Saint-Saëns de A à Z
Apprentissage
A Sait-on encore que Saint-Saëns a tout d’abord été un enfant prodige? A trente mois, il savait lire parfaitement les notes, avait terminé la méthode de piano de Le Carpentier et il fallait chercher dans les classiques des morceaux accessibles à ses petites mains. Dès l’âge de trois ans et demi, il compose des valses, des romances, et d’autres pièces, « sans valeur, mais presque toujours correctement écrites » comme il le dira lui-même; et à cinq ans il apprend avec délice les subtilités de l’instrumentation dans la partition d’orchestre de Don Giovanni qu’on lui avait offerte. Il se produit déjà comme pianiste et compositeur dans des salons réputés, et pour parfaire son éducation on le confie au célèbre professeur de piano Camille Stamaty. Celui-ci organise le 6 mai 1846 un grand concert avec orchestre où son élève joue par cœur deux concertos de Mozart et Beethoven, avec des cadences de sa façon. Le jeune Saint-Saëns a alors dix ans, mais sa mère met un frein à ces débuts fulgurants qui auraient pu nuire à sa santé fragile. Au Conservatoire, il obtient un 1er prix d’orgue en 1851, entre en classe de composition et se présente au Prix de Rome en 1852, mais jugé trop jeune (il n’a que seize ans) ne l’obtient pas. Comprenant que le Prix lui est indispensable pour légitimer sa situation de compositeur à côté de sa carrière de virtuose, il se présente une deuxième fois douze ans plus tard: nouvel échec – on lui reproche cette fois de « manquer d’inexpérience ». Cela ne l’empêchera pas malgré tout d’accéder à la scène lyrique et de faire la carrière que l’on sait.
Catalogue
Saint-Saëns composa plus de six cents œuvres. La première est une petite pièce pour piano en ut majeur, écrite le 22 mars 1839 – le jeune compositeur n’a que trois ans et demi –; la dernière, une version orchestrée de sa Valse nonchalante, est achevée le 13 décembre 1921, trois jours avant sa mort à quatre-vingt-six ans. Œuvres pour instruments solistes, musique de chambre, symphonies, concertos, mélodies, cantiques, cantates, hymnes, odes, messes, chœurs, requiem, musiques de scène, oratorios, opéras…: il n’est pas un genre que Saint-Saëns n’ait abordé. Lui qui disait « Je fais de la musique comme un pommier produit des pommes », composait avec constance et régularité « à la table », sans se servir d’un piano. Il n’écrivait cependant pas avec autant de facilité qu’on pouvait l’imaginer. « Parce que j’ai été forcé plus d’une fois d’écrire très vite, les mufles m’ont fabriqué une réputation de facilité… Au contraire, j’ai besoin d’aller lentement. Il y a des choses qui m’ont donné un mal énorme… et quand j’ai fini le premier acte d’un opéra, je suis épouvanté d’en avoir deux autres sur les bras. »
Concertos
Cinq concertos pour piano, trois pour violon, deux pour », créé en 1896. Trente ans séparent aussi les deux concertos pour violoncelle écrits l’un en 1872, l’autre en 1902. Aux dix concertos « officiels », s’ajoutent les nombreuses pièces concertantes tout aussi virtuoses, parmi lesquelles: et la pour le piano, l’ pour le violoncelle, la , le ou encore le fameux affectionné des violonistes.
