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À bout de mères: Nouvelles fantastiques
À bout de mères: Nouvelles fantastiques
À bout de mères: Nouvelles fantastiques
Livre électronique97 pages1 heure

À bout de mères: Nouvelles fantastiques

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À propos de ce livre électronique

Comme les deux faces indissociables d'une médaille, la maternité a son revers.

Les mères amères sont à bout.
Le reflet dans le miroir s'est teinté des plus sombres pensées, des plus noirs desseins.
Mères monstrueuses, égoïstes, passives, impuissantes...
Qu'elles subissent, agissent ou réagissent, elles souffrent à travers et pour leur enfant.
Derrière la comédie des apparences, les neuf nouvelles de ce recueil explorent les facettes obscures de l'âme humaine.

Le stress post natal existe, et toutes les pensées et actions qu'il engendre sont développées dans ce recueil aux tons fantastiques, au travers des nouvelles écrites par Rachel D. Forêt

EXTRAIT

Un prénom si ressemblant

Tout est calme dans la chambre aux couleurs pâles. Penchée au-dessus du berceau rond en osier hérité de sa grand-mère, elle observe en silence le poupon endormi. C’est une fille. Son vœu le plus cher a été exaucé. Elle est maman. Mathieu avait insisté pour la prénommer Lisa. Elle n’avait pu se résoudre à le dissuader tant il était convaincu que ce prénom était le bon. Quant à elle, elle pensait que Lisa et Elisabeth se ressemblaient un peu trop mais devant son insistance, elle avait fini par apprécier ce prénom si proche du sien finalement. Elle et sa petite fille sont liées à vie par le sang et par les lettres. Quoi de plus beau finalement ? Mathieu l’aime tellement… Il le prouve chaque jour par sa tendresse. Elle l’entend dire tout bas qu’elle est aussi jolie que sa maman. Cela la fait sourire. Sans conteste Lisa est d’ores et déjà la reproduction miniature d’elle-même. Une peau au teint de porcelaine légèrement rosée, des yeux semblables à deux topazes et des cheveux charbons d’une épaisseur incroyable déjà.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

En résumé, j'ai trouvé tous ces texte, témoignages de l'injuste douleur d'être mère, très justes et bien écrits. Un recueil de qualité, vraiment. - Blog Malénia dans ses livres

Je ne peux que vous conseiller de lire ce recueil, perturbant, émouvant et particulièrement bien écrit. - Blog Le petit monde de Gren
LangueFrançais
ÉditeurOtherlands
Date de sortie12 juil. 2018
ISBN9782797301027
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    Aperçu du livre

    À bout de mères - Rachel D. Forêt

    Les nouvelles restent la propriété de Otherlands, et de leurs auteurs respectifs. Tous les textes sont inédits, sauf mention contraire. 

    Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2e et 3e a, d’une part, que les « copies ou reproduction strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). 

    Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon, sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Rachel D. Forêt

    À bout de mères

    Les diables bleus m’emportent

    Les diables bleus

    Ou « blue devils » en anglais, terme qui signifie « idées noires », avec cette notion de forces maléfiques en toile de fond. C’est de la que vient le « blues », ce genre musical emprunt de nostalgie et de souffrance.

    « L'amour maternel est infiniment complexe 

    et imparfait. Loin d'être un instinct, 

    il faut plutôt un petit miracle pour 

    que cet amour soit tel qu'on nous le décrit. » 

    Elisabeth Badinter

    Avant-propos

    Ce n’est pas par hasard si je me suis mise à écrire sur le thème de la maternité et du lien mère/enfant. Ce sujet touche de nombreuses femmes et bien qu’en temps normal, nous sommes plus enclins à parler du bonheur que procure la naissance d’un bébé, la réalité prend parfois des tournures plus sombres. Les textes de ce recueil mettent en scène des mères en souffrance pour différentes raisons. De la perte d’un enfant au rejet de celui-ci, j’ai tenté au travers de l’écriture, d’aborder des sujets sensibles sur fond de légendes (Aokigahara), de croyances (Shégué), tout en variant les styles littéraires : nouvelles, lettres ou poèmes.

    Toutefois, je tiens à mettre en garde le lecteur au sujet d’un texte en particulier : « Nuit invisible ». Ce dernier est un peu à part car il met en avant l’aspect le plus obscur de la maternité, celui où une mère ne possède comme lien avec son enfant que celui du sang. C’est une nouvelle écrite non pas du point de vue de celle qui a enfanté, mais de celui qui fait du mal à cet enfant, sous le silence consenti de la génitrice. Parcequ’être « mère » n’est pas être une « maman », les faits divers nous horrifient souvent car l’être humain se montre capable du pire comme du meilleur envers la chair de sa chair…

    Chaque auteur, il me semble, par le biais des mots, tend à faire passer des messages, à exorciser parfois un mal-être ressenti à une période de sa vie. Ici, j’ai déposé certains tourments qui m’ont traversé ou que j’ai pu croiser au cours de mon expérience professionnelle. Parce que parfois, il faut se délester de certains poids pour rebondir, j’ai écrit.

      Aujourd’hui, à la lecture de mes propres phrases, je ressens une certaine distance, car il est manifeste que j’ai laissé derrière moi cette part d’ombre. Toutefois, comme les réminiscences du passé peuvent parfois venir nous hanter, j’ai eu l’envie de compiler et de tenir entre mes mains le fruit de mon cheminement intérieur, du traitement de certaines de mes angoisses, afin de toujours me souvenir que rien n’est définitif et que l’humain est un être en perpétuelle évolution.

    Une mère peut nous apparaître sous le meilleur des jours et pourtant s’engouffrer en réalité dans les méandres d’une dépression que le corps médical nomme le « Post-partum ». Vous trouverez à la fin de ce recueil, une définition ainsi que des adresses vers lesquelles vous tourner si vous ou quelqu’un de votre entourage est confronté à ce phénomène.

    « À bout de mères » est l’aboutissement de ma petite thérapie personnelle. Puisse-t-il être l’occasion pour chacun d’entre vous de se déculpabiliser ou de porter un regard plus indulgent à ces mères en souffrance.

    Rachel D. Forêt, 

    le 20 janvier 2015

    Apparences

    Il la contemple, accoudé au chambranle de la porte. Elle est sublime.

    Elle sent le poids de son regard sur elle.

    Elle est mal à l'aise mais ne dit rien.

    Son sein blanc brille sous la lumière tamisée. Il sait la chance qu'il a de l'avoir pour femme. Il est fier qu'elle soit la mère de son fils.

    Elle serre les dents sous la douleur de la crevasse sur son mamelon. Ses yeux scrutent le monstre qui la pompe telle une vache laitière. 

    Il sourit de la voir si épanouie, si complète, si femme.

    Elle n'est qu'un biberon sur pattes, une tétine ambulante, un morceau de viande pour ce bébé carnivore. Elle sait qu'il ne l'aime pas. Pourquoi la ferait-il souffrir ainsi sinon ?

    Il lit dans ses gestes l'amour inconditionnel qu'elle lui porte. Il est serein.

    Elle hait cet enfant. Elle l'exècre.

    Il la comprend.

    Personne ne voit rien, même pas lui qui pourtant la dévisage.

    Leurs regards se croisent. Ils sourient.

    Aokigahara

    Je crois que nous nous sommes égarés. Des arbres. Devant. Derrière. À droite. À gauche. Même le ciel a perdu sa couleur azur pour prendre une teinte verdoyante, chlorophyllienne. Notre progression est laborieuse. Chaque pas est une épreuve tant la végétation est dense. Rarement mes pieds se posent sur la terre ferme et volcanique tellement les racines des arbres ont envahi chaque centimètre carré de l’espace. Du bois dur, sombre et noueux nous entoure de toute part. La moindre particule d’atmosphère est imbibée de cette forêt. L’air est chargé. L’oxygène se fait rare. J’étouffe…

    Bastien marche devant moi. Il refuse de me parler depuis deux heures, je dirais. Je n’en suis pas certaine car ma montre ne fonctionne plus depuis longtemps. Les aiguilles se sont arrêtées lorsqu’il était 16h24. À croire que le destin s’acharne… Bastien me reproche de ne pas avoir changé la pile. J’ai beau lui dire que celle-ci n’a que deux semaines, il m’en veut. Comme si le fait que cette fichue montre affiche l’heure exacte était primordiale pour notre survie… Ça me fait une belle jambe, à moi, de savoir depuis combien de temps nous marchons sans but ! Ce n’est pas ça qui nous indiquera le chemin. La boussole aurait pu être utile mais il semblerait qu’elle soit totalement déboussolée justement. Les aiguilles s’agitent dans tous les sens. Le triangle des Bermudes ce n’est pourtant pas dans le secteur que

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