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Peur sur Pont-Aven: Polar breton
Peur sur Pont-Aven: Polar breton
Peur sur Pont-Aven: Polar breton
Livre électronique190 pages2 heures

Peur sur Pont-Aven: Polar breton

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À propos de ce livre électronique

Les festivités celtiques de Pont-Aven vont être brutalement interrompues par l'annonce de la mort d'un des musiciens...

Cornemuses, bombardes et tambours résonnent sur la place de l'Hôtel de ville de Pont-Aven pour la plus grande joie des touristes, avides de musique traditionnelle. Alison Wealow, enchantée de découvrir ces festivités celtiques locales, se risque même à quelques pas de danse.
Mais… problème, Armel Kergourlay, le Penn Soner, responsable du bagad de Moëlan-sur-Mer tarde à rejoindre le groupe…
Après une heure d'attente et surtout l'arrivée tonitruante de la gendarmerie nationale, la nouvelle brutale tombe : le cadavre du jeune homme vient d'être retrouvé flottant dans un parc à huîtres sur la rivière Belon, à quelques kilomètres de la Cité des peintres…
Clet Kermeur et Alison Wealow, son avocate préférée, ne vont pas pouvoir rester très longtemps à l'écart de cette nouvelle affaire singulière.

Clet Kermeur et Alison Wealow se mettent à enquêter.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Brest, Gérard-Henri Hervé a effectué l’essentiel de sa carrière de professeur de mathématiques à Landerneau. Intéressé par le droit, il a suivi un cursus à l’Université de Brest, en parallèle à son activité professionnelle. Son goût pour les affaires pénales et les énigmes policières l’a encouragé à écrire des romans et à donner vie à deux héros, Clet Kermeur et Alison Wealow.
LangueFrançais
Date de sortie18 mai 2020
ISBN9782374690896
Peur sur Pont-Aven: Polar breton

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    Aperçu du livre

    Peur sur Pont-Aven - Gérard-Henri Hervé

    hasard.

    Dans un roman policier,

    le coupable n’est jamais loin, c’est l’auteur.

    Robert Sabatier.

    Prologue

    La complainte sensuelle et mélancolique des bombardes mêlée au brame des cornemuses langoureuses et aux percussions cristallines et rapides des caisses claires, résonne sur les places Paul Gauguin et de l’Hôtel de Ville, au centre de Pont-Aven. Sous un ciel lumineux, le soleil joue à cache-cache avec les nuages. La meute de touristes qui ceinture les musiciens ne veut rien manquer à la répétition alléchante du bagad, donnant la chair de poule aux spectateurs novices. Un peu à l’écart, devant l’ancienne pension Gloanec, les danseuses et danseurs du Cercle Ar Vro Pesket de Moëlan-sur-Mer esquissent quelques pas de danse rythmée pour s’échauffer et aussi ravir le public nombreux et impatient. Enchantée de cette récréation, ma douce Alison écarquille les yeux de bonheur. Elle sautille et tente de suivre la cadence imposée, mais n’est pas danseur ou danseuse de Laridé qui veut… Les entrechats gracieux de gauche à droite, le balancement des bras et les petits sauts vers l’avant ou l’arrière sont autant de difficultés que ma princesse anglaise maîtrise mal malgré une bonne volonté évidente. On dit que le droit mène à tout, sauf à la danse car apparemment mon avocate préférée se retrouve souvent à contre-temps. Malgré cela, elle exulte de plaisir :

    – Tu as vu Clet, j’y arrive presque ! Pas très compliqué, en fait !

    – Oui, enfin, presque… Le comité des fêtes locales a vraiment bien fait les choses, Alison, tu vas te régaler. Tu vas assister à un spectacle folklorique de bonne tenue ! J’imagine que tu découvres ce genre musical et ces danses ?

    – Tu permets, je connais déjà ! Il existe la même tradition au Pays de Galles, en Irlande, terre de mes ancêtres, et surtout en Ecosse.

    – C’est vrai ! Exact, j’avais presque oublié ! Si je ne m’abuse, il y a bien deux points communs avec vos fameux Pipes Bands un peu froids : mêmes cornemuses avec trois bourdons, une flûte et un souffleur et la partie tambour et grosse caisse est également quasi identique mais pas de bombardes chez vous, my dear ! Par contre pour les mélodies, aucune comparaison ! Les parades militaires de tes concitoyens sont un peu rigides. Ici on bouge, on danse, on saute. En un mot, ici la musique évoque toute la vie des différentes contrées de Bretagne, ses coutumes, son folklore, ses…

    – Oh la la ! D’accord, je souscris entièrement à tout cela même si tu es franchement un tantinet chauvin, comme d’habitude ! Seul bémol ou plutôt seul souci à ton éloge, la ponctualité ne semble pas être la qualité première du groupe. L’affiche de l’office de tourisme indiquait dix-sept heures. Il y a un gros retard dans le début du programme. Pourquoi les musiciens ne commencent-ils pas ? Tout semble prêt.

    – Aucune idée ! Profites-en pour admirer les costumes de fêtes des participants. Tu as vu les robes noires ornées de broderies colorées avec les larges châles et surtout les petites coiffes aux fines dentelles amidonnées avec soin des danseuses ? La tenue des hommes, pantalon gris, gilet bleu brodé et chapeau noir à large bord, mérite la même admiration.

    – Tout cela paraît un peu hors du temps !

    – A la base ces habits étaient des vêtements pour les cérémonies, les fêtes ou les mariages, d’où leur côté clinquant.

    – Ok, j’adore, quelle belle idée de me proposer ce séjour dans la célèbre Cité des peintres ! Tous les participants sont au point et affûtés pour se lancer dans une danse. Tu connais les noms ?

    – Il y a le choix ici : la fameuse Gavotte de l’Aven, première au hit-parade local mais aussi, le Jabado et bien d’autres.

    – Ma patience a ses limites. Je ne suis pas la seule, les quais commencent à se vider.

    – Il est déjà plus de dix-huit heures, je soupçonne un problème ! C’est bientôt l’heure de l’apéro, l’assistance commence à être mince.

    – On ne va pas passer la soirée ici, maugrée Alison. Tu peux aller t’informer de la suite des événements ?

    – J’ai l’impression que le grand maigre chevelu avec la bombarde alto est un responsable du groupe et informe les touristes. Il semble être au courant. J’y vais et je lui pose la question !

    Cette fois les musiciens dépités ont cessé de souffler ou tambouriner et ont posé leurs instruments à terre, angoissés par l’idée d’un report, les yeux inquiets, rivés vers les organisateurs. Entouré des membres manifestement déçus de cet imprévu qui se prolonge, l’homme m’accueille les bras au ciel en signe d’impuissance et sa réponse est brève :

    – C’est vraiment la cata ! Le chef n’est pas là et on est sans nouvelle de lui depuis ce matin !

    – Il y a un autre dirigeant qui pourrait donner des nouvelles ?

    – Oui, moi, je suis Tugdual Lozachmeur, le vice-président du bagad mais désolé, comme vous, j’attends.

    Le constat est simple, il manque une personne et pas la moindre, le Penn Soner, le chef des sonneurs, enfin l’indispensable maître de musique, en un mot le chef d’orchestre. Sans lui, pas question de démarrer la répétition. La direction d’un tel groupe est très technique et nécessite une expérience qui ne s’improvise pas.

    – On attend et on annule s’il n’arrive pas dans quinze minutes ! Armel est toujours le premier arrivé pour accorder les bourdons des cornemuses, les anches des bombardes et gérer la sonorisation. Il ne laisse ce soin à personne, c’est un perfectionniste. Je le connais depuis plus de vingt ans et il n’a jamais eu le moindre retard.

    – Donc, il risque de ne pas venir ? Et tout est reporté ?

    – Aucune idée, son téléphone portable est sur répondeur. Maïwenn Lanvidic, sa copine, lui a envoyé dix messages, en vain. Elle commence à sérieusement s’inquiéter. Ce retard, sans aucune excuse, n’est guère dans ses habitudes. J’avoue que c’est surprenant.

    Je m’apprête à venir annoncer le fiasco prévisible de la fin d’après-midi à ma dulcinée renfrognée, quand un fourgon de la gendarmerie traverse le solide pont de pierres qui enjambe l’Aven. La vive allure, les gyrophares allumés et les deux tons poussés au maximum écartent la foule qui, lassée d’attendre le concert, se replie et converge vers les bars du centre-ville et de la courte rue du port. Le véhicule bleu se gare précipitamment sur la chaussée, devant le musée des Beaux-Arts, près du groupe de musiciens ébahis. Un fonctionnaire en sort en une fraction de seconde, le regard froid, les traits tirés. Visiblement il n’est pas là pour assurer le service d’ordre, l’affaire semble grave ! Après un coup d’œil circulaire, il s’adresse à l’ensemble du groupe :

    – Puis-je parler à l’un des responsables du bagad ?

    Embarrassé et surpris, Tugdual fait quelques pas vers lui, le regard inquiet.

    – Oui, à moi. Pourquoi, il y a un problème ? Je suis le vice-président, Tugdual Lozachmeur. Que se passe-t-il ?

    – Bonjour ! Adjudant-chef Gaston Moalic, gendarmerie de Pont-Aven. La gendarmerie de Quimperlé vient de nous informer de la découverte du cadavre de monsieur Armel Kergourlay. Vous le connaissez ?

    – Armel ? Armel Kergourlay ? répète Tugdual avec difficulté.

    – Oui, Armel Kergourlay, vingt-huit ans, président du bagad de Moëlan-sur-Mer. Donc, vous le confirmez ?

    – Oui, bien sûr, Armel. C’est notre président et Penn Soner, le pilier du bagad. Que lui est-il arrivé ? Nous l’attendons depuis plus de deux heures. Il a eu un… souci… un accident ?

    – Navré, plus fâcheux ! soupire le militaire visiblement gêné d’annoncer une telle nouvelle. C’est plus délicat !

    – C’est-à-dire ? ajoute le jeune homme pensant déjà au pire devant la mine tourmentée du gendarme.

    A l’annonce du nom indiqué par le fonctionnaire, les musiciens et danseurs se rapprochent et à présent entourent le gendarme pressentant aussi un épisode tragique. Maïwenn, la jeune et jolie femme brune, les cheveux ramenés en un élégant chignon, la cornemuse posée sur l’épaule, le visage livide, apostrophe le gendarme. Ses yeux où luisent les prunelles angoissées sont déjà remplis de larmes.

    – Que se passe-t-il ? Il est arrivé quelque chose à mon Armel ? Où est-il ? Je n’ai aucune nouvelle depuis ce matin.

    – Vous êtes ?

    – Son amie, enfin, sa compagne, sa fiancée.

    Le jeune gendarme tarde à répondre, mais son air navré accentue la peur de la jeune musicienne.

    – Il, il n’est pas… non… insiste Maïwenn…

    – Désolé, son corps sans vie vient d’être retrouvé dans un parc à huîtres du port de Ker-Bélen dans la rivière du Belon.

    – Mort, il est mort ? Ce n’est pas possible, il m’a appelée hier matin, s’époumone-t-elle ! Ce n’est pas lui !

    – Désolé ! Mort ! Et visiblement pas une mort naturelle ! Où étiez-vous hier ?

    – J’ai passé la journée et la nuit chez mes parents à Lorient.

    C’en est trop, la pauvre femme, les yeux révulsés, saisie de tremblements, éclate en sanglots à l’annonce fatale. Prise d’un malaise elle s’appuie sur le mur d’une maison voisine puis s’effondre dans les bras de Tugdual resté à ses côtés, comme si le chagrin lui transperçait le cœur.

    – Armel ! Non, ce n’est pas vrai !

    Tugdual est le plus prompt à réagir :

    – Merci la gendarmerie pour la délicatesse ! Vous auriez pu y mettre les formes ! Mort, mais comment ? Je l’ai croisé hier midi à Quimperlé au bar des Sports. Il était en pleine forme et se faisait un plaisir de participer à cette animation à Pont-Aven dans le cadre de la préparation au prochain championnat du Festival Interceltique de Lorient au mois d’août. Il était très investi pour permettre au bagad de revenir en première catégorie. Il a pris un RTT pour cet après-midi et devait nous rejoindre à seize heures. Vous parlez bien de la même personne ? Il n’a rien à voir avec le milieu des ostréiculteurs ! C’est un parisien d’origine bretonne et il est cadre bancaire dans une agence près des halles à Quimperlé, le « Crédit Mutualiste du Finistère. »

    – Je n’en sais pas plus. Les papiers retrouvés sur lui indiquent cette identité, la profession que vous citez et aussi son appartenance au bagad de Moëlan-sur-Mer, d’où ma présence ici. Il n’y avait personne à son domicile.

    – Normal, Maïwenn est là, ponctue Tugdual qui a repris son calme.

    – Je suis chargé de prévenir son entourage. Mademoiselle, pouvez-vous nous accompagner à la morgue de l’hôpital de Quimperlé pour l’identification du corps ? Ce ne sera pas facile…

    – Je peux l’accompagner ? suggère Tugdual, omniprésent.

    – Bien entendu, mais prévoyez un moment car ensuite nous passerons à la brigade pour le début des auditions. Vous expliquerez tout cela au capitaine Edmond Le Flohic, le directeur d’enquête.

    Les deux jeunes s’engouffrent à l’arrière du fourgon qui démarre aussitôt, laissant les musiciens et le public clairsemé dans le plus profond désarroi… Le jeune responsable du bagad est mort !

    Les yeux couleur émeraude d’Alison sont passés au noir sombre… avec avis de tempête force 10. Un rictus de colère barre son visage habituellement si doux et une ride enlaidit son front : la réaction sera vive ! Courroucée, elle relève ses longs cheveux roux d’un geste rageur et peste à la volée :

    – Clet, non, dis-moi que je rêve ? Ce n’est pas vrai ! Une fois de plus, en guise de vacances tu me proposes la trouvaille d’un cadavre. Tu es un véritable fossoyeur !

    – Franchement Alison, en quoi suis-je responsable de cet événement ? Je l’apprends au même instant que toi !

    – C’est simple, tu attires la mort. Tu es pire que le sinistre et hideux personnage de la mythologie bretonne, le squelette armé d’une faux, qui vient récupérer les corps des défunts la nuit. Comment se nomme-t-il déjà ? Tu dois l’affectionner particulièrement.

    – Tu penses à l’Ankou ? Belle connaissance bretonne mais je conteste toute comparaison !

    – L’Ankou, c’est bien ça ! Une nouvelle fois tu prends les chemins de l’Ankou, le sinistre gendarme de la nuit. J’ai noté cette idée chez un écrivain célèbre. Tu dois bien le connaître.

    – En effet, l’Ankou est une pièce maîtresse de la légende de la mort d’Anatole Le Bras mais c’est n’importe quoi, Alison ! Tu dérailles totalement ! Tu ne crois pas que tu abuses sérieusement ! A propos de sérieuses dispositions à ce sujet, je pourrais dire la même chose à ton encontre…

    – Comment cela ?

    – En fait, et si c’était toi, avec ton métier d’avocate pénaliste, qui entretenais… ces drames à répétitions où tu excelles à intervenir et résoudre. Tu es tout aussi encline à dénouer les énigmes en tout genre que moi ! En un mot, je suis blanc comme neige ! Je te convie aimablement à écouter de la musique celtique comme des centaines de touristes et on nous annonce une mort violente… Où est ma responsabilité ?

    – Ouais !

    – Comme toi, j’attendais ce moment de bonheur avec impatience.

    – C’est vrai, mon pauvre ami, j’en conviens, la déception et l’annonce du report du concert me font délirer un peu. Je retire mes reproches infondés liés à la multiplicité des faits divers morbides dans ton département. Mais avoue-le tout de même : quelle poisse… d’enfer ! Rentrons vite à l’ Hôtel des Jonquilles et oublions ce fâcheux événement au plus vite.

    – Cela m’étonnerait…

    – Pardon ? Une seule insinuation à ce drame dans les jours à venir et je demande le divorce pour faute grave !

    Chapitre 1

    – Bien dormi Alison ?

    – Affreux ! Pas une minute !

    – La péripétie d’hier soir, j’imagine ?

    – Cela t’étonne ? On pense venir assister à un concert génial et on se retrouve au beau milieu d’un drame !

    – Pas drôle en effet et la lecture des journaux locaux aux titres évocateurs ne va pas calmer ta colère. Je te fais un résumé ?

    – Je sens que je ne vais pas y couper, j’écoute ta revue de presse !

    – D’abord pour le Télégramme de Brest :

    Le Penn Soner

    ne soufflera plus jamais dans sa bombarde !

    – Charmant, quelle délicatesse, évidemment, il est mort le bougre ! Et dans le Ouest-France, c’est du

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