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Meurtres sans bruit dans Landerneau: Polar breton
Meurtres sans bruit dans Landerneau: Polar breton
Meurtres sans bruit dans Landerneau: Polar breton
Livre électronique237 pages3 heures

Meurtres sans bruit dans Landerneau: Polar breton

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À propos de ce livre électronique

Alison Wealow, en quittant Liverpool pour rejoindre son ami Clet Kermeur, s'attendait à passer un séjour tranquille.

Alison Wealow a quitté Liverpool pour rejoindre son ami Clet Kermeur sur ses terres de Landerneau avec l’espoir d’un séjour tranquille au Pays de la Lune. Une apparition macabre sous le Pont de Rohan les engage dans une spirale de révélations singulières et de drames sanglants.
Ce nouveau cauchemar et la kyrielle de décès surprenants dans la paisible maison de retraite la Résidence de la Lune Bleue, commencent à inquiéter les autorités locales… malgré les diagnostics avancés par les médecins de morts dites naturelles.
Y a-t-il une malédiction qui plane sur les rives brumeuses de l’Elorn ?

Qu'arrive-t-il dans le coin pour que des drames sanglants et des décès de retraités en série aient lieu ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Brest, Gérard-Henri Hervé a effectué l’essentiel de sa carrière de professeur de mathématiques à Landerneau. Intéressé par le droit, il a suivi un cursus à l’Université de Brest, en parallèle à son activité professionnelle. Son goût pour les affaires pénales et les énigmes policières l’a encouragé à écrire des romans et à donner vie à deux héros, Clet Kermeur et Alison Wealow.
LangueFrançais
Date de sortie18 mai 2020
ISBN9782374690919
Meurtres sans bruit dans Landerneau: Polar breton

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    Aperçu du livre

    Meurtres sans bruit dans Landerneau - Gérard-Henri Hervé

    hasard.

    « Bien mal acquis ne profite jamais… »

    Proverbe français

    Prologue

    – Clet, aide-moi, s’il te plaît, je ne comprends plus rien à cette histoire !

    Alison Wealow, ma jolie princesse du « pays anglois » a, une nouvelle fois, franchi le Channel, de Plymouth à Roscoff, pour me retrouver, et cette fois, sur mes terres de Landerneau. A présent, ses cheveux roux recouvrent en partie sa nuque blanche et délicate et ses grands yeux bleus ressemblent toujours à deux fines améthystes scintillantes. Au fil de la lecture, son ton devient franchement critique :

    – Ton livre de contes et légendes de Bretagne est captivant, certes, mais l’utilisation de mots en langue bretonne et surtout les noms de lieux sont déroutants.

    – Si je peux t’aider ! Mes parents parlaient breton mais, je l’avoue, et j’ai un peu honte, je suis totalement ignorant de cette belle langue héritée de mes ancêtres. Alors de quoi s’agit-il ?

    – J’ai commencé le chapitre deux, relatif aux dragons et autres monstres qui dévastaient la campagne bretonne. Le récit du Dragon de l’Elorn est particulièrement saisissant et passionnant, mais je m’y perds un peu. Dans le texte, le nom de la rivière Elorn est devenu Dour Doun et les personnages ont des noms bien singuliers, Riok, Derrien et Néventer, entre autres.

    – Facile ! Jusque-là, je peux t’expliquer.

    – OK, je t’écoute !

    – En ces temps anciens, la rivière de Landerneau se nommait Dour Doun, en breton, eau profonde. Quant aux deux chevaliers cités dans le récit, aux patronymes curieux, ce sont les fondateurs des deux villages de Saint-Derrien et Plounéventer. Tout simplement ! Riok, par contre, je ne connais pas !

    – Tout simplement !

    – Lis-moi un peu le texte pour me rafraîchir la mémoire, Alison, j’ai oublié cette belle légende, lue dans mon enfance.

    – Volontiers : « Le fabuleux dragon, un monstre gigantesque, dévastait le pays de la Roche-Maurice près de Landerneau et, insatiable, dévorait bêtes et gens de la contrée. Pour éviter ce carnage, le roi de Brest, le dénommé Bristokus, organisa un tirage au sort pour désigner une pâture au monstre, chaque samedi. Un jour, le hasard désigna Riok, le propre jeune fils du seigneur local et seul survivant de sa descendance. Fou de désespoir, le châtelain se jeta dans la rivière pour ne pas assister à cette tragédie, mais le dragon avait déjà quitté son repaire… »

    – Et sortit de la rivière pour assouvir sa faim…

    – Mais non, attends, c’est à présent que le récit devient glorieux, une véritable épopée à l’image d’un roman picaresque espagnol de Cervantès ! Tu te souviens des deux chevaliers errants ?

    – Oui, les fameux Derrien et Néventer.

    – Ils sauvèrent le seigneur de la noyade, puis, émus par son chagrin, s’engagèrent à tuer ce monstre contre une substantielle récompense après des mésaventures épiques liées à la religion qui m’échappent un peu.

    – Et ?

    – Le dragon fut vaincu et toutes ces tueries cessèrent pour le plus grand bien du pays de Landerneau libéré de ces affres sanguinaires.

    – Belle fable, en effet mais qui évoque une autre tragédie, plus prosaïque et surtout plus proche de nous !

    – Non, Clet, ne me dis pas que tu as entendu ou lu quelque chose dans la presse locale.

    – Pas dans la presse. Sur le marché, samedi dernier ! Les conversations y vont bon train, c’est vraiment le lieu où l’on se rencontre et surtout où l’on cause… et la population toujours à l’affût des nouvelles sordides, cette fois semble s’inquiéter vraiment.

    – Et que dit-on de si terrible entre les échoppes pour le comparer au mythique dragon de l’Elorn ? Quelle nouvelle élucubration grotesque vas-tu inventer pour gâcher mes vacances, une fois de plus ? Je m’attends à tout, mon pauvre ami. Alors, j’écoute et je pense que je vais pouffer de rire devant tes affabulations.

    – Attends un peu avant de te moquer…

    – Oui, oui, raconte… bel ami !

    – Depuis un mois, une succession de six ou sept morts ou disparitions inexpliquées, très rapprochées, de personnes âgées intrigue la gendarmerie locale, jusqu’à présent aux abonnés absents, semble-t-il. Pour corser l’affaire, ce sont toujours des aînés, avec un dénominateur commun, et pas le moindre, ils sont plutôt riches et sans héritiers directs connus. Ils demeuraient tous à la résidence de retraite La Lune Bleue, un établissement haut de gamme pour personnes fortunées, situé à la sortie de la ville dans une ancienne maison de maître rénovée, au milieu d’un énorme parc arboré, en bordure de la rivière.

    – Des décès dans une maison de retraite, quoi de plus naturel ?

    – Bien sûr et la cause de leurs morts a été reconnue parfaitement naturelle par les autorités médicales désignées. Pourtant, la rumeur enfle et peu à peu le doute s’installe sur la réalité de cette épidémie de décès.

    – Et c’est parti, mon pauvre Clet ! Toujours aussi paranoïaque ! Je crois qu’il y a un ferry demain matin pour Plymouth, je monte faire ma valise. D’ailleurs, elle n’est pas encore défaite, ce sera rapide ! Je refuse de rester un jour de plus au contact d’un bravache tel que toi.

    – Promis Alison, j’ai entendu ces conversations entre deux étals de légumes et de fruits, c’est vrai, et je n’ai aucune raison de m’en mêler. La gendarmerie est certainement déjà sur l’affaire, on en parle plus ! Viens plutôt admirer la belle flambée que j’ai préparée pour toi et apprécier le florilège de loisirs que j’ai concocté pour demain dans la Cité de la Lune¹.

    – Parfait, Monseigneur je consens à t’écouter… Je t’octroie une dernière chance de me satisfaire, car je connais ton malin plaisir à t’immiscer dans les enquêtes locales de la police ou gendarmerie. Comment diton en France, « chien échauffé… craint, l’eau chaude » ?

    – C’est « Chat échaudé craint l’eau froide… » Et désolé, ce proverbe ne me correspond pas du tout !

    – Si peu, je commence à m’accoutumer à tes frasques d’enquêteur.

    – Ma douce et tendre amie… pour le matin, je propose la visite guidée, du centre historique de la ville, et surtout la découverte du fameux pont, l’un des rares ponts habités en Europe. Il relie les deux rives de l’Elorn, entre les provinces du Léon au nord, et la Cornouaille au sud. Puis, l’après-midi, sortie maritime jusqu’à la rade de Brest, sur le vieux gréement, le Dahl Mad, réplique d’un ancien sloop de bornage, qui devrait t’enchanter et te rappeler la rivière Mersey à Liverpool, en plus modeste. La navigation est rendue possible grâce à un fort coefficient de marée. Enfin ce sera l’apothéose, la soirée crêpes dans l’une des nombreuses crêperies de la ville pour conclure cette somptueuse journée. Qu’en penses-tu ?

    – Pas mal, je l’avoue comme emploi du temps, je signe, mais pas de cadavres dans les placards s’il te plaît ! Les trois premiers jours ont été une vraie réussite. La visite du grand aquarium Océanopolis, à Brest, la découverte des enclos paroissiaux magnifiques de Pencran, La Martyre et d’autres noms trop compliqués à retenir et enfin celle de l’Abbaye de Daoulas avec son musée et le jardin aux deux cent cinquante espèces de plantes médicinales, furent impeccables. Tu as dix-huit sur vingt.

    – Seulement dix-huit ? Pourquoi ?

    – Oui, tu peux t’améliorer en consacrant ton esprit sur le tourisme et la fête et en oubliant complètement la rubrique des faits divers dans les journaux locaux et les bavardages des chalands sur la place du marché.

    – J’admets mes erreurs passées pendant nos précédentes vacances, Alison, mais, avoue que le parallèle entre cette légende morbide et la série actuelle de morts sur la ville est surprenant. Tout le monde en parle, même au conseil municipal le maire a évoqué le drame, paraît-il. La population s’inquiète et évite de sortir le soir. Je n’invente rien cette fois ! Il se dit même que Landerneau a peur…

    – Clet, je te sens vraiment capable de nous trouver, un être diabolique et sanguinaire dans la rivière Elorn, à l’image du monstre du loch Ness, chez moi. Cela suffit.

    – Non, mais un assassin, voire une sorcière, pourquoi pas !

    Les flammèches incandescentes et légères virevoltent au-dessus du foyer de la cheminée, accompagnées des claquements des bûches de chêne aux couleurs rougeâtres. Une douce chaleur irradie le salon plongé dans la pénombre et la quiétude alors que la pluie frappe avec force les vitres des fenêtres de l’étage. Alison, lovée sur le canapé noir, sous une chaude couverture, poursuit la lecture des contes bretons, telle une enfant sage, la tête posée sur mon épaule. Quel besoin de lui infliger ces palabres macabres sur les disparitions suspectes à Landerneau avec des détails à foison ! Promis, je passe la marche arrière et me consacre uniquement à la réussite des vacances de fin d’année d’Alison, je n’écoute plus les ragots sur la place du marché local.

    – A la fin les preux chevaliers jetèrent le dragon à la mer à Pounéour-Trez. Je veux voir cette plage, Clet.

    – Pas de soucis ! Tout, tu verras tout, princesse ! Il y a même un petit menhir qui a servi, paraît-il, à attacher le licol, la corde, passée autour du cou du dragon.

    – Tu te moques, Clet.

    – Eh non, en Bretagne, légende et réalité sont souvent imbriquées et va savoir ce qui est vrai ou inventé… Tu te souviens du retour du roi Gradlon à Quimper² ? De nombreux habitants sont de fervents défenseurs de cette ville d’Ys jadis engloutie. La croyance persiste.

    La soirée se poursuit avec le rappel d’une liste d’autres créatures démoniaques comme le dragon de Saint Jaoua près de la petite ville du Faou. Bercée par le bruit du vent et de la pluie, la paisible fournaise du foyer et les évocations de ces légendes, Alison s’est endormie…

    Pourtant, un monstre, un être maléfique ou simplement un sinistre meurtrier rôde peut-être ce soir. Il guette sa proie autour du pont de Rohan, sur la place du marché, dans les venelles du quartier de Saint-Thomas, dans la rue de la Fontaine Blanche et surtout près de la maison des paisibles retraités. Le légendaire et sinistre Ankou³, fidèle serviteur de la mort, squelette hideux et grimaçant, drapé d’un vieux linceul et armé d’une faux, le tranchant vers le haut, risque à nouveau de se présenter cette nuit avec sa charrette grinçante… à la recherche de nouvelles âmes, sur les berges de l’Elorn.

    Le son d’une publicité me réveille en sursaut.

    – Non ! Pas l’Ankou ! Pas pour moi ! Pas cette fois !

    J’ai fait un bond de cinquante centimètres en arrière. Diable, quel cauchemar ! L’image repoussante de l’Ankou ricanant et traînant sa lourde faux sur les pavés du pont et son plaisir de me récupérer dans l’eau glacée de l’Elorn sont diaboliques. Juré, j’arrête la lecture des contes et légendes de la Bretagne profonde et je me limite aux rubriques sportives de l’Equipe ou people de Paris Match ou plutôt Voici ou Gala. C’est plus commun et ça incite moins aux hallucinations nocturnes… Alison dort paisiblement devant les dernières braises du foyer qui rougeoient occasionnant des ombres fantasmagoriques sur le plafond de la pièce.

    Quelle hallucination ! Quelle trouille ! Est-ce un présage ?


    1 Landerneau est appelée « Cité de la Lune ». Le roi Louis XIV ayant pris le soleil comme symbole, le prince de Rohan, seigneur de Landerneau, fut contraint de renoncer à son emblème et choisit une lune argentée…

    2 Voir « Pagaille en Cornouaille »

    3 L’ « Ankou », personnification de la mort en basse Bretagne.

    Chapitre 1

    Dix heures sonnent déjà au clocher de l’église Saint-Thomas toute proche. Elle est dédiée, depuis le Moyen Age, à Saint Thomas Becket, évêque anglais de Cantorbery. Une bonne dizaine de touristes, frigorifiés et emmitouflés dans de grosses doudounes ou polaires avec bonnets et gants de laine assortis, attendent avec impatience la venue du guide local, maître des lieux du patrimoine historique de Landerneau. Une brise fraîche balaie le pont de Rohan, ouvert aux quatre vents. Un petit homme, au regard pétillant et sympathique, s’approche du groupe déjà transi par la bise glacée du matin d’hiver. Sa large écharpe de laine bleu foncé, tricotée main, serrée autour du cou fait ressortir la blancheur de ses cheveux.

    – Mesdames, messieurs, bonjour et soyez les bienvenus à Landerneau. Bravo pour votre ambition de découvrir la Cité de la Lune malgré cette température inhabituelle pour la Bretagne. Je suis monsieur Callodic, retraité et à présent guide touristique pour votre plaisir et le mien.

    La voix est douce et joviale et augure d’un excellent moment d’histoire et d’architecture. Notre hôte, mémoire de la ville, reprend sa présentation avec toujours le même désir de plaire à l’auditoire.

    – L’été je fais une mini-conférence sur le pont, pour introduire ma visite, mais aujourd’hui elle se fera en marchant comme avec l’illustre philosophe grec Aristote qui faisait ses cours de cette manière en déambulant. Comme ses disciples, vous voilà devenus « péripatéticiens », enfin disons promeneurs, c’est plus délicat.

    Sans attendre, notre cicérone municipal se lance dans une apologie des richesses de la cité, preuve de son érudition et son affection pour sa ville.

    – Je vais faire court, mais je dois vous préciser que ce fameux pont, sur lequel nous sommes, a une longue histoire de cinq cents ans. Il fut bâti à l’emplacement d’un premier gué, déjà utilisé par les légions romaines qui occupaient la Gaule, au premier siècle après Jésus-Christ. L’ouvrage est situé en un point névralgique, carrefour entre la mer et la terre et sépare les évêchés du Léon au nord, et de Cornouaille au sud.

    Déjà, une partie du public, peu captivée mais surtout frigorifiée par l’air polaire, à l’image d’Alison, a perdu le fil de la visite…

    – Je sens que ce personnage est passionné, le commentaire sera très technique Alison, et tu risques de ne pas tout comprendre ! Je te ferai un résumé ce soir, à la veillée.

    – T’inquiète beau prince, certes, j’ai un peu froid, je reste à l’arrière du groupe, mais j’écoute d’une oreille, malgré tout !

    Le guide poursuit son exposé, avec application, combinant les détails sur l’urbanisme et les anecdotes relatives à la vie sur le pont :

    – Cet édifice de pierres avec six arches remplaça un pont de bois en 1510 et son concepteur, le Vicomte de Rohan, y fit construire des bâtiments dont un moulin abritant une pêcherie de saumons et même une prison, d’où on s’échappait facilement, paraît-il.

    – Une prison, monsieur, vraiment ?

    Ma question semble enchanter le conférencier qui me répond avec un luxe de vétilles amusantes mais toujours aussi précises. La visite se poursuit par la fameuse place du marché, où se dresse la superbe « Maison de la Sénéchaussée » à la façade en pierres de couleur jaune orange, taillées dans les carrières proches de Logonna et dont le pignon nord est à pans de bois recouverts d’ardoises.

    – Cette superbe bâtisse, est aussi appelée, à tort d’ailleurs, la « Maison de la Duchesse Anne » précise notre pilote. La future reine de France y aurait passé une nuit lors d’un voyage à la pointe de son royaume. Seul souci, l’immeuble n’existait pas encore à l’époque. C’est une belle légende, une de plus, ajoute-t-il, avec un large sourire.

    Le ciel s’assombrit, le vent glacé s’accentue et quelques flocons de neige voltigent maintenant, annonciateurs d’une journée glaciale.

    – Encore quelques jolies maisons à découvrir et je vous libère dans dix minutes, car j’imagine que vous avez froid.

    Le nez rouge d’Alison et la buée qui sort de sa bouche en témoignent.

    – Clet, je ne sens plus mes pieds, j’ai les doigts gelés, j’ai la goutte au nez il fallait me prévenir que nous venions au Grand Nord, c’est pire que l’Ecosse ici !

    Avec le même enthousiasme, monsieur Callodic termine sa visite par la présentation de trois somptueuses maisons originales, également bâties en pierres de Logonna.

    – L’Auberge du « Réveil matin » est un ancien relais de la diligence arrivant de Paris sur le chemin de Brest où « on vendait à boire et à manger et logeait à pied ou à cheval ». Elle est devenue aujourd’hui un pub, haut lieu local des concerts de rock and roll. A deux pas, se dressent la grande habitation de Maître Arnaud Duthoya, édifiée au dix-neuvième siècle par un riche négociant en vins et enfin la charmante petite maison dite de la Sirène et du Dragon, sculptés de part et d’autre de la lucarne supérieure. Voilà, j’en termine ici. Je constate que certains grelottent et agonisent ! Pour la suite il faudra revenir à la belle saison. Avant de se quitter je vous laisse admirer le pont, côté amont, avec les façades des habitations couvertes d’ardoises où on peut d’ailleurs repérer les niveaux impressionnants des hauteurs des dernières crues d’équinoxe.

    Alison, dont la compréhension du français a ses limites, a cette fois-ci totalement décroché. Elle flâne à l’arrière de la petite troupe, une oreille à l’écoute des commentaires et un œil sur les boutiques de vêtements féminins qui jalonnent le parcours. De retour près de la rivière, côté mairie, son attention se relâche totalement et l’observation des canards et oies, croisant

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