Puis, la seconde. Un épais brouillard semble planer devant les yeux de l’ivrogne. Il balbutie des mots incompréhensibles.

    Le balafré saisit une cruche de terre cuite et lui verse le contenu sur la tête : de l’eau fraîche. La réaction ne se fait pas attendre.

    — Heu… Ho ! Que… C’est toi, Ben ?

    — Bien sûr, crétin ! Secoue-toi, Pepino ! Du travail t’attend !

    — Du travail ? répète son compagnon sur un ton angoissé. Quel genre ? Je ne me sens pas très bien, ces jours-ci, tu sais…

    Ben se redresse et prend place sur un siège grossièrement construit. Ses yeux globuleux fixent l’ivrogne un long moment.

    — Des étrangers viennent d’arriver avec le bateau. Je veux connaître la suite des événements. À toi de te démener pour récolter un maximum de renseignements.

    — Comment ? questionne Pepino d’une voix pâteuse.

    — Fais-toi arrêter par Holden. Quand tu seras au trou, ouvre tes oreilles. Tu passeras la nuit au cachot et, demain matin, le lieutenant te libèrera. Il a pris l’habitude de tes visites…

    — D’accord, Ben ! À ton service.

    Et d’une démarche mal assurée, ondulante, Pepino quitte sa hutte. Les rayons aveuglants du soleil l’agressent aussitôt. Il s’appuie, d’une main tremblante, contre le mur de boue séchée. Un violent mal de tête lui fait monter les larmes aux yeux… Après une poignée de secondes, la douleur s’estompe. Posant difficilement un pied devant l’autre, Pepino se dirige vers le poste de police.

    03

    À ce moment, un policier pénètre dans le bureau du lieutenant Holden.

    — Les voici, chef !

    — Merci, Steve ! Tu peux disposer.

    Trois indigènes, muscles saillants et visage empreint d’une profonde sérénité, entrent dans la pièce. Ils croisent les bras sur la poitrine et attendent, impavides.

    — Je vous présente Taro, Chapac et Rali ! fait Holden. Eux seuls ont accepté de vous servir de guides et de porteurs.

    — Pourquoi ? demande brusquement Loona. Pourquoi eux et pas les autres ?

    — Je l’ignore, mademoiselle ! répond Holden, surpris. Aucune idée, vraiment… Et je n’ai pas songé à leur demander.

    Clint se lève et s’approche des indigènes. Il leur parle alors dans un langage bizarre, guttural. Taro lui répond. Chapac et Rali confirment ses paroles en hochant la tête.

    — Ces hommes viennent du Nord et appartiennent au peuple des Orongos ! explique Russel.

    — Pourquoi sont-ils venus à Balakad ? questionne Alex.

    — Leur tribu a été décimée par une épidémie. Ils sont les seuls survivants. Ils ont incendié leur village afin de tuer les mauvais esprits responsables de leurs malheurs. Ils ne craignent pas de s’aventurer sur le territoire « tabou » car leurs croyances sont différentes, tout simplement. De plus, leurs incursions sur ces terres étaient fréquentes… jusqu’au désert du Diable…

    — Un désert derrière toute cette végétation ? s’étonne Holden.

    — Taro l’affirme… Il faut une huitaine de jours de marche avant d’y accéder.

    Charles ne participe pas à la conversation mais il écoute. Il écoute et regarde les Orongos. Il opère mentalement des comparaisons avec les autres races connues : stature, proportions, forme du crâne… Soudain, ses yeux verts se focalisent sur un médaillon brillant sur le torse de Taro. Le rouquin se lève et, sans un mot, s’approche du guerrier… Taro, visiblement surpris, fronce les sourcils. Lentement, sa main se déplace en direction de la « navaja » accrochée à sa ceinture de cuir non tanné.

    Clint s’interpose et conseille à MacGill :

    — Tu as intérêt à lui expliquer tes intentions.

    — Ce médaillon est fantastique ! Un poisson volant ! Et, à mon humble avis, façonné en or pur !

    « OR », le mot magique ! Toutes les attentions sont immédiatement captées. Ces trois phrases effacent les préoccupations du moment.

    Au même instant, des cris, des rires et une voix tonitruante proviennent du dehors :

    — Je suis Pepino le Grand ! La terreur du Katloc ! Au travail, esclave !

    — Ce n’est pas vrai ! grommelle Holden en se dirigeant vers la porte.

    Tous le suivent sans hésiter. Arrivés sous la véranda, ils assistent à un spectacle étrange et burlesque à la fois : un petit homme grassouillet, titubant, s’adresse à un porc vautré dans la boue, près d’une auge taillée dans un tronc d’arbre.

    — Qui est-ce ? demande Loona, amusée.

    — Pepino ! soupire le policier. Il est arrivé avec les premiers colons et subsiste grâce à de menus travaux qu’il exécute pour Ben Barkot. Il braconne un peu, aussi… Quand il a amassé un peu d’argent, il s’achète de l’alcool et se soûle jusqu’à l’inconscience… Quelle déchéance !

    — Qu’allez-vous faire de lui ? demande Igor.

    — Le mettre au trou, comme d’habitude, et attendre qu’il soit dégrisé avant de le relâcher. Que puis-je faire d’autre ?

    Le chef de la police descend les marches de bois, s’engage sur la rue et, à contrecœur, s’approche de Pepino.

    — Lieutenant ! s’exclame l’ivrogne. Aidez-moi à me faire obéir de cet esclave !

    — Je vais t’expliquer comment procéder, Pepino. Accompagne-moi !

    — Vous êtes un brave type, Lieutenant ! Je vous aime bien !

    Et il embrasse Holden sur la joue.

    Bras-dessus, bras-dessous, les deux hommes se dirigent vers le poste de police. Au passage, Pepino adresse un sourire jovial à chaque personne qu’il croise… Bientôt, il se retrouve derrière les barreaux, s’allonge sur une misérable couchette et, presque aussitôt, se met à ronfler.

    — Il en a jusqu’au matin ! explique Holden. Un bien triste spectacle…

    — Clint, demande à Taro d’où il tient ce médaillon ! fait Charles, tout excité.

    Commence alors un étrange dialogue entre Russel et les Orongos. Une conversation qui semble interminable… Le géant blond pose des questions, prend des notes, relance la discussion, reprend des notes… Et ses compagnons s’impatientent.

    Finalement, Clint se tourne vers ses amis et marmonne :

    — C’est formidable !

    — Quoi ? demande le rouquin.

    — Cette histoire…

    — Explique ! supplie Loona. Parle ou je t’étrangle !

    — Taro a reçu ce médaillon de son grand-père. Il s’appelait Zuko… Un jour, dédaignant les avertissements et les conseils de prudence des anciens du village, il s’aventura dans le grand désert blanc en compagnie de quatre autres guerriers, se dirigeant vers le soleil couchant… Après une nuit à la belle étoile, ils rencontrèrent un inconnu à demi mort de faim et de soif. Un Saturos… Ce dernier fuyait le « Démon des sables » …

    — D’où venait cet homme ? interroge Sam.

    — De l’autre côté du désert. Là où le soleil se couche. Là où les arbres semblent toucher le ciel et où même les fleurs sont gigantesques… Zuko et ses compagnons aidèrent le guerrier étranger mais furent attaqués par cet animal diabolique.

    — À quoi ressemblait-il ? questionne Alex.

    — Taro n’en sait rien : son aïeul ne lui a fourni aucun renseignement à ce sujet. Ses amis furent dévorés. C’est tout… Après une nuit d’angoisse, enterrés dans le sable, Zuko et le Saturos s’empressèrent de filer sans se retourner.

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