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Toon’s King - Tome 1: L’éveil par le rêve
Toon’s King - Tome 1: L’éveil par le rêve
Toon’s King - Tome 1: L’éveil par le rêve
Livre électronique433 pages5 heures

Toon’s King - Tome 1: L’éveil par le rêve

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À propos de ce livre électronique

Un adolescent de dix-sept ans va subitement se retrouver embarqué dans une aventure bien étrange !

« Il était une fois », ainsi commencent les belles histoires qui nous transportent loin, dans un imaginaire sans limites. Mais l’une d’entre elles est en réalité un souvenir, un précieux souvenir resté secret jusqu’à ce jour. Aimeriez-vous en savoir davantage ? Oui ? Alors, lisez la curieuse aventure de Damien, adolescent de dix-sept ans. Un matin, sa vie bascule : un jeune homme en armure fait irruption dans son salon et lui annonce qu’il est promis à un grand avenir. Il se retrouve alors au beau milieu d’une lutte opposant depuis toujours les forces du mal à la lumière. Dans un royaume enchanteur et loufoque connu sous le nom de Rêvilia, il fait la rencontre des Toons, les personnages des dessins animés de notre enfance, plus explosifs que jamais, qui deviendront ses meilleurs alliés ! Trouvera-t-il la force et le courage d’affronter son destin ? Cependant, le dénouement ne sera pas si Enchanteur et Lumineux que vous le souhaitiez, puisque c’est au plus profond de la Noirceur véritable que dort, caché, notre plus grand pouvoir… celui de choisir d’aimer ou de haïr.

Entrez avec Damien dans un univers fabuleux et surprenant, peuplé de personnages de dessins animés, avec le premier tome de cette saga fantastique et magique !

EXTRAIT

— Ne crains rien, le rassura la voix, il te suffit de verser trois petites gouttes de sang sur le miroir et le passage de ton monde s’ouvrira.
Damien recula. Sa respiration s’intensifia puis il regarda l’image à travers la glace en questionnant :
— Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous enfermée ?
— Ne te soucie pas de moi. Je suis la gardienne des frontières entre les univers. La dague à tes pieds est enchantée. Trois petites gouttes et tu repartiras chez toi. Heureux avec ta famille et tes proches, sans jamais te souvenir de ce royaume ni des gens que tu as rencontrés.
L’adolescent résolu se piqua l’index avec la dague. Il avança.
— Oui, le pressa la voix, oui Damien… Viens ! Viens !
Alors une main froide l’agrippa dès qu’il fut assez proche du miroir. Il découvrit des yeux jaunes et un visage monstrueux le menacer, quand tout à coup : un homme à l’armure de diamants et au casque d’argent jaillit du toit de la crypte.
Il se redressa et dégaina son épée.
Damien reconnut une épée célestienne.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Pour conclure, Toons King fut une lecture surprenante par le style d’écriture employée dans un genre littéraire fantasy inclassable, avec des personnages atypiques et une intrigue loin d’avoir été totalement dévoilée. Il ne faut pas se laisser perturber... C’est une série à suivre : je suis très curieuse de découvrir ce que va nous révéler l’auteur ! - Blog Un univers pour rêver

Ce roman est riche en personnages et en action. L'auteur revisite un tout nouveau genre de la fantasy. Je dois dire que j'ai été agréablement surprise par cette plume légère qui peut être parfois déchirante. - Blog Egide of books

Un roman envoûtant qui apporte cette touche de magie aux grands enfants que nous sommes. - Manon, blog Men in books

J'ai hâte de lire la suite de l'histoire. Un premier tome convaincant ! - Blog Mél'lectures

Je suis toute de suite entrée dans ce roman. Mon imagination a explosé de joie. - Rosa-5, Booknode

Nadeim arrive à nous plonger dans son monde, et le temps s’arrête quand on lit, sérieusement j’ai eu du mal à arrêter ma lecture pour aller en cours ! L’écriture est fluide, agréable à lire et entraînante. Pour résumer en quelques mots : magie, danger, actions, romance (?), TOONS ! Plus sérieusement, n’hésitez pas à lire ce roman, on ne s’ennuie pas durant la lecture ! - Katiecat, Booknode
LangueFrançais
Date de sortie26 sept. 2019
ISBN9791037700223
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    Aperçu du livre

    Toon’s King - Tome 1 - Nadeim M.G.H

    Note de l’auteur

    Chers lecteurs et lectrices,

    Je vous convie à un merveilleux voyage à travers chaque page de ce roman. Ce livre est pour moi le fruit d’un travail commencé alors que j’avais dix ans. Oui, vous avez bien lu : dix ans.

    Oh bien sûr, je ne vous noierai pas dans d’innombrables explications du pourquoi du comment, je vous rassure… Je n’ai pas envie de vous perdre déjà !

    Sachez juste que tout a commencé par un rêve une nuit, et de ce rêve est né un livre.

    Mais de quelque chose de tout candide et d’innocent, avec le temps il est devenu plus mature, plus abouti.

    Vouant mon inspiration avant tout à ce qui m’a fait vibrer depuis tout petit et conforté dans quelques idées, j’ai voulu rendre hommage à tout cela, par des clins d’œil, des références ou bien des concepts que je trouvais poignants.

    Car, selon moi, toute œuvre tire son essence, son originalité, d’inspirations diverses de films, quelquefois de scènes, romans, concepts, jeux vidéo, parodies, séries télé et c’est grâce au mélange qu’on en fait qu’on obtient un certain résultat.

    Ainsi, l’idée qu’il existe plusieurs mondes, plusieurs royaumes dans lesquels s’établit l’interminable conflit du Bien et du Mal, n’est pas nécessairement de moi, tout comme cette hypothèse qu’il existe des gardiens : protecteurs de Lumière, des royaumes engloutis, perdus par l’obscurité, quête de voyage dans plusieurs mondes et dans le temps, ou une source de rayonnement infini… Peut-être sont-elles universelles et que chacun y songe à sa manière ?

    Mais l’imaginaire d’un royaume, de tout un univers particulier où il en résulte sa propre histoire et sa propre trame narrative avec toutes ces idées énoncées, est en revanche, le fruit d’un travail personnel et je dirai même de redécouverte de soi. Tout comme cette idée d’ajouter des Toons dans un royaume de magie et de Fantasy médiéval, il fallait bien avoir un grain pour l’oser celle-là !

    En conclusion, je vous invite à entrer dans le merveilleux royaume de Rêvillia. Redécouvrez votre innocence, la magie qui habite votre âme, mais surtout voyagez, et divertissez-vous à trouver les clins d’œil et références en questions qui m’ont permis de vous offrir ce livre…

    Prologue

    Vous pensiez que toutes les belles histoires de votre enfance ne sont que des contes de fées ? Qu’elles n’ont jamais pu exister ? Et si je vous disais que je connais quelqu’un qui en a réellement vécu une… Vous me croiriez ? Non ? Eh bien, laissez-moi vous la raconter…

    Il y a plusieurs années de cela, au milieu de l’espace infini flottait une tour. Elle était immense et renfermait un secret. À l’intérieur, il n’y avait ni princesse aux cheveux d’or ni dragons. Seulement un garçon d’environ vingt ans et un mage qui le scrutait dans la pénombre.

    — T’en souviens-tu ?

    — Non. C’est comme si tout devenait flou. Comme si plus rien n’avait de sens. Pourquoi suis-je ici ? Dites-le-moi ?

    — C’était ton choix : oublier pour ne plus souffrir.

    — Que dites-vous ?

    — Ton histoire est loin d’être celle que tu imaginais.

    — Vous saviez qui j’étais ? Racontez-moi. Je vous en prie, racontez-moi.

    — C’était une histoire remplie d’amour, de magie et de croyances. Une histoire qui sommeillait dans un univers ; celui de tes rêves.

    — Mes rêves ?

    L’homme sortit de l’ombre et lui annonça d’une voix grave :

    — Il y a longtemps, dans un pays lointain vivaient un roi et une reine. Ils étaient les heureux parents d’un petit garçon prénommé Flavian. Mais à ses dix-sept ans, l’enfant connut un sort tragique.

    — Que… Que lui est-il arrivé ?

    — Alors que le royaume prospérait et que les hommes cohabitaient avec différentes créatures, une ombre maléfique s’abattit sur la contrée. Un sorcier démoniaque du nom de Sarastine chercha à corrompre l’enchantement de ce monde pour étendre le malheur et la désolation. Ses yeux remplis de haine étaient renforcés par le rouge du brasier ardent. Tout le monde le craignait et fuyait devant lui. Caché sous un long manteau sombre, Sarastine gardait en lui d’anciennes blessures. Mais le mal appelant le mal, il finit par ravager le royaume dans des effusions de sang. Lorsqu’enfin il voulut s’emparer du château, un puissant magicien descendu des cieux le contra. Et par un sortilège redoutable, il eut raison du sorcier. Sarastine perdit tous ses pouvoirs. Il fut banni. On n’entendit plus parler de lui. Quant au magicien, il resta aux côtés du roi et de la reine puis devint, à leur demande, l’instituteur de leur jeune fils de dix ans. Il lui enseigna la magie car il savait que dans une partie reculée du royaume, Sarastine préparerait son retour et qu’un jour, le futur roi serait amené à le combattre. Sept années s’écoulèrent et le petit Flavian devint un beau jeune homme.

    — Comment le magicien a-t-il su que le sorcier reviendrait ? Que s’est-il passé ensuite ?

    — Le sortilège employé par le magicien avait un prix. Un prix qui devait être réglé un jour.

    — Cette histoire s’arrête-t-elle là ?

    — Non, elle ne fait que commencer…

    Chapitre 1 :

    Quand deux âmes se rencontrent

    1ère partie

    C’est par une nuit mouvementée, l’estomac dans les talons, trempés des pieds à la tête et au tumulte d’éclairs impétueux, que trois fugitifs galopaient à travers les bois. Qui étaient-ils ? Et avait-on idée de se retrouver dans une pareille situation ? Vous allez le découvrir…

    Ces trois fugitifs étaient pourchassés par une vingtaine de cavaliers ; les redoutables séides du mage Sarastine.

    — Où allons-nous ? Quelle direction ? Vite, le temps presse, demanda le premier fugitif.

    — Je n’en sais rien, moi ! Par saint Coin-Coin, la boussole tourne dans tous les sens. C’est à n’y rien comprendre !

    — Vite ! Vite ! Ils arrivent !

    — Ah, ne commence pas à me brusquer ! Je n’aime pas qu’on me brusque !

    — Oh, excuse-moi, ce n’est pas comme s’il y avait derrière nous tout un bataillon démoniaque qui n’attendait qu’une chose : nous mettre le grappin dessus !

    Les fugitifs galopaient si vite que l’on distinguait à peine leur silhouette. Mais un cul-de-sac les obligea à rebrousser chemin. Ils s’aventurèrent sur un sentier obscur.

    — Nous devons impérativement trouver le marais ! Doony, la boussole. Elle dit quoi ? redemanda le premier fuyard.

    — Je te dis que je n’en sais rien, grommela-t-il, les aiguilles changent tout le temps de direction. Je n’y comprends rien ! C’est n’importe quoi !

    — Donne-moi ça ! Les aiguilles pointent vers l’est. En route !

    Ils repartirent. Les poursuivants maintenaient leur traque. Ce n’était plus qu’une question de minutes avant qu’ils ne capturent les fuyards.

    Justement, ces derniers furent arrêtés par une rivière. Ils rassemblèrent tout leur courage et priant pour ne pas être emportés par les eaux déchaînées – sage décision me direz-vous – ils s’élancèrent. Les cavaliers surgirent. Le courant étant trop fort, il leur fut impossible de traverser.

    De plus, le soulèvement d’une tempête implacable les en dissuada. Ils longèrent la rive.

    Alors qu’ils avaient réussi à dompter la furie des eaux, les fugitifs gagnèrent la berge opposée. Hélas, ils ne tardèrent pas à retomber dans une impasse.

    — Par saint Coin-Coin ! Cette fois, ça y est, les carottes sont cuites !

    — Hé, releva le premier fuyard, c’est mon expression ça ! Trouves-en une autre !

    — Vous croyez que c’est le moment ? s’énerva le troisième. Tout est perdu ! C’est la fin !

    — Mais non ! Nous n’allons pas mourir. Laissez-moi jeter un œil. Mais c’est… Regardez ! On dirait une sorte de passage… Le passage secret ! C’est lui ! C’est lui ! Celui où la boussole devait nous conduire.

    — On va finir en merguez grillée si on ne traverse pas tout de suite ce truc ! C’est moi qui vous le dis !

    — Dieu du ciel ! Ils arrivent.

    L’un des fuyards sortit un vieux bâton de sous sa cape. Il le brandit haut dans le ciel. Le tonnerre gronda. Les feuilles s’écartèrent puis laissèrent entrevoir un passage dans la roche. Les fugitifs s’y ruèrent avec empressement.

    Les cavaliers les avaient rattrapés. Ils étaient à deux pas derrière. Tout ce monde se retrouva dans un drôle de couloir en forme de spirale étirée. Au bout se trouvait une petite porte. Elle s’ouvrit.

    C’est maintenant ou jamais, pensa le premier fugitif, cramponné comme un fou à sa monture, bien décidé à franchir le seuil. Il passa de justesse avec ses compagnons tandis que le couloir s’effondrait devant les soldats.

    D’ailleurs, le leader ne parvenait plus à maîtriser sa monture, terrorisée par le tonnerre et les éclairs redoublés, si bien qu’il se retrouva propulsé contre une paroi, le museau le premier. Il retomba avec la grâce légère d’une crêpe.

    — Misérables, dit-il hors de lui, maudites vermines ! Je vous aurai. Je vous aurai !

    Le grognon se retourna vers son escorte, composée d’hommes un tantinet plus impressionnants. Ils étaient des hommes austères, au visage marqué par l’enfer. Tous habillés d’un long manteau tombant sur le sol, ils avaient l’allure de spectres redoutables et effrayants, de quoi vous faire froid dans le dos !

    — Eh bah quoi ? s’écria leur général, le dénommé ScroobPeterwer, un lynx sournois et hypocrite à la silhouette rondouillarde,qu’est-ce que vous avez à me regarder, s’écria-t-il en époussetant son veston, retournez au château des ténèbres et vite !

    Les gardes repartirent comme un vol de corbeaux lancé dans la nuit.

    Bon, se dit Scroob, maintenant, je n’ai plus qu’à trouver une explication logique et rationnelle à fournir à Sarastine. Pourvu qu’il ne me fasse pas rôtir à la broche ou pendre par les pieds dans le bassin aux scorpions… Barf ! Je vais bien trouver une combine, et si ça ne lui plaît pas ! Oh seigneur ! Je préfère ne pas y penser…

    Il revint sur ses pas traînant derrière son cheval tout recroquevillé.

    ***

    Vingt-quatre heures auparavant, à Rêvillia…

    Tout commença aux premières lueurs du jour, alors que dans sa magnifique demeure : le Dreams Castle, le roi Flavian effectuait son entraînement quotidien.

    Cela va sans dire, sous l’intransigeance de son professeur, lequel mettait tout en œuvre pour le préparer dans sa lutte contre Sarastine.

    Désormais libéré de son sortilège, le mage noir pouvait à nouveau exercer sa colère. Mais sa soif de vengeance n’était cependant pas satisfaite.

    Flavian savait qu’il devrait faire montre d’un grand courage et que tous les espoirs de son peuple reposaient sur lui. Ce qui ne l’empêchait pas de prendre quelques libertés.

    À dix-sept ans qu’espériez-vous ? Un Hercule de haut niveau, un brave chevalier ne jurant que par l’honneur ? Oui, il est toujours permis de rêver ! Allons le découvrir d’un peu plus près.

    — Alors mon garçon. Es-tu prêt ? demanda Perlinain, son professeur.

    Il nettoya ses petites lunettes contre son manteau :

    — J’espère assister à un exploit !

    — Rien que ça ? Envoyez la charge ! Vous allez voir.

    Flavian démarra l’échauffement par un jeu de jambes. Il enchaîna avec des flexions avant de s’étirer, pivoter, puis de récupérer son sceptre qui se promenait dans les airs.

    Il le bascula sur son épaule, croisa les jambes et sourire en coin s’appuya contre une colonne.

    — Voudrais-tu arrêter de prendre la chose à la légère et essayer de te concentrer un peu ?

    — Ne vous en faites pas, Perli. Lancez votre sort !

    — Pourquoi ne prends-tu pas un tant soit peu tes obligations en considération ? Bon… où ai-je bien pu mettre cette baguette ? Par les poils de ma moustache, cela ne va pas recommencer !

    Perlinain retroussa ses manches. Il mit les mains sur son chapeau pointu, arbora une expression de profonde perplexité jusqu’à ce qu’il le soulève et retrouve sa fameuse baguette :

    — Ah, la voilà ! Bien ! Assez plaisanté, commençons !

    Après avoir tournoyé avec conviction, et évité que sa baguette ne file en dessous de sa manche, Perlinain put lancer sa formule : quelle formule, tudieu !

    Voici qu’à son commandement les objets s’animèrent.

    Flavian les fixa. Et d’un pas glissé, son sceptre fit le reste. Dès qu’il tendit le bras : les premiers meubles rétrécirent. Ils devinrent encore plus minuscules que le service à thé d’une dînette. Flavian pivota. Il esquiva la charge de plusieurs armoires : une charge aussi délicate et raffinée que les assauts de catcheurs sur un ring.

    Inutile de s’attarder sur l’état des meubles après leur collision : un subtil mélange entre le bois coupé, les caissons éclatés, des gonds tordus…

    — Arrête tes enfantillages ! Applique-toi donc, rouspétait Perlinain.

    Il passa la main sur son visage devenu rouge vif. En effet, Perlinain n’était pas très connu pour sa patience ni son tempérament. Flavian adorait en jouer.

    — Quoi ? Je me débrouille. Regardez ça !

    D’avant en arrière, il jonglait avec son sceptre. Il le pointa sur les fauteuils tout près de la cheminée. Les pauvres approchèrent craintivement puis finirent carbonisés, sous la charge de plusieurs éclairs, dont l’un trouva directement refuge dans la barbe grisonnante de Perlinain.

    — Flavian ! Fais donc attention !

    — Oups, désolé…

    Perlinain ne fut pas au bout de ses peines lorsque son élève libéra des flammèches rougeoyantes dans toute la salle. Elles partirent comme un feu d’artifice et manquèrent de revivifier la barbe du magicien furieux. Il rouspéta, les bras en l’air, alors que les meubles suant à grosses gouttes tombaient comme des mouches sur le parquet.

    Et d’un roulement de bras, Flavian termina la besogne, sceptre en main. Aussi simple que ça.

    — J’ai bien failli m’ennuyer, lança-t-il en bâillant, une main remettant en place ses cheveux châtains, l’autre rajustant son ceinturon, adossé contre un mur comme les jeunes de son âge.

    — Flavian… Flavian. Mais que vais-je faire de toi ? soupira Perlinain.

    — Vous n’êtes jamais satisfait.

    — Satisfait ? C’est vite dit !

    — Alors, où est le problème ? demanda-t-il avant de lui piquer son chapeau et de le mettre sur la tête. Hé, ça me va plutôt bien, non ? Vous en dites quoi ? Je suis fringant !

    Il s’admira dans une glace.

    — Veux-tu me rendre ça !

    — Trop grand pour moi de toute façon.

    Flavian le lui rendit et but sa tasse de thé, affalé sur son fauteuil :

    — Perlinain, j’en ai assez que vous me traitiez comme un enfant ! Je suis capable de protéger mon royaume. Détendez-vous ! Sarastine va trouver son maître.

    — Ce n’est pas la modestie qui l’étouffe celui-là, murmura le professeur dans sa barbe. Mon garçon, j’admire ton audace, ta bravoure, mais tu dois…

    — M’octroyer plus de repos ? Je suis d’accord ! Je voulais justement…

    La conversation tourna court quand un serviteur entra :

    — Votre Seigneurie. Votre grâce !

    — J’aime bien ces noms, plaisanta Flavian, se tapotant le ventre, les pieds sur la table.

    — Par les poils de ma moustache Flavian ! le reprit son mentor, un peu de tenue !

    — Qu’y a-t-il mon brave ?

    L’adolescent finit par se redresser pour le saluer.

    C’est vrai qu’à cet âge, un rien relève de l’exploit, surtout quand il faut retrouver le courage de se lever après qu’on se soit bien calé dans son canapé.

    — C’est Sarastine, dit le messager tout tremblant, lui tendant un miroir de poche, il veut s’entretenir avec Votre Altesse…

    À ce moment, les yeux farceurs de Flavian changèrent d’expression. Son regard d’écorce s’assombrit et devint aussi sérieux que celui d’un monarque face à ses responsabilités.

    — Donnez-moi ça !

    Il lui prit le miroir. La glace effaça les traits du beau jeune homme qu’il était pour laisser transparaître ceux du sorcier.

    — Vous ! pesta Flavian.

    — Votre Altesse… siffla le sorcier, la langue entre les dents. Je suis ravi de cette audience.

    — Ne me faites pas perdre mon temps !

    — Sa Majesté a l’art de considérer ses sujets.

    — Que voulez-vous ?

    — Un duel pour l’obtention du royaume. Pourquoi continuer à nier l’inévitable ? L’énergumène court sur pattes qui vous sert de mentor n’a eu qu’un seul rôle : celui de vous préparer à m’affronter. Il est temps de voir si cela a porté ses fruits.

    — Nooon, objecta Perlinain les poings contestataires, prêt à vriller, non ! Flavian, tu n’y songes pas ! Tu n’es pas encore…

    — Veuillez vous taire, répondit le souverain.

    Il se retourna vers Sarastine :

    — C’est donc là votre requête… ? Vous me croyez assez stupide pour risquer de laisser mon royaume entre vos mains ?

    — Votre royaume ? Jusqu’alors, vous y attachiez si peu d’importance. C’est bien normal, un jeune homme de votre âge a d’autres préoccupations en tête.

    — Je vous ferai ravaler ces paroles !

    — Oh, je suis terrifié. Dois-je comprendre que c’est non ?

    — Je compte en finir avec vous. Je vous le garantis !

    — Permettez-moi de stimuler votre motivation.

    Flavian souleva les sourcils :

    — Que voulez-vous dire ?

    — Votre père sillonne les villages alentour pour recruter de nouveaux soldats, n’est-ce pas ? Si l’on considère ces hommes tout juste capables de croiser le fer comme des chevaliers… ils n’auront aucune chance face à mes bêtes et vous auriez toutes les raisons du monde de vous soucier de leur sort.

    — Je vous défends de…

    — Votre père, le Bienfaiteur, m’a sous-estimé, Flavian. Lui et ses hommes sont assiégés à Fleurissa. Mes bêtes n’attendent qu’un ordre pour déclencher un carnage sans précédent. Des villageois tomberont avec eux.

    — Ordure !

    Le cœur à vif, les yeux en flammes, les veines prêtes à éclater, l’adolescent rétorqua :

    — Vous allez les épargner Sarastine, ou je vous jure que…

    — Crois-tu pouvoir impunément distiller ton venin contre moi ? Petit roi… Je t’ai soumis une requête, le reste ne dépend plus que de toi.

    Perlinain dirigea le miroir vers lui :

    — Sarastine, vieille canaille ! Immonde crapule. Si je vous mets la main dessus, coquin, vous passerez un sale quart d’heure !

    — Que c’est charmant… Alors, Flavian, ton choix ?

    — Pourquoi à tout prix combattre aujourd’hui ? Répondez-moi !

    — Tu poses trop de questions pour quelqu’un dont la vie du père est sur la balance.

    — Soit !

    Flavian s’efforça de paraître fort et de ne rien laisser ressortir tant cette peur dévorante affectait ses paupières.

    — Retrouvons-nous à l’orée de la forêt interdite… dans la vieille chapelle au crépuscule, poursuivit Sarastine, et j’épargnerai leur vie.

    Flavian éclata le miroir. Il se ressaisit lorsqu’il sentit une main compatissante sur son épaule.

    — Tu ne dois pas te laisser submerger par la rage, lui conseilla Perlinain, c’est ce qu’il cherche. Il veut t’anéantir.

    — Ai-je l’air anéanti ? Je vais en terminer une fois pour toutes. Reprenons l’entraînement !

    Flavian serra son sceptre si fort que ses doigts en blanchirent.

    — Allez ! Qu’est-ce que vous attendez ?

    — Je songeais, répondit son mentor.

    — Vous songiez ? Vous croyez que c’est le moment ? Vous vous fichez de moi ! J’ai un duel à remporter.

    — La solution est peut-être ailleurs.

    Ce sont bien des paroles de sage ça, pensa fortement Flavian, un sourcil interrogatif, l’autre appuyé sur son œil mutin.

    — Je dois m’absenter, annonça Perlinain.

    — Vous plaisantez !

    — Mon garçon, plus vite je serai parti, plus vite je serai revenu !

    — Que complotez-vous ?

    — Exerce-toi dans tes appartements. Je t’y retrouverai plus tard.

    Perlinain s’entoura d’un nuage de poussière avant de disparaître.

    ***

    Bien sûr, Flavian l’ignorait à cette seconde mais son professeur s’était rendu dans un autre royaume.

    Un royaume qui, j’en suis sûr, vous aurait séduit et conforté dans l’idée que, malgré le monde compliqué dans lequel nous vivons, il existait un lieu où tout n’était que merveille et beauté.

    Je vous entends dire : « impossible » ? Et je le conçois si vous n’avez jamais vu la belle Landasia : la cité des nuages. Certes, dans des univers différents, il existait d’autres contrées. Mais dans celui-ci, aucune n’était comparable à Landasia. Comment ne pas tomber sous le charme de cette île flottante aux parois de cumulus qui délimitaient l’horizon, et ses champs : soyeux comme du coton le jour et aussi resplendissants que des diamants la nuit ?

    Oui, il était difficile d’imaginer Landasia si l’on n’avait pas contemplé ses vallées enchanteresses bordant les villages voisins, ses collines blanches traversées par des fleuves tombant comme des cascades à la lisière des nuages et son château doré qui pointait vers le ciel avec ses tours majestueuses.

    Je ne pourrais vous en détailler tous les ornements tant elle était encore plus resplendissante que la mer au soleil couchant, ou qu’une aurore boréale perçant sur la glace. Mais aussi pure et belle qu’elle fût, Landasia contenait une puissance redoutable, qui une fois déclenchée pouvait bouleverser l’ordre des choses.

    Aussi devait-on assurer sa protection pour la préserver des puissances démoniaques.

    Ce qui tomba à propos lorsque Perlinain atterrit aux portes de la ville, au moment où se déroulait une cérémonie sacrée : l’adoubement des chevaliers de Célestia, les gardiens de Landasia.

    Enfin, avant cela, notre brave magicien dut se remettre de son atterrissage sur le postérieur car à un certain âge – vous en conviendrez – on n’est plus aussi habile qu’autrefois. Il remit son chapeau, rajusta ses lunettes, massa son lumbago et, évita, non sans mal de plusieurs esquives la ruée de la population vers le château pour assister à la cérémonie.

    Après avoir bien cru que son cœur allait s’arrêter, le petit homme essuya les gouttes de transpiration perlant sur ses joues rouges.

    — Tonnerre de fichtre, maugréa-t-il en se relevant, il s’en est fallu d’un rien !

    C’est vrai : pas facile d’être nabot en ces cas-là : la barbe ! Et vous vous étonnez qu’il soit ronchon après ça ?

    Perlinain ne perdait pourtant pas sa mission de vue. Il se remit en route.

    ***

    Pendant ce temps, tout le peuple était rassemblé dans la salle d’audience du château.

    Sept mages austères arrivèrent par le vestibule. Ils prirent place sur leur trône de cristal.

    Le plus sage d’entre eux resta debout face à la foule. Il attendit que le silence s’installe pour prendre la parole :

    — Mes chers citoyens. Soyez tous les bienvenus en ce grand jour de fête. Après de longues années, nos chevaliers, dignes protecteurs de notre cité, sont enfin aptes à obtenir le titre de défenseurs célestiens. Ils sauront vous préserver des forces obscures qui rôdent dans les royaumes et se battront pour le triomphe de la Lumière. Citoyens, acclamez comme il se doit vos défenseurs.

    Une porte à deux battants s’ouvrit puis six jeunes hommes traversèrent l’allée centrale sous le regard émerveillé de la foule, sans doute conquise par leurs armures reluisantes qui reflétaient les rayons du soleil, ou leurs bras nus robustes suggérant une poitrine saillante sous le métal, ou bien encore par ces ceinturons de diamant accrochés à la taille. D’ailleurs, leurs mollets fermes au-dessous des pantalons bouffants éveillaient chez les demoiselles quelques émois.

    Ils étaient là, fiers et vaillants : les défenseurs de Célestia.

    La cérémonie se déroula comme prévu à un détail près : quand le grand Astaroth – le mage qui présidait – s’apprêtait à anoblir les six jeunes éphèbes, il fut interrompu par un petit homme… Une main plaquée sur son chapeau et l’autre effectuant de grands gestes pour se faire remarquer, ce petit homme traversa la salle devant des villageois. Il se faufila entre leurs jambes, jouant même des coudes, en prenant garde de ne pas se prendre les pieds dans son manteau six fois trop grand pour lui !

    Pour vous donner un aperçu, c’était comme si le manteau avançait de lui-même et qu’une longue barbe blanche en émergeait de temps à autre.

    Arrivé au bout, les joues rouges et la langue bien pendante, Perlinain s’écria :

    —Stooop !

    Un long silence s’installa. Tous les regards se tournèrent vers lui. Après réflexion, se dit Perlinain, il aurait mieux valu être plus discret !

    — Eh bien, Perlinain ? demanda le mage Astaroth qui le rejoignit. Que signifie cette agitation ?

    — Mon frère, s’excusa le petit homme, je suis navré d’interrompre votre cérémonie, mais je n’avais pas le choix… Rêvillia est en danger !

    Astaroth écarquilla ses yeux d’argent, pressentant que quelque chose de grave allait se produire. Cependant, il ne manifesta aucune réaction alarmante. Il se tourna vers l’assistance et d’une voix solennelle déclara :

    — La cérémonie est suspendue… Des serviteurs et domestiques sont à votre disposition. Veuillez passer dans les jardins le temps que je règle une affaire. Je vous en remercie.

    Il se retira avec son cadet, lequel s’empressa de poursuivre :

    — Je suis vraiment navré d’avoir interrompu cette cérémonie, crois-le bien, mais il est arrivé un malheur.

    — Perlinain, calme-toi. Confie-moi ce qui trouble ta conscience.

    — Astaroth ! C’est terrible ! Sarastine est de retour. Il vient de provoquer Flavian en duel. Le royaume tout entier risque un soulèvement. Si Sarastine remporte le duel, les forces du mal vont s’abattre et ce serait le…

    — Tu dis que Sarastine est revenu ? Comment cela est-il arrivé ? Tu disais l’avoir vaincu… M’aurais-tu caché quelque chose ?

    — J’ai… euh… comment dire…

    — Perlinain…

    — J’ai utilisé le Sortilège interdit.

    — Te rends-tu compte de l’énormité de ton attitude ! Sais-tu ce qu’il t’en coûtera ?

    — C’était le seul moyen de protéger Rêvillia.

    — Tu aurais dû venir me consulter, soupira Astaroth affecté par la terrible nouvelle.

    — Oui, il était écrit que le Sortilège interdit servirait à quiconque y recourait… mais ce recours avait un prix.

    — Perlinain, reprit Astaroth, qu’as-tu fait ?

    — Tes condisciples m’ont envoyé à Rêvillia pour accomplir mon devoir. Je ne voulais pas faillir. Et toi, tu avais fort à faire avec…

    Il s’arrêta net lorsque son frère lui lança un regard rempli d’incompréhension.

    — Astaroth, c’était le seul moyen. Crois-moi ! Je ne voulais pas…

    — Ce qui est fait est fait, et ne peut être changé. Maintenant, nous devons contrer Sarastine. Si les forces démoniaques s’élèvent, il y a tout à craindre pour Landasia et les autres terres. Tu dis que Flavian va combattre Sarastine ?

    — Oui !

    — Quand ?

    — Aujourd’hui même !

    — Aujourd’hui ? Est-il fin prêt ?

    — Là n’est pas le problème. Il est possible qu’il ne soit pas l’élu.

    — Celui de la Prophétie ? Explique-toi ? Je t’écoute, parle enfin !

    Astaroth croisa les bras, fronça les sourcils, et tenta de dissimuler une inquiétude grandissante :

    — Eh bien ?

    — La prophétie d’Acanta… Les autres mages m’ont envoyé à Rêvillia sous tes ordres pour qu’elle s’accomplisse.

    — Oui. Où veux-tu en venir ?

    — De sombres heures s’annoncent. Les royaumes courent un grave danger. Vous tous le pressentiez depuis longtemps et avez formé les guerriers célestiens dans cet unique but : contrer cette menace.

    — Perlinain, tu t’égares… Ton devoir ne consiste pas à te préoccuper des autres terres mais à veiller au bien-être de Rêvillia. Revenons à Flavian, dis-moi tout.

    — Ce n’est pas lui.

    — En es-tu bien sûr ?

    — Il se pourrait qu’il y ait quelqu’un d’autre… Quelqu’un qui incarne réellement cette lueur d’espoir, la lueur qui repoussera le mal. Flavian est très attachant. Malgré son arrogance et ses manières provocantes, ce garçon a le cœur bon. Il se soucie du bien-être de son peuple. Il marche sur les traces de son père, c’est certain.

    — Mais ce n’est pas l’Élu ? Pourquoi n’en rendre compte que maintenant ? Justifie-toi.

    — Sarastine ne le craint pas. Il s’amuse, le manipule. Je le soupçonne même de savoir quelque chose que nous ignorons.

    — Il n’y a qu’un moyen de le découvrir. Suis-moi.

    Ignorant qu’ils étaient suivis, les deux frères se rendirent dans une salle circulaire aux murs couverts de miroirs. Il ne fallut pas moins d’une seconde pour qu’un éclat aveuglant envahisse toute la salle et répande une poudre argentée autour des deux hommes, jusqu’à révéler la forme d’une splendide jeune femme.

    Astaroth s’avança. Il s’inclina respectueusement alors que la jeune femme lui demandait :

    — Bonjour à toi puissant Astaroth. Qu’attends-tu de moi ?

    — Je souhaiterais poser une question.

    — Une réponse légitime te sera donnée, si en rimes ta question est posée.

    — Qui est le garçon ? Le Sauveur de la Prophétie que nous tous attendons ?

    Sous son air de cygne gracieux, la jeune femme s’éleva dans les airs et raconta cette histoire :

    — Il y a de cela de nombreuses années, avant que cet univers ne soit créé, une Lumière parmi tant d’autres apparut. Ultime cadeau des Cieux, elle apporta paix et sérénité. Grâce à elle, tous les royaumes vécurent heureux. Mais un tel présent ne pouvait qu’attiser tôt ou tard convoitises et ruses. Aussi un mage noir, attiré par cette puissance harmonieuse voulut s’en rendre maître. Pour cela, il échafauda un plan terrible : il descendit aux enfers et pactisa avec Lucifer, lequel lui conférerait le pouvoir d’emprisonner la Lumière de cette contrée à la seule condition que le mage accepte de lui céder son âme en retour. Voulant le duper, le mage grâce à un sortilège, se dédoubla. Ainsi, il préserverait son âme… Hélas, Lucifer comprit la supercherie et le châtia.

    — Qui était ce mage ? s’inquiéta soudain Astaroth, et que lui est-il arrivé ?

    — Un jour, tu auras la réponse… N’oublie pas que ce que tu cherches a un lien avec cette histoire.

    — Bon, bon, s’impatienta Perlinain, tapotant nerveusement du pied, tout ça, c’est bien joli mais ça ne nous avance pas ! Pouvez-vous nous dire si oui ou non Flavian est le Sauveur ?

    — Perlinain !

    — Quoi ? Tu veux qu’on reste là, à papoter alors que Rêvillia court à sa perte !

    — Je vais vous répondre, les rassura l’enchanteresse. Privé de ses souvenirs, le mage erra pendant des siècles dans les mondes infinis

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