Le 28 septembre dernier, Isabelle Sansonetti devait mettre en ligne un épisode de son podcast Injonctions & bistouri (1), comme tous les quinze jours. Elle ne l’a pas fait, car l’épisode n’était pas prêt à temps. « Moi qui suis une perfectionniste, cela m’a demandé un énorme travail sur moi-même de m’autoriser à ne pas respecter cette date. Pour le faire, il aurait fallu que je travaille non-stop, en état de stress. Je me suis demandé : cela en vaut-il la peine, et est-ce si grave si je décale ? Bien sûr que non. » À regarder toutes ces vies parfaites sur Instagram, on a le sentiment que chacun dirige la sienne comme une start-up, mais est-ce vraiment si épanouissant ?
pour tout réussir, ses amitiés, ses amours, son rôle de mère, les vacances, ses asanas… Cette énergie pour se distinguer par le « toujours mieux » et poursuit la podcasteuse. Et si la quête de perfection peut nous pourrir la vie, elle pourrit aussi souvent celle des autres que nous exposons à la même exigence de performance, d’intelligence, de culture… Et de l’intransigeance à l’intolérance, il n’y a qu’un pas. Pour faire face à cette impression de submersion, une voie se dessine : et si l’on se contentait d’être moyen ? Cet automne, trois essais philosophiques proposent une réflexion sur la perte de sens de la toute-puissance, de la performance, du perfectionnisme. Le philosophe Laurent de Sutter nous invite même à être (2) et à quitter : «