Quand l’école devient un fardeau: Témoignage
5/5
()
À propos de ce livre électronique
En France, la plupart des enfants prennent le chemin de l’école dès l’âge de trois ans. Ce passage obligé, dont la durée varie d’un élève à l’autre, impactera différemment chacun d’eux. Car, si cela semble naturel et source d’épanouissement pour bon nombre, on a trop souvent tendance à ignorer les écoliers pour lesquels la scolarité va devenir synonyme de souffrance. Et force est de constater que, ces dernières années, les cas d’élèves « malades d’école » se sont démultipliés. Qu’ils n’y trouvent pas leur place d’élève, qu’ils aient peur d’aller à l’école, qu’ils n’en aient plus la force ou qu’ils ne se reconnaissent pas dans le système scolaire actuel, le quotidien si banal de millions d’enfants peut se révéler être un véritable cauchemar.
Cet ouvrage présente des exemples d’élèves, pour lesquels, à un moment ou à un autre de leur scolarité, l’école est devenue un fardeau. Après la description de chacun de ces cas particuliers, une analyse globale de la situation vécue sera proposée.
Il sera aussi question des enseignants qui se sentent de plus en plus écrasés par les contraintes de leur métier, et ne sont donc pas épargnés par le sujet.
L’auteure nous propose également une petite immersion dans le milieu de l’enseignement spécialisé afin de découvrir la façon d’y enseigner.
Découvrez le témoignage poignant d'une ancienne professeure des écoles. Une immersion au cœur du système éducatif et de ses travers.
EXTRAIT
Alain avait huit ans. C’était un garçon relativement petit pour son âge. Il avait toujours l’air calme, voire timide et réservé. Mais une fois qu’on avait appris à le connaître, on comprenait que ces traits de caractère s’apparentaient davantage à une attitude effacée, répondant à sa volonté de rester en retrait par rapport aux autres. Son visage ne laissait transparaître que rarement une quelconque émotion. Tout cela faisait qu’il passait plutôt inaperçu au milieu des autres enfants, plus empreints de dynamisme et d’entrain. Pour Alain, chaque année scolaire depuis la maternelle s’était déroulée comme toutes les autres, sans grand enthousiasme, avec comme motivation principale celle de retrouver ses camarades. Il avait vécu chaque année assez péniblement, car rien ne semblait réellement l’intéresser. En classe, c’était un élève qu’il fallait solliciter, sinon il se laissait oublier – non sans un certain plaisir, parfois, il faut bien l’avouer. Il faisait partie de ceux qu’il fallait « porter », qui avaient besoin d’être maintenus rattachés au reste de la classe sans quoi ils se retrouvaient assez rapidement perdus. On pouvait le comparer à un wagon, dont l’assemblage au reste du train était tellement chancelant qu’à tout moment il pouvait se décrocher et rester sur place aussi longtemps qu’on n’allait pas l’y rechercher. Ou même dans certains cas, il pouvait changer complètement de trajectoire alors que le reste du train, resté soudé, continuait pour sa part d’avancer dans la même direction…
À PROPOS DE L'AUTEUR
Françoise CABOCEL – VAN RIE a été professeure des écoles durant seize ans en milieu ordinaire puis deux ans au sein d’un Institut Médico-Educatif. Ce métier qu’elle a vécu comme une vocation est devenue source d’écœurement, la menant à démissionner de l’Éducation Nationale. Quand l’école devient un fardeau est son deuxième ouvrage. Depuis, elle a emprunté une toute autre voie, elle est à présent thérapeute énergéticienne, chez elle, en Alsace.
Lié à Quand l’école devient un fardeau
Livres électroniques liés
Zéro est arrivé !: Regard d'une psychanalyste sur l'enfant à l'école Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJe suis en détresse scolaire: MÉCANISMES DE PROTECTION ET DE DÉFENSE CONTRE LES ÉCHECS SCOLAIRES Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationVous n'êtes pas des élèves de merde !: Une année dans la vie d'un prof Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLibre d'apprendre : Cinq idées pour vivre le unschooling dans la joie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationComment apprendre en s'amusant ? Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationÊtre parent 365 jours par an et rester zen Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGuide pratique de l'école primaire et maternelle en Belgique: Guide pratique à l'usage des parents Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationR��bus Rock (French) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPhilosophie pour les enfants de maternelle: Un guide sur différentes thématiques rempli d'astuces, de conseils et d'histoires à lire ensemble Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationÉducatrice et fière de l’être Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLA CONSEILLANCE PEDAGOGIQUE, UNE PROFESSION AU SERVICE DES ECOLES QUEBECOISES Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationQuelles pédagogies pour mon enfant ?: Histoires et contre-histoire de la pédagogie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Pédagogie par l'Expérience: Accompagnement de l'apprentissage expérientiel par l'aventure dans la nature Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'amour infanticide Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Qualité dans nos services de garde éducatifs à la petite enfance: La définir, la comprendre et la soutenir Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPhilosophie pour les enfants - La liberté. Les 44 meilleures questions pour philosopher avec les enfants et les adolescents Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe secret de l'enfance (traduit) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDehors, j'apprends: Essai pédagogique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa méthode Montessori (traduit) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPédagogies douces en période de confinement: Essai pédagogique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPratiquer la démocratie à l'école: Conseils de coopération, espaces de parole régulés, espaces de dialogue concerté Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationItinéraire d'un enfant de Kabylie: Récit autobiographique Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5La science dialoguée: Une autre approche de l'enseignement des sciences Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL' Enfant: Une approche globale pour son développement Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAccompagner les enseignants du maternel dans leurs missions: Guide pédagogique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSoutenir le goût de l'école, 2e édition: Le plaisir d'apprendre ensemble Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFondements et pratiques de l'éducation à la petite enfance Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDécouvrir le monde autrement n°1: Voyagez avec votre enfant et ouvrez lui l'esprit! Pérou, Grand Ouest Américain, France, Malaisie, Afrique du Sud Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL' étayage : agir comme guide pour soutenir l'autonomie: Pour un enfant à son plein potentiel Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'esprit de l'enfant (traduit) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Biographies de femmes pour vous
Guide de Survie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Jour où j'ai...(journal intime in french : résilience et émotion) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5FAME Madonna: La Biographie De Madonna Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes femmes les plus cruelles de l'Histoire: Portraits de femmes impitoyables Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDouceurs entre femmes Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5FAME Lady Gaga: Pop: Édition Française Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMédée Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFAME Katy Perry: La Biographie De Katy Perry Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationChroniques d'une libertine: Témoignage Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMa vie de maîtresse SM: Entre érotisme et sensualité Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationElixir des Rose-Croix Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLâcher prise, c'est vivre: Un témoignage bouleversant Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Prostituées alimentaires: Epouses, mères, étudiantes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDélaissée. Persécutée. Jugée. Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMaman noire et invisible: Grossesse, maternité et réflexion d'une maman noire dans un monde blanc Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Ex-instit sous prozac: Témoignage au cœur du monde de l'enseignement Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes états d’âme d’une borderline Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPsy, convertie à l'islam et féministe: Les fleurs du bien Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa fille pas sympa: La vie chaotique et turbulente d'une jeune autiste Asperger Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Victime d'un accro au sexe: Manipulée par amour Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes plus folles histoires d'amour: Des romances hautes en couleurs Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne Kabyle: Récit Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCoco Chanel: Une couturière à contre-courant Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'improbable espionne: Au service de la lutte anti-apartheid Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFemmes politiques au Maroc d'hier à aujourd'hui: La résistance et le pouvoir au féminin Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes aidants: Ces proches indispensables du quotidien Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Quand l’école devient un fardeau
1 notation0 avis
Aperçu du livre
Quand l’école devient un fardeau - Françoise Cabocel - Van Rie
Préface
J’ai choisi de démissionner de l’Éducation nationale. Cette issue plutôt singulière à mes seize ans de carrière d’enseignante, relatée dans mon précédent ouvrage, m’a souvent valu de nombreuses questions à propos de mon parcours et de ma vision du métier.
À plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes aux profils différents qui m’ont interpellée pour me faire part de leur expérience particulière avec l’école.
Peut-être parce que j’ai osé quitter ce système, peut-être parce que ma vision de l’enseignement a considérablement changé au cours de ma carrière et depuis mon départ, élèves, parents et enseignants ont davantage osé se livrer à moi, me confiant tout ou partie de leur cheminement au sein de l’école, mais aussi leurs inquiétudes, ainsi que leur désarroi face à notre système éducatif. Certains ont même choisi de partager avec moi la souffrance créée par leur scolarité, qu’ils portent parfois depuis bien longtemps et dont ils gardent encore souvent à l’heure actuelle un souvenir bien amer.
Au cours de ces échanges, quelques-uns ont tout simplement eu l’occasion de se rendre compte qu’ils n’étaient pas seuls à porter un poids, tout comme j’ai pu pour ma part le découvrir également. Et même si le parcours et le vécu restent propres à chacun, la souffrance engendrée par l’école était bel et bien semblable. La sensation de réconfort qui a émané de nos rencontres et de nos discussions était à chaque fois bien palpable.
L’idée m’est alors venue de m’appuyer sur ces témoignages pour recenser quelques cas de figure dans lesquels l’école est devenue trop lourde à porter, en les agrémentant d’exemples concrets qui se sont déroulés au cours de ma carrière.
Que l’on évoque les élèves, les parents ou les enseignants, le but n’est clairement pas d’opposer les gentils et les méchants, les bons et les mauvais, mais de poser un regard honnête et réaliste sur la situation actuelle au sein de notre système éducatif et sur la place accordée à l’école dans notre société.
Que vous ayez porté l’école comme un fardeau ou que vous ayez côtoyé quelqu’un ayant vécu cette expérience, j’espère que les pages suivantes vont permettront de vous rendre compte que non, vous n’êtes pas seuls à être lestés de ce fardeau…
Prologue
Voilà à présent presque trois ans que j’ai démissionné de l’Éducation Nationale…
Peu avant ma dix-septième rentrée, où j’aurais retrouvé des élèves du CE2 au CM2, j’ai pris la décision radicale de tout quitter. Parce que je n’en pouvais plus, parce que je cherchais juste à voir autre chose et que personne ne me le permettait, parce qu’on m’a dit que je n’étais pas assez malade pour que l’on puisse m’aider à me « reclasser ».
Quasiment trois ans que j’ai quitté ce système oppressant dans lequel je ne me reconnaissais plus et dont les principes s’éloignaient de plus en plus des miens…
Est-ce que j’ai regretté d’avoir pris une telle décision ? On m’a souvent posé cette question, mais la réponse a toujours été la même : non, pas la moindre seconde de regrets. Jamais. Bien au contraire ! Je ne peux dire où j’en serais aujourd’hui, mais rien que l’idée d’une cour d’école ou d’une salle de classe m’apporte encore un sentiment de malaise. J’admire les collègues qui affrontent encore nouveaux programmes, nouvelles circulaires, nouveaux formulaires, nouvelles directives, et j’en passe !
Les réactions vis-à-vis de ma décision ont été très différentes (en dehors de ma famille proche qui, elle, m’a apporté un soutien sans faille). Certains ont cru un instant que je sombrais dans la folie, car je n’avais absolument aucune idée de ce que j’allais bien pouvoir entreprendre une fois que ma démission serait entérinée par l’Inspection académique. D’autres y ont entrevu une certaine forme de paresse, pensant que je voulais tout simplement ne plus travailler.
À mon grand étonnement, beaucoup m’enviaient car eux aussi souffraient dans leur travail, mais restaient toutefois persuadés qu’il fallait bien trop de courage pour oser le quitter. À ceux qui me disaient ou qui me disent encore à l’heure actuelle que j’ai beaucoup de chance d’avoir pu faire cela, je réponds que ce n’est pas de la chance que de réagir face à une situation qui ne nous convient plus. Il y a peut-être une part de courage, beaucoup de détermination, mais comme le dit le Dalaï-Lama : « Chacun est le maître de son destin. C’est à nous de créer les causes du bonheur »… en s’éloignant des causes du malheur, aurais-je envie de rajouter.
Certains étaient très surpris de constater qu’une enseignante pouvait démissionner : un travail idyllique, avec des horaires réduits, beaucoup de vacances, au milieu de petits chérubins qui ne demandent qu’à apprendre… un travail comme ça, ça ne s’abandonne pas ! Bref, eux n’avaient rien compris au système et ne se rendaient visiblement pas compte des réalités du métier…
D’autres m’assuraient aussi qu’en prenant quelques petites pilules magiques, j’aurais pu tenir le coup : non merci ! Aller travailler sous antidépresseurs n’aurait pas résolu le problème et cela ne correspondait absolument pas à ma vision des choses.
Au final, certains ont compris mon choix ; d’autres pas. Peu m’importait, personne n’avait réellement à me comprendre.
Pourtant, après avoir démissionné, étant donné que rien n’était planifié, il était difficile de me reconvertir en un claquement de doigts. Mes diplômes ne me permettaient dorénavant aucun changement de carrière. Alors que faire ? Laisser venir… Fureter à droite à gauche, en espérant tomber sur une offre d’emploi qui m’interpellerait et à laquelle mon profil pourrait correspondre. C’est de cette manière que cela s’est déroulé. Un dimanche, dans la presse locale, une petite annonce a attiré mon attention : « IME* recherche enseignant(e) ». Bon, il s’agissait certes encore d’enseigner… mais l’univers de l’IME m’attirait, j’avais par le passé déjà envisagé de travailler dans un tel établissement, sans jamais oser franchir le pas. Après tout, je pouvais toujours me renseigner, postuler pour me faire une idée du poste et voir ensuite… De toute façon, cela ne me coûtait rien d’essayer. Se sont par conséquent enchaînés rédaction de curriculum vitae et de lettre de motivation (ce que je n’avais jusqu’alors jamais fait), dépôt de ma candidature à l’établissement, appel de la secrétaire pour fixer un rendez-vous, car le directeur souhaitait me rencontrer pour un entretien.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
* Les Instituts Médico-Educatifs (IME) ont pour mission d’accueillir des enfants et adolescents handicapés atteints de déficience intellectuelle, quel que soit le degré de leur déficience.
L’objectif des IME est de dispenser une éducation et un enseignement spécialisés prenant en compte les aspects psychologiques et psychopathologiques et recourant à des techniques de rééducation. Il est important de préciser que tous les enfants accueillis dans une telle structure ne sont pas en mesure d’être intégrés dans des groupes d’enseignement.
Bien sûr, je n’avais nullement mentionné ma démission dans les documents fournis. À ce stade, je dois reconnaître que je redoutais l’impression qu’allait donner cet aveu que je serais amenée à faire à un moment ou à un autre de l’entretien. À mes yeux, cela pouvait être interprété de