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Dans la peau d'une vache: Une défense des animaux
Dans la peau d'une vache: Une défense des animaux
Dans la peau d'une vache: Une défense des animaux
Livre électronique112 pages1 heure

Dans la peau d'une vache: Une défense des animaux

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À propos de ce livre électronique

Et si tout n'était qu'une question de point de vue ?

Non, l'héroïne de ce livre n'est pas une humaine.
Pourtant, elle est intelligente, curieuse et sensible. La vache 8735 n'est jamais dans le jugement, elle ne fait qu'essayer de survivre dans un élevage intensif.
Nous découvrons ainsi, à ses côtés, un univers caché que peu d'entre nous connaissent. En alternant les récits de sa vie "d'en-haut" et ceux de son existence sur Terre, une vue d'ensemble se dessine alors et explique l'une des raisons de l'incarnation des animaux.

Un récit frappant sur la condition animale sur base d'une idée originale.

EXTRAIT

Nous étouffons, il n'y a plus de place entre nous, la chaleur humide qui arrive de l'extérieur amplifie cette sensation de moiteur ambiante. La promiscuité nous rend un peu nerveuses.
L'eau des seaux, tiède, ne nous rafraîchit pas. Afin de trouver un peu d'air, je me fraye un chemin, non sans bousculer involontairement plusieurs de mes paires, vers un bord externe de l'enclos.
Bien mal m'en a pris, car, un peu plus tard, lorsque des hommes décident de faire sortir quelques-unes d'entre nous, je suis en première ligne. Pas moyen d'y échapper, la foule est trop dense pour tenter de m'y fondre et les hommes trop rapides à nous extraire.
Alors qu'on nous fait prendre une direction différente de la dernière fois, une sourde inquiétude s'empare de moi. Nous passons devant la grande porte et je vois l'extérieur, inondé de soleil. L'air est doré, des odeurs inconnues me parviennent et semblent m'appeler. Alors, soudainement je bifurque afin de franchir la porte et sortir. À peine parviens-je à faire quelques pas dehors, qu'une intense piqûre à la cuisse, suivie de multiples coups de pieds dans les pattes, m'oblige à rebrousser chemin. À contrecœur, je m'exécute.
Parvenus dans un lieu inconnu, les hommes nous séparent les unes des autres. On me fait avancer dans un box très étroit et quand des barres viennent m'enserrer le corps tout entier, je me sens envahie par une intense panique. Contrairement aux autres fois, où seule ma tête était immobilisée, aujourd'hui je suis complètement incarcérée.
Derrière moi, j'entends un homme manipuler des objets.

À PROPOS DE L'AUTEUR 

Mère de deux enfants, Isabault a écrit son premier livre afin de répondre à un appel intérieur. Empathique depuis l'enfance, très sensible aux injustices et tout particulièrement à celles infligées aux animaux, elle s'engage au quotidien. Défendre les animaux, leur rendre leur liberté légitime est l'une des causes les plus importantes de sa vie.
LangueFrançais
Date de sortie27 juil. 2018
ISBN9782378773649
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    Aperçu du livre

    Dans la peau d'une vache - Isabault

    -1-

    Arrivée sur le lieu de la mission

    C'était un endroit qui allait au-devant de mes besoins les plus infimes, dans une tiédeur douce et confortable, juste faite pour moi.

    J'entendais ou plutôt je ressentais, des sons réguliers, arrondis, réconfortants, distincts de moi mais si proches.

    Je percevais aussi, parfois, des bruits qui ne provenaient pas de mon cocon, ils étaient discordants et me perturbaient de courts instants.

    Malgré tout, mon environnement était tout en harmonie et j'étais dans un état de béatitude passive et voluptueuse.

    Le temps passait sans que j'en aie la notion. La lenteur et la somnolence prévalaient.

    Mais un jour, ce bonheur fut brusquement interrompu.

    Et je connus la douleur.

    Cela durera 5 ans.

    Je me sens compressée, bousculée. Puis tirée en avant par des chaînes reliées à des barres en fer qui enserrent douloureusement mes deux pattes. J'ai l'impression que mes articulations vont céder et que seules mes deux pattes avant sortiront de ce goulot.

    Je subis des pressions intenses sur le corps qui traverse finalement l'obstacle.

    Je ressens d'abord le vide, le froid, le bruit, puis mon corps, soudain lourd, qui chute brusquement vers le bas¹.

    Plus de contours chauds, doux et familiers mais une absence de limite, sauf sous mon côté qui repose à présent sur une surface dure et glacée.

    L'homme enfonce sa main entière dans ma bouche et en retire une substance gluante, suite à quoi je prends ma première inspiration qui brûle alors des parties à l'intérieur de moi qui m'étaient jusque là inconnues.

    Un souffle chaud me parcourt, me renifle, puis une langue humide entreprend de lécher mon pelage.

    C'est réconfortant après toutes ces bousculades.

    Je sens une odeur familière, attirante et je décide de m'en approcher. Une force inconnue me fait fléchir puis tendre les pattes afin de me mettre debout. Mais j'ai surestimé mes capacités motrices et étonnée, retombe lourdement.

    Je préférais avant, dans mon cocon.

    Fatiguée, je décide de rester sans bouger.

    Oh, la bonne odeur s'approche toute seule ! Mieux, une masse chaude et moelleuse m'entoure et je n'ai qu'à tendre le museau afin de profiter de l'origine de cette odeur, un nectar chaud et bienfaisant. J'ai dû m'endormir après ce premier repas, tant mon bien-être était complet, blottie contre ma mère.

    Un moment passe, entrecoupé de rêves et de lait à température et goût parfaits.

    À mon réveil, mes pattes me semblent plus solides, et soutenue par les encouragements de ma mère, je réussis avec brio mon second essai. Me voici à présent debout et fière, bien que les pattes tremblantes. Je tente un pas, puis deux. Mes genoux se dérobent un peu, aussitôt renforcés par cette envie d'avancer. Droit devant, direction maman et sa présence pleine de tendresse. Et de son lait aussi.

    Deux mètres et une arrivée un peu désordonnée plus tard, je tète à nouveau aux mamelles rassurantes, tandis que je suis l'objet d'un nettoyage-massage doux et méticuleux.

    Je suis brusquement réveillée par des bruits, c'est l'homme de tout à l'heure.

    Il s'approche de moi, me passe une corde autour du cou et tirant dessus m'entraîne à sa suite. Malgré mes pas peu assurés, j'essaye de suivre son allure. Pourtant ses grandes enjambées prennent vite une longueur d'avance et le collier ne tarde pas à m'étrangler. Mes petites pattes redoublent de vigueur et, le souffle libéré, j'aperçois sur les côtés une multitude d'autres mamans comme la mienne. Presque comme la mienne, mais pas tout à fait.

    Des cris venant de l'endroit d'où je viens emplissent l'air tout à coup. Ma mère m'appelle !

    Je dois faire demi-tour. L'homme n'a pas entendu, alors je m'arrête tout net pour lui faire comprendre qu'il faut y retourner. Le collier non plus n'a pas entendu. Il me serre brutalement la gorge à m'en faire sortir la langue. Je trébuche et tombe. Le sol rugueux abîme les genoux de mes pattes avant. L'homme continue de tirer sur la corde et me traîne sur le sol. Bon, pas le choix, je dois me relever et avancer. Je crois que l'homme est sourd. Je vais le suivre puis, dès que je pourrai, je retournerai voir ma mère qui continue de m'appeler.

    Nous parcourons une allée au sol dur et au bout, arrivons dans un endroit dépourvu de plafond et de murs, inondé d'une belle lumière qui chauffe le dessus de ma tête et de mon dos.

    L'air est imprégné d'odeurs inconnues mais agréables, aussi je ralentis le pas pour pleinement les inspirer. Mais je me retrouve rapidement à nouveau étranglée et suis obligée de suivre l'allure de l'homme.

    Comme tout à l'heure, nous sommes dans un lieu fermé et il y fait plus sombre.

    J'entends toujours au loin les appels de ma mère.

    On me fait entrer dans un petit endroit et après m'avoir enlevé la corde l'homme referme un portillon derrière moi. Il s'éloigne quelques instants et revient avec un seau qu'il dépose dans mon box.

    Désemparée, je ne sais comment faire pour rejoindre ma mère, il n'y a pas d'ouverture par laquelle je pourrais me faufiler. Les cris de ma mère redoublent de puissance. Je lui réponds. Mais ce n'est qu'une voix ridiculement fluette qui sort de ma bouche. Je ne m'attendais pas à ça ! Comment se fait-il que je n'aie pas la profondeur vocale de maman ? Un nouvel essai. A peine mieux. J'essaye encore, et encore, et encore, et encore.

    Maman, viens me chercher s’il te plaît ! ²

    Une immense tristesse s'empare de moi et dépose un lourd voile devant mes yeux. Je ne vois plus bien, c'est flou, c'est mouillé.

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