Peut-on dire qu’est malchanceuse une enfance sans cadre ni contraintes, avec l’un des deux parents absent, sans vraiment d’amour, mais sans non plus autorité ni école? Peut-être pas, si l’on songe qu’elle fut celle de Léonard de Vinci, génie autodidacte sans père ni repères, dont la libido homosexuelle se selon Freud1. On retrouve la même soif inextinguible de savoir chez Marguerite Yourcenar, dont la mère, Fernande Cartier de Marchienne, mourut d’une fièvre puerpérale quelques jours après la naissance de sa fille, le 8 juin 1903. Souvent absent, son père, Michel-Charles de Crayencour, un notable lillois désœuvré et flambeur, ne lui apporta pas une réelle « éducation ». Élevée par la gouvernante Barbara chez sa grandmère paternelle, Noémie Dufresne (qu’elle qualifie d’), Marguerite s’initia seule à l’étude du grec, du latin et de l’italien. Elle n’alla jamais à l’école et, si elle obtint, en 1919, la première partie du bac à Aix-en-Provence avec mention « passable », ce fut en candidate libre.
Sans cadre et sans limite L'AUTODIDACTE À L'OUVRAGE
Aug 24, 2023
4 minutes
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