Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Humour dans l'amour: Méditations et fantaisies
Humour dans l'amour: Méditations et fantaisies
Humour dans l'amour: Méditations et fantaisies
Livre électronique273 pages1 heure

Humour dans l'amour: Méditations et fantaisies

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Un recueil de textes variés écrits par une grande figure du catholicisme

Ce nouvel ouvrage met à la disposition du public des textes d’un genre différent : des méditations poétiques, des hommages, des sketchs et chansons, des poèmes de circonstance. Ces textes pleins de fantaisie ont une place majeure dans la vie et l’œuvre de Madeleine qui y médite souvent le quotidien en vers libres, pleins d’images et d’humour. Le lecteur entre ainsi dans une prière simple et profonde. Les noëls, du même style, témoignent de sa mystique de l’Incarnation. Ce volume est un hommage à l’humour légendaire de cette grande figure.

Pensées et poèmes se mêlent dans cet ouvrage inédit et plein de fantaisie.

EXTRAIT

Il fait chaud.
Tout colle sur nous.
Nous collons à tout.
Nous avons du mal à tout faire.
Le travail n’avance pas.
La pensée ne démarre pas.
Les soupirs suivent les soupirs.
On constate, chaque quart d’heure, que l’orage n’a pas
éclaté,
n’éclatera pas ce soir,
n’éclatera vraisemblablement jamais.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Poète, assistante sociale et mystique, Madeleine Delbrêl (1904-1964) est considérée par beaucoup comme une des figures spirituelles majeures du XXe siècle. Par ses engagements sociaux à Ivry (94), son témoignage de vie évangélique et communautaire en milieu déchristianisé, et par l'ampleur de ses écrits aux accents pionniers, elle atteint, petit à petit, un large public sensible à la vérité et à la pureté de sa vie et de sa parole. Sa cause de béatification a été introduite à Rome.
LangueFrançais
Date de sortie14 févr. 2018
ISBN9782853139779
Humour dans l'amour: Méditations et fantaisies

En savoir plus sur Madeleine Delbrêl

Auteurs associés

Lié à Humour dans l'amour

Titres dans cette série (3)

Voir plus

Livres électroniques liés

Christianisme pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Humour dans l'amour

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Humour dans l'amour - Madeleine Delbrêl

    I

    MÉDITATIONS POÉTIQUES

    Dans les pages qui suivent, 24 textes ont été regroupés sous le titre générique de « Méditations poétiques ». Que faut-il entendre par là ? Le mot méditation évoque un texte qui est fruit de réflexion et d’oraison, et qui, par le fait même, donne à penser et à prier. Madeleine y prend appui sur la vie quotidienne où elle voit le lieu de la rencontre entre Dieu et l’homme. Elle donne ainsi à nos banalités quotidiennes une dimension d’éternité. Le mot poétique ne veut pas dire que tous ces textes seraient des poésies. On peut parler parfois, pour certains, de vers libres. Beaucoup sont écrits en prose. Cependant, pour l’écriture de toutes les méditations, Madeleine a utilisé une disposition qui lui est propre ; elle voulait ainsi inscrire dans chacun de ces textes un rythme particulier qui les apparente à la poésie, d’autant plus qu’elle emploie assez fréquemment l’alexandrin, ce qui donne un rythme spécifique à certaines pièces. Il faut remarquer aussi que toutes les méditations sont illuminées de l’intérieur par des images, ce qui permet à la pensée de s’inscrire facilement dans la mémoire. Ainsi l’obéissance chez Madeleine ne peut plus être dissociée du célèbre « Bal de l’obéissance ».

    Très peu de ces textes portent une date précise. Plusieurs ne sont même pas datés. On sait cependant que beaucoup ont été écrits entre 1945 et 1950. Pourquoi Madeleine a-t-elle utilisé à cette époque d’après guerre, cette forme d’écriture ? Il est difficile de le dire. Après des années de tension, a-t-elle ainsi libéré des énergies spirituelles intensément vécues mais qui avaient eu peu l’occasion de s’exprimer ? A-t-elle éprouvé le besoin de retrouver d’une autre manière la veine poétique qu’elle avait exploitée durant sa jeunesse ? D’autre part, nous savons qu’en raison de la nécessité économique dans laquelle on se trouvait parfois à la rue Raspail, Madeleine a proposé quelques textes à des revues en vue d’en recevoir un peu d’argent. De fait, plusieurs de ces méditations ont été publiées dans des revues ; cela ne veut pas dire qu’elle les a écrites seulement dans cet objectif ; et les trois motifs ne s’excluent pas mutuellement.

    La plupart des Méditations poétiques ont déjà été publiées dans Nous autres gens des rues et dans La Joie de croire. Certaines cependant étaient jusqu’ici inédites. C’est la première fois que tous ces textes, qui appartiennent au même genre littéraire, sont rassemblés.

    L’absence d’indication de datation correspond aux années 1945-1950.

    Humour dans l’Amour

    Ce texte a été écrit en 1946. Madeleine ne s’est jamais prise au sérieux (sa correspondance en particulier en témoigne), mais elle a fait de la conscience de ses faiblesses, de ses limites, un ressort de sa vie spirituelle. C’est lorsqu’elle les accueille avec humour que Dieu lui donne sa joie et sa liberté.

    Publié dans La Joie de croire, 1re éd. pp. 69-70, 2e éd. pp. 81-83. et dans Alcide, pp. 73-75.

    Quand on sait ce que nous sommes, il serait ridicule, vraiment, de n’avoir pas dans notre amour, un peu d’humour. Car nous sommes d’assez comiques personnages.

    Mais mal disposés à rire de notre propre bouffonnerie.

    Seigneur, je vous aime plus que tout… en général… mais tellement plus que vous, dans cette petite minute qui passe,

    une cigarette anglaise… ou même gauloise !

    Seigneur, je vous donne ma vie, toute ma vie… mais pas ce tout petit morceau de vie, ces trois minutes où je n’ai tellement pas envie d’aller travailler.

    Seigneur, vous gagner la ville, et la France et l’univers, me consumer pour votre règne… mais… mais ne pas écouter cette insupportable créature qui me raconte pour la centième fois ses minuscules ennuis.

    Oui, nous sommes des héros de comédie bouffe et de cette comédie, il serait normal que le premier public soit nous.

    Mais là n’est pas le bout de l’histoire.

    Quand on a découvert cet impayable comique, quand on est parti d’un grand éclat de rire en récapitulant la farce de sa vie, on est tenté de s’abandonner, sans plus,

    à une carrière de clown pour laquelle après tout on semble assez doué.

    On serait volontiers tenté de penser que cela n’a pas grande importance

    et qu’à côté

    des sublimes,

    des forts,

    des saints,

    il y a place

    pour des pitres et des guignols et qu’ils ne gênent guère Dieu.

    Ce n’est certes pas très exaltant, mais ce n’est pas non plus très fatiguant et c’est encore un avantage.

    C’est alors qu’il nous faut souvenir

    que Dieu ne nous a pas créés pour de l’humour

    mais pour cet amour éternel et terrible

    dont il aime tout ce qu’il crée depuis toujours.

    C’est alors qu’il nous faut l’accepter, cet amour

    non plus pour en être le partenaire splendide et

    magnanime

    mais le bénéficiaire

    imbécile

    sans charme

    sans fidélité fondamentale.

    Et dans cette aventure de la miséricorde

    il nous est demandé

    de donner jusqu’à la corde ce que nous pouvons,

    il nous est demandé de rire quand ce don est raté,

    sordide, impur,

    mais il nous est demandé aussi

    de nous émerveiller avec des larmes de reconnaissance

    et de joie,

    devant cet inépuisable trésor

    qui du cœur de Dieu coule en nous.

    À ce carrefour du rire et de la joie s’installera notre

    paix inconfusible !

    Bal de l’Obéissance

    Probablement écrite en 1946, cette méditation est un des textes les plus célèbres de Madeleine. Elle y exprime une fois de plus l’allégresse, la légèreté, la spontanéité, qui animent la vie spirituelle de celui qui s’abandonne entre les mains de Dieu. Madeleine s’y révèle comme quelqu’un qui a une pratique éprouvée de la danse. On sait que, dans sa jeunesse, elle aimait beaucoup danser. Elle a utilisé ailleurs le thème de la danse, par exemple dans le texte célèbre : « Dieu est mort, vive la mort », publié dans ses trois versions dans le tome I des Œuvres Complètes, pp. 30-42 : « Autrefois des gens ont dit : nous dansons sur un volcan. Oui je danse, mais je sais que c’est sur un volcan. »

    Publié dans la revue La Vie spirituelle, mensuel, tome 81, n° 343, août-septembre 1949, pp. 195-197.

    Nous autres gens des rues, 1re éd. pp. 89-92, 2e éd. pp. 81-83.

    « Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé »

    C’est le 14 juillet.

    Tout le monde va danser.

    Partout, depuis des mois, des années, le monde danse.

    Plus on y meurt, plus on y danse.

    Vagues de guerre, vagues de bal.

    Il y a vraiment beaucoup de bruit.

    Les gens sérieux sont couchés,

    les religieux récitent les matines de St Henri, Roi,

    et moi je pense

    à un autre roi

    au Roi David qui dansait devant l’Arche.

    Car s’il y a beaucoup de saintes gens qui n’aiment pas la danse il y a eu beaucoup de saints qui ont eu besoin de danser

    tant ils étaient joyeux de vivre :

    Ste Thérèse avec ses castagnettes,

    St Jean de la Croix avec un enfant Jésus dans les bras

    et St François, devant le Pape.

    Si nous étions contents de vous, Seigneur,

    nous ne pourrions pas résister

    à ce besoin de danser qui déferle sur le monde,

    et nous arriverions à deviner

    quelle danse il vous plaît de nous faire danser

    en épousant les pas de votre Providence.

    Car je pense que vous en avez peut-être assez

    des gens qui toujours parlent de vous servir avec un

    ton de capitaines,

    de vous connaître avec des airs de professeurs,

    de vous atteindre avec des règles de sport,

    de vous aimer comme on s’aime dans un vieux ménage.

    Un jour où vous aviez envie un peu d’autre chose vous avez inventé St François et vous en avez fait votre jongleur.

    À nous de nous laisser inventer

    pour être des gens joyeux qui dansent leur vie avec vous.

    Pour être un bon danseur, avec vous comme ailleurs,

    il ne faut pas savoir où cela mène.

    Il faut vous suivre

    être allègre

    être léger

    et surtout ne pas être raide.

    Il ne faut pas vous demander d’explications

    sur les pas qu’il vous plaît de faire

    il faut être comme un prolongement

    agile et vivant de vous,

    et recevoir par vous la transmission du rythme de

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1